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Patrimoine religieux

  • Réflexion sur Nicée 2025 (cardinal Pizzaballa)

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    Du Cardinal Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem (source) :

    Réflexion sur Nicée 2025

    Jérusalem, Patriarcat latin, 20 mai 2025

    Chers frères et sœurs

    que le Seigneur vous donne la paix !

    (salutations d'ouverture)

    Aujourd'hui, dans le monde entier, les Églises commémorent et célèbrent l'anniversaire de l'événement peut-être le plus important de l'histoire de l'Église depuis sa naissance. Nicée, en effet, le Concile qui a réuni les évêques de l'Église de l'époque, expression des différentes âmes et visions du monde de l'époque, a façonné la foi chrétienne pour toutes les générations qui ont suivi. Depuis lors, sans interruption, dans toutes les églises, chaque chrétien, chaque croyant en Christ, prononce ces mêmes paroles et nourrit sa foi de ces mêmes expressions.

    La personne de Jésus n'a jamais cessé de fasciner le monde. Sa venue dans le monde a changé l'histoire, suscité des interrogations, voire des rejets et des oppositions. À tout moment, en somme, Jésus nous a en quelque sorte obligés à prendre position à son égard.

    Accepter Jésus comme le Fils de Dieu, et Dieu lui-même, était en effet une nouveauté dérangeante pour le monde culturel de l'époque. Comment un homme de chair et de sang, comme nous, peut-il appartenir à la divinité ? Comment pouvait-il être à la fois Fils de Dieu et Dieu lui-même, de la même substance ? Comment un homme peut-il mourir et ressusciter, être homme et Dieu ? C'était quelque chose de totalement inconcevable, mais en même temps quelque chose qui continuait à fasciner les croyants du monde entier. Dès le début, les hypothèses et les propositions sur l'identité du Fils de Dieu se sont succédées et multipliées, toutes nées de la tentative de concilier la figure bouleversante de Jésus, Fils de Dieu et Dieu, avec notre petit entendement humain. Les mots n'existaient même pas pour exprimer un tel mystère. C'est pourquoi, déjà à l'époque, les divisions, parfois vives, entre les différents courants de l'Église ne manquaient pas.

    Il y a 1700 ans, à Nicée précisément, l'Église réunie dans la figure de ses évêques, dans un contexte religieux, culturel et politique non moins problématique qu'aujourd'hui, a eu le courage et l'audace de donner enfin une forme à la foi, commune à tous, mais en même temps claire, inventant également une nouvelle terminologie, capable d'enfermer, autant que possible, dans ces mots, le mystère de l'Incarnation.

    Depuis lors, comme je l'ai évoqué, Nicée reste pour chacun d'entre nous une référence indispensable pour la vie de nos Eglises respectives : de la compréhension et de la définition de la foi à la date de Pâques, et bien d'autres choses encore. Nicée, en somme, a été le moment où l'Église a pu interpréter la nécessité de dire la foi, de l'exprimer selon les catégories culturelles de l'époque. Dans la mesure où le langage humain le permettait, l'Église a pu exprimer le mystère du Verbe fait chair qui a habité parmi nous et de sa présence continue dans l'Église.

    Certes, l'histoire a marqué la vie de nos Églises respectives depuis lors. Nous avons connu des divisions, même douloureuses. Nous avons tous dû faire face à nos petites et grandes infidélités, qui ont blessé l'unique Corps du Christ, l'Église. Il n'est pas rare que nous nous abandonnions à notre logique de pouvoir plutôt qu'au service du Corps mystique du Christ.

    Mais malgré notre petitesse, Nicée est resté pour tous un point de référence indispensable jusqu'à aujourd'hui. Églises orthodoxes, catholiques, anglicanes, protestantes... tout chrétien, à quelque Église qu'il appartienne, ne peut éviter de se confronter à ce que les évêques de l'Église d'il y a 1700 ans ont pu élaborer, certainement sous l'action de l'Esprit Saint.

    Nous vivons aujourd'hui à une époque qui n'est pas très différente de celle d'il y a 1700 ans. D'une part, les complexités politiques et les logiques du pouvoir terrestre, assujettissant des peuples entiers, remettent fortement en question la vie des Églises. D'autre part, le monde culturel et les différentes manifestations de ce que nous appelons aujourd'hui la « modernité » interpellent la vie de toutes nos Églises respectives : l'idée de l'homme, la famille, le besoin de communauté, le rôle de la technologie dans la vie personnelle et sociale, les modèles économiques et sociaux qui se dessinent, la migration de peuples entiers, les sociétés qui sont de plus en plus plurielles sur le plan religieux et culturel... la liste des manifestations que le monde moderne suscite est longue et fait date.

    Dans ce contexte, nous sommes tous appelés, en tant qu'unique Église du Christ, à donner une réponse aux questions que l'humanité se pose aujourd'hui.

    Notre réponse est toujours la même et ne changera jamais. Le Christ est la réponse. Mais tout comme il y a 1700 ans, nous sommes appelés aujourd'hui à être capables de dire notre foi dans le Christ d'une manière audacieuse et courageuse, compréhensible et claire.

    Il n'est pas question de réécrire le Credo de Nicée. Ce texte restera encore et toujours la référence pour la vie de tous les croyants en Christ. Il s'agit plutôt de rendre ces mots et expressions crédibles et compréhensibles pour le monde culturel d'aujourd'hui. Nous devons certainement continuer à dire que le Christ est le Fils unique de Dieu, engendré et non créé, de la même substance que le Père, que l'Esprit nous a donné. Et que dans l'Église, Corps du Christ, une, sainte, universelle et apostolique, nous pouvons encore le rencontrer aujourd'hui.

    A ces expressions apparemment éloignées de la vie de l'homme d'aujourd'hui, il n'y a qu'une seule façon de donner un sens concret, de la vitalité, de la compréhension et de la crédibilité : le témoignage.

    L'Église d'aujourd'hui est appelée non seulement à dire le Credo, mais à le rendre vivant et crédible par le témoignage de ses membres. Lorsque l'homme moderne rencontre des communautés qui ne sont pas parfaites, mais dans lesquelles la vie circule et dans lesquelles il peut se retrouver, lorsqu'il voit des chrétiens heureux malgré les difficultés de la vie, lorsqu'il rencontre des bergers prêts à donner leur vie pour leur troupeau, lorsqu'en somme, l'Église sait encore faire la différence par rapport à la vie et aux critères du monde, alors les questions se posent : pourquoi êtes-vous ainsi ? Où puisez-vous cette force ?

    Notre réponse sera celle de l'Église d'il y a 1700 ans. Alors ces mots et ces expressions, d'abord si obscurs, deviendront lumineux et continueront à éclairer la vie du monde à venir.

    C'est ce que je souhaite à chacun d'entre nous.

    Bon anniversaire !

    * Traduit par le Bureau média du LPJ

  • Il y a 1700 ans : le premier concile œcuménique universel était convoqué à Nicée

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    Du site de l'Eglise catholique en France :

    Le concile de Nicée

    image du Concile de Nicée

    Du 20 mai au 25 juillet 325, le premier concile œcuménique universel a été convoqué à Nicée, ville de Bithynie par l’empereur Constantin (280-337), converti au christianisme. C’est un moment important dans l’histoire de la chrétienté. Ce concile a rassemblé environ 300 évêques venus de toutes les provinces de l’Empire romain. En 2025, l’Église catholique célébre le 1700ᵉ anniversaire du Concile de Nicée.

    Le premier Concile de Nicée est un concile général des évêques qui s’est tenu à Nicée (aujourd’hui Iznik, en Turquie), en Bythinie, du 20 mai au 20 juillet 325, dans l’Empire romain, sous l’égide de l’empereur Constantin le Grand. Il est considéré par les historiens comme le premier empereur chrétien. Quelques années après avoir été proclamé empereur (306), il se convertit au christianisme, et se fait baptiser la veille de sa mort en 337. Durant son règne, il favorise l’essor de la religion via l’édit de Milan en 313 qui permet aux chrétiens de pratiquer leur culte au grand jour.

    Le Concile de Nicée est le premier concile œcuménique de l’histoire qui rassemble environ 300 évêques venus de toutes les provinces de l’Empire.

    L’empereur Constantin qui souhaite unifier l’empire romain condamne l’arianisme, une doctrine professée par Arius, prêtre d’Alexandrie (250-336) et ses disciples, dans laquelle ils professaient que, dans la Trinité, le Fils n’est pas égal au Père.

    Lors de ce concile, les fondements du christianisme sont définis. Les pères de l’Église établissent le dogme de la consubstantialité du Christ au Père et fixent la date de la célébration de Pâques.

    Sous le règne de l’Empereur Théodose 1er (379-395), par l’édit de Thessalonique (380), le christianisme devient religion d’État (conformément aux doctrines du concile de Nicée de 325). Cet édit marque un tournant dans l’histoire religieuse de l’Empire romain.

    Importance et héritage

    Le Concile de Nicée a joué un rôle central dans la formation de l’orthodoxie chrétienne et a marqué le début des conciles œcuméniques. Il a établi des bases doctrinales toujours reconnues par de nombreuses confessions chrétiennes, notamment le catholicisme, l’orthodoxie et une grande partie du protestantisme.

