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Débats

  • Léon XIV et le « procès du siècle »

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV et le « procès du siècle »

    On l'a appelé « le procès du siècle » – un surnom ou une épithète qu'il partage, non sans une certaine ironie, avec plusieurs autres procès des deux dernières décennies – mais il a le droit de revendiquer ce titre dans la mesure où il représente la première fois dans l'histoire qu'un cardinal est accusé d'être jugé devant le tribunal pénal ordinaire de l'État de la Cité du Vatican.

    Quoi qu'il en soit, le procès du cardinal Giovanni Angelo Becciu et consorts risque fort de devenir l'un des héritages les plus épineux laissés par le pape François . La phase d'appel du procès s'est ouverte la semaine dernière et a déjà donné lieu à deux rebondissements dramatiques.

    L'affaire contre Becciu concerne la gestion des fonds relevant de la compétence de la Secrétairerie d'État, où Becciu a servi pendant des années sous François en tant que Sostituto – en fait, le chef de cabinet papal – et comprend un groupe remarquable de coaccusés, sur lesquels nous n'avons pas besoin d'en dire beaucoup ici.

    Le premier rebondissement de la semaine dernière a été l'acceptation par la Cour d'appel, présidée par Mgr Alejandro Arellano Cedillo, de la demande de récusation du Promoteur de Justice du Vatican (le procureur de la Cité du Vatican) . Cette demande fait suite à la révélation, l'été dernier, d'une série de conversations montrant comment Mgr Alberto Perlasca avait été « assisté » (voire manipulé) dans son témoignage. Le statut de témoin clé de Mgr Perlasca avait été considérablement réduit dans le jugement, même si ce sont ses propres reconstitutions qui ont constitué la base du dossier de l'accusation.

    Le deuxième rebondissement a été le rejet par la Cour de l'appel du Promoteur de Justice du Vatican, qui avait demandé à la Cour d'annuler certains verdicts de non-culpabilité prononcés contre certains accusés pour certaines accusations, et de réexaminer les peines prononcées contre d'autres. La Cour d'appel a jugé que l'appel du Promoteur avait été déposé entaché d'un vice de procédure et hors délai, permettant à la défense de plaider son irrecevabilité. La Cour a accepté l'argument de la défense.

    La procédure d'appel se poursuit, bien sûr, mais progresse lentement. La Cour suprême du Vatican devra se prononcer sur la récusation du promoteur de justice Alessandro Diddi, qui s'est depuis suspendu du procès . L'appel ne sera examiné que si les demandes de la défense sont acceptées, ce qui signifie que la peine prononcée en première instance ne peut être aggravée.

    Ces deux événements dramatiques témoignent toutefois d'un changement substantiel du climat au Vatican. Le pape François souhaitait que le procès soit mené à son terme , intervenant même par quatre rescrits pour « faciliter » l'enquête, et avait une confiance totale dans le procureur du Vatican. Trois réformes importantes du système judiciaire vatican sous le pape François ont également renforcé la position du promoteur, même au détriment d'un équilibre normal des pouvoirs, sachant que le promoteur de la justice est le même en première instance et en appel.

    Avec le pape François , le tribunal aurait probablement été appelé à « inventer » une formule pour maintenir à flot le dossier de l’accusation, en mettant de côté les demandes de la défense.

    Ce n'est plus le cas, car l'attitude du président de la Cour d'appel, Arellano, semble également viser à rééquilibrer le fonctionnement de la justice vaticane . En quatre jours d'audience, Arellano ne s'est pas contenté d'écouter la défense et de laisser ces deux événements dramatiques se produire. Il a opéré, presque inaperçu, un changement de paradigme substantiel.

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  • Synodalité : du jargon jusqu'à la nausée

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    De FSSPX Actualités :

    Synodalité : du jargon “ad nauseam”

    Le 7 juillet 2025, le Secrétariat général du synode a publié un document de 24 pages, intitulé « Pistes pour la phase de mise en œuvre du synode, 2025-2028 ». Le pape Léon XIV a approuvé la publication du texte, il a ainsi confirmé le processus triennal de cette mise en œuvre du synode sur la synodalité.

    De juin 2025 à décembre 2026, les Eglises locales et les groupements internationaux auxquels elles appartiennent se concentreront sur les « voies de mise en œuvre ». Au premier semestre 2027, les diocèses tiendront des « assemblées d’évaluation ». Au premier trimestre 2028, des assemblées se tiendront à l’échelle continentale.

    En juin 2028, un document de travail sera publié pour l’assemblée ecclésiale du Vatican, qui se tiendra en octobre de la même année. A la fin, le document romain se réjouit du Jubilé des équipes synodales et des organismes participatifs qui se tiendra à Rome en octobre prochain.

    Du jargon…

    Sur The Catholic Thing du 18 juillet, le père Gerald Murray se montre beaucoup plus critique, avec un titre particulièrement explicite : « Une trajectoire synodale emplie de jargon. » Le prêtre américain écrit : « Lorsque le pape Léon XIV s’est exprimé depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre le jour de son élection, il a déclaré : “Nous voulons être une Eglise synodale”. L’importance de cette déclaration dépend, bien sûr, de la façon dont le pape Léon comprend la synodalité.

    « La notion d’Eglise une, sainte, catholique, apostolique – et désormais synodale – est peu claire pour la plupart, car la synodalité est un concept largement méconnu. » Sauf pour Sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Secrétariat du synode, qui déclarait sans détour, le 7 juillet sur Vatican News : « Je cite souvent un théologien australien présent à notre synode, Ormond Rush, affirmant : “La synodalité, c’est le concile Vatican II en résumé”.

    « Tous nos documents, et encore dans le Document final, soulignent que notre démarche se réfère véritablement à la vision du concile Vatican II. On peut dire que la synodalité est la voie à suivre pour comprendre l’ecclésiologie du concile Vatican II à ce stade de sa réception. Il ne s’agit donc que de poursuivre la réception du concile Vatican II. Car, d’une certaine manière, le Concile n’est pas encore mis en œuvre partout. »

    Le P. Murray relève aux pages 18 et 19 du document romain une volonté de promouvoir une « diversité pacifiée » en surmontant certaines « polarités et tensions » dont il énumère quelques-unes :

    « L’Eglise entière et l’Eglise locale ; l’Eglise comme peuple de Dieu, comme Corps du Christ et comme Temple de l’Esprit ; la participation de tous et l’autorité de certains ; la synodalité, la collégialité et la primauté ; le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel ; le ministère (ministères ordonnés et institués) et la participation à la mission en vertu de la vocation baptismale sans forme ministérielle ».

    Et le document de proposer un mode d’emploi « synodal » des tensions dans l’Eglise : « La mise en œuvre de la Déclaration finale [du synode] exige d’aborder et de discerner ces tensions au fur et à mesure qu’elles apparaissent dans les circonstances de chaque Eglise locale.

    « La voie à suivre ne consiste pas à rechercher un arrangement impossible qui éliminerait les tensions au profit de l’une des parties. Il sera plutôt nécessaire, dans l’ici et maintenant de chaque Eglise locale, de discerner lequel des équilibres possibles permet un service plus dynamique de la mission. Il est probable que des décisions différentes seront prises à différents endroits. »

    Face à cette dilution de la vérité dans un relativisme « synodal », le P. Murray n’hésite pas à écrire : « Le concile de Nicée ne passerait pas le test de la synodalité car il a de fait accompli “l’arrangement impossible” d’“éliminer les tensions” en décidant “en faveur de l’un des camps”, c’est-à-dire que l’orthodoxie a été affirmée et l’hérésie a été anathématisée.

