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Patrimoine religieux

  • Quand une église devient "temple de la raclette"

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    Affiche de Noêl à SteJuju : une grande tablée de scouts qui lèvent leurs verres. Des bougies entourent et illuminent toute la scène. Un grand sapin scintillant au bout de la salle. Façon Harry Potter dans le refectoire de Grande Salle de Poudlard.

    L'église Sainte-Julienne à Verviers sera le théâtre d'un évènement exceptionnel : une méga raclette sous les voûtes de l'édifice. De quoi ramener à l'église des gens qui la fréquentent de moins en moins, nous dit-on ! Les esprits chagrins qui déplorent une perte du sens du sacré et qui s'interrogent sur le laxisme de ceux qui abandonnent un lieu consacré à la mangeaille et à la beuverie n'ont qu'à dégager. Les effluves du fromage fondu remplaceront ceux de l'encens pour le plus grand plaisir de ceux qui se réjouissent de voir notre patrimoine religieux transformé en temples du n'importe quoi.

    Les commentaires parus sous ces articles sont édifiants...
     
    Quelle sera la réaction de l'évêque de Liège et des responsables locaux ? A suivre...
  • L'heure de Vatican III ?

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    De Niwa Limbu sur le Catholic Herald :

    Le cardinal Walter Brandmüller rejette les discussions sur un troisième concile du Vatican

    Le cardinal Walter Brandmüller a écarté l'idée d'un troisième concile du Vatican. S'adressant à Katholisch.de, il a déclaré : « Il est bien trop tôt pour cela », souligné que personne ne sait comment réunir plus de 5 000 évêques. L'Église étant encore en train d'intégrer les enseignements du dernier concile, il a suggéré que de telles questions ne sont « pas encore d'actualité ».

    Le cardinal, l'un des derniers témoins survivants du Concile, a déclaré que le regain d'intérêt pour l'ancien rite romain ne reflète pas la force de la liturgie préconciliaire, mais l'échec de la mise en œuvre des réformes du Concile Vatican II telles qu'elles étaient prévues.

    Il a ensuite expliqué : « La messe dite tridentine est loin d'être parfaite ; il y a beaucoup de choses à corriger », en plus que les principes de réforme liturgique convenus par les évêques étaient « bons et justes ».

    Le cardinal allemand se remémorait le début du concile avec une lucidité acquise par l'âge et la mémoire. « Ma première réaction, en tant que jeune historien de l'Église, fut d'organiser un cycle de conférences pour expliquer ce qu'est un concile », se souvenait-il. Lors de ses études à Rome, il avait vu la ville « gruillante d'évêques venus du monde entier » et perçu l'effervescence qui régnait autour des séances.

    Cet optimisme se répandait jusqu'à son archevêque de Bamberg, qui, « lui aussi enthousiaste et plein d'espoir pour un renouveau de l'Église », assista aux quatre sessions. Mais, selon lui, les espoirs d'un renouveau rapide furent vite déçus. « Quelques années plus tard, il était profondément déçu et sa santé s'en trouva même dégradée. Le Concile n'a absolument pas apporté à l'Église, dans un premier temps, la nouvelle vitalité tant attendue. »

    Brandmüller a rejeté l'idée que le Concile soit responsable du malaise ecclésial actuel. « La vérité est plus complexe », at-il déclaré, provoquant qu'« après le Concile, beaucoup de choses ont été remises en question » et constatant que, dans certaines facultés, « la théologie véritablement catholique n'était plus enseignée ». Il a soutenu que les textes authentiques du Concile étaient occultés par des appels à un vague « esprit du Concile » que les documents n'ont jamais confirmé. Il a toutefois insisté sur le fait que le Concile avait « produit d'excellents résultats », notamment ses constitutions fondamentales.

    Il a insisté sur la distinction entre les décisions du Concile et leurs suites. « Ce qui a conduit plus tard au schisme des « traditionalistes », ce sont les excès de la période post-conciliaire, lorsque les décrets du Sacrosanctum Concilium n'ont pas été appliqués, mais que de nouvelles choses ont été inventées », at-il déclaré.