    Cependant, bien que l’arianisme ait été condamné, il est resté influent pendant plusieurs décennies, notamment parmi certains peuples barbares comme les Goths.

    Le Concile de Nicée reste un jalon essentiel dans l’histoire du christianisme, tant pour ses implications théologiques que pour son rôle dans la structuration institutionnelle de l’Église.

    Les autres conciles

    Le concile de Nicée en 325 a été le premier concile œcuménique de l’histoire chrétienne. Plusieurs autres conciles importants ont suivi, s’appuyant sur les fondements établis à Nicée :

    1. Le concile de Constantinople (381) : Deuxième concile œcuménique qui a complété le symbole de Nicée, donnant naissance au Symbole de Nicée-Constantinople.
    2. Le concile d’Éphèse (431) : Troisième concile œcuménique qui a traité de la nature du Christ et de la Vierge Marie.
    3. Le concile de Chalcédoine (451) : Quatrième concile œcuménique qui a défini la doctrine des deux natures du Christ.
     
    du Concile de Nicée, on retient aussi le Symbole de Nicée

    Le Concile de Nicée, convoqué en 325 par l’empereur Constantin, a joué un rôle crucial dans la formulation du Credo, également connu sous le nom de Symbole de Nicée. Il a été promulgué lors du Concile de Nicée en 325, puis complété lors du Concile de Constantinople en 381, d’où l’appellation « Symbole de Nicée-Constantinople ».

     

    Credo : symbole de Nicée-Constantinople

    Le Symbole de Nicée est une profession de foi commune aux trois grandes confessions chrétiennes, le catholicisme, l'orthodoxie et le protestantisme. C'est une des formes usuelles du Credo.

  • Apprenons à chanter avec le pape !

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    De Clément LALOYAUX sur Cathobel :

    Une chouette initiative du Vatican : chantez avec Léon XIV lors des messes papales !

    Une chouette initiative du Vatican : chantez avec Léon XIV lors des messes papales !
    Léon XIV entonne le Regina Caeli face à 100 000 fidèles, le 11 mai 2025. © Vatican Media

    Vous l'aurez sûrement remarqué : le nouveau pape entonne lui-même les prières en latin. Une série de vidéos veut permettre aux fidèles de comprendre les bases de grégorien, afin d’accompagner Léon XIV lors de ses prochaines messes.

    Le pape Léon XIV est un chanteur. Dès son élection, une archive vidéo de celui qui était alors évêque au Pérou avait ressurgi sur les réseaux sociaux. On le voyait interpréter Feliz Nevidad ("Joyeux Noël") aux côtés d'un groupe péruvien. Un buzz qui avait ensuite suscité son lot de rumeurs et fake news.

    Le service de fact-checking de l'AFP a d'ailleurs consacré un article entier pour certifier, témoignage de son frère à l'appui, que, non, Robert Prevost n'a jamais été un musicien de jazz appelé "Bobby Prev". Une image générée par IA, montrant l'américain soufflant dans un trombone, étant à la source de cette intox.

     

    Apprenez le grégorien !

    Cet engouement musical n’a pas échappé au Vatican. L'Institut pontifical de musique sacrée lance une nouvelle initiative : « Chantons avec le pape ». Le concept ? Une série de vidéos de vulgarisation diffusée sur les réseaux sociaux afin de rendre le chant grégorien accessible au grand public. De cette façon, les fidèles pourront accompagner le pape Léon XIV lorsqu'il entonnera les prières en latin lors des prochaines célébrations liturgiques.

    Sur leur page Instagram, l'institut de musique, fondé par saint Pie X en 1910, explique que leur objectif est de rendre le riche héritage du chant grégorien - "ce langage musical et spirituel universel" - accessible à tous et de " promouvoir une participation active et consciente à la liturgie".

    Dans la première vidéo de la série, le père Robert Mehlhart o.p., recteur de l'institut pontifical, décortique le premier chant qu'on peut entendre lors d'une messe papale : le Signe de Croix. Le succès est au rendez-vous. Rien que sur Instagram, cette vidéo a déjà récolté pas moins de… 27.000 likes !

     

  • Léon XIV, le retour de la thématique de la vérité

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    D' sur Monday Vatican :

    Léon XIV, le retour du thème de la vérité

    Paix, justice et vérité. C'est par ces trois mots que Léon XIV a indiqué les lignes directrices de l'activité diplomatique lors de la réunion des ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, vendredi dernier. Elles constitueront également les lignes directrices de la doctrine diplomatique de ce pontificat.

    Il est trop tôt pour porter un jugement sur Léon XIV, ses œuvres et l’orientation qu’il veut donner à l’Église.

    Il n'est cependant pas trop tôt pour observer un changement substantiel de direction, qui s'est produit depuis que le pape est apparu de la loggia de bénédiction en soutane blanche et mozette rouge, comme tous les papes avant lui, à l'exception du pape François.

    C'était un signe de discontinuité assez évident, qui fut suivi d'autres signes de discontinuité. De l'utilisation des croix pectorales – la simple en argent pour les événements privés et la plus précieuse, ornée des reliques des saints augustins, pour les événements publics – à celle de la férule ayant appartenu à Benoît XVI lors de la première messe avec les cardinaux à la chapelle Sixtine, tout chez Léon XIV indique qu'il cherche à reconnecter l'Église à son histoire.

    Jamais auparavant le pontificat de François n'avait autant ressemblé à une histoire interrompue, à une parenthèse (belle pour certains, moins pour d'autres) dans l'histoire de l'Église, qui ne rompait peut-être pas avec la doctrine, mais avec la manière d'être du Vatican. Celui du pape François ne fut pas une révolution. Il fut plutôt l'irruption d'un nouveau point de vue, aimé par certains, mal toléré par d'autres, en tout cas perturbateur au sein de l'Église catholique.

    Léon XIV est appelé à instaurer l'harmonie, et il y est parvenu jusqu'à présent en suivant deux axes. D'une part, il a tenté de préserver tout ce qu'il y avait de bon dans le pontificat de son prédécesseur. Il a relancé la synodalité, cité François sur le thème de la Troisième Guerre mondiale en morceaux et sur le changement d'ère, et n'a pas manqué de lancer ses appels à la paix dans le monde, en recentrant son attention sur l'Ukraine et la Terre Sainte.

    En même temps, il a montré sa direction. Il n'y a pas eu d'appels improvisés ni de sailles personnelles. Léon XIV prépare ses discours, étudie les dossiers, demande conseil et (jusqu'à présent) les écoute. Un exemple clair en a été l'appel à une paix juste et durable en Ukraine lors du Regina Coeli du 11 mai dernier.

    Léon se rendit également, à l'improviste, au sanctuaire de la Madonna del Buon Consiglio à Genazzano. Il alla ensuite déjeuner à la Curie des Augustins, comme il le faisait déjà en tant que cardinal. Cependant, il ne le fit pas de manière impromptue ; il le fit dans une voiture de représentation, sans trop d'hystérie ni de désir d'être vu.

    Tout le monde remarque que Léon XIV refuse de prendre des selfies – un seul a été publié lors de son premier retour au Palais Sant'Uffizio après les élections – et qu'il tient plutôt à maintenir une distance institutionnelle appropriée. Il plaisante et se fait connaître, mais il n'exagère pas et ne recherche pas les applaudissements faciles. Ce n'est pas un adepte du culte de la personnalité.

    Parmi tous les signes de discontinuité, le retour du thème de la vérité dans les discours est cependant particulièrement marquant. Benoît XVI avait centré sa doctrine diplomatique sur la vérité, à tel point que son premier message pour la Journée mondiale de la paix était « Dans la vérité, la paix ». Le pape François avait opéré un changement de perspective. François demandait de se concentrer sur des situations concrètes plutôt que sur de grands concepts. Il utilisait une méthode inductive plutôt que déductive, et il s'intéressait aux questions pratiques plutôt qu'aux questions théoriques.

    Laudato si', la première grande encyclique sociale du pape François, est consacrée à un thème spécifique, l'écologie, et regorge de données sur la pollution qui n'auraient jamais figuré dans une encyclique, car il s'agit de données variables. Le pape a ensuite dû actualiser cette encyclique, et il l'a fait avec une exhortation, Laudate Deum. Laudato si' a été rédigée pour la COP21 à Paris. Le Laudate Deum a été prononcé lors de la COP28 à Dubaï. Ces deux documents ont un objectif précis et ressemblent davantage à des documents de travail pour les institutions internationales, malgré leurs connotations claires de doctrine sociale catholique.

    Il est peu probable que cela se produise avec Léon XIV.

    Non seulement il a relancé le thème de la diplomatie de la vérité, mais il a aussi opéré un renversement copernicien par rapport à ce qui était jusqu'ici le précepte général. Le pape a affirmé que cette vérité est celle de la foi des chrétiens en l'homme et que l'Église ne se lassera jamais de dire la vérité sur Dieu et sur l'homme, même si cette franchise peut être mal interprétée.

    Il s’agit d’un changement de paradigme substantiel, qui fait suite à la tentative de changement de paradigme sous le pape François et sous sa direction, telle qu’elle a été.

    Le pape François a demandé de parler aux hommes de son temps, avec le langage de son temps. La réforme de l'Académie pontificale de théologie ou des programmes des universités catholiques s'appuyait également sur ce principe. Un langage transdisciplinaire était demandé, ce qui impliquait avant tout d'abandonner le langage de l'identité, mais de s'ouvrir au monde pour être compris par lui.