    « Quand l’Eglise a-t-elle enseigné que les doctrines catholiques sont des “polarités” révélant des “tensions” devant être surmontées pour parvenir à un “équilibre” ? C’est du pur hégélianisme. Première étape : la thèse rencontre l’antithèse, aboutissant à une synthèse ; deuxième étape : répéter la première étape à l’infini.

    « Dans ce schéma, l’Eglise n’enseigne pas la vérité dogmatique, mais réfléchit plutôt à différentes approches qui doivent être mises en balance. Dans une situation de polarité, les deux camps doivent se satisfaire d’une certaine forme de “diversité réconciliée”. La permanence de la vérité a disparu, le “dynamisme” remodelant les “catégories ecclésiologiques” est à la mode. »

    Et de conclure : « L’Eglise n’a pas besoin d’être reconfigurée en un groupe de discussion synodal perpétuel dirigé par des responsables du Vatican, impliquant des évêques et des non-évêques désignés, dans lequel les tensions (naturellement produites lorsque des idées hérétiques sont présentées comme des versions nouvelles et améliorées de la foi catholique) doivent être apaisées, parce que la synodalité exige la notion fausse de “diversité réconciliée”. »

    … ad nauseam

    Tout aussi sévère, Mgr Marian Eleganti, le collaborateur de Mgr Vitus Huonder à Coire, réagit sur son blogue le 11 juillet. Il interpelle les responsables du synode : « Le peuple de Dieu dans son ensemble ignore vos documents. D’après mon expérience, rares sont les croyants qui en ont connaissance ou qui les lisent.

    « Cessez de tourner en rond dans un processus qui n’a éveillé l’amour de Jésus-Christ dans aucune âme, mais qui occupe surtout jusqu’à présent les “catholiques réformateurs” (occupant une fonction officielle) germanophones. Cessez de vous multiplier et de vous démultiplier dans des groupes de travail et des commissions ! Le peuple de Dieu ne s’y intéresse pas.

    « Les résultats sont un brouillard, des bénédictions qu’il vaudrait mieux s’abstenir de donner, des modèles de gestion qui contredisent le Droit canonique en vigueur, de nouveaux comités ou conseils, comme si nous n’en avions pas assez depuis 60 ans. Vous vivez dans une bulle et vous employez les mauvaises personnes. […] Vous invoquez trop facilement le Saint-Esprit. »

    Voici ce qu’il faudrait plutôt faire, selon le prélat suisse : « Proclamez l’Evangile, pour l’amour du Christ ! Proclamez le Christ à une Europe qui s’est détournée de lui ! Proclamez le Christ à un monde qui présente des traits apocalyptiques et qui mène sans cesse de nouvelles guerres ! Parlez de Jésus-Christ plutôt que de synodalité !

    « Ce que vous entendez par ce dernier terme, d’autres l’ont déjà utilisé (par exemple les anglicans), avec pour résultat de nouvelles divisions. Cessez de maintenir l’Eglise dans une frénésie synodale sans fin, soi-disant pour échanger des bienfaits. » Et de mettre en garde : « Les problèmes réels qui existent dans l’Eglise ne sont pas abordés :

    « l’abandon massif par les baptisés et les confirmés des contenus essentiels de la foi (la divinité de Jésus, sa résurrection physique) ; l’informalité liturgique et les abus dans le Novus Ordo ; l’absence de vocations sacerdotales dans de nombreuses Eglises particulières ; la prédication hétérodoxe largement répandue (catéchèse, théologie universitaire) et une pratique pastorale qui contredit la doctrine catholique et le Droit canonique, soi-disant parce que “la réalité est plus grande que l’idée” [François dixit, NDT].

    « La liste est incomplète… Je ne peux plus écouter votre propagande. Je suppose que je ne suis pas le seul. Cela fait longtemps que l’Eglise n’avait pas été dirigée de manière aussi autoritaire et manipulatrice que sous la nouvelle synodalité du pape François, en une tentative sans fin pour obtenir les résultats souhaités. »

    Mgr Eleganti s’interroge sur l’honnêteté intellectuelle et l’objectivité avec lesquelles le processus synodal a été mené : « Où sont les partisans de la tradition – principalement des jeunes et des familles – dans ce processus ? Où est leur vote dans ce processus synodal sui generis tant vanté ? Jusqu’à présent, ils ont été laissés de côté.

    « Dans certains pays (France, Angleterre), de nombreux jeunes adultes souhaitent être baptisés. Les jeunes qui s’intéressent à la foi, étudient le catéchisme, souhaitent une liturgie célébrée avec recueillement, réclament plus de mystère dans la célébration de la messe, où l’on parle trop. […]

    « Dans le processus synodal, qui se soucie du défi de l’islam ? Ne faites pas de l’Eglise une bourse d’idées pour des initiatives et des inventions hétérodoxes ! Faites quelque chose pour le renouveau de la liturgie et de la catéchèse en ces temps antichrétiens ! Plus de missionnaires, moins de conseillers en communication [spin doctors]. »

    Et de conclure par ce constat malheureusement exact sur le fonctionnement de l’Eglise « synodale » : « Le berger suit les brebis. L’enseignant apprend de l’élève. L’action détermine le devoir. La majorité fait la vérité. Le prêtre obéit au laïc. L’évêque est assis à côté. Et au-dessus de tous plane l’Esprit. Mais quel Esprit ? »

  • Charlie Kirk : un martyr ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le NCR :

    Qu'est-ce qu'un martyr ? Et Charlie Kirk en est-il un ?

    COMMENTAIRE : L'assassinat de Charlie Kirk le 10 septembre a relancé le débat sur le martyre.

    Lors de la grande commémoration organisée en l'honneur de Charlie Kirk, il a été déclaré martyr à plusieurs reprises. Le vice-président J.D. Vance a notamment qualifié Kirk de « martyr de la foi chrétienne », tandis que le président Donald Trump l'a qualifié de « martyr de la liberté de l'Amérique ».

    Survenant juste une semaine après que le pape Léon XIV ait présidé un service œcuménique en commémoration des martyrs du 21e siècle à Rome, la considération de Kirk comme martyr fait écho aux débats catholiques du 20e siècle sur ce qui constitue le martyre, alors que la catégorie traditionnelle s'est élargie et que le nombre de martyrs a considérablement augmenté.

    La définition classique d'un martyr est celle d'une personne violemment tuée par haine de la foi ( odium fidei ) et qui accepte volontairement cette mort plutôt que l'infidélité. Le martyre inclut donc à la fois l'intention du meurtrier et ses dispositions. Par exemple, les présidents américains assassinés ne sont pas considérés comme des martyrs religieux, car la haine de la foi n'était pas le motif de leurs assassins.

    Un facteur crucial dans l'examen du cas de Kirk serait la motivation de son meurtrier. Bien que des informations aient été publiées à ce jour à ce sujet, elle n'est pas encore totalement établie avec certitude. Si la foi chrétienne de Kirk était importante pour lui et qu'il en parlait ouvertement, elle n'a peut-être pas été la raison de son assassinat. Il est possible d'être un martyr politique tout en étant un chrétien fervent sans être, à proprement parler, un « martyr de la foi chrétienne ».

    Le XXe siècle a été marqué par le cas de nombreuses personnes tuées non pas pour leur foi en soi , mais pour leurs actes, fruit de leur foi. Le siècle s'est ouvert avec l'une des plus éminentes d'entre elles, sainte Maria Goretti. Elle fut assassinée par un catholique, lui aussi, qui n'avait aucun mobile antireligieux. La jeune Maria ayant résisté à ses avances sexuelles, il l'a poignardée dans un accès de rage.