    Là où cela s'est produit, « la liturgie a fini — le plus souvent sans contestation — dans l'arbitraire et le chaos ». Le regain d'intérêt pour l'ancienne forme, selon lui, est « une conséquence du mauvais usage de la réforme liturgique, qui elle-même a besoin d'être réformée. Si elle avait été correctement mise en œuvre, ce regain de nostalgie pour l'ancienne forme n'aurait pratiquement pas existé. »

    Se penchant sur d'autres textes conciliaires, il a fait valoir que les déclarations les plus contestées étaient, paradoxalement, les moins autorisées.

    Il est « curieux », a-t-il déclaré, que les traditionalistes s’en prennent à des documents tels que Nostra aetate et Dignitatis humanae, qu’il décrit comme des « déclarations datées… désormais obsolètes », alors que les constitutions contraignantes sur la liturgie, l’Église et l’Écriture « restent valides et sont entièrement conformes à la tradition de l’Église ».

    Il a également noté que certains décrets, notamment ceux relatifs à la formation des prêtres, « n’ont pas vraiment été mis en œuvre jusqu’à ce jour ».

    Brandmüller a proposé une perspective historique plus large, suggérant que les troubles entourant Vatican II ne sont pas inhabituels. Après la clôture du concile de Trente en 1563, a-t-il observé, ses réformes n'ont été pleinement mises en œuvre qu'un siècle plus tard, tandis que le concile œcuménique suivant ne s'est réuni qu'en 1869. Les conciles œcuméniques, a-t-il dit, sont comme des cascades : « un grondement assourdissant » suivi d'agitation avant que le courant ne se calme. « Nous n'en sommes pas encore là avec le concile Vatican II ; l'agitation demeure importante. »

    Né en 1929 à Ansbach, en Bavière, le cardinal Walter Brandmüller est un éminent historien de l'Église et l'un des plus grands spécialistes de l'histoire des conciles œcuméniques. Ordonné prêtre en 1953, il a enseigné pendant des décennies à l'université d'Augsbourg, se spécialisant en histoire médiévale et conciliaire.

    En 1998, il fut nommé président du Comité pontifical pour les sciences historiques, fonction dans laquelle il dirigea la recherche et les publications du Vatican pendant plus d'une décennie. Le pape Benoît XVI le créa cardinal en 2010, en reconnaissance de son œuvre érudite et de son service rendu à l'Église tout au long de sa vie.

  • Saint Martin : un saint européen

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    De sur The Catholic Thing :

    Saint Martin : Saint européen

    11 novembre 2024

    Né dans les plaines de Pannonie, dans l'actuelle Hongrie, élevé en Italie et finalement connu dans la France actuelle comme l'apôtre des Gaules, saint Martin de Tours (316 après J.-C. - 397 après J.-C.) a laissé un héritage qui s'étend sur tout le continent européen. Le nom de l'homme qui n'a jamais voulu être qu'un saint ermite orne de nombreuses villes, écoles, églises et même des bouteilles de vin de la République tchèque à la Croatie en passant par la France.

    Le 11 novembre, jour de sa fête, est une date propice dans l'histoire de l'Europe et du monde. En 1918, la « guerre pour mettre fin à toutes les guerres » a été déclarée terminée à Compiègne, en France, à seulement quatre heures de Tours. Le saint soldat aurait souri. Il savait par expérience que le cycle des querelles et de la violence humaines ne s'arrête jamais. Seuls les noms changent : la barbarie, l'arianisme, le nazisme... ou l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'interaction récurrente de l'Homme déchu avec le péché est sans fin.

    Le jeune Martin est né d'un père légionnaire romain de haut rang et couronné de succès, à une époque où le christianisme était encore jeune. Entouré de serviteurs chrétiens tout au long de sa jeunesse, il a remarqué la différence de comportement marquée entre ceux qui suivaient le Christ et ceux qui adoraient les divinités romaines. À dix ans, il a demandé le baptême, mais son père, qui restait résolument fidèle aux dieux païens de Rome, ne l'a pas autorisé.

    En tant que jeune homme, Martin fréquenta ce qui était en fait une académie militaire romaine et devint officier de cavalerie à Milan. En tant que légionnaire romain, Martin fut affecté à Amiens, où il fut baptisé et reçut les ordres mineurs. C'est également là qu'il vivra une expérience qui changera sa vie pour toujours.

