Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Summorum Pontificum: le Cardinal Burke en parle

IMPRIMER

Source : Americatho

Le cardinal Raymond Burke, préfet du Tribunal suprême de la signature apostolique, a accordé un entretien à Catholic News Agency (CNS), l’agence d’information de la Conférence épiscopale américaine. Voici une partie de l’entretien que CNS a rendu publique ce 6 juillet en anticipation du cinquième anniversaire de la promulgation du motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI du 7 juillet 2007. Le cardinal Burke s’y exprime en toute liberté sur son affection pour la forme dite « extraordinaire » de l’unique rite romain.

 

Les quatre minutes d’entretiens s’ouvrent sur une citation de la lettre aux évêques qui accompagnait le motu proprio : « Ce qui était sacré pour les générations précédentes, reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste ».

 

Suivent plusieurs chapitres dont voici les principaux extraits.

 

L’appel de la beauté : la forme extraordinaire, dit le cardinal, « transmet de manière particulièrement forte que c’est le Christ lui-même qui agit, rendant pour nous présent son sacrifice au Calvaire. Il y a un sens puissant dans la forme extraordinaire de la Messe du transcendant (…) Je trouve dans mes propres célébrations de la forme extraordinaire dans les Messes publiques [ce qui pourrait laisser entendre que le cardinal la célèbre aussi en privé] que nombre de fidèles qui y participent n’y ont jamais assisté avant et y sont attirés par sa beauté ».

 

Richesses de la Messe ancienne : « Les prières de l’Offertoire sont très riches dans le Missel romain de 1962, elles ont été très dépouillées et en fait changé dans leur caractère dans le missel de Paul VI ».

 

Restaurer l’unité organique : « La réforme du rite a été faite dans un sens qui ne fut sans doute pas, en un certain sens, complètement cohérente avec ce que les pères conciliaires avaient disposé. Nous devons donc revenir en arrière, pas d’une façon négative (…) il ne s’agit pas de dire que ce qu’a fait le concile était mauvais et erroné, mais nous devons en corriger les abus et les choses erronées. J’ai l’espoir que certains éléments qui ont été supprimés seront réincorporés de nouveau, de telle sorte que l’unité organique des deux formes du même rite sera plus évidente ».

 

Surmonter la résistance : « Il n’y a aucun doute qu’en certains endroits se maintient une résistance à ce que le Saint Père a demandé et c’est triste, c’est même parfois une attitude de désaccord avec ce que le Saint Père a imposé (…) mais je pense que cela est de plus en plus surmonté ».

 

On lira encore avec intérêt le commentaire que le même Cardinal Burke a livré au mensuel La Nef dans son édition de mai 2011, quant à son interprétation sous forme de bilan de l’application du motu proprio Summorum Pontificum :

 

Dans sa mise en application, j’ai constaté un intérêt et une appréciation toujours plus grands pour la forme extraordinaire du rite romain chez les fidèles en général et chez les jeunes catholiques en particulier. D’excellentes initiatives ont eu lieu pour promouvoir la connaissance du Motu proprio et son but, prévu par notre Saint-Père lorsqu’il l’a promulgué. Je songe à plusieurs discours personnels ainsi qu’à des congrès sur la sainte liturgie, qui ont accordé une attention particulière à la forme extraordinaire du rite romain et à son rapport à la forme ordinaire. D’ailleurs, plusieurs livres et articles ont été publiés, qui se sont donné pour but une étude approfondie du Motu proprio.

Il est évident que l’application de Summorum Pontificum n’a pas été faite de façon uniforme dans l’Église universelle. Dans certains endroits, son application a même rencontré des résistances de la part de ceux qui prétendent ne pas bien comprendre ses buts ou qui soutiennent que le Motu proprio ne peut pas être appliqué avant la publication de l’Instruction concernant la mise en application de celui-ci. J’espère que l’Instruction sera publiée prochainement, afin que le Motu proprio puisse être appliqué de façon plus universelle et plus uniforme, selon la profonde sollicitude pastorale de notre Saint-Père pour la sainte liturgie. À ceux qui clament ne pas comprendre les intentions de Summorum Pontificum, je suggère de relire la Lettre aux Évêques, écrite par notre Saint-Père lors de sa promulgation, ainsi que les nombreux écrits du Saint-Père sur la sainte liturgie, publiés avant et après son élection au Siège de Pierre. Je pense, par exemple, à son chef-d’œuvre : L’Esprit de la Liturgie (Ad Solem, 2001).

En ce qui me concerne, la mise en œuvre du Motu proprio m’a permis de faire grandir et d’approfondir grandement la connaissance et l’amour de la sainte liturgie, expression la plus haute de la foi et de la vie de l’Église. Relisant la lettre apostolique elle-même et la Lettre aux Évêques du pape l’accompagnant, je vois comment le Saint-Père a été inspiré en donnant cette nouvelle discipline liturgique à l’Église universelle. J’ai été moi-même témoin personnel des bons fruits de cette nouvelle discipline.

Quant à l’avenir, je suis convaincu que l’application fidèle de Summorum Pontificum contribuera au renouveau véritable de la sainte liturgie. Tel a été le désir des Pères du Concile Vatican II, mais celui-ci a été plus ou moins trahi par la façon dont son enseignement a été mis en œuvre après sa clôture. Le cardinal Joseph Ratzinger, à l’époque, avait préconisé à plusieurs reprises une « réforme de la réforme », afin de permettre la correction plénière des interprétations floues et erronées de l’enseignement conciliaire sur la sainte liturgie et la réception de l’authentique enseignement magistériel, pour la plus grande gloire de Dieu et la sanctification des fidèles.

Les commentaires sont fermés.