    Léon XIV demande de prêcher la vérité et d'accepter que le monde puisse ne pas la comprendre. En bref, il dessine un monde dans lequel la présence chrétienne doit se profiler à partir de l'annonce de la vérité. Il ne s'agit pas de trouver un langage pour parler à tous. Il s'agit de s'expliquer à tous afin que chacun puisse comprendre ce langage.

    Cela semble abstrait, mais ce n’est pas le cas.

    Ce changement de paradigme modifiera également la manière dont les discours sont rédigés au Vatican, qui est encore très liée au style du pape François et à sa philosophie du « voir, juger et agir » qui s’est matérialisée en Amérique latine.

    Léon XIV est le premier pape à ne pas s'être formé lors des débats du Concile Vatican II, mais après. Il est le pape d'une nouvelle génération. Le langage doit changer, et les anciennes catégories ne permettront plus de comprendre le pontificat. En bref, nous sommes confrontés à un changement d'époque qui reste à déchiffrer.

  • Cantate Domino canticum novum (Introït du 5ème dimanche de Pâques)

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    Introït du 5ème dimanche de Pâques (NOM)

    Cantate Domino canticum novum Chantez au Seigneur un cantique nouveau

    Cantate Domino canticum novum,
    cantate et benedicite nomini ejus:
    Qui mirabilia fecit.
    Cantate et exultate
    et psallite in cythara
    et voce psalmi:
    Qui mirabilia fecit.

    Chantez au Seigneur un cantique nouveau,
    chantez et bénissez son nom,
    car il a accompli des merveilles.
    Chantez, exultez
    et jouez sur vos cythares,
    accompagnez vos hymnes.
    Car il a accompli des merveilles.
  • L'ère Léon XIV commence : Messe d'inauguration du pontificat avec la remise du pallium et de l'anneau du pêcheur

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    D'Antonio Bonanata sur le site de la RAI :

    L'ère de Léon XIV commence : Messe d'inauguration du pontificat avec la remise du pallium et de l'anneau du pêcheur

    La cérémonie liturgique d'aujourd'hui inaugure officiellement le pontificat de Robert François Prévost, dans un rite ancien et riche en symboles. Machine de sécurité impressionnante. Plus de 150 délégations venues du monde entier et jusqu'à 250 000 fidèles sont attendus

     

    Aujourd'hui, dimanche 18 mai, le pontificat de Léon XIV commence officiellement : à 10 heures, en effet, est prévue sur la place Saint-Pierre la messe d'investiture du pontife américain, élu le 8 mai dernier par le Conclave, qui marque officiellement le début de son ministère d'évêque de Rome. Le rite, autrefois également connu sous le nom de messe d'intronisation , est l'un des moments les plus significatifs et solennels de l'élection papale. Au cours de la cérémonie, de nombreux rituels symboliques seront accomplis qui représentent la prise de responsabilités et la tâche spirituelle que le nouveau Pape est appelé à accomplir pour l'Église universelle.

    11/05/2025

    L'imposition du pallium et la remise de l'anneau du pêcheur, les deux principaux symboles de la messe

    La messe est formellement appelée « Sainte Messe avec l’imposition du pallium et la remise de l’anneau du pêcheur pour le début du ministère pétrinien de l’évêque de Rome ». Ce rite symbolise donc l'entrée du Pape dans sa charge, à la fois comme successeur de saint Pierre et dans sa mission de pasteur universel de l'Église. La cérémonie est fortement caractérisée par la présence du pallium et de l'anneau du pêcheur, deux des emblèmes les plus significatifs de la papauté.

    Outre ces deux moments, il faut mentionner la procession des cardinaux, l'homélie du Pontife et la déclaration d'obéissance reçue de l'Église.

    Le pallium

    L'un des aspects les plus symboliques de la messe est l'imposition du pallium, une bande de laine blanche que le nouveau pape reçoit du cardinal protodiacre (donc Dominique Mamberti , le même qui a annoncé Habemus Papam ). Le pallium représente le « Bon Pasteur » (Évangile de Jean 10, 11), image du Christ prenant la brebis perdue sur ses épaules. Le pallium est fait de laine d'agneau et de mouton et porte cinq croix rouges . Ce geste rappelle la triple réponse de Pierre à l’invitation du Christ à « paître ses agneaux et ses brebis » (Évangile de Jean 21, 15-17). Le pallium symbolise ainsi le rôle d’ accompagnement spirituel et de protection  que le Pape est appelé à jouer pour le peuple chrétien.

    L'anneau du pêcheur

    Le deuxième moment de grande signification est la remise de l'anneau du pêcheur, symbole de l'autorité du Pape comme évêque de Rome et successeur de Pierre. La bague, remise par le cardinal doyen ( Giovanni Battista Re ), représente Saint Pierre avec la barque et le filet, rappelant la mission évangélisatrice du Pape, dont la fonction est de « pêcher » des âmes pour le Royaume de Dieu. Son nom, « l'anneau du pêcheur », fait référence à la figure de saint Pierre , qui, en tant que pêcheur, a répondu à l'appel de Jésus à devenir « pêcheur d'hommes » (Évangile de Matthieu 4, 18-19).

    Le dernier pape à être « couronné » fut Paul VI en 1963. Son successeur, Albino Luciani, opta pour la mitre.

    Avant la messe, le pape Léon XIV fera son premier tour en papamobile pour saluer les milliers de fidèles qui se presseront sur la Piazza et la Via della Conciliazione.

    Les délégations : plus de 180 représentants, de Vance et Rubio à Macron et Zelensky

    Plus de 180 délégations étrangères , dont des chefs d'Etat et de gouvernement, seront à Rome à partir de demain pour la célébration de dimanche. Parmi eux, le vice-président des États-Unis, J.D. Vance , et le secrétaire d'État de Washington, Marco Rubio , sont également annoncés . Le président Donald Trump , occupé par sa tournée au Moyen-Orient, était absent – ​​sauf surprise de dernière minute .

    L'Italie sera représentée par le président de la République, Sergio Mattarella , accompagné de sa fille Laura. Seront également présents le Premier ministre, Giorgia Meloni , les présidents du Sénat et de la Chambre, Ignazio La Russa et Lorenzo Fontana , ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani , et le président de la Cour constitutionnelle, Giovanni Amoroso .

    Parmi les dirigeants européens confirmés figurent le président français, Emmanuel Macron , avec son épouse Brigitte ; le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz ; Le Premier ministre britannique Keir Starmer ; le président polonais Andrzej Duda ; la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola . Seront également présents le président israélien Isaac Herzog ; Le Premier ministre canadien Mark Carney et le président libanais Joseph Aoun . La présence d'une importante délégation péruvienne (le pape a la double nationalité américano-péruvienne) était incontournable, conduite par la présidente Ercilia Boluarte Zegarra . Le chef de l'Etat argentin Javier Milei était absent en raison d'une élection administrative à Buenos Aires dimanche 18.

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera présent , accompagné de son épouse Olena, comme cela s'était produit pour les funérailles du pape François. Les représentants de Moscou étaient absents .

     

    Du côté des rois, reines et autres têtes couronnées, le trône britannique sera représenté par le prince Edward ,  fils cadet d'Elizabeth II et frère de Charles III. Les rois espagnols Felipe et Letizia seront présents ; Philippe et Mathilde de Belgique ; Albert et Charlène de Monaco . Parmi les autres souverains, on compte Guillaume et Marie-Thérèse de Luxembourg , Maxima et Guillaume de Hollande . La Suède attend l'héritière du trône, Victoria. Marina Doria , veuve de Victor Emmanuel de Savoie, était absente , bien qu'elle ait été invitée.

    De nombreux dirigeants, lors de leur séjour dans la capitale, rendront hommage au tombeau de Jorge Mario Bergoglio à Santa Maria Maggiore.

    La machine sécuritaire : jusqu'à 250 mille personnes attendues, six mille hommes des forces de l'ordre déployés

    Dès les premières heures de dimanche matin, six mille hommes des forces de l'ordre (police, carabiniers, garde des finances et police pénitentiaire) seront déployés. En outre, 300 pompiers , 1100 hommes de la Protection Civile , 1040 stewards , 1100 militaires , mille hommes de l'Ama et mille de la police locale de Rome.

    Dans le dispositif, au déploiement maximal, Rome Capital a annoncé qu'elle collaborerait avec le plus grand engagement. Le maire d'Urbe, Roberto Gualtieri , après la réunion du Comité provincial pour l'ordre et la sécurité cet après-midi à la préfecture, a expliqué qu'« une méthode efficace sera proposée ; nous sommes tous calibrés pour un événement qui exige une participation maximale. Le nombre de délégations est très élevé, et il y a aussi le Jubilé des confréries, qui aura déjà lieu samedi avec une procession très exigeante ; dimanche, il y aura 100 000 fidèles des confréries, auxquels s'ajouteront les pèlerins romains. C'est pourquoi nous avons préparé un périmètre pouvant accueillir jusqu'à 250 000 personnes ».

