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Réhabiliter Jules II ?

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Sur "Chiesa.espresso" (S. Magister)

Les caves du Vatican et la lumineuse fenêtre du pape

L'Église de Rome est présentée par les médias comme un musée des horreurs. Dans le passé ce fut même pire. Mais, il y a cinq cents ans, un pape accomplit le miracle que le monde entier admire aujourd'hui. Une leçon pour le conclave tout proche 

Ces jours-ci, les médias rivalisent dans la diffusion d’un portrait de l’Église peint des couleurs les plus sombres. Tout n’y serait qu’intrigues, avidité, trahisons, sexualité morbide. Benoît XVI aurait capitulé parce qu’il serait écœuré par cette abjection. Celle-ci aurait également infecté le collège cardinalice appelé à élire son successeur.

C’est une manière de présenter les choses qui dissimule délibérément la véritable identité du pontificat qui est en train de s’achever ainsi que l’enjeu du choix du nouveau pape. Elle s’y essaie, mais elle n’y parviendra pas. Parce que ce qui est en jeu, c’est le destin de la civilisation humaine ainsi que la vie de chaque être humain. Les discours prononcés par Benoît XVI à Ratisbonne, à Paris, à Berlin, ses homélies, son magistère, ont ouvert une confrontation d’une portée historique entre l’Église et le monde moderne, à propos des questions ultimes, fondatrices, qu’il est impossible de laisser de côté.

Il y a exactement cinq cents ans de cela, justement ces jours-ci, mourait Jules II, le pape qui demanda à Michel-Ange de peindre à fresque le plafond de la chapelle Sixtine, le lieu où les cardinaux vont s’enfermer très prochainement pour élire le nouveau pape.

À cette époque-là aussi, l’Église romaine était pleine de péchés et de pécheurs, elle était la Babylone que Martin Luther décrivait avec horreur.

Le pape qui avait régné avant Jules II était Alexandre VI, Rodrigo de Borja à l’état-civil, dont le fils César avait inspiré "Le Prince" à Machiavel. Et ce même Jules II était un homme de guerre qui, lorsqu’il était plus jeune, était monté, l’épée au poing, à l'assaut de la forteresse de la Mirandole.

Et pourtant, lorsqu’il affronta la mort, le 21 février 1513, les chroniques affirment qu’il se montra "tellement plein de dévotion et de contrition que l’on aurait dit que c’était un saint". 

Et pourtant, au-delà de ses campagnes militaires et de ses intrigues politiques destinées à assurer à l’Église romaine  autonomie et liberté par rapport aux puissances de l’époque, le pape Giuliano della Rovere fut porteur d’une vision grandiose en matière de théologie et de connaissances, d’une synthèse jusqu’alors inconnue de la foi chrétienne et de la civilisation, de la "fides" et de la "ratio", vision merveilleusement présente dans les chefs d’œuvre artistiques que le monde entier admire aujourd’hui avec étonnement.

C’est là ce qu’il reste du pape Jules II. C’est là sa véritable identité, son immortel message.

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