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Tel Père, tel Fils - homélie pour le 20e dimanche du temps ordinaire

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Vingtième dimanche du temps ordinaire

Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 6,51-58. 

Après avoir nourri la foule avec cinq pains et deux poissons, Jésus disait : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie. »

Les Juifs discutaient entre eux : « Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » 

Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous.

Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.

Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui.

De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi.

Tel est le pain qui descend du ciel : il n'est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Homélie – Source : http://homily-service.net/an2000/b20dmann.htm

"En ce temps-là, Jésus disait : «Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour le salut du monde.»"

Nous continuons aujourd'hui notre commentaire du chapitre sixième de l'évangile de Saint Jean. Le passage de ce jour traite exclusivement de la communion au Christ Pain de Vie descendu du Ciel. Mais, qu'est-ce que la communion au Christ ? Qu'est-ce que la communion eucharistique ?

La communion eucharistique est tout d'abord un moyen de salut : "Le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour le salut du monde." C'est le moyen de salut le plus efficace, car ce moyen est le sacrement de Celui qui est lui-même le Sauveur du Monde : Jésus Christ. L'Eucharistie n'est pas seulement un sacrement qui confère la grâce à celui qui le reçoit, mais il est le sacrement de l'auteur même de la grâce : Jésus, Fils de Dieu. Dans l'Eucharistie, Dieu est réellement présent parmi nous et en nous !

Pour cette raison, tous les autres sacrements sont ordonnés à l'Eucharistie. Le baptême et la confirmation nous préparent à recevoir l'Eucharistie ; la pénitence et le sacrement des malades complètent notre préparation à la réception de l'Eucharistie ; le sacrement de l'ordre permet aux ministres du culte d'exercer réellement leur pouvoir de consacrer la pain et le vin eucharistique ; le mariage signifie, d'une manière anticipée, l'union sponsale du Christ et de l'Eglise à la fin des temps, union réalisée déjà par la communion eucharistique.

"A ces mots, les Juifs entrèrent en discussion : «Comment, disaient-ils entre eux, cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ?»"

Il y a de quoi discuter, il est vrai... Mais n'est-ce pas là une question qui revient sans cesse à notre esprit ? Comment se peut-il que...? Comment est-il possible que...? Comment Dieu va-t-il s'y prendre pour...? Comment ? Comment ? Comment ? Toujours la même question... Pourquoi ? Parce que la foi fait totalement défaut, ou est partiellement défaillante. Comme dans l'épisode où Pierre commença de marcher sur l'eau du lac, sur l'ordre de Jésus, et puis perdit pied et s'enfonça dans les flots, parce qu'il avait douté un tant soit peu de la puissance du Maître : "Pierre sortit de la barque et marcha sur les eaux dans la direction de Jésus. Mais devant la violence du vent, il prit peur et, sur le point de couler, il cria : «Seigneur, au secours !» Aussitôt, Jésus tendit la main et le rattrapa : «Homme de peu de foi, dit-il, pourquoi as-tu douté ?»" (Mt. 14, 29-31)

Il faut croire ce que dit Jésus. Il n'y a pas d'autre solution. Il n'y a pas d'autre moyen de salut. Jésus est Dieu et il dit la Vérité. Et c'est précisément parce que Jésus est Dieu qu'il peut donner sa chair à manger ! Car Jésus est venu sur terre pour nous révéler le Père, son Père, qui est au Ciel. Si Jésus peut ainsi révéler le Père, c'est parce qu'il est l'Image du Père, "l'image du Dieu invisible" (Col. 1, 15) En ce sens, Jésus agit, par rapport à nous, comme s'il était lui-même le Père. Ainsi, comme le Père donne la vie à son Fils, pareillement, Jésus, Pain de Vie sur la terre, donne la vie à tous ceux qui le reçoivent, et qui deviennent alors "enfants de Dieu" (Jn. 1, 12). Saint Paul, à l'imitation du Christ, ne s'est-il pas lui-même présenté comme le vrai père de tous ceux qu'il avait enfantés au Christ ? "Eussiez-vous, en effet, d'innombrables maîtres dans le Christ, vous n'avez pas plusieurs pères : car c'est moi qui, par l'Evangile, vous ai engendrés dans le Christ Jésus." (1 Co. 4, 15)

Parlant du Père et de Jésus son Fils, oserions-nous dire : "tel Père, tel Fils" ? En tous cas, l'un et l'autre donnent la vie et engendrent pour la vie éternelle : le Père engendre son Fils, et Jésus, Pain de Vie, engendre des fils et des filles dans une communion de foi et d'amour qui sauve pour toujours !