    Prise de possession de la Chaire de Saint-Pierre, dimanche 25 mai

    Le rite d’installation ne se limite pas à la messe mais comprend également la « prise de possession » de la Chaire de Rome, qui a lieu dans la Basilique Saint-Jean-de-Latran , la cathédrale de l’évêque de la ville. La prise de possession est l'acte qui formalise l'autorité du Pape sur son diocèse et, par conséquent, sur l'Église universelle. Ce rite, aux racines anciennes, marque la conclusion des rites inauguraux du pontificat et souligne la relation du pape avec l'Église de Rome, cœur spirituel du christianisme. Cette deuxième étape est prévue pour le dimanche 25 mai .

    Prise de possession des autres basiliques

    Au fil des années, le rite du début du pontificat a subi quelques modifications. Sous le pontificat de Benoît XVI , d'importantes innovations furent introduites , comme la séparation de certaines cérémonies non sacramentelles de la messe principale et une plus grande flexibilité dans les choix musicaux. En outre, les visites aux basiliques papales de Saint-Paul-hors-les-Murs et de Sainte-Marie-Majeure , une tradition importante, peuvent désormais être effectuées à la discrétion du pape et pas nécessairement le jour de la messe marquant le début de son pontificat. La visite de Léon XIV est prévue dimanche 25 mai dans la deuxième des deux basiliques mentionnées, même si le pape nouvellement élu s'est déjà rendu à Santa Maria Maggiore pour rendre hommage à son prédécesseur. Quant au premier, le pape prévôt prendra possession de Saint-Paul-hors-les-Murs mardi prochain, le 20 mai.

    Le programme de la célébration

    A la fin de la proclamation de l'Evangile, trois cardinaux des trois ordres (diacres, prêtres et évêques), venus de continents différents, s'adresseront à Léon XIV : le premier lui imposera le Pallium ; le second demandera, par une prière spéciale, la présence et l'assistance du Seigneur sur le Pontife ; le troisième prononcera une prière, invoquant le Christ, « pasteur et évêque de nos âmes », qui a bâti l'Église sur le roc de Pierre, et a été reconnu par Pierre lui-même comme « Fils du Dieu vivant », afin qu'il soit celui qui donne au nouveau Pape l'anneau du sceau du pêcheur, et le lui remette. Ce moment se conclut par une prière à l'Esprit Saint pour qu'il enrichisse le nouveau Pontife de force et de douceur pour préserver les disciples du Christ dans l'unité de la communion. Enfin, le Pape bénira l'assemblée avec le Livre des Évangiles, tandis qu'ils acclameront « Ad multos annos ! ».

    Ensuite vient le rite symbolique d' obéissance donné au Pape par douze représentants de toutes les catégories du peuple de Dieu, provenant de diverses parties du monde, et la célébration se poursuit avec l'homélie du Pontife. Ensuite, le Credo est chanté, suivi de la prière des fidèles avec cinq invocations, en portugais, français, arabe, polonais et chinois.

  • Cent ans après sa canonisation, la « petite voie » de sainte Thérèse guide toujours les cœurs vers Dieu

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Cent ans après sa canonisation, la « petite voie » de sainte Thérèse guide toujours les cœurs vers Dieu

    Thérèse de Lisieux est l’une des figures spirituelles les plus appréciées du catholicisme moderne.

    Sainte Thérèse de Lisieux
    Sainte Thérèse de Lisieux (photo : Domaine public)

    En 2025, l'Église honore une sainte dont l'influence n'a fait que croître avec le temps. Cent ans après sa canonisation, le jubilé de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et du Saint-Face – la sainte plus connue dans le monde entier sous le nom de la Petite Fleur – attire les pèlerins vers son message durable de confiance, d'amour et de simplicité joyeuse.  

    Canonisée par le pape Pie XI en 1925, puis déclarée docteur de l'Église par Jean-Paul II en 1997, Thérèse de Lisieux est l'une des figures spirituelles les plus appréciées du catholicisme moderne. Sa « Petite Voie », ancrée dans une confiance enfantine en la Miséricorde Divine, continue de captiver le cœur des fidèles comme celui des personnes en quête spirituelle. 

    L'année du centenaire a commencé le 4 janvier et se poursuivra jusqu'à Noël prochain, avec un week-end de célébrations qui se déroulera du 16 au 18 mai dans sa ville natale de Lisieux, dans le nord de la France. 

    Le thème choisi pour l'événement, « La joie dans la sainteté », fait écho à l'appel du pape François pour l'année jubilaire 2025, « Pèlerins de l'espérance ». Pour d'innombrables personnes, Thérèse est précisément cela : une compagne pleine d'espoir, les guidant sur des chemins cachés mais lumineux vers Dieu. 

    Un week-end spécial à Lisieux

    Les principaux événements commémoratifs ont débuté vendredi soir par une procession aux chandelles des reliques de Thérèse depuis le couvent des Carmélites local - où la sainte a passé sa vie religieuse - jusqu'à la basilique, suivie d'une veillée chantante. 

    Le 17 mai, jour du centenaire, s'ouvrira par un rassemblement solennel devant le reliquaire, au son des chants choraux et du carillon. Une messe suivra à 11 h, diffusée en direct sur les réseaux sociaux. Tout au long de l'après-midi, les pèlerins seront invités à participer à diverses activités spirituelles, artistiques et familiales. Parmi celles-ci, des visites guidées de lieux marquants de la vie de Thérèse, un projet collaboratif de mosaïque reproduisant son portrait et la façade de la basilique, ainsi qu'une projection du film « Une course de géants », consacré à sa vie. 

    Un moment fort de la journée sera le concert en soirée de la chanteuse franco-canadienne Natasha St-Pier, dont les interprétations musicales des poèmes de Thérèse ont fait découvrir à une nouvelle génération le mysticisme de la sainte. L'artiste, qui a maintes fois évoqué sa dévotion personnelle à la carmélite, est devenue l'une des plus importantes ambassadrices culturelles du message spirituel de Thérèse dans le monde francophone. 

    La dernière journée, le dimanche 18 mai, débutera par un lien symbolique avec le présent de l'Église : l'inauguration du pontificat du pape Léon XIV sera retransmise en direct de Rome sur les écrans de la basilique. Plus tard dans l'après-midi, un rassemblement exceptionnel se tiendra devant le Carmel pour évoquer la longue liste de miracles attribués à l'intercession de la sainte, rappelant ainsi sa proximité éternelle avec les fidèles.

    Le pouvoir de la « petite voie »

    Ce qui continue d'attirer les gens vers la Petite Fleur, c'est la simplicité radicale de sa vision spirituelle. Dans une culture axée sur la réussite, le bruit et l'affirmation de soi, sa « petite manière » de faire les petites choses avec beaucoup d'amour offre un antidote. 

    Réfléchissant à l'influence durable de la sainte de Lisieux, le père Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire, a récemment rappelé l'exhortation apostolique C'est la confiance du pape François de 2023 qui lui était dédiée, et qui s'ouvrait sur une phrase de la sainte : « C'est la confiance et rien que la confiance qui doit nous conduire à aimer. » 

    « Ces derniers mots résument sa « petite voie » : une confiance éperdue en Dieu qui sauve, donne la vie et nous porte à l'aimer par-dessus tout », a-t-il expliqué dans un entretien au diocèse de Paris.

    Le message de Thérèse est d'autant plus pertinent aujourd'hui que son cheminement spirituel ne fut pas sans épreuves. Née à Alençon en 1873, elle entra au Carmel de Lisieux à seulement 15 ans et mourut de tuberculose en 1897, à 24 ans. Le dimanche de Pâques 1896, déjà gravement malade, elle entra dans ce qu'elle appelait sa « nuit de la foi ». Durant les 18 derniers mois de sa vie, elle vécut l'absence de toutes ses images réconfortantes de Dieu. Cette période d'obscurité spirituelle, décrite par le théologien Père François Marxer, nous apprend à « ne pas conclure de pacte ni à entrer en confrontation, mais à supporter cette part d'athéisme que nous portons tous en nous », conscients que « cette nuit, c'est Dieu lui-même ».

    Cette capacité à parler aux âmes blessées et en quête fait partie de ce qui a attiré si profondément la chanteuse St-Pier dans l'orbite du saint.

    « Thérèse m'a fait découvrir une foi simple à appliquer au quotidien », a déclaré St-Pier lors d'une interview accordée à La Croix en 2018. « Elle ne nécessite ni grands gestes, ni démonstrations, ni culpabilisation. Dieu nous aime, même si nous sommes pécheurs, même si nous ne sommes pas exceptionnels. »

    Un jubilé mondial

    Les célébrations du centenaire s'étendent au-delà de la France. Aux États-Unis, une grande tournée de reliques traversera une douzaine de villes d'octobre à décembre, avec notamment des escales aux sanctuaires nationaux de la Petite Fleur à San Antonio, au Texas, dans le Michigan et en Floride. D'autres paroisses locales, comme l'église Sainte-Thérèse d'Alhambra, en Californie, proposeront des processions eucharistiques et des conférences autour de cet anniversaire en mai. 

    En Irlande, le sanctuaire de Knock accueillera une « Journée internationale de Sainte Thérèse » le 13 juillet, associant vénération des reliques, célébration eucharistique, procession du rosaire, conférences et célébrations communautaires. Le Royaume-Uni prépare également des commémorations nationales, notamment dans les paroisses portant le nom de la sainte, avec une semaine de célébrations culminant avec des messes solennelles le 18 mai. 