    Elle fut canonisée comme martyre en 1950, non pas pour avoir défendu la foi catholique, mais parce qu'elle fut tuée pour son adhésion héroïque à l'enseignement chrétien sur la chasteté. La catégorie du martyre fut ainsi pratiquement élargie à ceux qui refusaient une chose contraire à la foi, même si la foi elle-même n'était pas attaquée.

    La Seconde Guerre mondiale a vu naître des martyrs qui ont fait un choix positif, ancré dans leur foi, au risque de mourir. Saint Maximilien Kolbe est le plus célèbre d'entre eux, car il s'est proposé de prendre la place d'un autre homme condamné à la famine dans le bunker d'Auschwitz.

    Durant la même guerre, les neuf membres de la famille Ulma furent tués pour avoir abrité des Juifs, un risque héroïque qu'ils prirent en obéissant à leur compréhension de la parabole du Bon Samaritain. Le Père Kolbe et les Ulma firent preuve d'une charité héroïque malgré les conséquences fatales de leur acte.

    Le cas du Père Kolbe a été très controversé. Il a été béatifié par le pape saint Paul VI en 1971, mais pas comme martyr, bien que le Saint-Père se soit plu à le qualifier, de manière informelle, de « martyr de la charité ».

    Lors de la canonisation du père Kolbe en 1982, le pape Jean-Paul II a nommé une commission spéciale pour examiner le cas. La commission a conclu que le frère franciscain conventuel, aussi admirable fût-il, n'était pas un martyr. Jean-Paul II a rejeté la décision de la commission, déclarant lors de la canonisation que désormais, Kolbe serait « vénéré aussi comme un martyr ! »

    La famille Ulma a été béatifiée en tant que martyrs en 2021. Près de 40 ans après la canonisation de saint Maximilien, il n'y avait aucun doute quant à leur considération comme tels.

    Ainsi, une nouvelle catégorie de martyrs « aussi comme » fut inaugurée.

    Les assassins de saint Óscar Romero étaient vraisemblablement baptisés et n'avaient aucune haine particulière pour la foi catholique. Ils voyaient en l'archevêque un puissant défenseur de la justice, une voix qui criait contre leurs escadrons de la mort. Il constituait un obstacle à leur règne violent, « également » en raison de son devoir de pasteur chrétien.

    Il y a dix jours, lors de la commémoration des martyrs et témoins de la foi du XXIe siècle, le pape Léon XIV a évoqué la « force évangélique » de sœur Dorothy Stang, une religieuse américaine des Soeurs de Notre-Dame de Namur qui a passé trois décennies en Amazonie à défendre le bien-être des pauvres sans terre et à s'opposer aux éleveurs qui souhaitaient convertir la forêt tropicale en pâturages. Elle a été assassinée par des agents de ces éleveurs – peut-être d'autres catholiques – qui ne contestaient pas de questions doctrinales. Sœur Dorothy n'a pas été officiellement déclarée martyre, mais son cas s'inscrit dans la lignée de ceux, par exemple, tués par la violence privée de la mafia. L'une d'elles, la juge italienne Rosario Livatino, a été béatifiée comme martyre en 2021, victime d'un tueur à gages de la mafia.

    « Ce sont des femmes et des hommes, religieux, laïcs et prêtres, qui paient de leur vie leur fidélité à l'Évangile, leur engagement pour la justice, leur combat pour la liberté religieuse là où elle est encore bafouée, et leur solidarité avec les plus défavorisés », a déclaré le pape Léon XIV. Ils sont honorés comme des saints et saintes, et « aussi » comme des défenseurs de la justice, de la liberté religieuse, des exemples d'œuvres de miséricorde corporelle.

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  • Le cardinal Müller parle de Charlie Kirk, du « jubilé LGBT », de la menace croissante de l’islam et de la "Rencontre mondiale sur la fraternité humaine"

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    De la plate-forme en ligne de Diane Montagna :

    INTERVIEW : Le cardinal Müller parle de Charlie Kirk, du « jubilé LGBT » et de la menace croissante de l’islam

    « En tant que théologien dogmatique, je ne veux pas être diplomate. L'Église catholique doit proclamer la vérité, mais aussi contredire les mensonges. »

    Dans la première partie de cette interview en deux parties, Son Éminence revient sur l’assassinat brutal du conservateur chrétien et fondateur de Turning Point USA , Charlie Kirk, le qualifiant de « martyr pour Jésus-Christ ».

    ***

    Diane Montagna : Votre Éminence, vous connaissez bien les États-Unis. Souhaitez-vous commenter l’assassinat de Charlie Kirk ?

    Cardinal Müller : Charlie Kirk a été victime d’une idéologie athée, dont les adeptes ont éclaté en célébrations sataniques suite au meurtre odieux d’un mari et père de famille exemplaire. Le diable s’empare toujours de ceux qui haïssent la vie et la vérité. Car, selon les paroles du Seigneur Jésus-Christ, le diable est « meurtrier dès le commencement » et « père du mensonge » (Jean 8, 44). Et seuls ceux qui entendent la parole de Dieu sont de Dieu (cf. Jean 8, 47).

    Charlie Kirk était un chrétien fervent. D'un point de vue surnaturel, il est mort non pas victime d'un assassinat politique, mais martyr de Jésus-Christ – non pas au sens de ceux qui sont canonisés, mais comme témoin (du grec martys ) tout au long de sa vie. Il a donné sa vie à la suite de son Seigneur, en sacrifice pour la vérité selon laquelle l'homme est créé à l'image de Dieu, homme et femme, et en opposition aux mensonges et à l'automutilation promus par la soi-disant « transidéologie » et les « soins affirmatifs de genre ». Il a défendu et vécu pour la beauté et la sainteté du mariage et de la famille, tels qu'ils ont été ordonnés par Dieu le Créateur, et a défendu la dignité de chaque vie humaine, de la conception à la mort naturelle.

    Comme vous le savez sûrement, la femme de Charlie Kirk était catholique et ses amis proches ont révélé qu'il assistait à la messe et priait le rosaire.

    Oui, et il a récemment loué Sainte Marie comme modèle et « solution » aux maux de notre époque. Par son « oui » à l’Incarnation de Dieu, elle est devenue la Mère de Jésus, l’unique Rédempteur de l’humanité, qui seul nous délivre du mensonge, du péché, de la mort et de toutes les idéologies meurtrières.

    Nous demandons au Seigneur Jésus et à Sainte Marie d'apporter du réconfort à la femme et aux enfants de Charlie.

    Parlons de Rome. Quels changements avez-vous constatés depuis l'élection du pape Léon XIV ?

    On y retrouve une proclamation de l’Évangile davantage centrée sur le Christ, un ordre plus grand et une moindre importance accordée aux questions d’importance secondaire pour l’Église, comme la migration, qui est avant tout la tâche de l’État.

    Certes, l’Église peut apporter son aide par des œuvres caritatives, mais notre première mission est de prêcher l’Évangile à tous et d’évangéliser ceux qui viennent en Europe, non seulement pour leur fournir une aide matérielle, mais pour leur donner la vérité.

    De nombreux musulmans arrivent, et nous ne pouvons pas les laisser imposer leur religion à notre culture. Nous devons affronter cela avec le message de l'amour de Dieu, car l'image qu'ils se font de Dieu – un dictateur dont la volonté arbitraire doit être aveuglément obéie – n'est pas celle que Jésus nous a donnée. Dieu est notre Père, notre Créateur, qui nous a créés à son image et à sa ressemblance. Nous sommes ses enfants, et par le Saint-Esprit, nous pouvons devenir les amis de Dieu, les amis de Jésus-Christ.

