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Notre Dame du Mont Carmel

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16 juillet, Notre Dame du mont Carmel (Source : mariedenazareth.com)

ebb6a4baf7.jpgIcône de Jean de la Croix et Thérèse d'Avila

Carmel de l'unité, Harissa Liban

Cette fête a été instaurée par les Carmes vers 1380, en mémoire de la fin des oppositions à leur ordre, et de la vision à saint Simon Stock le 16 juillet 1251.

En 1587, le pape Sixte Quint l’a étendue à l’ensemble du Carmel, branches féminine et masculine.

En 1726, Benoît XIII l’étend au calendrier romain (1).

Les apparitions de Lourdes et de Fatima rappellent Notre Dame du Carmel.

Les apparitions de Lourdes se sont conclues le16 juillet 1858, fête de Notre Dame du Mont Carmel. Ce jour là, nous rapporte Bernadette, l'apparition resta dans le silence et se montra plus belle que jamais. Celle qui est la Reine et la beauté du Carmel, la Vierge du silence et de la contemplation, couronnait la série des dix-huit apparitions dans le souvenir de sa présence auprès de l'Ordre du Carmel.

Pareillement, Marie choisit, lors de sa dernière apparition aux pastoureaux de Fatima, le 13 octobre 1917, de se manifester sous l'aspect de Notre Dame du Mont Carmel, c'est à dire de la Vierge au scapulaire.

Evangile du 16 juillet, Notre Dame du Carmel :

Lc 2, 16-21.

Les bergers vinrent donc en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche. Ayant vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant; et tous ceux qui les entendirent furent étonnés de ce que leur disaient les bergers.

Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur.

Puis les bergers s'en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, suivant ce qui leur avait été annoncé.

Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l'ange avant sa conception.

Il est intéressant de relier l'expérience des grands saints du Carmel avec la Vierge Marie et saint Joseph :

  • Sainte Thérèse d'Avila compare l'âme à un château illuminé en son centre par la présence de Dieu. Et saint Joseph est, dit Thérèse d'Avila, le meilleur des maîtres d'oraison.
  • Saint Jean de la Croix explique : Dieu est différent de nous. Celui qui s'approche de Dieu commence par une nuit des sens, une nuit de l'esprit. Il commence par voir sans comprendre comme dirait Isaïe 6. Il faut que les sens et l'esprit s'accoutument à la lumière divine. Nous pourrions ajouter qu'en un sens, Joseph et Marie ont vécu une telle nuit de la foi, que ce soit pendant la vie cachée à Nazareth ou pendant l'épisode de Jésus perdu et retrouvé au temple.
  • Pour Thérèse de Lisieux, Dieu s'incarne dans les cœurs vierges, silencieux de tout ce qui n'est pas lui. Elie avait entendu Dieu dans le silence du mont Horeb. Nous pourrions commenter cela en disant que Joseph rencontre Dieu dans le silence de son cœur vierge. Quant à la Vierge Marie, un chant traditionnel ne dit-il pas : "ô Vierge du silence, donne-nous ta grande paix !"

N.B. Le 16 juillet 1856, donc en la fête du mont Carmel, a eu lieu la dernière apparition de Notre Dame de Lourdes à Bernadette... L'expérience des saints se rejoint...

Marie dans l’ordre du Carmel

L'Ordre du Carmel est né dans le secret, dans le mystère.

L'Ordre du Carmel est né dans le silence et la solitude de quelques pauvres ermitages aménagés sur le promontoire du Mont Carmel, au tournant des XII° et XIII° siècles, quand quelques Européens, des « Croisés », s'étaient réunis dans le souvenir du saint prophète Elie.

Ils vivaient dans des cellules séparées, dans la dépendance de Jésus-Christ, méditant jour et nuit la Parole de Dieu.

Au temps du prophète Elie, une longue sécheresse avait desséché le pays. Elie adora et supplia. Une petite nuée se leva au loin, et vit au loin, prit de l'ampleur et provoqua une pluie généreuse sur le pays.

La tradition du Carmel voit dans cette nuée une annonce voilée de la Vierge Marie qui apporte la bénédiction. Et les premiers ermites se retrouvaient pour célébrer la messe dans une modeste chapelle dédiée à Marie, la Dame du lieu.

Parfois, mais rarement, lorsqu'ils se proposaient d'aider leurs proches, sans du tout se desservir eux-mêmes, ces ermites descendaient de l'ermitage et semaient abondamment ce qu'ils avaient contemplé.

Depuis sa toute première origine, le Carmel est donc fondé sur le Christ seul, sur l'intercession maternelle de Marie mais sans la moindre garantie humaine, mondaine

Avec la chute du royaume latin de Jérusalem et l'échec des croisades, ces ermites durent reprendre la mer, revenir dans leur pays d'origine, et s'installer dans les grandes villes d'Europe médiévale. Ils entraient alors dans le vaste mouvement des Ordres mendiants, aux côtés des fils de saint Dominique et de saint François[1].

Ils n'avaient pas de fondateur connu ni de règle antique qui auraient pu leur servir de recommandation indiscutable. Ils passaient du désert à la vie conventuelle dans les grandes villes universitaires. De plus, les décisions pontificales visaient à réduire le nombre de « communautés nouvelles » de l'époque.

Il ne leur restait que Marie. Elle ne pouvait pas les abandonner. C'est dans ce contexte qu'advint la vision de saint Simon Stock, puis la vision à Jacques Duèse qui deviendra le pape Jean XXII. Ces deux visions se résument en ces termes : le scapulaire est donné à l'Ordre du Carmel pour le salut éternel de ses enfants[2].

Aux Carmes lui demandant de les aider dans leurs difficultés institutionnelles, la Vierge répond par une promesse portant sur la seule chose qui compte vraiment : le salut éternel.

Dès lors, les carmes se consacrent à Dieu par Marie, c'est ce que manifeste le chapitre de Montpellier tenu en 1287:

"Nous implorons l'intercession de la glorieuse Vierge Marie, Mère de Dieu, à la suite et en l'honneur de laquelle a été fondée notre religion du Mont-Carmel"[3].

Cette attitude aura une conséquence logique dans la formule de la profession qui inclura la mention explicite de la Vierge Marie.


[1] Cf. Fr. Philippe de Jésus-Marie, o.c.d., Le secret du Carmel, le scapulaire et la vie mariale, Editions du Carmel, Toulouse 2010, p. 5-7

[2] Cf. Fr. Philippe de Jésus-Marie, Ibid., p. 8-22

[3] Acta del Capitolo Generale de Montpellier, Acta cap.gen., Ed. Wessels-Zimmermann, Roma 1912, p.7

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