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Histoire

  • Déboulonner Albert Camus ?

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    D'Eugénie Bastié sur Le Figaro (via artofuss.blog) :

    Eugénie Bastié: «Et maintenant, ils veulent déboulonner Albert Camus»

    27 septembre 2023

    Telle est la loi de l’intersectionnalité: le mâle blanc hétérosexuel est un monstre protéiforme. Voilà ce qui ressort du dernier essai de l’universitaire américain Olivier Gloag, Oublier Camus.  Le Figaro

    CHRONIQUE- Dans Oublier Camus (La Fabrique), Olivier Gloag prétend démythifier l’auteur de L’Étranger. Il serait colonialiste, raciste, machiste et munichois. Un livre purement à charge où la littérature est absente et l’idéologie omniprésente.

    Déboulonneur de statues : voilà un métier en tension dont on parle peu. Pourtant, dans les facs anglo-saxonnes, il n’est pas de situation plus enviable. Faire chuter les DWEMs («Dead White European Males», pour «Mâles européens blanc et morts») de leurs piédestaux est devenu un département à part entière de la recherche occidentale. La littérature y est enseignée comme une branche des «postcolonial studies» . Olivier Gloag, professeur à l’université de Caroline du Nord, fait partie de cette espèce qui a de commun avec les virologues de se faire spécialistes d’un sujet qu’on a pour ambition de détruire. «Oublier Camus» : tel est son programme. Et on ne parle pas de Renaud, mais bien d’Albert.

    On ouvrait cependant ce livre, sinon avec bienveillance, du moins avec curiosité. Il y a en effet quelque chose d’agaçant dans le consensus mou autour d’Albert Camus, une sorte de confort intellectuel, de culte du juste milieu, où l’injonction à la nuance masque parfois une tentation de la dérobade. Mais l’auteur ne se livre pas, dans un esprit de libre examen, à une mise à l’épreuve des contradictions de Camus. Il mêle procès d’intention, citations tronquées, malhonnêteté intellectuelle la plus crasse pour dénaturer sa vie et son œuvre.

    À lire aussi : Eugénie Bastié : «Il était une fois au Wokistan, quand l’idéologie envahit la fiction»

    Il ne reproche pas à Camus de ne pas avoir été anticolonialiste. C’est vrai, Camus a cru et plaidé jusqu’à la fin de sa vie contre l’indépendance de l’Algérie qu’il jugeait insupportable. Il lui reproche d’avoir été un colonialiste forcené. Ses reportages sur la misère en Kabylie ? Habillage humanitaire destiné à montrer qu’il pourrait exister un «colonialisme à visage humain». L’Étranger ? Un chef-d’œuvre de racisme qui nie l’existence même des Arabes. La Peste ? Un roman dont la métaphore n’est pas l’Occupation allemande mais la peur du basculement démographique en Algérie. L’Homme révolté ? Un texte «fondamentalement réactionnaire» parce qu’il cible principalement le communisme. La Chute ? Un plagiat hanté par le ressentiment envers Sartre. Le Premier Homme ? Un livre de propagande, «le roman d’un écrivain colonial».

    Substitution de pensée

    Prenons un exemple parmi d’autres de la malhonnêteté intellectuelle de l’auteur. P 87 de son livre, il met en exergue de son chapitre cette phrase de Jean Grenier, très proche ami de Camus qui rapporte une conversation qu’il a eue avec lui : «Pourquoi ne choisissez-vous pas d’habiter une belle maison à la campagne ou au bord de la mer en Algérie, puisque vous êtes maintenant à même d’acheter une résidence de votre choix et que vous êtes si attaché à votre pays. Il me répondit, d’un air contraint : c’est parce qu’il y a les Arabes».

    Olivier Gloag coupe sciemment la phrase après «Arabes». Il ne cite pas la suite : «ne voulant pas dire que les Arabes le gênaient par leur présence, mais par le fait qu’ils avaient été dépossédés.» Il substitue donc sciemment à la délicatesse de Camus sa propre interprétation raciste. Il ose écrire, sans doute pour vanter la largesse d’esprit de la dictature algérienne, que «Camus est enseigné en Algérie» alors que la propagande algérienne l’a banni des mémoires.

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  • Le prince Venceslas (28 septembre)

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    De Défendente Genolini sur France Catholique :

    Le prince Venceslas

    Statue équestre de saint Venceslas à Prague, 1894.
    Au Xe  siècle, Venceslas, duc de Bohême, fut attaqué par son propre frère contre lequel il refusa de se défendre.

    Une sordide affaire de famille, avec méchanceté et violence d’un côté. Avec douceur et paix de l’autre.

    Venceslas – ou Vaclav – n’a pas 22 ans quand Boleslas, son frère, vient l’assassiner alors qu’il se rend à l’église. La victime n’a pas eu une jeunesse heureuse. Orphelin de père à 13 ans, il devient alors duc de Bohême. Sa mère est haineuse et avide de pouvoir. Elle fait assassiner sa belle-mère, Ludmila, qui a trop d’influence sur Venceslas. Elle persécute les catholiques.

