Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ouganda : les procédés douteux de l'Institut Guttmacher

IMPRIMER

headerLogo.jpgL’institut Guttmacher se sert de données mensongères pour les besoins de sa campagne

NEW YORK, 22 février (C-FAM) Un nouveau rapport de l’Institut Guttmacher sur l’Ouganda recommande l’amélioration de l’accès à la contraception et à l’avortement comme moyen d’améliorer la santé des femmes et de réduire le nombre de grossesses non désirées. Le groupe utilise des données de valeur douteuse pour pousser son agenda auprès de personnes qui, il le reconnait, veulent des enfants et rejettent l’avortement.

L’institut Guttmacher estime que plus de 54% des grossesses en Ouganda ne n’étaient pas désirées, et que  « le niveau élevé de grossesses non désirées et le nombre d’enfants souhaités en Ouganda seraient à mettre sur le compte principalement d’un usage insuffisant de moyens contraceptifs ». D’après des données de 2006 d’un bureau de l’ONU, le besoin non satisfait de contraceptifs en Ouganda s’élève à 38%.

D’après le raisonnement de Guttmacher, un meilleur accès aux contraceptifs en Ouganda pourrait faire baisser le taux de grossesses non désirées. Cependant, même aux Etats-Unis, où l’on se targue que le besoin non satisfait de contraceptifs ne s’élève qu’à 6 ou 7%, la moitié des grossesses seraient elles aussi non désirées. (Voir  le diagramme 1).

Alors que les experts estiment que leconcept de « besoin non satisfait » serait son fondement, il reste l’argument majeur utilisé par le Fonds de l’Onu pour la population, et de son appel à consacrer 8,1 milliards de dollars annuels au planning familial dans le monde. 

Les grossesses non désirées ont plus de chance d’aboutir à un avortement aux Etats-Unis qu’en Ouganda : C’est ce qui arrive dans 47% des cas, contre 30% des cas en Ouganda.(Voir diagramme 2) Guttmacher se fait échos des thèses selon lesquelles la combinaison de certains facteurs, le manque de d’information sur les choix possibles, et la stigmatisation due aux mauvaises dispositions des gens vis à vis de l’Ivg, rendent l’avortement non sûr en Ouganda.

Alors qu’il reconnaît que l’avortement est permis dans certains cas en Ouganda, l’Institut déplore que « bien que le nombre d’enfants souhaités par les femmes baisse, nombreux sont les ougandais qui veulent des familles nombreuses et s’opposent à l’avortement. »

Les estimations du nombre de morts maternelles liées à l’Ivg dans le pays sont variées. L’institut cite des sources non publiées selon lesquelles 26% des morts maternelles seraient dues à des pratiques abortives non sûres. Cela représente le double des chiffres du Ministère de la santé ougandais, publiés dans son rapport 2011-2012. Si l’usage de chiffres plus élevés, même erronés, renforce l’argument de Guttmacher en faveur d’un meilleur accès à l’IVG, il sous-évalue et risque de faire oublier les autres causes de la mort maternelle, comme l’hémorragie.

Pendant que l’institut Guttmacher plaidait pour un meilleur accès aux contraceptifs et à l’avortement, le Ministère de la santé Ougandais a dressé ses propres priorités dans le domaine de la santé maternelle. Le plan stratégique Ougandais pour 2010-2015 (PDF) met la lenteur des améliorations dans le domaine sur le compte du « manque de [ressources humaines], de médicaments et de matériel dans les bâtiments appropriés, et d’équipements de transport et de communication pour l’orientation [des patients]. »

Des améliorations du système de santé en général bénéficieraient à tous, et non seulement aux femmes enceintes. Elles pourraient réduire le nombre de morts liées à l’avortement. Les chercheurs de l’Organisation mondiale de la santé ont souligné  qu’une infrastructure de santé de qualité a contribué à « garder des taux de mortalité réduits en Amérique Latine, et le taux d’avortements dangereux est à peu près le même que celui qui touche l ‘Europe », et ce malgré une législation plus contraignante dans la région. 

Il semble que l’Institut voit plus d’intérêt dans le contrôle des populations en Ouganda que dans une aide généreuse au profit de personnes, pour les aider à atteindre les objectifs qu’ils désirent d’eux-mêmes. Comme le montre le rapport « L’Ouganda, un pays d’environ 35 millions [d’habitants] (dont 8 millions de femmes en âge de procréer) a l’un des taux de croissance démographique les plus élevés du monde »

Les commentaires sont fermés.