    C’est le message dont nous devons témoigner, en particulier dans les pays européens qui se sont lassés de leur foi chrétienne et ont été sécularisés par les idéologies du nationalisme, du fascisme, du communisme et maintenant du wokisme, qui menacent de détruire à la fois les personnes et leur identité.

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  • La « manière appropriée » de célébrer la liturgie selon Léon XIV

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    La « bonne manière » de célébrer la liturgie selon Léon XIV

    Dans une interview récemment publiée, le pape Léon XIV a abordé les conflits liturgiques qui agitent l'Église latine et le sujet de la messe latine traditionnelle. Dans ses remarques, le pape a déploré la « politisation » et la « polarisation » de la liturgie de l'Église, y compris la célébration de la forme ordinaire.

    Pape Léon XIV. Crédit : Vatican Media.

    Interrogé sur les restrictions imposées à la célébration de la messe latine, Léon XIV a noté qu'il n'y avait « aucun problème » à célébrer la forme ordinaire de la liturgie en latin, et a également noté « l'abus » de la forme ordinaire de la liturgie comme un facteur potentiel de popularité de la forme extraordinaire.

    Dans un certain sens, le pape semble suggérer que, même s’il a été poussé à assouplir les restrictions de Traditionis custodes , il pourrait être davantage intéressé par une réforme et un renouveau liturgiques plus larges comme moyen de désamorcer la polarisation dans la liturgie.

    Si tel est le cas, la question pourrait devenir de savoir s’il est prêt à intervenir de manière aussi décisive sur la gestion diocésaine de la forme ordinaire que ses prédécesseurs l’ont été pour l’extraordinaire – et si de nombreux dévots des textes liturgiques préconciliaires seraient influencés par cet effort.

    Dans sa première longue interview accordée à Crux en juillet et publiée la semaine dernière , le pape Léon XIV a été interrogé sur les « divisions entourant la messe latine traditionnelle ».

    Reconnaissant avoir déjà reçu « plusieurs demandes » concernant la forme extraordinaire de la liturgie et Traditionis custodes, Léon XIV a déclaré : « Entre la messe tridentine et la messe de Vatican II, la messe de Paul VI, je ne sais pas trop où cela va nous mener. C’est évidemment très compliqué. »

    Mais, a ajouté le pape, « on dit toujours "la messe latine". Eh bien, vous pouvez dire la messe en latin dès maintenant. Si c'est le rite Vatican II, il n'y a aucun problème. »

    « Je pense que parfois, disons, l'abus de la liturgie de ce que nous appelons la messe de Vatican II n'a pas été utile aux personnes qui recherchaient une expérience plus profonde de prière, de contact avec le mystère de la foi qu'elles semblaient trouver dans la célébration de la messe tridentine », a déclaré Léon XIV.

    « Encore une fois, nous sommes devenus polarisés, de sorte qu'au lieu de pouvoir dire, eh bien, si nous célébrons la liturgie de Vatican II d'une manière appropriée, trouvez-vous vraiment une telle différence entre cette expérience et cette autre ? »

    Pour de nombreux catholiques ayant une expérience plus directe des excès liturgiques — ou comme le dit Léon XIV, des abus — dans la forme ordinaire que dans la forme extraordinaire, le résumé du pape semblera probablement raisonnable, voire encourageant.

    Les nouveautés et innovations liturgiques, ou même un laxisme de base envers les rubriques, sont une plainte constante au sein de l’Église depuis des décennies, à tel point que le pape François a même reconnu les « distorsions insupportables » de la forme ordinaire dans sa lettre d’accompagnement à Traditionis custodes , sans toutefois sembler élaborer un plan pour les combattre.

    Pourtant, beaucoup de ceux qui désirent sincèrement, comme le dit le pape, « une expérience plus profonde de la prière, de contact avec le mystère de la foi », remarqueront également que, bien que l’usage de la langue latine reste généralement sans restriction au niveau diocésain, de nombreuses autres pratiques liturgiques traditionnelles autorisées par le GIRM sont fortement contrôlées.

    Dans le sillage de Traditionis custodes, par exemple, plusieurs évêques diocésains américains ont pris des mesures pour empêcher les prêtres de célébrer la forme ordinaire de la messe ad orientem , soit en interdisant purement et simplement cette pratique, comme à Détroit, soit en exigeant que les prêtres reçoivent une permission épiscopale explicite pour le faire, comme à Chicago.

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  • Pourquoi Léon XIV a évité une tempête médiatique à la François lors de sa première interview

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    De Jonathan Liedl sur le NCR :

    Pourquoi Léon XIV a évité une tempête médiatique à la François lors de sa première interview

    ANALYSE : Comment la perception papale façonne ce qui est considéré comme une controverse

    Le pape Léon s'exprime lors de la messe du 21 septembre 2025, à l'église Sainte-Anne au Vatican.
    Le pape Léon XIV prononce un discours lors de la messe du 21 septembre 2025 en l'église Sainte-Anne au Vatican. (Photo : Francesco Sforza / Vatican Media)

    La première interview du pape Léon XIV a été accueillie sans trop de remous. Des médias grand public aux conservateurs catholiques (et même à certains traditionalistes), le principal message est que le pape se préoccupe avant tout de l'unité de l'Église et qu'aucun bouleversement majeur n'est à prévoir.

    Il convient de noter que cette réaction est très répandue.

    Ce n’est pas seulement parce que l’époque des bombes papales lâchées lors d’interviews ou de conférences de presse en vol, une caractéristique du pape François, semble révolue.

    Mais parce que lors de sa conversation avec Elise Allen de Crux , le pape Léon XIV a dit certaines choses qui, si elles avaient été prononcées par le pape François, auraient probablement généré une controverse généralisée.

    Et pourtant, quand Léon les a prononcés, ils ne l'ont pas fait. Et il convient de se demander pourquoi.

    Par exemple, considérez ce que le pape d'origine américaine a déclaré à propos de l'enseignement de l'Église sur la sexualité et le mariage : « Je pense que nous devons changer d'attitude avant même d'envisager de modifier la position de l'Église sur une question donnée. Je trouve très improbable, surtout dans un avenir proche, que la doctrine de l'Église concernant la sexualité et le mariage change. » 

    Si le pape François avait déclaré que des changements doctrinaux dans ces domaines étaient peu probables en raison de la nécessité de suivre un ordre ecclésial – et non en raison de l'immuabilité fondamentale de ces enseignements –, cela aurait provoqué une tempête médiatique. Les gros titres se seraient emparés de cette citation, soulignant que François était potentiellement ouvert au prétendu « mariage homosexuel », même si ce n'était pas « dans un avenir proche ».

    Mais à part les suspects habituels, comme le militant LGBTQ et père jésuite James Martin d'un côté et certains traditionalistes de l'autre, peu de gens semblaient intéressés à pousser la rhétorique du pape Léon dans cette direction.

    Pourquoi pas?

    Oui, Léon a dit beaucoup plus sur le sujet au cours de l’interview, affirmant l’idée que l’Occident est « fixé » sur l’identité sexuelle, que les personnes s’identifiant comme LGBTQ devraient être accueillies comme fils et filles de Dieu et non parce qu’elles s’identifient comme gays ou lesbiennes, et que l’Église doit continuer à se concentrer sur la « famille traditionnelle » et le mariage. 