    En montant sur le trône, Venceslas rappelle les prêtres persécutés, mène de grandes réformes sociales et politiques. «  Généreux pour le peuple, ferme avec les grands  », dit-on de lui. Il rachète souvent des esclaves sur le marché de Prague et les fait éduquer. S’il suréquipe son armée, c’est pour imposer le respect. Pour sauver la paix, il préfère un combat singulier avec l’adversaire pour épargner son peuple.

    Il agace son frère, païen et violent, par son genre de vie irréprochable. Sa mort est décidée. Le 27 septembre 929, Boleslas tire l’épée et le blesse à la tête. Venceslas dégaine, mais noblement se ravise et jette son arme : «  Je pourrais t’écraser comme une mouche, mais la main droite d’un serviteur de Dieu ne doit jamais être fratricide.  » Les complices de son frère l’achèvent. Il est le patron vénéré de la Bohême et des Tchèques : «  Il est leur martyr, leur père, leur héros, leur cantique, leur espoir, leur triomphe, leur orgueil, leur image, leur prince, leur prière, leur cierge et leur couronne  », écrit-on.

    La couronne des rois de Bohême devait reposer sur la tête du saint quand les princes ne la portaient pas.

    Le millénaire de sa mort donna lieu, en 1929, à des festivités grandioses.

    Étymologie du nom
    D’origine slave vaclaf «  couronne  » et slava, «  gloire  ».

    Célébrités
    Le premier président de la République tchèque, Vaclav Havel.

    Pensée spirituelle à la lecture de la vie de Venceslas :
    «  La vérité doit s’imposer sans violence.  » (Léon Tolstoï)

    Courte prière à saint Venceslas
    «  Saint Venceslas, consolez ceux qui sont tristes et chassez tout ce qui est mal.  »

  • Saint Vincent de Paul, un véritable homme de foi (27 septembre)

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    Une homélie inédite du cardinal Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981, traduite sur le site "Benoît et moi" (archive du 27/9/2014)

    A relire aussi: la méditation d'Angélus du 26 septembre 2010, à Castelgandolfo:

    « (...) nous célébrerons demain la mémoire liturgique de saint Vincent de Paul, patron des organisations caritatives catholiques, dont c'est le 350e anniversaire de la mort.
    Dans la France du XVIIe siècle, il a touché du doigt le fort contraste entre les plus riches et les plus pauvres. En effet, en tant que prêtre, il a pu fréquenter les milieux aristocratiques, les campagnes et les bas-fonds de Paris.

    Poussé par l'amour du Christ, Vincent de Paul a su organiser des formes stables de service aux exclus en donnant vie à ce qu'on a appelé les «Charités», c'est-à-dire des groupes de femmes qui mettaient leur temps et leurs biens à la disposition des personnes les plus marginalisées. Parmi ces bénévoles, certaines ont choisi de se consacrer totalement à Dieu et aux pauvres, et ainsi, avec sainte Louise de Marillac, saint Vincent fonda les «Filles de la Charité», première congrégation féminine à vivre la consécration «dans le monde» au milieu des personnes, avec les malades et les nécessiteux».

    LA VRAIE FORCE DE GUÉRISON - L’homme de Foi, St Vincent de Paul,

    Homélie du Cl Joseph Ratzinger à la Cathédrale de Munich, le 26 avril 1981

    Chers frères dans le Christ,

    Ils se montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion, à la fraction du pain et aux prières” (Actes 2, 42). C’est ainsi que st Luc décrit la première communauté chrétienne dans la première lecture qu’on vient d’entendre. Il souhaite ainsi la donner en exemple pour l’Église de tous les temps. Il énumère les forces qui sous-tendent l’édifice de l’Église, et qui lui donneront toujours sa cohésion et son dynamisme.

    Ce que nous pouvons remarquer avant tout, c’est que cette Église prie ; elle ne s’éloigne pas de la maison du Seigneur, devenant elle-même un temps spirituel. Elle est au service de la gloire de Dieu dont elle tire sa joie. Elle nous apparaît comme un culte permanent rendu à Dieu sous la conduite des apôtres. Mais sa prière qui la tourne vers Dieu ne la détourne pas pour autant des hommes ; elle ne fuit pas dans un isolement idyllique devant les luttes parfois si dures qui jalonnent l’Histoire.

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  • Vincent de Paul (27 septembre)

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    stvincent.JPG_1301592635.jpgSaint Vincent de Paul (source)

    Né en 1581 dans une famille modeste à  Pouy  dans les Landes rebaptisé aujourd'hui Saint-Vincent-de-Paul, ce petit paysan manifeste très jeune une vive intelligence. Son père vend deux bœufs pour payer ses études d'abord chez les Cordeliers de Dax puis à la faculté de théologie de Toulouse. En 1600, il est ordonné prêtre à Château-l'Évêque et devient en 1604 bachelier en théologie.