    Alors que les fidèles convergent vers Lisieux et se rassemblent à travers les continents, ils le font non seulement pour honorer une sainte, mais aussi pour renouer avec une intuition spirituelle qui continue d'éclairer les recoins sombres de la vie moderne. En célébrant le centenaire de sa canonisation, l'Église se tourne une fois de plus vers l'audace enfantine de la promesse de Thérèse : « Je passerai mon ciel à faire le bien sur terre. » 

  • Léon XIV : « la contribution que l’Orient chrétien peut nous offrir aujourd’hui est immense ! »

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    Les dirigeants de l'Église d'Orient et un éminent défenseur des chrétiens persécutés saluent le discours du jubilé du pape Léon XIV

    Le Saint-Père a souligné que le Saint-Siège « est toujours prêt à aider à rassembler les ennemis » pour dialoguer et retrouver « la dignité de la paix ».

    Le pape Léon XIV rencontre les participants au Jubilé des Églises orientales lors d'une audience à la salle Paul VI le 14 mai 2025 à la Cité du Vatican, Vatican.
    Le pape Léon XIV rencontre les participants au Jubilé des Églises orientales lors d'une audience à la salle Paul VI le 14 mai 2025 à la Cité du Vatican, Vatican. (photo : Mario Tomassetti / Vatican Media)

    CITÉ DU VATICAN — Les dirigeants des Églises catholiques orientales ont accueilli avec enthousiasme le discours prononcé mercredi par le pape Léon XIV, dans lequel il a loué leurs liturgies et encouragé les membres de ces Églises dans leurs souffrances et leurs persécutions. 

    Dans son discours prononcé dans la salle Paul VI devant les dirigeants des Églises orientales participant à un rassemblement jubilaire à Rome du 12 au 14 mai, le pape Léon XIV a parlé de l'importance de préserver et de promouvoir l'Orient chrétien, a souligné l'« immense » contribution des Églises orientales et comment leurs liturgies et leurs traditions servent d'exemple à l'Église mondiale. 

    Le Saint-Père a également attiré l'attention sur la situation critique des persécutés, en particulier au Moyen-Orient, et a souligné que son prédécesseur, Léon XIII, avait été le premier pape à consacrer un document à la dignité des Églises orientales, sa lettre apostolique de 1894, Orientalium Dignitas (La dignité des Églises orientales). 

    « L’appel sincère » du pontife du XIXe siècle est tout aussi pertinent aujourd’hui, a déclaré le pape Léon XIV, alors que de nombreux catholiques de la région ont été « contraints de fuir leur pays d’origine à cause de la guerre et des persécutions, de l’instabilité et de la pauvreté, et risquent de perdre non seulement leur terre natale, mais aussi, lorsqu’ils atteignent l’Occident, leur identité religieuse. » 

    « En conséquence, au fil des générations, l’héritage inestimable des Églises orientales est en train de se perdre », a-t-il déclaré. 

    Le Saint-Père a souligné la nécessité, comme l’a fait Léon XIII, de « préserver et de promouvoir l’Orient chrétien, en particulier dans la diaspora », tout en s’engageant à trouver les moyens de les « soutenir concrètement » dans la préservation de « leurs traditions vivantes ». 

    Entre-temps, il a insisté pour que les chrétiens persécutés – orientaux et latins, en particulier au Moyen-Orient – ​​aient « la possibilité, et pas seulement en paroles, de rester dans leur pays d’origine avec tous les droits nécessaires à une existence sûre ». 

    « S’il vous plaît, efforçons-nous d’y parvenir ! » a-t-il imploré. 

    Léon XIV a souligné combien l’Église « a besoin de vous », ajoutant que « la contribution que l’Orient chrétien peut nous offrir aujourd’hui est immense ! 

    Importance des liturgies orientales

    Il a parlé du « grand besoin de retrouver le sens du mystère qui reste vivant dans vos liturgies, des liturgies qui engagent la personne humaine dans sa totalité, qui chantent la beauté du salut et évoquent un sentiment d'émerveillement devant la façon dont la majesté de Dieu embrasse notre fragilité humaine ! » 

    Léon XIV a également déclaré qu'il est « tout aussi important de redécouvrir, en particulier dans l'Occident chrétien, le sens de la primauté de Dieu, l'importance de la mystagogie [doctrines mystiques] et les valeurs si typiques de la spiritualité orientale : l'intercession constante, la pénitence, le jeûne et les pleurs pour ses propres péchés et pour ceux de toute l'humanité ( penthos ) ! » 

    Le Saint-Père a déclaré qu’il était donc essentiel de « préserver vos traditions sans les atténuer, peut-être pour des raisons pratiques ou de commodité, de peur qu’elles ne soient corrompues par la mentalité du consumérisme et de l’utilitarisme ». 

    La spiritualité chrétienne orientale, a-t-il poursuivi, parvient à combiner « le drame de la misère humaine » avec la « merveille de la miséricorde de Dieu, de sorte que notre péché ne mène pas au désespoir » mais plutôt « nous ouvre à accepter le don gracieux de devenir des créatures guéries, divinisées et élevées aux hauteurs du ciel ». 

    Il a souligné l’importance de demander la « grâce de voir la certitude de Pâques dans chaque épreuve de la vie et de ne pas se décourager », et a rappelé les paroles du Père de l’Église orientale saint Isaac de Ninive : « Le plus grand péché est de ne pas croire à la puissance de la Résurrection. » 

    Le pape a conclu en mettant l’accent sur la paix, affirmant que les catholiques orientaux, que le pape François appelait « Églises martyres » en raison de l’ampleur de leurs souffrances, sont les mieux placés pour « chanter un chant d’espoir même au milieu de l’abîme de la violence ». 

    Les violences qu'ils ont subies, au Moyen-Orient comme en Ukraine, au Tigré et dans le Caucase, « devraient provoquer l'indignation car des vies sont sacrifiées au nom de la conquête militaire », a-t-il déclaré, tout en provoquant un appel retentissant « non pas tant du Pape, mais du Christ lui-même, qui répète : "La paix soit avec vous !" »

    Il s'est engagé à faire sa part pour aider à promouvoir la paix du Christ qui, a-t-il dit, « n'est pas un silence sépulcral », et a souligné que le Saint-Siège « est toujours prêt à aider à rassembler les ennemis » pour dialoguer et retrouver « la dignité de la paix ». 

    Enfin, il a exhorté les Églises d’Orient à être exemplaires, « en particulier dans le Synode des évêques », afin qu’elles soient des lieux de « fraternité et de coresponsabilité authentiques », libres de « tout attachement mondain » et de tendances « contraires à la communion » pour qu’elles puissent « demeurer fidèles dans l’obéissance et dans le témoignage évangélique ». 

    Réactions positives

    En réponse au discours, le patriarche Ignace Joseph III Younan, patriarche syriaque catholique d'Antioche et de tout l'Orient, a déclaré au Regiter que les paroles du pape étaient « la preuve de ce que le Seigneur ressuscité a dit à Pierre : « Confirme tes frères ». » 

    Le Saint-Esprit, a-t-il ajouté, « a fait un don magnifique à l’Église universelle avec l’élection de Léon XIV comme successeur de Pierre, accomplissant ainsi la promesse de Jésus d’être avec son Église jusqu’à la fin des temps ». 

    Le patriarche Younan, présent à l'audience dans la salle Paul VI, a déclaré que les Églises catholiques orientales, fondées par les apôtres et leurs disciples, « subissent depuis des siècles de terribles épreuves pour le nom de Jésus ». Elles « ne réclament pas de privilèges, ne se plaignent pas et ne déplorent pas les persécutions dans leurs pays d'origine, mais ont besoin d'être confirmées dans la foi afin de préserver leur spiritualité, leur liturgie et leur culture, qui enrichissent toute l'Église », a-t-il ajouté. 

    Faisant référence aux inquiétudes du pape Léon XIV concernant la perte du patrimoine de l'Église d'Orient, chassée de la région par la persécution, le patriarche Younan a déclaré que le pape avait fait « une observation très significative de la crainte des dangers qui menacent la survie même des chrétiens d'Orient, tant dans leurs pays d'origine qu'à l'étranger. » 

    « Les chrétiens du Moyen-Orient ont besoin de paix », a-t-il déclaré. « Le chaos est le pire ennemi de toutes les minorités, en particulier des chrétiens prêts à endurer individuellement la persécution ; mais la survie même de leurs Églises est en jeu ! En cette Année jubilaire de l’espérance, nous sommes convaincus que le pape Léon traduira ses paroles en actes, car il se soucie profondément de la survie des Églises orientales. »

    Le père Benedict Kiely, fondateur de Nasarean.org, une organisation caritative basée aux États-Unis qui aide les chrétiens persécutés au Moyen-Orient, a fait écho au soutien du patriarche Younan aux commentaires du pape Léon XIV concernant les persécutés, affirmant qu'il était « extrêmement encouragé » par le fait que, lors de sa première semaine, le pontife avait « fermement abordé » la question.