    Mais un contexte similaire n'a pas empêché les médias de présenter la célèbre phrase du pape François de 2013, « Qui suis-je pour juger ? », comme une bombe laissant entrevoir des changements radicaux dans l'approche de l'Église en matière de moralité sexuelle — malgré le fait que François ait cité le Catéchisme approuvé par saint Jean-Paul II et son interdiction de discrimination injuste comme base de son commentaire et ait réaffirmé le caractère pécheur des actes sexuels entre personnes de même sexe.

    La différence de traitement de la rhétorique des deux papes est encore plus claire lorsque nous examinons la manière dont le pape Léon XIV a évoqué l’hypothétique « ordination des femmes » au diaconat dans sa récente interview. 

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  • Le livre contenant une interview du pape aurait pu être évité

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    Le livre contenant une interview du pape aurait pu être évité

    Compte tenu des dégâts causés par les interviews du pape François, il est surprenant que le pape Léon XIV ait commencé par participer au projet de biographie et d'interview. L'approche est pour le moins curieuse, et la réponse aux anciennes allégations d'abus laisse des interrogations.

    24_09_2025

    Comme chacun sait, l'un des aspects les plus controversés du pontificat de François a été le chapitre des « entretiens » : qu'ils soient autorisés ou « volés » (ceux avec Eugenio Scalfari ont fait sensation), ils ont toujours été source d'incompréhensions, de controverses, d'anticipations, de contradictions – un véritable Magistère de la confusion. Leur prolifération a surtout dégradé le rôle du pape, réduit d'un côté à celui d'un simple expert et, de l'autre, à exercer le Magistère pontifical principalement en dehors de ses instruments propres (encycliques, exhortations, etc.).

    Les débuts du pape Léon XIV ont immédiatement révélé un style différent , beaucoup plus prudent dans ses propos, évitant toute ambiguïté et toute déclaration susceptible de provoquer scandale ou controverse.
    C'est pourquoi la publication, la semaine dernière, d'une biographie ( León XIV, Citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle , Penguin), écrite par la journaliste américaine Elise Ann Allen et accompagnée d'un long entretien approfondi (résultat de deux longs entretiens menés pendant les vacances d'été du pape à Castel Gandolfo), a constitué une surprise. En réalité, Léon XIV est présent dans le livre non seulement directement dans l'entretien final, mais aussi dans le récit de sa vie, commentant les notes biographiques de l'auteur et apportant des précisions et des explications supplémentaires.

    La surprise réside à la fois dans l'événement lui-même et dans la manière dont il s'est déroulé.  Précisément en raison de la dérive du pontificat précédent décrite en introduction, on aurait pu s'attendre, du moins initialement et conformément au style observé ces derniers mois, à une suspension des interviews. Lorsque le Pape doit intervenir sur des questions de foi et de morale ou sur des sujets touchant directement à la vie de l'Église, il dispose déjà des outils pour le faire avec autorité, et sur d'autres sujets, il n'a pas besoin de s'exprimer, précisément pour éviter l'effet « opinionniste » qui a créé tant de problèmes avec son prédécesseur.
    Surtout, une telle initiative est singulière alors que le Pape n'a pas encore commencé à « parler » avec des faits : nominations à des dicastères clés et décisions sur des sujets sensibles (LGBTQ, Chine, Synode, messe de l'Ancien Ordo, abus sexuels, droit canonique) qui ont créé les polarisations au sein de l'Église que le Pape dénonce également dans ce livre.

    Et bien que Léon XIV ait un langage clair et direct , sans subtilité pour exprimer ses idées, le mode d'expression des entretiens, par nature, conduit à des concepts exprimés de manière sommaire ou insuffisamment détaillée, générant ainsi des interprétations divergentes ou des malentendus. Ce constat est déjà perceptible dans ce livre, avec des expressions controversées, par exemple sur la question LGBTQ, sur lesquelles nous reviendrons ultérieurement. Ce sont des questions qui, au contraire, méritent enfin d'être clarifiées.

    Un autre aspect concerne la personne chargée de mener à bien ce « projet », à savoir un « ami » journaliste, un détail qui rappelle fortement une approche controversée du pape François. Dans ce cas précis, cependant, il s'agit d'une amitié née, comme l'explique Allen elle-même, dans le contexte d'une bataille contre le Sodalitium Christiane Vitae (SCV), une société de vie apostolique fondée au Pérou, dont le fondateur et d'autres dirigeants ont été reconnus coupables d'abus psychologiques et sexuels. Cette bataille, rappelons-le, s'est terminée par la dissolution du Sodalitium, signée par le pape François sur son lit de mort.

    Ce détail pourrait expliquer une particularité liée à la création de ce livre : il a été publié uniquement en espagnol (une édition anglaise suivra ultérieurement) et présenté au Pérou. Il s'agit d'un événement sans précédent : le premier livre-interview du pape publié en une seule langue, et aussi loin de Rome. Il est curieux que personne n'ait souligné le caractère unique de ce choix ni demandé pourquoi. Un hommage au pays où il a servi comme missionnaire et évêque ne suffit certainement pas à l'expliquer pleinement. De plus, la langue originale du livre et de l'interview étant l'anglais, cette première publication est déjà une traduction. Des choix véritablement inhabituels.

    Ici, les origines de l'amitié entre le pape Léon et Allen sont peut-être significatives. Un point important de la biographie est l'espace consacré à la question des abus sexuels dans l'Église péruvienne, qui, dans les mois précédant le Conclave, avait également touché le cardinal Prevost de l'époque. Comme on s'en souvient peut-être – La Bussola ayant couvert toute l'affaire – des accusations avaient été portées contre lui pour avoir, en tant qu'évêque de Chiclayo, dissimulé deux prêtres accusés d'abus sexuels.
    Le livre est aussi une sorte de mémoire dans lequel le pape, à travers l'histoire d'Elise Ann Allen, offre sa version. Tout remonte précisément aux signalements d'abus au sein de la SCV, où Mgr Prevost fut parmi les plus disposés à les prendre en charge et à mener une lutte acharnée contre cette association, aux côtés de deux journalistes – Pedro Solinas et Paola Ugaz – qui ont publié en 2015 le livre Mitad Monjes, Mitad Soldados (Moitié-moines, moitié-soldats), consacré précisément à ces abus. Ce qu'Allen omet de mentionner, c'est qu'elle, comme Salinas, est une retraitée du Sodalitium dont elle était membre jusqu'en 2013, et cela ne peut manquer d'influencer les jugements.

    Ainsi, les accusations mensongères contre Prevost sont la vengeance de certains membres de la SCV, frappés de sanctions canoniques (mais rien ne le prouve). En réalité, les allégations d'agression sexuelle contre deux prêtres du diocèse de Chiclayo, gouverné par Prevost, sont réelles, et Allen elle-même a interrogé la victime présumée qui a révélé l'affaire, Ana Maria Quispe. La théorie d'Allen est que Mgr Prevost a correctement enregistré les accusations, a orienté les victimes présumées vers un centre de soutien psychologique et a transmis toute la documentation à Rome. Par conséquent, tout le tapage autour de cette histoire est le fruit d'une manipulation de ceux qui voulaient attaquer « l'ennemi » Prevost.