    Au cours d'un voyage de Marseille à Narbonne par mer, Vincent de Paul est capturé par des pirates, emmené à Tunis et vendu comme esclave à un alchimiste qui se convertit après deux années en sa présence. Vincent réussit finalement à s'enfuir et se rend à Paris en 1608. Il devient aumônier de la reine Margot puis curé de Clichy en 1612 où il restaure l'église et crée une école cléricale. 

    En 1613, Vincent entre comme précepteur dans la maison d'Emmanuel de Gondi, général des galères de France.  Il se confronte à la puissance de la noblesse et à la misère des paysans. Cette prise de conscience qu'il appelle sa " conversion " lui fait renoncer à ses privilèges pour consacrer sa vie au service des plus démunis : les mendiants, les forçats, les enfants martyrs, les vieillards et les malades abandonnés. Pour lutter contre cette pauvreté et organiser la charité, il fonde en 1617 avec des dames de diverses conditions sociales, la première " confrérie de la Charité ". Il est alors curé de Châtillon-sur-Chalaronne. De retour chez le comte de Gondi, il se fait missionnaire sur ses terres et est nommé aumônier général des galères en 1619.

    En 1632 afin de poursuivre l'évangélisation du monde rural, Madame de Gondi met à disposition de Vincent, les moyens financiers pour fonder une congrégation de prêtres missionnaires qui prend le nom de " Lazaristes ". Ces prêtres seront rassemblés et formés dans des écoles appelées " séminaires ".

    La France entière se couvre alors d'un vaste réseau de "Charité". D'humbles filles de villages venues spontanément servir les pauvres aux côtés des "Dames" de la Charité, sont dispersées dans une multitude de confréries.  Louise de Marillac une veuve pieuse appartenant à la haute noblesse, collaboratrice de Vincent, perçut la nécessité de les regrouper afin d'améliorer leur formation et leur accompagnement dans leur service tant corporel que spirituel. En novembre 1633, elle reçoit chez elle les six premières "Filles", ce seront les "Filles de la Charité". 

    En 1734, Vincent fonde avec Louise l'Institution des Filles de la Charité" appelées aussi "Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul". Ces religieuses sans uniformes oeuvrent sans voiles, c'était une nouveauté pour l'Église, qui n'admettait pas les religieuses hors des cloîtres.

    A partir de 1632, les guerres dévastent les provinces, Vincent y organise inlassablement les secours. L'année 1633 voit l'institution de la "Fondation de la confrérie de l'Hôtel-Dieu" à Paris où interviennent les Filles de la Charité. On lui doit la création des hôpitaux de Bicêtre pour les aliénés, de la Pitié et de la Salpétrière pour les pauvres ainsi que l'Hôpital du Saint Nom-de-Jésus à Paris pour les vieillards. Dès 1638 débute l'oeuvre des "Enfants Trouvés", Vincent créa pour cela un établissement pour ces enfants.

    Le corps épuisé, mais l'esprit et le cœur toujours vifs et inventifs («l'amour est inventif jusqu'à l'infini» disait-il), Vincent mourut à Saint-Lazare le 27 septembre 1660. Il sera canonisé par le pape Clément XII, le 16 juin 1737. 

    Saint Vincent est considéré comme le grand apôtre de la charité et le précurseur de l'action sociale dont on trouvera ici un beau témoignage.

  • Les saints Côme et Damien (26 septembre)

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    Du site du Centre catholique des médecins français :

    La decapitazione dei Santi Cosma e Damiano" di Beato Angelico

    St-Côme et St-Damien

    Histoire (IIIe siècle)

    SAINT COME ET SAINT DAMIEN

    Frères jumeaux, Côme et Damien étaient d'origine arabe. Ils étaient nés à Egée, en Cilicie (Asie Mineure), au IIIe siècle, et appartenaient à une famille noble et chrétienne. L'hagiographie conte qu'ils étaient "fort habiles dans l'art médical" et qu'ils parcouraient "villes et bourgades, guérissant les malades et délivrant, au nom de celui qu'on appelle le Christ, ceux qui sont possédés des esprits immondes". Or ils exerçaient leur art gratuitement: ils étaient ainsi devenus les Anargyres, "ceux qui repoussent l'argent". Battant en brèche l'autorité du proconsul Lysias, juge en la ville d'Egée, ils lui furent amenés. Après mille tortures qui ne parvinrent pas à les éprouver, ils subirent le martyre vers l'an 287. L'Église honore ces deux saints guérisseurs le 27 septembre; leurs noms sont inscrits parmi beaucoup d'autres dans les litanies des saints et, distinction plus rare et plus insigne, ils le sont aussi au canon de la messe.

