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Le christianisme n'est pas une idéologie

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foto_1191102598 (1).jpgOn le sait peut-être mais il est toujours utile de le rappeler et d’y insister : le christianisme n’est pas une idéologie. Une idéologie, c’est un système où des concepts s’absolutisent, où des modèles contraignants sont imposés, où il n’y a guère de place ni pour la liberté ni pour de nouveaux jaillissements. Les idéologies privilégient une notion qui devient un absolu et qui dicte son primat au reste : la race dans le nazisme, la collectivité dans le marxisme, l’égalité dans le socialisme, la liberté (économique) dans le libéralisme, etc. La définition de l’homme qui en résulte est assez réductionniste : ainsi devient-il, selon les cas, agent économique (producteur et consommateur), prototype racial, « citoyen », etc.

(illustration : François d'Assise par Rik Van Schil)

Le christianisme ne propose pas de tels concepts ni de telles définitions. Il nous dit que l'horizon de l’homme "dépasse" les cadres sociaux, économiques, politiques, dans lesquels il évolue. Il est appelé à une destinée qui va bien au-delà de tout cela, invité à une rencontre d’éternité avec Celui qui lui a donné d’exister. Et cela dépasse tout ce que l’on peut imaginer et définir. Et ce qui manifeste bien que tout cela ne se joue ni dans l’abstrait ni dans l’imaginaire, c’est que Dieu a pris corps dans la personne de Jésus pour venir nous adresser personnellement son invitation et nous dire son amour jusqu’à mourir pour nous sur une croix.

Le Christ n’est pas le fondateur d’une idéologie. Il s’adresse toujours à des personnes avec un regard qui ne les enferme jamais dans leurs limites, dans leur petitesse, dans leur péché. Un regard qui voit, au-delà des apparences, des fonctions, des titres, des sentences, la vérité profonde de l’être. Nous devrions y être plus attentifs alors que nous portons si facilement des critiques, des jugements, des condamnations, qui enferment l’autre et peuvent l’amener aussi à se radicaliser dans des positions ou des attitudes que nous dénonçons.

Le Christ n’est pas un idéologue parce que l’amour ne peut jamais se réduire à un esprit de système. La tentation, pour les chrétiens, serait « d’idéologiser » leur appartenance en s’enfermant dans des approches conceptuelles, dans des jugements tout faits, dans des langages stéréotypés, dans des attitudes rigides, où l’on se demande parfois où est l’amour. Et cela, aussi bien à gauche dans la ligne d’une certaine « théologie de la libération » qu’à droite dans une récupération politique du christianisme.

« Fontem serva ». C’était la devise du collège de mon adolescence. Je suppose que ce l’est encore. Piètre collégien, je me suis souvent demandé comment traduire ces deux mots. « Conserve la source » ? « Sers la source » ? La vérité est sans doute qu’il faut garder la source, y être attentif, lui rester fidèle, tout en se tenant à son service. La source, c’est bien sûr le Christ, chemin, vérité et vie. La source jaillit, claire, fraîche et joyeuse. Elle devrait irriguer nos vies et nous interdire tout ce qui est susceptible d’hypothéquer l’éternelle nouveauté du christianisme, toute approche idéologisante donc. 

Commentaires

  • La foi chrétienne, on nous l'a assez répété, est la rencontre d’une Personne. Il faut se méfier de tous les substantifs en « isme », y compris le Christianisme ou le Catholicisme. Quel écart parfois entre l’idéal de société chrétienne pour lequel certains jeunes ou moins jeunes militent d’une part, et d’autre part le manque de sainteté de leurs propres vies. Bien sûr, il est naturel de ne pas être à la hauteur de son idéal. Mais cela devient problématique lorsque l’importance accordée à l’engagement militant sert à minimiser le désordre de sa propre vie ou à fermer son cœur à l’autre : celui qui est différent. A chacun de balayer devant sa porte.

    La première chose que saint Pierre dit à Jésus lorsqu’il le reconnaît comme étant le Christ c’est : « écarte-toi de moi, car je suis un homme pécheur » et, devant le Buisson ardent, Moïse commence par enlever ses chaussures face au tout Autre. Alors disparaissent tous les petits dieux domestiques placés à l’entrée de nos âmes et qui nous bouchent la vue.

    Comme répétait souvent saint Josémaria Escriva de Balaguer : « Domine, fac ut videam », Seigneur, fais que je voie…

  • J'aime beaucoup le commentaire de Tchanthès ! Il résume en grande partie ce que je pense. Nous sommes amenés à re-naître à chaque instant de notre vie, selon les circonstances, selon notre coeur. C'est pourquoi nous ne pouvons fermer notre coeur ! Nous avons l'immense grâce d'avoir la Foi mais elle doit rayonner autour de nous, chacun selon sa personnalité et ses possibilités. Prions afin d'être des éternels chercheurs de paix, chercheurs de la volonté de Dieu !

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