    En revenant de ses manœuvres, Martin vit un pauvre mendiant légèrement vêtu étendu devant la porte de la ville. Il offrit la moitié de son manteau romain à l'âme misérable. Plus tard, il rêva que l'homme à qui il avait donné le manteau était le Christ lui-même.

    Deux ans plus tard, Martin démissionne de l'armée et rentre chez lui pour tenter de convertir son père. Il échoue mais a le bonheur de voir sa mère baptisée avant sa mort. De retour en Gaule, saint Martin devient disciple de saint Hilaire de Poitiers, évêque réputé de l'époque.

    Malgré son désir de vivre une vie simple et sainte en tant que moine, saint Martin devint célèbre grâce à sa piété et à sa capacité à accomplir des miracles. Contre sa volonté, il fut nommé évêque. La légende raconte qu'il se cacha dans un enclos à oies pour éviter de rencontrer les émissaires qui lui apportaient la nouvelle de son élévation. Aujourd'hui encore, des familles de toute l'Europe se réunissent pour déguster une oie rôtie, qui rappelle étrangement notre Thanksgiving, le 11 novembre.

    En tant qu'évêque, il a vécu une vie pauvre, essayant sans relâche de convertir les tribus germaniques qui s'étaient installées dans les forêts du nord de la France. L'hagiographie l'associe donc souvent aux arbres.

    Saint Martin et le mendiant  par un artiste inconnu, v. 1490 [Galerie nationale hongroise (Magyar Nemzeti Galeria) Budapest]

    Dans un de ces récits, des bûcherons païens coupaient un pin et mirent au défi l'évêque Martin de se tenir sous l'arbre pendant qu'il était abattu. S'il restait indemne, ils promettaient de se convertir. Le lendemain, les bûcherons se rendirent à l'église pour être baptisés par saint Martin lui-même.

    La réputation de saint Martin était si grande qu'il devint l'ami et le conseiller de nombreux piliers et saints de l'Église, parmi lesquels saint Ambroise, saint Augustin et saint Jérôme. Il entra dans l'éternité le 8 novembre 397.

    Au Moyen Âge, son tombeau devint un lieu de pèlerinage et de miracles, souvent pour ceux qui voyageaient sur le chemin de Saint-Jacques vers Compostelle en Espagne.

    En Europe du Nord, les jours sont courts en novembre. La nuit tombe tôt et vite. À partir de la Toussaint, le dôme gris acier du ciel hivernal s'abaisse et reste, apparemment impénétrable à la lumière pendant plusieurs mois. Le Requiem de Mozart est à l'honneur dans les salles de concert, une ode à la mémoire d'une société autrefois agricole qui a reconnu que la moisson était terminée et que le monde s'endormait jusqu'à la Résurrection du printemps.

    Curieusement, c’est aussi au milieu des ténèbres d’une Europe de plus en plus post-chrétienne que perdure la fête de Saint Martin.

    En Allemagne, la Saint-Martin est également connue sous le nom de Fête des Lanternes ou Laternfest. Les enfants d'âge scolaire fabriquent des lanternes artisanales qu'ils transportent lors d'une procession nocturne dans leurs communautés, qui se termine par un feu de camp, des chants traditionnels autour du feu de camp sur le thème des lanternes, puis un dîner familial à la maison composé d'oie rôtie, de chou rouge et de pommes de terre.

    En France, Saint Martin est le patron des vignerons. Selon la légende, son âne aurait déjeuné de vignes pendant que son maître accomplissait ses devoirs épiscopaux. L'année suivante, les vignerons ont constaté une amélioration de la qualité des vignes. Désormais, la taille du fruit le plus sacré de France commence le 11 novembre en grande pompe et bien sûr avec quelques gorgées de vin.

    Dans la Croatie, encore très catholique, et même dans la République tchèque, très athée, la bénédiction du vin nouveau a toujours lieu le jour de la Saint-Martin.

    Nous devons une grande partie de ce que nous savons de ce vénérable saint à un autre saint : Sulpice Sévère (363-425 apr. J.-C.), qui était presque contemporain de lui. Tout comme saint Martin, il est né de parents aisés mais a décidé de se priver d'une vie confortable en servant le Christ et l'Église. Saint Sulpice fut l'un des premiers historiens chrétiens et est connu pour ses chroniques d'histoire sacrée, en plus de sa biographie de saint Martin de Tours.