    Au VIIIe siècle, un diplôme de Charlemagne donnant l'église de Luzarches à l'Abbaye de Saint-Denis nous apprend qu'elle était déjà placée sous le vocable de Saint-Côme et Saint-Damien. Au XIIe siècle, Jean de Beaumont, seigneur de Luzarches qui avait été parmi les premiers à se croiser, reçut, lors de son retour par Rome, des reliques des saints Côme et Damien pour prix de ses hauts faits en faveur de la chrétienté. Il en fit deux parts, une pour Luzarches et une pour Paris. A Luzarches, ces reliques furent d'abord déposées dans une collégiale dont la construction commença en 1180 et dont seuls subsistent à l'heure actuelle quelques vestiges. Puis en 1320 elles furent transférées en l'église paroissiale au cours d'une procession solennelle dont la chronique a gardé le souvenir: "Jeanne de Bourgogne, épouse de Philippe V le Long, vient à Luzarches le jeudi 23 octobre 1320 honorer les reliques des deux martyrs. La translation de ces reliques dans des châsses d'argent donne lieu à l'évêque de Paris et au chapitre de Luzarches de mander de la capitale des chirurgiens pour faire leur rapport de ces saintes reliques ".

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  • Liège, 26 septembre : "Le mystère du Suaire de Turin"; conférence exceptionnelle avec le Professeur Boxho et l'abbé Dalleur

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    Le mardi 26 septembre 2023 à 18h30, le médecin légiste Philippe Boxho (Professeur de médecine légale à l'Université de Liège) ayant eu l’opportunité d’étudier le suaire de Turin qu’il considère comme une « véritable scène de crime », viendra présenter ses conclusions lors d’une conférence au cours de laquelle il aura le plaisir d’échanger avec le Père Philippe Dalleur de la Pontificia Università della Sante Croce (Rome).

    Afin de garantir un maximum de place, la conférence aura lieu dans la cathédrale :

    Cathédrale Saint-Paul de Liège
    Place de la cathédrale, 18
    B-4000 Liège

    RÉSERVATION OBLIGATOIRE :
    https://sales.resevents.be/event/569/le-suaire-de-turin-conference-de-philippe-boxho-et-du-pere-philippe-dalleur

  • Pie XII a choisi la diplomatie du silence pour sauver des vies

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    De Juan Luis Vázquez Díaz-Mayordomo sur Alfa & Omega :

    Vicente Cárcel Ortí assure que "si Pie XII avait parlé, plus de Juifs auraient été tués".

    "Le pape a choisi la diplomatie du silence pour sauver des vies", affirme l'historien Vicente Cárcel Ortí face à la dernière polémique sur le pape Pacelli.

    20 septembre 2023

    "On l'a dit toute ma vie et c'est une controverse qui ne sera jamais résolue", s'exclame l'historien Vicente Cárcel Ortí à l'autre bout du fil depuis Rome. Il réagit à la dernière polémique sur le pape Pacelli et son attitude vis-à-vis de l'Holocauste.

    La lettre de décembre 1942 publiée la semaine dernière, qui révélait au pontife l'existence des fours crématoires de Belzec, a été rejointe par une déclaration du Centre Simon Wiesenthal affirmant que "le pape Pie XII ne devrait jamais être considéré comme saint, car il est resté publiquement silencieux pendant toute la durée de l'Holocauste".

    Cárcel Ortí, l'un des principaux chercheurs sur l'histoire de l'Église à cette époque, souligne que le pape a opté pour la résistance cachée afin de sauver le plus grand nombre de personnes des nazis, "ordonnant que des milliers de Juifs soient aidés et même cachés dans des couvents à Rome et dans toute l'Europe".

    Il aurait pu parler publiquement, mais il y aurait eu plus de morts", ajoute-t-il.  "Même les évêques néerlandais, polonais et allemands lui ont demandé de ne pas s'exprimer afin d'éviter de nouvelles persécutions."

    De plus, prendre position publiquement "c'était s'opposer à un fou comme Hitler, qui projetait de le faire enlever et de le mettre au secret au Vatican", précise l'historien.

    Au contraire, "il a contribué autant que possible à sauver la vie d'un maximum de Juifs". D'ailleurs, "à la fin de la guerre, beaucoup d'entre eux sont allés au Vatican pour s'agenouiller devant lui et le remercier. Et même Golda Meir, Premier ministre d'Israël, a reconnu que dans ces années terribles, la seule personne qui les a aidés au niveau mondial a été le pape".

    Cárcel Ortí révèle que "l'archiviste qui a trouvé cette dernière lettre controversée est un ami et il m'a dit qu'il allait la publier pour que l'on sache que le pape savait ce qui se passait. C'est vrai, mais Pie XII lui-même avouait que "si je me tais, on me critique, mais si je parle, on me critiquera davantage ; ma mission est de sauver le plus de vies possible".

    Aujourd'hui, les partisans de sa canonisation soutiennent que "son silence a été très opportun", dit Cárcel Ortí, "et cela ne signifie pas qu'il ait manqué de courage ou de bravoure. Il a été prudent pour éviter des dommages plus importants".