    En conclusion, Léon XIV exprima de profonds regrets pour les victimes et regretta la lenteur de la justice, qui aggravait la douleur : « Le temps écoulé tout au long de ce processus », dit-il à Allen, « a rendu tout très douloureux. J’en suis sincèrement désolé. Mais au milieu de tout cela, comme cela a été révélé, il y a eu une importante manipulation de l’affaire, ce qui a causé encore plus de souffrance à de nombreuses personnes, et plus particulièrement à eux. J’en suis profondément désolé. Ils ont été victimes et victimes à nouveau. »

    Sans vouloir s'étendre sur ce sujet, il convient de souligner que, même dans ce livre, Ana Maria Quispe affirme que sa plainte n'a pas été suivie d'une enquête appropriée au sein du diocèse ; autrement dit, bien que l'affaire ait été signalée à Rome, les victimes présumées n'ont été entendues par personne. Ce fait demeure irréfutable.

    Quoi qu'il en soit, en conclusion, Léon XIV affirme qu'en tant que pape, il s'est immédiatement employé à trouver une solution à ce problème de lenteur judiciaire, tout en garantissant « les droits de tous », victimes et accusés. Nous verrons bientôt si cet engagement portera ses fruits : l'affaire Rupnik , qui a causé tant de scandale et tant de torts à l'Église, attend d'être résolue.

  • 10 leçons que nous pouvons tous apprendre de Charlie Kirk

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    De Mgr Roger Landry sur le NCR :

    10 leçons que nous pouvons tous apprendre de Charlie Kirk

    COMMENTAIRE : Les catholiques n’ont pas besoin d’être d’accord avec toutes les idées politiques ou théologiques de Charlie Kirk pour apprécier ses vertus évidentes et ses bonnes habitudes morales dont notre société a grandement et urgemment besoin.

    Charlie Kirk était un personnage controversé, comme le devient nécessairement toute personne ayant des opinions politiques fortes dans notre culture polarisée d’aujourd’hui. 

    Bien que tous les catholiques devraient apprécier sa défense publique convaincante et convaincante et son éloge du don de chaque vie humaine, du mariage, de la famille et de la bonté de la création masculine et féminine, ils peuvent certainement être en désaccord avec lui sur les candidats politiques qu'il a soutenus, ainsi que sur son approche de la FIV, du rôle des femmes, des effets de la loi sur les droits civiques et de diverses autres positions qu'il a défendues dans des débats publics au cours des 13 dernières années.

    Depuis son assassinat le 10 septembre sur le campus de l'Université Utah Valley, ceux qui ne le connaissaient pas bien, voire pas du tout, ont appris à le connaître grâce à l'attention que son meurtre a suscitée à juste titre à la télévision, à la radio, dans les podcasts et sur les réseaux sociaux. Chacun a pu visionner les vidéos de ses conférences universitaires, écouter ses conversations en podcast et observer ses interactions avec ses nombreux amis et ceux qui se considéraient comme ses nombreux ennemis. Sa cérémonie commémorative de cinq heures, dimanche, était sans précédent dans l'histoire récente des États-Unis, rassemblant une foule plus nombreuse que n'importe quelle autre enterrement américain depuis des décennies, et rivalisant avec l'affluence, en personne et en ligne, des récentes funérailles du pape François à Rome. 

    Ce qui est évident pour quiconque observe avec un regard non influencé par l'idéologie, c'est que Charlie Kirk était un homme bon et vertueux qui, en 31 ans, a eu un impact considérable sur la vie d'autrui, et pas seulement sur les élections politiques. Son assassinat a non seulement renforcé ses paroles, mais aussi renforcé la qualité inspirante de sa vie pour les jeunes et les moins jeunes. 

    Que l’on soit généralement d’accord ou non avec ses opinions politiques ou avec les candidats et les causes qu’il soutenait, il ne devrait y avoir aucun désaccord sur ses vertus évidentes et sur la façon dont notre société a besoin de beaucoup plus d’efforts pour vivre selon elles. 

    Premièrement, il était un chrétien profondément sincère. 

    « Le plus important », a-t-il déclaré à un journaliste, « c'est ma foi. » Son engagement chrétien était plus important que ses idées ou son soutien politiques, plus important encore que son mariage et sa famille. 

    Deuxièmement, il a vécu et partagé sa foi publiquement. 

    Il ne l'a pas privatisée et n'en a pas eu honte. Plutôt que de cacher la lumière du Christ sous un lit ou un panier, il souhaitait avec joie qu'elle rayonne et illumine les autres. Apôtre moderne se rendant aux aréopages de son époque, il témoignait de l'influence positive du Christ sur sa vie au quotidien.  

    Troisièmement, c’était un excellent ami. 

    Malgré ses déplacements réguliers, ses podcasts quotidiens, ses obligations familiales et sa direction d'organisations nationales, il prenait toujours du temps pour ses amis, leur envoyait quotidiennement des dizaines de versets bibliques, les appelait, leur envoyait des SMS et des courriels, les félicitant de leurs succès ou leur demandant comment il pouvait les aider dans leurs souffrances. Son amabilité s'étendait également à ceux avec qui il était en désaccord. Comme le président Abraham Lincoln, il savait que le meilleur moyen de détruire un ennemi est de s'en faire un ami. 

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  • Léon XIV, un pas à la fois

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    D'Andrea Gaglarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV, un pas à la fois

    L’image qui se dessine de Léon XIV n’est pas celle d’un pape qui fait des choix impétueux ou de grands gestes, mais celle d’un pape réfléchi qui pèse calmement chaque décision .

    Avec la nomination de Monseigneur Miroslaw Wachowski comme nonce en Irak, par exemple, Léon XIV a peut-être posé la première pierre de ce qui promet d’être un changement important, qui ne se produira pas soudainement mais au fil des années.

    Après douze ans de pape François, nous nous sommes habitués à l'impétuosité et aux gestes grandioses – souvent spectaculaires – et nous en sommes venus à attendre, voire à désirer, ce genre de choses . Pour les journalistes, elles font un excellent article. Pour l'Église, elles constituent l'exception plutôt que la règle de la gouvernance papale.

    Pourquoi la nomination des Wachowski est-elle si importante alors ?

    Wachowski était sous-secrétaire aux Relations avec les États du Vatican depuis 2019. Vice-ministre des Affaires étrangères très respecté, il a dirigé la délégation du Vatican lors des négociations avec la Chine et le Vietnam ces dernières années. Sa promotion au poste de nonce, surtout dans un pays clé comme l'Irak, n'est pas inattendue. Si François avait encore été pape, cette promotion aurait été attendue et n'aurait suscité aucun intérêt.

    Nous sommes cependant à l'époque de Léon XIV. Wachowski est le premier nom important de la Secrétairerie d'État à être réaffecté. Ainsi, une nomination, jusque-là passée sous silence, devient médiatisée, ne serait-ce que parce que le choix de Léon XIV pourrait aussi envoyer un signal clair à la Secrétairerie d'État, indiquer une direction et établir une ligne directrice.

    En termes simples, cette nomination est significative autant pour le poste qu’elle laisse vacant à la Secrétairerie d’État que pour le poste qu’elle occupe à la nonciature en Irak.

    Il faudra cependant au moins un mois au pape pour nommer un nouveau vice-ministre des Affaires étrangères. Tant que Wachowski sera en poste, cette nomination n'aura pas lieu. Et il en sera de même pour de nombreuses autres nominations auxquelles Léon XIV devra réfléchir.

    Michael Czerny, Arthur Roche, Kurt Koch, Marcello Semeraro et Kevin Farrell prendront leur retraite à l'âge de la retraite (ils ont tous entre 76 et 79 ans). Le pape devra également nommer un successeur au poste de préfet du Dicastère des évêques. En résumé, six postes clés de la Curie sont à pourvoir.
    Léon XIV prendra son temps pour décider . Cela ne signifie pas que tous les organes directeurs seront modifiés en même temps. Nombreux sont ceux qui parlent avec insistance de la destitution du secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin. Une telle destitution, cependant, ne semble pas logique, compte tenu de la réputation diplomatique bien connue et respectée de Parolin .