    L'Europe n'est plus identifiée à la chrétienté. Le tristement célèbre Martin Luther, baptisé le jour de la Saint-Martin, le 11 novembre 1483, allait détruire non seulement l'Église bien-aimée de son saint patron, mais aussi la véritable source d'unité de l'Europe, l'Eucharistie.

    Pourtant, accrochée aux célébrations séculaires de la Saint-Martin, une chose persiste obstinément dans la mémoire collective européenne : un rappel que la vraie foi et la foi d’un saint homme ne peuvent être entièrement oubliées.

    Saint Martin de Tours, priez pour l'Europe, priez pour nous.

  • Le pape appelle à un regain de respect et de beauté dans la liturgie de l'Église

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    Du Catholic Herald :

     
    9 novembre 2025

    Le pape appelle à un regain de respect et de beauté dans la liturgie de l'Église

     
    Le pape Léon XIV a célébré dimanche la fête de la dédicace de la basilique du Latran en appelant à un regain de respect et de beauté dans la liturgie de l'Église.

    Célébrant la messe à la cathédrale de Rome devant plus de 2 700 fidèles, le pape a déclaré que « le soin apporté à la liturgie au siège de Pierre doit être tel qu’il puisse être offert en exemple à tout le peuple de Dieu, dans le respect des normes, attentif aux différentes sensibilités de ceux qui y participent… et en même temps fidèle à ce style de sobriété solennelle propre à la tradition romaine, qui peut faire tant de bien aux âmes de ceux qui y participent activement. »

    Sa Sainteté a décrit la liturgie comme « la source de toute sa puissance » et a insisté sur le fait qu'elle doit servir d'exemple à tout le peuple de Dieu. Il a ajouté qu'« il faut veiller tout particulièrement à ce que la simple beauté du rite romain puisse exprimer ici la valeur du culte pour la croissance harmonieuse de tout le corps du Seigneur », citant saint Augustin qui rappelait que « la beauté n'est autre que l'amour, et l'amour est la vie ».

    Dans la suite de son homélie, le pape a évoqué les fondations de la basilique, posées sous l'empereur Constantin après la légalisation du christianisme au début du IVe siècle, et consacrée par le pape Sylvestre Ier comme la « Mère de toutes les Églises ». Le Latran, a-t-il déclaré, est « bien plus qu'un monument ou un mémorial historique », mais « un signe de l'Église vivante, bâtie avec des pierres choisies et précieuses en Jésus-Christ, la pierre angulaire ».

    Il a utilisé l'image d'un « chantier » pour décrire la vie de l'Église, exhortant les croyants à « creuser en eux-mêmes et autour d'eux » et à bâtir avec humilité et patience. « Jésus nous transforme et nous appelle à œuvrer sur le grand chantier de Dieu, nous façonnant avec sagesse selon son plan de salut », a-t-il déclaré. « Ne soyons ni précipités ni superficiels, sans nous laisser entraver par des critères mondains qui, trop souvent, exigent des résultats immédiats et méconnaissent la sagesse de l'attente. »

    Concélébrant avec le pape étaient le cardinal Baldassare Reina, archiprêtre de la basilique et vicaire général du diocèse de Rome, Mgr Renato Tarantelli Baccari, vice-gérant du diocèse, ainsi qu'environ 160 prêtres et dix évêques. Le pape Léon XIV a souligné que même dans la longue histoire ecclésiale de Rome, « il y a eu des moments critiques, des pauses et des ajustements aux projets en cours », mais que « grâce à la ténacité de ceux qui nous ont précédés, nous pouvons nous rassembler dans ce lieu merveilleux ».

    Il a conclu en exprimant l'espoir que tous ceux qui s'approchent de l'autel de la cathédrale de Rome « ​​puissent alors repartir remplis de cette grâce dont le Seigneur veut inonder le monde », affirmant que la liturgie demeure le cœur de l'unité et de la mission de l'Église.

  • Dieu est dans son Lieu Saint (Introit pour la fête de la Dédicace de Saint-Jean de Latran)

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    Dieu est dans son Lieu Saint,

    Dieu qui rend unanimes les habitants de la maisonnée ;

    C’est lui qui donnera la force et la vaillance à son peuple.