  • Crise migratoire : l’émigration des Européens pourrait-elle être la solution ?

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    De Chantal Delsol sur le site du Figaro Vox via le site "pour une école libre au Québec" :

    Crise migratoire : quelles leçons tirer de la chute de l’empire romain ?

    Un seul précédent historique permet de réfléchir à la situation de l’europe aujourd’hui, explique la philosophe Chantal Delsol : le déclin de l’empire romain. alors que la France ne dispose ni de la chance géographique ni de la volonté politique pour endiguer l’immigration, analyse-t-elle, la solution pourrait être l’émigration des Européens...

    L’arrivée massive de plusieurs milliers d’Africains en quelques jours à Lampedusa a provoqué une vague d’affolement dans les pays européens. Déplacements de gouvernants, promesses de solidarité européenne afin que l’Italie ne soit pas seule à porter la charge : toutes actions sur fond d’effroi – l’effroi de voir à l’œuvre ce déferlement, annonciateur de difficultés sans nombre.

    Les pays d’occident sont pourvus d’une rationalité économique qui produit la richesse ; de religions fondées sur l’autonomie ; et conséquemment, de gouvernements institués dans la liberté. Pendant que la plupart des pays d’Afrique vivent dans la pauvreté économique et sous des gouvernements despotiques. Aussi, puisque les déplacements sont possibles, rien ne peut empêcher les seconds de courir s’installer chez les premiers, pour profiter de tous ces avantages qui n’existent pas chez eux. Pendant tout le XXe siècle, on a vu des milliers et des milliers d’européens aller s’installer en Amérique pour fuir les tyrannies et totalitarismes dont le Vieux Continent s’était fait alors une sorte d’apanage. Les humains cherchent le bonheur où il se trouve, ce qui est bien naturel.

    Depuis un demi-siècle déjà, une partie des Européens, et une partie de plus en plus importante, s’inquiète de cette vague qu’on craint submersive. Ce n’est pas que les richesses ne soient pas partageables. Elles le sont. Ce n’est pas que la liberté ne puisse ouvrir son cercle. Elle le peut. Ce n’est pas que les nouveaux arrivants ont la peau foncée. Les Européens ne sont pas racistes. Le problème est culturel.

    Les nouveaux arrivants, et c’est là le paradoxe, sont dotés d’une culture de soumission (c’est là le nom précis de leur religion), qu’ils n’ont pas l’intention d’abandonner, et même à laquelle ils ont bien l’intention de nous enchaîner nous aussi. Pourquoi ce paradoxe ? Pourquoi vouloir profiter de notre culture de liberté et vouloir en même temps lui insuffler une culture de soumission ? L’historien Paul Veyne avait répondu à cette question en décrivant l’installation massive dans l’empire romain de ceux qu’on appelait alors les « barbares » - c’est-à-dire les « autres » : « Ces barbares si envieux, admiratifs, imitateurs et cupides de la civilisation romaine, entendaient bien rester eux-mêmes tout en s’en emparant. » Devant cette situation, nombre d’européens sont saisis d’affolement, d’une folle crainte de la perte de soi, de cette hystérie collective que décrivait si bien l’historien hongrois Istvan Bibo en parlant des nations d’Europe centrale : l’angoisse de voir sombrer sa propre culture. D’où la montée dans tous nos pays des partis dits populistes.

    Comment empêcher un tel déferlement, qui laisse bien penser, et de plus en plus, à l’histoire du Camp des saints de Raspail, qu’on avait tellement vilipendé comme extrémiste ? Je dirais que pour qu’un pays européen parvienne au moins à réguler le flux, il lui faut bénéficier de deux conditions additionnées : la volonté politique ET la chance géographique [Nous sommes très dubitatif, il y a la Méditerranée, encore faut-il ne pas aller chercher les migrants à quelques encâblures de la côte africaine]. Un pays qui ne bénéficie pas de la chance géographique peut bien avoir la volonté politique, il n’y parviendra pas – c’est le cas de l’Italie. [L'Italie est tenue en laisse par l'Union européenne et ses promesses de transferts massifs de fonds de relance : 200 milliards d'euros] Un pays doté de chance géographique mais sans la volonté politique n’y parviendra pas non plus – c’est l’Allemagne. Le Danemark y parvient parce que doté des deux capacités. La France ne possède ni l’une ni l’autre. Il arrive bien souvent, et c’est le cas de l’instance politique européenne, des gouvernements allemands et aussi français, que la volonté politique soit carrément contraire : dans ce cas, on veut l’immigration et parfois l’immigration la plus massive possible (c’était le cas de Merkel) pour des raisons idéologiques (sans-frontièrisme et mondialisme) camouflées sous le besoin de main-d’œuvre, c’est-à-dire par volonté de dissolution de soi. C’est dire que l’Europe est assez mal partie pour enrayer ce déferlement. D’autant que la démographie et les situations économicopolitiques jouent de plus en plus en faveur de la migration. La natalité est massive dans les pays d’Afrique et s’effondre dans les pays d’Europe. La pauvreté économique, l’instabilité politique et les guerres intestines se déploient dans les pays d’Afrique pendant que la culpabilité et la honte de soi se déploient dans les pays d’Europe en même temps que la richesse et la liberté. On ne voit pas bien ce que les partis dits populistes pourraient changer à l’affaire.