"Jésus leur dit alors : «En vérité, en vérité je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'Homme et ne buvez son sang, vous n'aurez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment une boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui. Tout comme le Père, qui m'a envoyé, est vivant, et comme je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi."

La réponse de Jésus à l'interrogation des Juifs est claire : elle confirme ce que nous venons de dire. Jésus agit avec nous comme le Père agit avec lui : "Tout comme le Père, qui m'a envoyé, est vivant, et comme je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi." Ce qui a lieu éternellement au sein de la Divine Trinité se réalise dans le temps lors de la communion eucharistique. L'un est le modèle, l'autre la copie conforme. Modèle et copie qui, en définitive, sont un seul et unique Mystère : celui de la Vie divine trinitaire à laquelle l'homme est invité à participer par la foi, l'espérance, et la charité.

Il n'y a pas de doute possible, l'allusion trinitaire est claire : "Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui." Ailleurs, Jésus a dit, parlant du Père et de lui-même : "Philippe ! Celui qui m'a vu, a vu le Père ! Comment peux-tu dire : Montre-nous le Père ? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ?" (Jn. 14, 9-10) Ici, nous sommes vraiment au cœur de la communion à Jésus, de l'union de la créature humaine avec son Créateur dans l'acte sacramentel de la communion eucharistique ! Ici, nous sommes vraiment au cœur du Mystère, de ce Mystère de foi et d'amour qui, si nous n'y prenons garde, risque bien de nous scandaliser, comme il a scandalisé les Juifs qui écoutaient Jésus en ce temps-là.

"Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui." Que Jésus Eucharistie demeure en nous, c'est un fait à croire, certes, mais que nous pouvons facilement imaginer puisque nous prenons le Pain de Vie de nos mains et que nous le mettons dans notre bouche pour le manger. Mais que nous demeurions en Jésus, et donc en Dieu par le fait de communier à l'Eucharistie, cela nous l'admettons sans doute et nous y croyons, mais non sans peine. Car cela implique un fait identique à celui de la venue du Christ en nous : pour que nous demeurions en Dieu, nous devons nous aussi être Pain de Vie et nourriture pour le Christ, nous devons nous aussi donner notre chair pour le salut du monde !

Tout cela nous montre que, pour communier à l'Eucharistie, nous devons être d'abord nous-mêmes le Corps du Christ : seuls ceux qui sont l'Eglise sur la terre, seuls ceux qui communient déjà au Sauveur du monde par la foi et par la grâce sanctifiante, ceux-là seuls peuvent s'approcher de la Table Sainte et recevoir en eux le Corps du Christ. C'est ainsi que l'Eglise, Corps du Christ dans l'Esprit, croît et se fortifie sans cesse pour la Gloire du Père qui est aux Cieux !

"Tel est le pain descendu du ciel. Il n'en est pas de lui comme de la manne que vos pères ont mangée ; ils sont morts. Celui qui mange de ce pain vivra éternellement.»"

Remercions le Seigneur, par Marie, de nous avoir permis de vivre aujourd'hui ! Car le Pain de Vie est là, tout près de nous, à notre portée, et Dieu nous a choisis pour que nous le recevions en nous chaque jour de notre vie. "Tel est le pain descendu du ciel. Il n'en est pas de lui comme de la manne que vos pères ont mangée ; ils sont morts. Celui qui mange de ce pain vivra éternellement." Si nous mangeons de ce pain, nous vivrons éternellement ! C'est mon souhait pour nous tous ! Amen !

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