    Il a déclaré au Register qu'il était « particulièrement reconnaissant » que Léon ait parlé des chrétiens du Moyen-Orient « qui ont, comme il l'a dit, "persévéré" et sont restés dans leur pays, malgré les persécutions ». Il a également félicité le pape d'avoir rappelé à l'Église d'Occident « combien elle avait besoin de l'Église d'Orient et combien il était vital d'en apprendre davantage sur elle » – une chose qu'il souhaitait entendre depuis de nombreuses années, a déclaré le père Kiely. 

    Réponse de l'archevêque Warda

    L'archevêque chaldéen d'Erbil, Bashar Warda, a déclaré avoir lu le discours du pape à deux reprises, affirmant qu'il montrait que le Saint-Esprit « donne à l'Église le pape dont l'Église a besoin pour le temps » et « nous enseigne toujours à lire les signes des temps ».

    L'archevêque chaldéen de la région du Kurdistan irakien a déclaré qu'il saluait particulièrement la manière dont le pape a exprimé une telle appréciation pour le riche patrimoine liturgique de l'Église orientale, affirmant qu'il s'agissait d'un « appel à la responsabilité » à la lumière des récentes « réformes superficielles » qui, a-t-il dit, « ont réellement conduit à une sorte de profanation de ces liturgies ». 

    L'archevêque Warda faisait référence à plusieurs réformes liturgiques intervenues ces dernières décennies au sein de l'Église catholique chaldéenne, qui visaient à rendre la liturgie plus accessible aux contemporains, mais qui ont également suscité des critiques . Ces réformes comprennent des modifications des traductions liturgiques, l'instauration d'une messe opposée au populum et la suppression de certains éléments traditionnels. 

    L'archevêque chaldéen du Kurdistan irakien a déclaré au Register combien il appréciait l'accent mis par le pape sur la paix, un thème que Léon n'a cessé de souligner depuis son élection la semaine dernière. Le Saint-Père s'engage à œuvrer « de tout cœur » à ce sujet, a déclaré l'archevêque irakien. 

    Il a également déclaré que le pape Léon XIV donnait de « l’espoir » aux chrétiens en les exhortant à rester sur leurs terres, affirmant qu’ils venaient d’une Église des Martyrs, appartenaient à une « Église de l’espoir » et que leur « espoir était réel ». 

    Le pape Léon, a conclu l’archevêque Warda, dit aux catholiques orientaux de « persévérer, car Dieu est toujours avec vous, il ne vous a jamais abandonnés pendant 2 000 ans et il ne vous abandonnera plus jamais ». 

  • Le cardinal Müller salue le pèlerinage de Chartres comme un témoignage audacieux en des temps de culture post-chrétienne

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    Du Catholic Herald :

    Le cardinal Müller salue le pèlerinage de Chartres comme un témoignage audacieux à l'ère post-chrétienne

    14 mai 2025

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller a évoqué le célèbre pèlerinage de Paris à Chartres et sa popularité croissante, notamment parmi les jeunes catholiques.

    Dans une interview avec kath.net, le cardinal traditionaliste populaire décrit le « courage d’un jeune de professer publiquement Jésus-Christ et son Église devant ses pairs et devant un esprit du temps post-chrétien qui se targue de sa supériorité intellectuelle et morale sur la religion, qui est admirable ».

    Le cardinal allemand est bien placé pour commenter les conséquences de cette démonstration communautaire de foi, puisqu'il a été invité par les organisateurs du pèlerinage de 2024 de Paris à Chartres à célébrer la grand-messe de clôture dans la cathédrale de Chartres et à prononcer le sermon, rapporte le Catholic World Report dans un article qui présente l' interview de kath.net .

    On estime qu'environ 18 000 à 20 000 personnes ont passé trois jours l'année dernière à parcourir le parcours de plus de 96 kilomètres à travers la campagne printanière de la France, « remplies de foi en Jésus-Christ, heureuses des rencontres avec le Seigneur, avec la Sainte Mère et avec les nombreux autres pèlerins, pour la plupart jeunes », rapporte le Catholic World Report .

    Le pèlerinage de Chartres est un événement annuel reliant Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres, généralement organisé autour de la Pentecôte. Il est organisé par Notre-Dame de Chrétienté, une association laïque catholique à but non lucratif basée à Versailles, en France. Né au XIIe siècle, il a repris au début des années 1980. Les pèlerins sont souvent organisés en groupes de 20 à 60 personnes, appelés « chapitres », chacun accompagné d'au moins un aumônier qui assure un accompagnement spirituel et entend les confessions. Cette année, le pèlerinage à pied de Paris à Chartres est prévu du 7 au 9 juin.

    Ci-dessous, une version éditée de l' interview de kath.net au cours de laquelle Lothar C. Rilinger, avocat spécialisé en droit du travail à la retraite et membre suppléant à la retraite de la Cour d'État de Basse-Saxe, a parlé au cardinal de ses expériences de pèlerinage.

    Lothar C. Rilinger : Le grand nombre de participants à ce pèlerinage peut-il être vu comme un signe que, à partir de la France, une mobilisation pour lutter contre la déchristianisation de nos sociétés est possible ?

    Cardinal Gerhard Ludwig Müller : Il est surprenant de rencontrer autant de personnes ouvertes à la foi chrétienne dans d'autres régions de France également. Tout récemment, j'ai donné une conférence dans une simple paroisse parisienne à l'occasion du 1700e anniversaire du concile de Nicée en 325, qui défendit la divinité du Christ contre les ariens. Plusieurs centaines de catholiques y ont participé, pour la plupart des jeunes. Le nombre de baptêmes d'adultes dans la France officiellement laïque est également élevé, ce qui est encourageant.

    Soit dit en passant, la prétendue laïcité de l'État depuis la loi dite de séparation de 1905 n'est qu'un stratagème pour restreindre la liberté religieuse, droit fondamental de pratiquer sa foi en public, sous prétexte idéologique que la religion est une affaire privée. En réalité, un État démocratique fondé sur les droits humains universels doit rester à l'écart des décisions religieuses personnelles de ses citoyens et de leurs organisations sociales.

    Et la sphère publique est l’espace de tous les citoyens, où l’État ne doit pas favoriser les infidèles ou les ennemis de l’Église au détriment des chrétiens fidèles ou des personnes d’autres confessions, simplement parce que certains idéologues qui se considèrent éclairés accusent la religion d’être de l’opium, administré aux personnes superstitieuses par des prêtres trompeurs.

    L'État doit se limiter, dans ses institutions, à sa mission de servir le bien commun dans les affaires temporelles, en se tenant à l'écart des questions de conscience concernant la vérité et le but ultime de l'existence humaine. Tout État qui abuse de son pouvoir pour imposer à tous ses citoyens une certaine idéologie créée par l'homme dégénère en tyrannie et en dictature.

    Rilinger :  Le pèlerinage de Paris à Chartres peut-il être interprété comme une tentative de nouvelle évangélisation ?

    Cardinal Müller :  Oui, il s’agit de la grande tâche d’annoncer et de témoigner de « l’Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu » (Mc 1, 1) aux jeunes et donc aux générations futures.

    La confession citée ci-dessus se trouve au début de l'Évangile de Marc, qui a posé les bases de ce genre littéraire particulier que l'on retrouve sous quatre formes dans le Nouveau Testament. Mais en réalité, les apôtres avaient déjà proclamé « l'Évangile de Dieu » et « l'Évangile concernant son Fils » (Romains 1:1,3) à tous les peuples, c'est-à-dire « aux Juifs et aux Gentils », « comme puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit » (Romains 1:16). Par sa nature même, l'Évangile n'est donc pas une vision du monde ni un programme psychologique de découverte de soi, mais la bonne nouvelle que, par la foi au Seigneur crucifié et ressuscité, nous trouvons le salut ultime et sommes libérés du pouvoir du mal et de la mort.

    Je crois que les jeunes de ce pèlerinage l'ont bien compris. Ce voyage ardu, dans le vent et les intempéries, est une contraction symbolique de tout le cheminement de la vie à la suite du Christ.

    Dans le chant et la prière, dans le partage mutuel de la catéchèse et de la discussion spirituelle, mais aussi dans la célébration du sacrement de pénitence – avec la confession personnelle et l’absolution – et dans les grandes célébrations de la messe avec des milliers de fidèles, ils font l’expérience que Jésus n’est pas une figure lointaine de l’histoire, dont nous pouvons seulement nous souvenir et prendre comme exemple moral, mais que le Christ ressuscité est réellement présent dans le cœur de chaque fidèle, et en même temps sacramentellement aussi proche de nous qu’il était autrefois physiquement visible avec les disciples – avant et après Pâques.

    Car le Christ vit et intercède pour nous auprès de son Père, et c'est lui-même qui baptise et confirme et qui, dans l'Eucharistie, comme chef de l'Église, avec tous les membres de son corps, les chrétiens, se donne au Père dans l'amour et se donne à nous dans son corps et son sang sacramentels comme nourriture pour la vie éternelle.

    Rilinger : En participant au pèlerinage, êtes-vous arrivé à la conclusion que les participants ont la force non seulement d'affronter les difficultés du voyage, mais aussi de montrer ensuite leur foi en public et d'essayer d'en convaincre les autres ?