    Nombreux sont ceux qui souhaiteraient voir les têtes des cardinaux défenseurs de la synodalité, à commencer par Mario Grech et Victor Manuel Fernandez . Mais pourquoi Léon XIV couperait-il des têtes sans discernement ? En définitive, aucun cardinal ne peut prendre de décisions importantes sans le consentement du pape.
    Tout porte à croire que le pontificat de Léon XIV absorbera la plupart des situations survenues sous le pontificat du pape François.

    C'est ce qui ressort également de la seule interview longue durée accordée jusqu'à présent par le Pape, pour le livre Léon XIV : Citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle.

    Dans l'interview, la prudence de Léon XIV sur de nombreux sujets est évidente. Il ne nie pas l'accueil des personnes homosexuelles, mais affirme en même temps que la doctrine de l'Église ne changera pas . Il ne nie pas que des femmes occuperont des postes de direction au Vatican, mais il écarte de fait toute promotion des femmes diacres, soulignant que le diaconat doit encore être véritablement compris. Il ne nie pas la politique du pape François à l'égard de la Chine, mais il affirme clairement qu'il pourrait la modifier et souligne qu'il est également en contact avec les communautés chinoises « clandestines ».

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  • Pape Léon XIV : ma priorité est l'Évangile, pas la résolution des problèmes du monde

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    D'

    Pape Léon XIV : Ma priorité est l'Évangile, pas la résolution des problèmes du monde

    Dans cette longue interview, le premier pontife né aux États-Unis a expliqué comment il envisage de s'attaquer aux problèmes de division dans l'Église, notamment son approche des débats LGBT, la possibilité de femmes diacres, la synodalité et la messe latine traditionnelle.

    Le pape Léon XIV préside son audience générale hebdomadaire sur la place Saint-Pierre au Vatican le 17 septembre 2025.
    Le pape Léon XIV préside son audience générale hebdomadaire sur la place Saint-Pierre au Vatican, le 17 septembre 2025. (photo : Vatican Media / VM)

    Le pape Léon XIV a déclaré que son rôle principal en tant que chef de l’Église est de confirmer les catholiques dans leur foi et de partager l’Évangile avec le monde, et non de résoudre les crises mondiales.

    S'adressant à Elise Ann Allen, correspondante principale de Crux , lors de la première interview de son pontificat, Léon a également déclaré qu'il « essayait de ne pas continuer à polariser ou à promouvoir la polarisation dans l'Église ».

    La première interview officielle du pape Léon XIV en tant que pape a eu lieu dans le cadre de la biographie « Léon XIV : Citoyen du monde, missionnaire du 21e siècle », par Allen, disponible dès maintenant en espagnol et l'année prochaine en anglais.

    « Je ne considère pas que mon rôle premier soit de résoudre les problèmes du monde. Je ne le considère pas du tout comme tel, même si je pense que l'Église a une voix, un message qu'il faut continuer à prêcher, à faire entendre haut et fort », a-t-il déclaré.

    Problèmes brûlants

    Dans cette longue interview, le premier pontife né aux États-Unis a expliqué comment il envisage de s'attaquer aux problèmes de division dans l'Église, notamment son approche des débats LGBT, la possibilité de femmes diacres, la synodalité et la messe latine traditionnelle.

    Le pape Léon XIV a déclaré qu'il était conscient que l'enseignement de l'Église sur la moralité sexuelle était un sujet très polarisant, et bien qu'il accueille tout le monde dans l'Église, il n'a pas l'intention d'apporter de changements - du moins pas dans un avenir proche.

    Signalant son intention d'être en continuité avec l'approche ouverte de François, il a déclaré : « Tout le monde est invité, mais je n'invite pas une personne parce qu'elle est ou n'est pas d'une identité spécifique. »

    « Les gens souhaitent que la doctrine de l'Église change, que les mentalités évoluent. Je pense que nous devons changer les mentalités avant même de penser à changer la position de l'Église sur une question donnée », a-t-il déclaré. 

    « Je trouve très improbable, certainement dans un avenir proche, que la doctrine de l’Église en termes de ce que l’Église enseigne sur la sexualité, ce que l’Église enseigne sur le mariage », a-t-il déclaré.

    « Les personnes seront acceptées et accueillies », a ajouté le Pape, réitérant l’importance de respecter et d’accepter les personnes qui font des choix différents dans leur vie.

    « J'ai déjà parlé du mariage, comme l'a fait le pape François lorsqu'il était pape, d'une famille composée d'un homme et d'une femme engagés solennellement, bénis dans le sacrement du mariage », a-t-il poursuivi. 

    « Le rôle de la famille dans la société, qui a parfois souffert au cours des dernières décennies, doit être à nouveau reconnu et renforcé », a déclaré le pape Léon XIV. 

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  • Le pape Léon XIV s'entretient avec Elise Ann Allen de Crux sur les questions LGBTQ+ et la liturgie

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    De Crux :

    Le pape Léon XIV s'entretient avec Elise Ann Allen de Crux sur les questions LGBTQ+ et la liturgie

    18 septembre 2025

    [Note de l'éditeur : Voici le sixième extrait d'un entretien en deux parties entre le pape Léon XIV et Elise Ann Allen, correspondante principale de Crux, extrait de sa nouvelle biographie du pontife,   León XIV : citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle , ou « Léon XIV : citoyen du monde, missionnaire du XXIe siècle ». Le livre est publié en espagnol par Penguin Peru et sera disponible à l'achat en librairie et en ligne le 18 septembre. Les éditions anglaise et portugaise seront disponibles début 2026.]

    Allen : Deux des questions les plus brûlantes issues du Synode sur la synodalité, compte tenu du débat qu’elles ont suscité, étaient le rôle des femmes dans l’Église et l’approche de l’Église envers la communauté LGBTQ+. Qu’avez-vous pensé de ces discussions et comment les aborderez-vous dans votre nouveau rôle de pape ?

    Pape Léon XIV : D’une manière synodale. Pour la plupart des gens, la compréhension que le rôle des femmes dans l’Église doit continuer à se développer a certainement été accueillie positivement. J’espère poursuivre sur la voie de François, notamment en nommant des femmes à des postes de direction à différents niveaux de la vie de l’Église, reconnaissant ainsi les dons des femmes qui peuvent contribuer à la vie de l’Église de multiples façons.

    Le sujet devient brûlant lorsqu'il est question de l'ordination. Le synode avait notamment abordé l'ordination des femmes diacres, une question étudiée depuis de nombreuses années. Différents papes ont nommé différentes commissions pour déterminer ce que nous pouvons faire à ce sujet. Je pense que cela restera un problème. Pour l'instant, je n'ai pas l'intention de modifier l'enseignement de l'Église sur le sujet. Je pense que certaines questions préalables doivent être posées.

    Juste un petit exemple. Plus tôt cette année, lors du Jubilé des diacres permanents, tous les hommes, sauf leurs épouses, étaient présents. J'ai eu une catéchèse avec un groupe assez important de diacres permanents anglophones. L'anglais est l'un des groupes où ils sont le mieux représentés, car certaines régions du monde n'ont jamais vraiment promu le diaconat permanent. La question s'est alors posée : pourquoi parler de l'ordination des femmes au diaconat si le diaconat lui-même n'est pas encore bien compris, développé et promu au sein de l'Église ? Et quelles en sont les raisons ? Si le rétablissement du diaconat permanent a été une source d'inspiration importante au Concile, je pense qu'il n'est pas encore devenu, dans de nombreuses régions du monde, ce que certains pensaient. Il y a donc lieu de se poser des questions à ce sujet.