    La seule situation analogue dans notre histoire était celle de l’empire romain sur le déclin. Nous avions alors ici en Europe la richesse et la liberté, et ceux appelés alors « barbares » étaient attirés à Rome comme des papillons vers la lumière. Finalement, leur nombre fut tel que la vie romaine sous le poids se détériorait et s’appauvrissait – on ne peut intégrer quand la masse des arrivants est trop énorme. D’autant que chez les Romains eux-mêmes, et particulièrement chez les chrétiens, montait un courant de pensée culpabilisant pour lequel les barbares étaient bien supérieurs aux Romains décadents et cupides (le prêtre Salvien écrit même « ce sont les Romains qu’il faut barbariser »). Tout était fait pour la dissolution de la culture romaine.

    Finalement, les écoles fermèrent les unes après les autres – ce qui est le signe majeur, et nous appelons les siècles suivants les siècles obscurs, parce que nous en avons si peu de connaissances, une grande partie de la culture s’étant dissoute dans le désordre régnant. Ainsi la richesse et la liberté s’en vont au chaos.

    Cependant nous avons un atout majeur que les Romains n’avaient pas – même si je ne sais si cela confortera mes lecteurs ! Le monde des Romains était très étriqué, il s’arrêtait aux colonnes d’Hercule et aux confins de l’Inde. Tandis que nous avons le Nouveau Monde, occidental, c’est-à-dire du nord au sud nourri d’initiative économique, de liberté politique, et de religions de liberté. Naturellement les États-unis subissent les vagues de migration mexicaines et les pays d’Amérique latine sont actuellement investis par des Vénézuéliens, mais il s’agit toujours de cultures de liberté, même si subsistent quelques reliquats de démence idéologique hérités du XXe siècle. Le Nouveau monde ne sera pas investi par les migrants d’ici, parce qu’il bénéficie d’une chance géographique et d’une volonté politique inégalées (ce sont, et ce seront de plus en plus, des pays protestants, la culpabilité nigaude étant essentiellement catholique ou de culture catholique ; et le wokisme à culpabilité nigaude ressemble bien à la mode d’un jour). On peut penser, si l’on se risque à un peu de prospective, que nos arrière-petits-enfants, au moins les intrépides et les créatifs, quitteront « l’Europe aux anciens parapets » et émigreront en masse vers le Nouveau monde, afin d’y retrouver leur culture d’initiative et de liberté, laissant derrière eux de nouveaux siècles obscurs. Sic transit gloria mundi.

    Il faut rappeler aussi que l’effondrement romain donna naissance aux splendeurs byzantines [Rome avait donc aussi sa nouvelle Rome à Byzance] et chrétiennes. Ce qui nous interdit le désespoir apocalyptique. Pourquoi nos arrière-petits-enfants ne pourraient-ils pas espérer, eux aussi, de nouveaux commencements ?

  • Clôture du jubilé des 1200 ans de la collégiale Saint-Ursmer de Lobbes

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    Collégiale de Lobbes 1200 ans | Unité Pastorale Sambre et Heure

    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    Belgique : Messe de clôture du jubilé des 1200 ans de la collégiale Saint-Ursmer de Lobbes

    Présidée par le cardinal Hollerich, envoyé spécial du pape

    Le pape François a nommé le cardinal Jean-Claude Hollerich, sj., archevêque de Luxembourg, en tant qu’envoyé spécial pour les célébrations du 1200e anniversaire de la collégiale Saint-Ursmer de Lobbes (la plus ancienne église de Belgique), indique un communiqué du Saint-Siège publié ce mardi 19 septembre 2023. Le cardinal légat présidera la célébration eucharistique le dimanche 24 septembre à 10h en la collégiale Saint-Ursmer.

    « Cette attention du Saint-Père est  un immense honneur pour notre diocèse de Tournai et certainement pour notre Unité pastorale et notre clocher de Lobbes », lit-on sur la page Facebook du Jubilé. Le nonce apostolique Franco Coppola sera également présent à la messe de clôture.

    Saint Ursmer (v.644-713) était un moine, évangélisateur, missionnaire en Fagne et en Thiérache et évêque-abbé de l’abbaye de Lobbes.

    Le 26 mars 823, sous l’égide de l’évêque de Cambrai Halitgaire, a eu lieu l’élévation des reliques de saint Ursmer. C’est également de cette époque que date l’actuelle collégiale Saint-Ursmer de Lobbes.