    Cardinal Müller : Oui, les participants doivent supporter beaucoup de choses de la part de la presse libérale et marxiste, qui considère toute déclaration publique de foi en Dieu comme l'origine, le contenu et le but de la recherche humaine de la vérité et du bonheur inaliénable comme une régression à l'époque d'avant les Lumières (à la Voltaire), dans ce qu'ils appellent le « Moyen Âge ».

    Mais il existe aussi une certaine méfiance de la part de l'Église, surtout parce que la liturgie privilégiée est celle d'avant la réforme liturgique (vers 1970). Il s'agit d'une question distincte, mais tout catholique doit être conscient de la distinction entre le contenu dogmatique et la forme cérémonielle extérieure (il existe légitimement plus de vingt rites différents d'une même messe catholique ; il existe également quelques variantes en Occident latin).

    En tout cas, le courage d’un jeune de professer publiquement Jésus-Christ et son Église devant ses pairs et devant un zeitgeist post-chrétien qui se targue de sa supériorité intellectuelle et morale sur la religion est admirable.

    On peut se souvenir de saint Paul, qui écrivait à la petite minorité de chrétiens romains de la capitale mondiale du paganisme de l’époque, dans le but de les encourager : « Je n’ai pas honte de l’Évangile : […] Car en lui se révèle la justice de Dieu par la foi et pour la foi. » (Rom 1, 15.17).

    Rilinger : Le nombre impressionnant de participants pourrait-il à lui seul être un moteur pour montrer aux autres le chemin vers Dieu et les encourager à suivre son exemple ?

    Cardinal Müller : Lors d'une enquête menée auprès de jeunes et d'adultes candidats au baptême – c'est-à-dire non parmi les enfants de parents fidèles –, la réponse était souvent que le contact avec des personnes du même âge les incitait à rechercher le sens de la vie et donc Dieu. L'apôtre Paul disait aux philosophes athéniens (« à ceux qui aiment la sagesse ») qu'il était recommandé à tous de « chercher Dieu, dans l'espoir de le tâtonner et de le trouver » et qu'« il n'est pas loin de chacun de nous » (Actes 17, 27).

    Et qu'enfin, avec Jésus-Christ, le jour décisif de l'histoire du monde et l'heure de la décision pour chaque homme étaient arrivés, lorsque Dieu avait ressuscité son Fils, crucifié par les hommes, afin que, par lui, nous puissions passer de la mort à la vie, du mensonge et de l'ignorance à la connaissance de la vérité. C'est pourquoi beaucoup se moquaient de la résurrection corporelle des morts ; car, alors comme aujourd'hui, les hommes auraient aimé connaître la solution aux questions existentielles et le salut de la misère, mais selon leurs propres termes et modes de pensée.

    Le fait que Dieu nous a véritablement rachetés par l'incarnation de son Verbe éternel, qu'en son Fils Jésus-Christ, devenu homme, il a subi pour nous la mort honteuse d'un criminel sur la croix, et que nous ne pouvons participer à son salut que par la foi en sa résurrection d'entre les morts, interpelle – comme à l'Aréopage – seulement les hommes et les femmes qui réfléchissent plus profondément et font plus confiance à Dieu qu'aux hommes, qui, en réponse à la prédication de l'Évangile du Christ, se sont joints à Paul « et ont cru » (Actes 17, 34). Ils sont reçus dans l'Église apostolique par la confession du Christ et le baptême en son nom (Actes 2, 38-41).

    EN RELATION : Le cardinal Müller déclare que le prochain pape doit être « ferme sur la doctrine » et tenir tête au « lobby gay »

  • Le pontificat de Léon XIV consacré à Notre-Dame de Fátima au sanctuaire du Portugal

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    D'Andrés Henríquez sur CNA :

    Le pontificat de Léon XIV consacré à Notre-Dame de Fátima au sanctuaire du Portugal

    Procession aux chandelles à Fatima 2025

    Procession aux chandelles à Fatima, le 12 mai 2025. | Crédit : Avec l'aimable autorisation du Sanctuaire de Fatima/EWTN

    Staff ACI Prensa, 14 mai 2025

    Environ 470 000 pèlerins se sont rassemblés à Fátima, au Portugal, les 12 et 13 mai, pour commémorer le 108e anniversaire des apparitions de la Vierge Marie. Cet événement de deux jours avait pour thème principal un appel à l'espoir face aux conflits mondiaux et des prières pour le pontificat de Léon XIV.

    À la fin de la messe de clôture, devant l'image de la Bienheureuse Vierge Marie, l'évêque José Ornelas de Leiria-Fátima a consacré le pontificat de Léon XIV au Cœur Immaculé de Marie :

    « Nous sommes à vos pieds, les évêques… et cette multitude de pèlerins, à l’occasion du 108e anniversaire de votre apparition aux petits bergers dans cette Cova da Iria pour vous consacrer le ministère de l’actuel successeur de Pierre et évêque de Rome, le Saint-Père Léon XIV », a prié Ornelas.

    Près d'un demi-million de pèlerins 

    Malgré des pluies occasionnelles, les fidèles ont participé à la traditionnelle procession aux chandelles le soir du 12 mai, formant une impressionnante mer de lumière sur l'esplanade du sanctuaire.

    Le cardinal brésilien Jaime Spengler, qui a présidé le pèlerinage international anniversaire à Fátima, a souligné le rôle de Marie comme « intercesseur au nom de tous ceux qui cherchent à faire leurs propres sentiments ».

    Marie est une mère ! Une mère qui enfante, qui prend soin, qui accompagne, qui guide, qui corrige et qui encourage ! C'est pourquoi nous la contemplons et laissons-nous veiller sur nous. Laissons-nous guider par elle ; écoutons ce qu'elle continue de nous dire : Faites tout ce que mon fils vous dira ! Chère mère, accompagnez-nous ; veillez sur nous », a déclaré le cardinal pendant la procession.

    Le 13 mai, jour anniversaire de la première apparition de la Mère de Dieu aux petits bergers en 1917, Spengler — qui célébrait la messe de clôture des événements — a constaté que le monde traverse « des temps incertains, tendus et complexes » dans lesquels « certains ne pensent peut-être qu’à eux-mêmes ».

    Vingt-sept évêques ont participé à la messe, dont deux cardinaux : António Marto, évêque émérite de Leiria-Fátima, et Fortunato Frezza, chanoine de la basilique Saint-Pierre, ainsi que 282 prêtres et 14 diacres.

  • Au-delà des tendances : pourquoi la beauté catholique captive une nouvelle génération

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Au-delà des tendances : pourquoi la beauté catholique captive une nouvelle génération

    ANALYSE : L’esthétique catholique a captivé les croyants et les non-croyants du monde entier, suscitant une admiration renouvelée pour le bien, le vrai et le beau.

    Les cardinaux défilent vers la chapelle Sixtine alors que le conclave pour élire le 266e successeur de saint Pierre, le 267e pape, commence le 7 mai 2025.
    Les cardinaux défilent vers la chapelle Sixtine alors que le conclave pour élire le 266e successeur de saint Pierre, le 267e pape, commence le 7 mai 2025. (photo : Vatican Media / VM)

    Il y a des images qui ne s'effacent pas. Le chant de l'antienne traditionnelle « In Paradisum » flottait au-dessus de la place Saint-Pierre, alors que l'Église confiait l'âme du pape François à la Jérusalem céleste, le 26 avril. 

    Le long cortège des cardinaux vêtus de pourpre suivait en silence, le poids des siècles sur leurs épaules ; la procession solennelle des 133 cardinaux électeurs, défilant lentement de la chapelle Pauline à la chapelle Sixtine, accompagnée de l'hymne antique Veni Creator Spiritus invoquant le Saint-Esprit alors que le conclave était sur le point de commencer, le 7 mai.

    Les cardinaux se réunissent dans la basilique Saint-Pierre pour la messe « Pro Eligendo Romano Pontifice » le 7 mai, jour du début du conclave pour élire le successeur du pape François.
    Les cardinaux se réunissent dans la basilique Saint-Pierre pour la messe « Pro Eligendo Romano Pontifice » le 7 mai. (Photo : Courtney Mares / CNA)

    Puis, suivant l'ordre latin « Extra omnes » (que tout le monde sorte), les grandes portes de bronze de l'emblématique chapelle Sixtine se sont refermées avec gravité, excluant le monde. Tous ces moments ont captivé croyants et non-croyants du monde entier, suscitant une admiration renouvelée pour la beauté inhérente au catholicisme. 

    Antidote à la finitude humaine

    Les publications et les commentaires se sont multipliés sur X et Instagram, rendant hommage au spectacle offert par les traditions ancestrales de l'Église catholique. Un nombre croissant de voix s'exprimaient avec audace. 

    « L'esthétique catholique est belle parce que la religion est vraie », affirmait un compte X – une phrase qui a trouvé un écho au-delà des cercles catholiques habituels. Dans un écosystème en ligne saturé de gratifications immédiates et de modes passagères, l'idée que la beauté puisse signifier une vérité immuable est non seulement rafraîchissante, mais aussi discrètement révolutionnaire.

    Au cœur de cette fascination renouvelée se trouve l'idée que la beauté catholique n'est pas simplement accessoire ou décorative, mais objectivement révélatrice. Ce récent mouvement en ligne n'est pas porté par les autorités ecclésiastiques, mais par des personnalités populaires comme Julia James Davis, créatrice de « War on Beauty », dont la présence sur YouTube, X et Instagram est devenue un point de ralliement pour cette sensibilité. 