    Je m'interroge également, suite à un commentaire que j'ai fait lors d'une conférence de presse à laquelle j'ai participé au synode, sur ce qui a souvent été qualifié de cléricalisme dans les structures actuelles de l'Église. Voudrions-nous simplement inviter les femmes à se cléricaliser, et qu'est-ce que cela a réellement résolu ? Il y a peut-être beaucoup de choses à examiner et à développer avant de pouvoir enfin aborder les autres questions.

    C'est ainsi que je vois les choses actuellement. Je suis bien sûr disposé à continuer d'écouter les gens. Il existe des groupes d'étude ; le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, responsable de certaines de ces questions, continue d'examiner le contexte théologique et l'histoire de certaines d'entre elles. Nous suivrons cette évolution et verrons ce qui en résultera.

    Juste un petit retour sur la question LGBTQ+ : c'est un sujet qui peut être très idéologique. Cependant, au-delà de toute opinion idéologique, je pense que les gens ont eu le sentiment que le sujet était abordé différemment, sur un ton différent, sous François. Quelle sera votre propre approche ?

    Eh bien, je n'ai pas de plan pour le moment. On m'a déjà interrogé à plusieurs reprises sur la question LGBTQ+ au cours des deux premiers mois. Je me souviens d'une remarque d'un cardinal d'Orient, avant que je ne sois pape, selon laquelle « le monde occidental est obsédé par la sexualité ». Pour certains, l'identité d'une personne est avant tout une question d'identité sexuelle, et pour beaucoup dans d'autres régions du monde, ce n'est pas une question primordiale quant à la façon dont nous devrions nous comporter les uns envers les autres. J'avoue que j'y pense, car, comme nous l'avons vu au synode, toute question relative aux questions LGBTQ+ est très polarisante au sein de l'Église. Pour l'instant, compte tenu de ce que j'ai déjà essayé de démontrer et de mettre en pratique dans ma conception du pape à ce moment précis de l'histoire, j'essaie de ne pas continuer à polariser ou à encourager la polarisation au sein de l'Église.

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  • Les États-Unis à ONU Femmes : « Cessez de promouvoir l’idéologie du genre »

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    De  et Iulia-Elena Cazan sur C-Fam :

    Les États-Unis à ONU Femmes : « Cessez de promouvoir l’idéologie du genre »

    NEW YORK, 12 septembre (C-Fam) Des diplomates américains ont fustigé l'agence des Nations Unies pour les femmes pour avoir promu l'idéologie du genre et l'avortement, dénonçant les efforts de l'agence pour « éradiquer la réalité biologique du sexe ».

    Sur instruction de l'administration Trump, les diplomates américains ont refusé d'approuver le nouveau plan stratégique quadriennal d'ONU Femmes et ont dénoncé le refus de l'agence de « protéger la réalité biologique ». La délégation américaine a voté contre la stratégie lors d'une réunion du conseil d'administration de l'agence mercredi. C'était la première fois que le plan stratégique de l'agence était soumis au vote, car il est généralement adopté à l'unanimité.

    Alors que la délégation américaine a été la seule à voter contre le projet, dix autres délégations, principalement d'Afrique et du Moyen-Orient, ainsi que l'Inde et la Russie, ont exprimé leurs inquiétudes quant au travail d'ONU Femmes sur le genre et les droits sexuels.

    Un diplomate américain a déclaré à l'agence : « Nous ne pouvons pas approuver un plan qui comporte des éléments contraires à la politique américaine », notamment l'idéologie du genre. Il a affirmé que de telles politiques étaient « préjudiciables au bien-être des femmes et des filles ».

    Le nouveau Plan stratégique d'ONU Femmes fait référence à « l'orientation sexuelle et l'identité de genre », à « la santé et les droits sexuels et reproductifs » et à l'intersectionnalité. Ces termes sont utilisés par les agences des Nations Unies pour promouvoir l'avortement, l'idéologie du genre et les droits sexuels des enfants. Bien que ces termes soient rejetés plusieurs fois par an par l'Assemblée générale des Nations Unies, les agences des Nations Unies et les donateurs occidentaux utilisent les plans stratégiques pour créer des mandats controversés pour les agences des Nations Unies, sans le soutien de l'ensemble des membres de l'ONU.

    Le délégué américain a souligné qu’il n’existait aucun engagement international concernant ces termes controversés et qu’il n’existait aucun droit international à l’avortement.

    « Au fil du temps, des idéologues radicaux ont utilisé un langage trompeur pour discréditer les femmes et déformer la réalité », a déclaré la déléguée américaine. « L'administration Trump rétablit la vérité en confirmant la réalité biologique et en défendant les femmes, les familles et les valeurs qui rendent l'Amérique plus forte que jamais. »

    Les États-Unis ont spécifiquement demandé à ONU Femmes de reconnaître que « les femmes sont biologiquement des femmes et les hommes des hommes » et de « se concentrer sur sa mission principale, qui est de promouvoir la réussite des femmes et des filles. Les États-Unis s'opposent fermement à l'inclusion d'une idéologie sexiste néfaste, car nous estimons qu'elle nuit au bien-être des femmes et des filles. »

    L’Arabie saoudite, le Burkina Faso, l’Ouganda, le Sénégal, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Paraguay, le Zimbabwe, la Mauritanie, la Russie et l’Égypte ont également fait des déclarations contre cette terminologie controversée.

    Le délégué ougandais a souligné que « les organismes internationaux n'ont pas le pouvoir d'imposer de nouvelles obligations aux États souverains ». Il a pris ses distances avec les termes controversés du plan stratégique de l'agence des Nations Unies. « Mon pays, comme beaucoup d'autres pays dans le monde, ne reconnaît pas ces notions comme des catégories juridiques. En fait, en raison de la fluidité et du caractère subjectif des concepts d'orientation et d'identité de genre, ces termes n'ont pas de signification juridique ou scientifique largement acceptée. »

    Une déléguée indienne a également critiqué ONU Femmes. Elle a déploré que des questions telles que le genre et la pauvreté, l'éducation et le développement des compétences « semblent marginalisées » dans le nouveau plan stratégique.

    « ONU Femmes doit également veiller à ne pas se laisser emporter par des discours qui s'appuient trop sur les points de vue des militants, des universitaires ou des groupes de défense, sans comprendre les réalités du terrain et les contextes sociaux. Si ces voix sont importantes, se fier excessivement à leurs contributions risque de négliger les complexités existantes », a-t-elle déclaré.

    Un délégué russe a partagé les préoccupations exprimées par le gouvernement américain. « Nous comprenons et partageons pleinement les inquiétudes exprimées par la délégation américaine concernant le contenu du document », a-t-il déclaré. Il a accusé ONU Femmes de tenter d'isoler les peuples traditionnels par la censure, sous prétexte de lutter contre « un prétendu recul de l'égalité des sexes ». Il a également critiqué « l'utilisation d'une terminologie non approuvée en matière de genre », expliquant que « la promotion des concepts d'identité de genre et d'orientation sexuelle est absolument inacceptable pour notre délégation » et déplorant « la progression progressive des droits des minorités sexuelles ». Il a ajouté que ces questions « ne relèvent pas du mandat confié à ONU Femmes » et sèment « la discorde dans des sociétés qui choisissent de vivre selon des valeurs traditionnelles ».