    Né à Fontenelle (Nord de la France), Ursmer est ordonné évêque et choisi dans les années 687-689 pour diriger l’abbaye Saint-Pierre de Lobbes. Fondée vers 665, cette abbaye connaît sous son abbatiat une véritable expansion.

    L’abbaye comprend plus de 150 domaines à la fin du IXe siècle. La liste des biens de l’abbaye rédigée en 889 mentionne les noms de plusieurs villages de Flandre tels que Tielrode, Baasrode ou Zegelsem ainsi que ceux de Jumet, Gilly, Leernes, Ragnies et d’autres localités de Thudinie.

    L’abbaye jouit également d’une réputation prestigieuse grâce à son scriptorium de renom et son école monastique « qui a accueilli d’éminentes figures de l’histoire littéraire du XIe siècle parmi lesquelles Wazon, évêque de Liège, Olbert, abbé de Gembloux et de Saint-Jacques à Liège, Hugues, abbé de Lobbes, Thierry, abbé de Saint-Hubert ou encore Adelbold, évêque d’Utrecht ».

    L’année jubilaire

    Plusieurs événements ont marqué cette année jubilaire 2023. Le 22 janvier a eu lieu une messe inaugurale, présidée par Mgr Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai.

    Une autre messe – en l’honneur de saint Ursmer – a eu lieu le dimanche 23 avril, présidée par Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai. Les délégations des églises Saint Ursmer de Wallonie, de Flandre et de France étaient invitées. À l’issue de la messe, une procession avec les différents groupes des villes et villages invités a eu lieu.

    Une grande exposition d’œuvres (bustes, reliques, statues, tableaux) concernant saint Ursmer et prêtées par toutes les églises et chapelle Saint Ursmer de Belgique et de France s’est tenue dans la collégiale du 29 avril au 7 mai.

  • A ne pas manquer, en accès libre sur le site de La Nef

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  • Sainte Hildegarde de Bingen, une grande prophétesse (17 septembre)

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    Benoît XVI, lors des audiences générales des mercredis 1er et 8 septembre 2010, a consacré deux catéchèses à l'évocation de sainte Hildegarde de Bingen :

    Chers frères et sœurs,

    En 1988, à l’occasion de l’Année mariale, le vénérable Jean-Paul II a écrit une Lettre apostolique intitulée Mulieris dignitatem, traitant du rôle précieux que les femmes ont accompli et accomplissent dans la vie de l’Eglise. «L'Eglise — y lit-on — rend grâce pour toutes les manifestations du génie féminin apparues au cours de l'histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l'Esprit Saint a doté les femmes dans l'histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine» (n. 31).

    Egalement, au cours des siècles de l’histoire que nous appelons habituellement Moyen Age, diverses figures de femmes se distinguent par la sainteté de leur vie et la richesse de leur enseignement. Aujourd’hui, je voudrais commencer à vous présenter l’une d’entre elles: sainte Hildegarde de Bingen, qui a vécu en Allemagne au XIIe siècle. Elle naquit en 1098 en Rhénanie, probablement à Bermersheim, près d’Alzey, et mourut en 1179, à l’âge de 81 ans, en dépit de ses conditions de santé depuis toujours fragiles. Hildegarde appartenait à une famille noble et nombreuse, et dès sa naissance, elle fut vouée par ses parents au service à Dieu. A l’âge de huit ans, elle fut offerte à l’état religieux (selon la Règle de saint Benoît, chap. 59) et, afin de recevoir une formation humaine et chrétienne appropriée, elle fut confiée aux soins de la veuve consacrée Uda de Göllheim puis de Judith de Spanheim, qui s’était retirée en clôture dans le monastère bénédictin Saint-Disibod. C’est ainsi que se forma un petit monastère féminin de clôture, qui suivait la Règle de saint Benoît. Hildegarde reçut le voile des mains de l’évêque Othon de Bamberg et en 1136, à la mort de mère Judith, devenuemagistra (Prieure) de la communauté, ses concours l’appelèrent à lui succéder. Elle accomplit cette charge en mettant à profit ses dons de femme cultivée, spirituellement élevée et capable d’affronter avec compétence les aspects liés à l’organisation de la vie de clôture. Quelques années plus tard, notamment en raison du nombre croissant de jeunes femmes qui frappaient à la porte du monastère, Hildegarde se sépara du monastère masculin dominant de Saint-Disibod avec la communauté à Bingen, dédiée à saint Rupert, où elle passa le reste de sa vie. Le style avec lequel elle exerçait le ministère de l’autorité est exemplaire pour toute communauté religieuse: celui-ci suscitait une sainte émulation dans la pratique du bien, au point que, comme il ressort des témoignages de l’époque, la mère et les filles rivalisaient de zèle dans l’estime et le service réciproque.

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  • Les couvents et monastères catholiques de Rome ont abrité des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale

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    Lu sur The National Catholic Reporter :

    Des recherches catholiques-juives indiquent que des couvents catholiques ont abrité des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale

    7 septembre 2023S

    Des chercheurs ont découvert de nouveaux documents qui corroborent les rapports selon lesquels des couvents et des monastères catholiques de Rome ont abrité des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, fournissant les noms d'au moins 3 200 juifs dont l'identité a été corroborée par la communauté juive de la ville, ont déclaré des responsables le 7 septembre.