    V/ Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent,

    Et qu’ils fuient devant sa face, ceux qui le haïssent !

    (Ps 67, 6-7, 36 et 2) **

    Deus in loco sancto suo

    Deus qui inhabitare facit unanimes in domo

    Ipse dabit virtutem et fortitudinem plebi suae.

    V/ Exsurgat Deus, et dissipentur inimici eius

    Et fugiant, qui oderunt eum, a facie eius.

  • 7 choses à savoir sur Saint-Jean-de-Latran

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    Du Père Raymond-J de Souza sur le NCR :

    7 choses à savoir sur Saint-Jean-de-Latran

    La basilique Saint-Jean-de-Latran, à Rome, fêtait l'an dernier le 1700e anniversaire de sa consécration. L'anniversaire de la dédicace est un jour de fête pour l'Église universelle, car elle est le siège (la cathèdre ) de l'évêque de Rome, le souverain pontife. La cathédrale de Rome est la basilique du Latran, et non la basilique Saint-Pierre au Vatican. 

    Voici sept choses à savoir sur le Latran.

    Constantin, la cathédrale et le concile

    « Le Latran » tire son nom de la famille historiquement associée à la terre ; le complexe de bâtiments sur le site était connu comme le palais de la famille Laterani, une famille de haut rang au service de plusieurs empereurs romains. 

    Au cours des premiers siècles chrétiens, lorsque l'Église était illégale, il était difficile d'établir des structures formelles. Cela a changé avec Constantin, qui, au début du IVe siècle, a d'abord légalisé le christianisme, puis lui a donné une faveur officielle. Le palais du Latran est entré en sa possession vers 311 ; Constantin l'a donné à l'Église en 313, et il est devenu le siège des évêques de Rome à partir de cette époque. 

    Très tôt, une réunion d'évêques s'y tint pour discuter de la controverse donatiste ; le Latran était rapidement devenu le centre de la vie ecclésiastique. Le pape Sylvestre Ier y établit sa cathédrale et la dédia en 324 — d'où le 1700e anniversaire cette année.

    Tandis que les structures ecclésiastiques se constituaient physiquement à Rome, la nouvelle liberté permettait de s'occuper également de l'architecture théologique. Le premier grand concile œcuménique, également sous le patronage de Constantin, devait bientôt être organisé. Le 1700e anniversaire du concile de Nicée aura lieu l'année prochaine.

    Les papes ont vécu au Latran du IVe au XIVe siècle, date à laquelle la papauté s'est installée à Avignon, en France, en 1309. Deux incendies, en 1309 et 1361, ont gravement endommagé le complexe du Latran. Lorsque la papauté est revenue d'Avignon à Rome, les papes ont transféré leur résidence et leur cour au Vatican. La cathédrale officielle, cependant, est restée au Latran. Ainsi, le Vatican n'a été la résidence des papes que pendant environ 600 ans. Les papes ont vécu au Latran pendant près de 1 000 ans.

    L'ancienne basilique du Latran fut démolie au XVIe siècle et reconstruite dans son état actuel ; la façade actuelle fut achevée en 1735.

    Cathédrale de Rome

    Cathédrale du diocèse de Rome, le Latran est le siège de l'évêque de Rome. À l'entrée de la basilique, le pèlerin lit : Omnium Ecclesiarum Urbis et Orbis Mater et Caput — « Mère et chef de toutes les Églises de la ville et du monde ». L'unité de toute l'Église catholique avec l'évêque de Rome s'exprime dans l'église cathédrale de Rome.

    Aujourd'hui encore, les bureaux du diocèse de Rome se trouvent dans le Palais du Latran, un bâtiment situé juste derrière la basilique.

    Ces dernières années, le pape François a souligné ce point en signant souvent des documents « au Latran » plutôt qu’« au Vatican ». Le Saint-Père vit au Vatican, mais le siège de son autorité est la basilique du Latran, sa cathédrale.

    Tout comme Vatican I et Vatican II se sont tenus là où résidaient les papes aux XIXe et XXe siècles, cinq conciles œcuméniques se sont tenus au Latran lorsque les papes y résidaient. Le premier concile du Latran a eu lieu en 1119. Le cinquième concile du Latran s'est tenu de 1512 à 1517 et n'a pas été une entreprise fructueuse ; la Réforme protestante a commencé comme elle s'est terminée.