    Davis soutient que l'abandon de la beauté par la culture moderne – dans l'architecture, l'art, l'habillement et même les manières – reflète un rejet plus profond de la vérité elle-même. À l'inverse, le catholicisme défend une forme de beauté toujours ordonnée, transcendante et résolument tournée vers l'âme.

    La critique de Davis trouve un écho auprès des jeunes générations, confrontées à un paysage culturel fait de minimalisme stérile et d'utilitarisme agressif. Pour elles, la vue d' autels éclairés à la bougie , de chants grégoriens et d'iconographie sophistiquée est synonyme de transcendance et offre un chemin privilégié vers Dieu.

    Lille Messe 2
    « Je pense que ce qui attire le plus les jeunes, c'est la simplicité de la beauté », a déclaré au Register Joséphine Auberger, étudiante à La Catho et responsable de la communication de l'aumônerie. (Photo : avec l'aimable autorisation de l'Université catholique de Lille)

    D'autres tendances récentes ont confirmé ce phénomène de société, à commencer par l'extraordinaire succès du traditionnel pèlerinage de Paris à Chartres, qui doit refuser des milliers d'inscriptions chaque année. 

    En France, plus de 10 000 adultes – un chiffre record – ont été baptisés à Pâques 2025, soit une augmentation de 45 % par rapport à l’année précédente. Au Royaume-Uni et en Belgique , des hausses similaires sont signalées. Et dans ces trois pays, comme aux États-Unis, les nouveaux convertis les plus fréquents ne sont pas des personnes d’âge moyen ou âgées, mais de jeunes adultes d’une vingtaine d’années. Dans leurs témoignages , la beauté est constamment mentionnée : la beauté de la liturgie, de la musique sacrée, des rites anciens.

    Génie catholique

    Cette intuition — que la beauté parle de vérité — n’est pas nouvelle. 

    Il y a deux siècles, au lendemain de la Révolution française, l'écrivain français François-René de Chateaubriand formulait, dans son chef-d'œuvre Le Génie du christianisme , ce que beaucoup redécouvrent aujourd'hui instinctivement en ligne. À une époque où les Lumières avaient réduit la religion à des principes éthiques, Chateaubriand voyait dans la beauté la forme d'apologétique la plus aboutie pour réaffirmer la réalité de l'Incarnation. La véracité d'une religion, affirme-t-il, se juge à la beauté qu'elle diffuse et à la sophistication de ses dogmes, domaines dans lesquels le christianisme a excellé comme nul autre au fil des siècles. Il faut s'inspirer, insistait-il, non seulement des saints et des théologiens, mais aussi de l'héritage matériel que la foi a produit.

    « Attachés aux traces de la religion chrétienne », écrivait-il à propos des arts, « ils la reconnurent comme leur mère dès son apparition au monde. […] La musique notait ses chants, la peinture représentait ses douleurs, la sculpture rêvait avec elle au bord des tombeaux, et l’architecture construisait pour ses temples des temples aussi sublimes et mystérieux que sa pensée. »

    Livre des Évangiles Chapelle Sixtine 56
    Le livre des Évangiles est exposé à la chapelle Sixtine pour le conclave destiné à élire le prochain pape, le mardi 6 mai 2025. (Photo : Vatican Media)

    Pour Chateaubriand, la beauté n'était pas facultative, mais essentielle. La musique, par exemple, ne servait pas seulement à procurer du plaisir, mais à purifier l'âme et à l'élever vers la vertu. 

    « La plus belle musique », observait-il, « est celle qui imite le plus parfaitement le beau. » Lorsque la religion s’empare de la musique, affirmait-il, elle réunit deux conditions indispensables à l’harmonie : la beauté et le mystère.

    Mais nulle part cela n'est plus frappant qu'en architecture. Pour Chateaubriand, le temple chrétien – surtout dans sa forme gothique – incarnait la présence divine. 

    « C'est pourquoi rien n'est plus religieux que les voûtes de nos anciennes églises gothiques », écrivait-il. « On ne pourrait entrer dans une telle église sans ressentir un frisson de dévotion et un vague sentiment de divinité. »

    Chapelle Sixtine
    La Chapelle Sixtine attend l'arrivée des cardinaux électeurs pour le conclave destiné à élire le prochain pape, le mardi 6 mai 2025. (Photo : Vatican Media)

    Difficile d'imaginer un parallèle plus parfait avec la chapelle Sixtine, où s'est déroulé le récent conclave qui a conduit à l'élection du pape Léon XIV. Lorsque les cardinaux ont défilé sous le Jugement dernier de Michel-Ange , ils ne se trouvaient pas dans une salle de réunion neutre, mais dans un espace animé de revendications théologiques. Ses murs ornés de fresques et son plafond céleste ne sont, en effet, que de simples proclamations de foi.

    Ce que Chateaubriand appelait le lyrisme de la littérature romantique, une nouvelle génération le redécouvre à travers algorithmes, bobines et captures d'écran. Les plateformes ont changé, mais le message reste inchangé : la beauté du catholicisme est la forme extérieure d'une réalité vivante ; elle est l'écho visible d'une vérité trop vaste pour être saisie d'un seul coup.

    Faim culturelle

    Pourtant, de nombreux penseurs de notre époque estiment que le monde postmoderne, celui qui a émergé de la Seconde Guerre mondiale, est confronté à une « crise de beauté » sans précédent et que celle-ci n’épargne pas l’Église catholique. 

    Une relique d'Agnus Dei orne le mur d'une maison.
    Une relique d'Agnus Dei orne le mur de la maison Malloy.

    « Les artistes et écrivains catholiques se sentent isolés et aliénés de leur société et de l'Église. L'Église catholique a perdu son lien traditionnel avec la beauté », affirmait la poétesse Dana Gioia en 2019. L'apologétique postconciliaire, centrée sur la raison, l'éthique et la justice sociale, tendait, selon les observateurs , à marginaliser la beauté, la considérant, au mieux, comme un outil périphérique de la mission évangélisatrice de l'Église et, au pire, comme un vecteur d'orgueil et de cupidité. 

    Hans Urs von Balthasar, l'un des plus grands théologiens catholiques du XXe siècle, a averti dans son livre de 1982 La Gloire du Seigneur : voir la forme , qu'abandonner la beauté signifiait falsifier la foi elle-même. 

    « Nous n’osons plus croire à la beauté », écrit-il, considérant que « la beauté exige pour elle-même au moins autant de courage et de décision que la vérité et la bonté, et elle ne se laissera pas séparer et bannir de ses deux sœurs sans les entraîner avec elle dans un acte de vengeance mystérieuse. » 

    Pour von Balthasar, la beauté n’était pas un luxe mais une nécessité, le rayonnement de la vérité rendu visible.

    La philosophe Simone Weil, attirée par le mystère de l'Église catholique sans jamais y entrer formellement, est arrivée à une conclusion similaire : « Le beau est la preuve expérimentale que l'Incarnation est possible », écrivait-elle. La beauté, pour elle, n'était pas sentimentale, mais métaphysique. C'était le moment où l'âme est transpercée par quelque chose qui la dépasse et reconnaît une présence.

    Corps sang âme divinité de notre Seigneur Jésus Christ.
    La plus grande erreur de la modernité a été de négliger l'Église domestique, écrit Emily Malloy.

    Le renouveau spontané de l'esthétique catholique en ligne – à une époque où les conversions abondent de manière inattendue – est donc particulièrement significatif, d'autant plus qu'il ne résulte pas d'une stratégie ecclésiale, mais d'une soif culturelle populaire. Ces jeunes passionnés, en quête de sens, découvrent, comme Chateaubriand en son temps, que le catholicisme ne se contente pas de posséder la beauté. Il la révèle – parce qu'elle est vraie.

  • "Léon XIV, ou la rupture avec la confusion": l'éclairage de Jeanne Smits

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    De Jeanne Smits sur Réinformation TV :

    Habemus papam ! Léon XIV, ou la rupture avec la confusion

    Léon XIV rupture confusion

    La première apparition du pape Léon XIV au balcon de Saint-Pierre, après la proclamation de l’Habemus papam, nous a d’abord convaincu d’une chose, presque surprenante : nous avons un pape ! Le cardinal Robert Prevost s’est coulé dans la fonction – une fonction restaurée – avec une gravité empreinte de bienveillance, habillé comme un pape, parlant comme un pape, et ouvrant son discours par ces mots qui renvoient immédiatement au Christ : « La paix soit avec vous. » Notre Seigneur n’a-t-il pas envoyé ses disciples en mission en leur enjoignant de dire, dans quelque maison qu’ils visitent : « La paix soit sur cette maison » ? Et ce sont les premiers mots que Jésus a prononcés – comme l’a aussitôt rappelé Léon XIV – lui, le Bon Pasteur après sa résurrection.

    Léon XIV a aussi rappelé que « l’humanité a besoin de Lui comme le pont qui lui permet d’être atteinte par Dieu et par son amour ». Lui, le Christ, le Dieu fait homme, est en effet en tant qu’homme « l’unique médiateur » entre Dieu et l’humanité. Il n’y en a pas d’autre. Il n’y a pas d’autre religion qui puisse ainsi relier l’homme à Dieu.

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