    Des chercheurs de l'Institut biblique pontifical, de l'institut israélien de recherche sur l'Holocauste Yad Vashem et de la communauté juive de Rome ont présenté leurs conclusions lors d'un atelier académique organisé le 7 septembre au Musée de la Shoah, qui fait partie de la principale synagogue de Rome.

    La documentation ne semble pas jeter un nouvel éclairage sur le rôle du pape Pie XII pendant l'occupation nazie de Rome. Les historiens ont longtemps débattu de l'héritage de Pie XII, ses partisans insistant sur le fait qu'il a usé d'une diplomatie discrète pour sauver des vies juives et ses détracteurs affirmant qu'il est resté silencieux alors que l'Holocauste faisait rage en Europe, et même lorsque les Juifs romains ont été rassemblés et déportés de l'arrière-cour du Vatican en 1943.

    Selon une déclaration commune de l'Institut biblique pontifical, de Yad Vashem et de la communauté juive de Rome, la nouvelle documentation fournit plutôt les noms et les adresses des Romains qui ont été hébergés dans des institutions catholiques pendant la guerre, ce qui n'avait été rapporté auparavant qu'en termes vagues et en chiffres par le principal historien italien de la période, Renzo de Felice, dans un livre publié en 1961.

    La documentation a été découverte dans les archives de l'Institut biblique, qui est affilié à l'Université pontificale grégorienne, dirigée par les jésuites. Elle répertorie plus de 4 300 personnes qui ont été hébergées dans les propriétés de 100 ordres religieux catholiques féminins et de 55 ordres religieux masculins. Parmi elles, 3 600 sont identifiées par leur nom, et des recherches dans les archives de la communauté juive de Rome "indiquent que 3 200 d'entre elles étaient certainement juives", précise le communiqué.

    "Pour ces derniers, on sait où ils ont été cachés et, dans certaines circonstances, où ils vivaient avant la persécution. La documentation augmente ainsi de manière significative les informations sur l'histoire du sauvetage des Juifs dans le contexte des institutions catholiques de Rome", précise le communiqué.

    Les noms ne sont pas divulgués afin de protéger la vie privée des personnes concernées et de leurs descendants.

    On ne sait pas si l'un des juifs cités a été baptisé. Les archives du Vatican récemment ouvertes sur la papauté de Pie suggèrent que le Vatican s'est efforcé de sauver les Juifs qui s'étaient convertis au catholicisme ou qui étaient les enfants de mariages mixtes catholiques-juifs, selon le livre "The Pope at War", de l'anthropologue David Kertzer, de l'université de Brown.

    Claudio Procaccia, responsable du département culturel de la communauté juive de Rome, a déclaré que les documents ne permettaient pas de savoir si les Juifs identifiés avaient été baptisés. Il a toutefois souligné que ces listes constituaient un "nouvel élément important pour comprendre qualitativement et quantitativement" les personnes hébergées et leurs origines.

    "C'est une étape très importante", a-t-il déclaré lors d'une interview après l'atelier, ajoutant que des recherches supplémentaires étaient nécessaires pour corroborer davantage les noms énumérés et leur histoire, y compris avec d'autres listes dans d'autres archives. Il a ajouté que des divergences risquaient d'apparaître au fil du temps, car on sait que certaines personnes ont prétendu avoir un nom de famille juif pour trouver refuge dans des couvents catholiques, même si elles n'étaient pas nécessairement juives.

    M. Procaccia a fait remarquer que la communauté juive a publié en 2013 ses propres recherches sur le sort des Juifs pendant l'occupation nazie de Rome, intitulées "Après le 16 octobre", date à laquelle, en 1943, plus d'un millier de Juifs de Rome ont été rassemblés et, deux jours plus tard, déportés à Auschwitz.

    Le père Dominik Markl, de l'Institut biblique pontifical et de l'université d'Innsbruck, qui a participé à la coordination des recherches, s'est dit ému par le destin des personnes nommées dans les documents, "celles qui étaient menacées d'être assassinées en raison des persécutions du régime nazi, et les nombreux prêtres et religieuses anonymes qui ont risqué leur propre sécurité pour les aider à survivre".

    Dans une déclaration à l'Associated Press, M. Markl a souligné l'importance de la recherche conjointe entre les universitaires catholiques et juifs sur une question délicate qui a longtemps divisé les universitaires et souvent tendu les relations entre la communauté juive de Rome et le Saint-Siège.

    "Nous sommes extrêmement reconnaissants de la collaboration avec la communauté juive de Rome et Yad Vashem, qui promet d'aboutir à une compréhension plus profonde de l'histoire de la Shoah à Rome et au-delà", a-t-il déclaré.