On nous reprochera peut-être d'attribuer trop d'importance à cette affaire. Pourtant, il suffit de voir le nombre de réactions sur les forums dans la presse dès qu'elle est évoquée pour se rendre compte de l'importance qu'elle revêt aux yeux de beaucoup. Il s'agit de savoir si oui ou non un dialogue est encore possible entre ceux qui se revendiquent de la tradition de l'avant-concile et ceux qui président aujourd'hui aux destinées de l'Eglise postconciliaire. On a pourtant pu croire un moment qu'on échappait au "ou bien, ou bien". Ou bien vous renoncez à vos critiques à l'égard de Vatican II et à l'égard du Magistère, et alors vous pouvez réintégrer le giron de votre mère la Sainte Eglise, ou bien vous maintenez vos réserves à l'égard du Concile et vous persistez dans votre opposition, et alors vous êtes hors de la communion catholique. Aux yeux de Mgr Fellay, on est revenu à la case départ, lorsque les positions maintenues par Mgr Lefebvre ont entraîné la rupture avec Rome (1974-1975).
Pour notre part, nous avons le sentiment que, des deux côtés, la volonté d'en arriver à une véritable réconciliation fait défaut. Tant à Rome où l'emprise des prélats "conciliaristes" est telle que toute remise en question d'un iota du Concile semble exclue, qu'à Ecône où la conviction de constituer le petit reste des catholiques purs et fidèles est telle que tout rapprochement avec la "Rome moderniste" est rejeté avec dégoût.
On lira avec intérêt l'article de Jean Mercier dans la Vie : Rupture des négociations entre Rome et les intégristes. Ce qui ressort de cet article, c'est que le pape que beaucoup soupçonnaient d'être prêt à faire des concessions aux "lefebvristes" pour les réintégrer serait en fait beaucoup plus intraitable qu'on ne le croit généralement sur l'obligation de se rallier au Concile. On peut évidemment s'interroger sur le sens d'une telle rigueur lorsqu'on voit la latitude qui est laissée à tous ceux qui enseignent dans les séminaires et les facultés "catholiques" des thèses qui n'ont plus rien avoir ni avec la Tradition, ni avec Vatican II. Cela montre également que le fond du problème ne réside pas dans la forme d'un rite, dans l'utilisation du latin ou dans le port de la soutane, mais bien dans la vision de l'Eglise et dans la compréhension de sa Tradition. Pendant ce temps là, le bateau prend l'eau de toutes parts...
Commentaires
C'est grave d'affirmer que le Pape n'a pas la volonté de parvenir à la réconciliation. Et encore plus grave de s'étonner qu'il soit "intraitable" sur l'adhésion au vrai Concile Vatican II. Il a eu l'immense générosité de tendre la main à des fidèles égarés par de mauvais bergers ,emmurés dans leur orgueil et fossilisés dans leurs convictions. De l'autre côté, il est injuste de laisser supposer que le Pape est plus clément avec les progressistes. Lisez-le, écoutez son enseignement . Vous serez rassuré car la barque de Pierre est bien "gouvernée".
attention ! je pense que vos lecteurs auront rectifie ; je me permets de preciser que vous parlez de la FSSPX qui est toujours hors l'Eglise,
la FSSP (Fraternite Sacerdotale Saint Pierre) a toujours respecte l'Eglise Romaine et Apostolique ; fraternite qui a d'ailleurs ete creee avec l'appui du Cardinal Ratzinger
"La Fraternité a été fondée le 18 Juillet 1988 à l’Abbaye de Hauterive (près de Fribourg, Suisse) par une douzaine de prêtres et quelques séminaristes. Peu de temps après sa fondation et grâce à l’aide du Cardinal Ratzinger.... etc..."
http://fssp.org/fr/presentation.htm
Belgicatho : Merci; c'est rectifié dans le titre de la note.