    Le traité de 1929 entre la République italienne et le Saint-Siège, qui a réglementé la fin des États pontificaux et créé l'État de la Cité du Vatican, a été signé au Latran et est connu sous le nom de traité du Latran.

    Une journée liturgique inhabituelle

    L'anniversaire de la dédicace de chaque cathédrale est une fête pour toutes les églises de ce diocèse. Le Latran étant la cathédrale de Rome, c'est une fête pour toute l'Église, célébrée partout. 

    En fait, la fête de la Dédicace de Saint-Jean de Latran est d'une telle importance qu'elle dépasse le dimanche du temps ordinaire. L'année prochaine, ce sera le cas. Cette année, comme la fête tombe un samedi, les messes célébrées le samedi soir observeront la grande fête de la Dédicace de Saint-Jean de Latran, plutôt que la moindre célébration d'un dimanche du temps ordinaire.

    Qui est Saint Jean de Latran ?

    C'est une excellente question de culture catholique : qui est saint Jean de Latran ?

    C'est une question piège. Il n'existe pas de saint de ce genre. La basilique du Latran, l'église mère du monde entier, a été consacrée au Christ Sauveur en 324. Bien plus tard, au Xe siècle, une dédicace a été ajoutée à saint Jean-Baptiste, et une autre au XIIe siècle a ajouté saint Jean l'Évangéliste.

    Le nom officiel est donc un peu long : Basilique pontificale du Très Saint Sauveur et des Saints Jean-Baptiste et l'Évangéliste au Latran. Dans le langage courant, cela se résume à « Saint-Jean de Latran ».

    Il y a quatre basiliques papales majeures à Rome, et elles sont dédiées comme il se doit au Christ Sauveur (Latran), à la Sainte Mère (Sainte Marie Majeure) et aux princes des apôtres martyrisés à Rome (Saint-Pierre au Vatican et Saint-Paul-hors-les-Murs).

    Il se peut bien que la dédicace à saint Jean ait été ajoutée plus tard pour donner une reconnaissance à Rome à saint Jean-Baptiste, dont Jésus parlait comme étant « le plus grand né d’une femme ».

    Toujours debout

    Le Latran est une expression visible du passage de l'Église à travers l'histoire. Malmenée et endommagée, réformée et reconstruite, elle est toujours debout. Le Latran, près des murs de la ville romaine, a été saccagé à de nombreuses reprises par des armées d'invasion. L'attaque la plus récente a eu lieu en juillet 1993, lorsque le portique arrière a été bombardé par la mafia en réaction à la condamnation de la mafia par saint Jean-Paul le Grand en mai de la même année.

    La plupart des ravages du Latran sont dus aux incendies, aux inondations et aux dégradations dues au temps : murs bombés, fondations érodées. Il a donc été réparé, reconstruit, voire entièrement reconstruit, à plusieurs reprises. Le Latran n'a plus l'aspect qu'il avait autrefois, mais il a conservé sa même identité et sa même mission.

    Un élément remarquable a survécu. Les grandes portes du Latran proviennent du Forum romain. Probablement la partie la plus ancienne du complexe, elles indiquent que, même si l'Empire romain est éteint depuis longtemps, ce qui en subsiste est ce qui a été repris dans la vie de l'Église.

    Reliques de la Passion

    La partie la plus précieuse du Latran n'y est plus conservée. Quelques années seulement après sa consécration en 324, sainte Hélène, mère de Constantin, se rendit à Jérusalem et revint avec les reliques de la Passion. 

    Certaines de ces reliques sont aujourd'hui conservées juste en face du Latran, notamment la Scala Santa , les « marches sacrées » du prétoire de Pilate. Une courte promenade mène le pèlerin à la basilique de la Sainte-Croix de Jérusalem, ainsi nommée parce qu'elle est censée amener Jérusalem à Rome, en quelque sorte. On y conserve des reliques de la Vraie Croix, ainsi que des instruments de la Passion : des fragments de clous, d'épines et de colonne de flagellation.

    Tombeaux des Papes

    Six tombeaux papaux se trouvent aujourd'hui au Latran. D'autres papes y ont été enterrés au cours du premier millénaire, mais leurs tombes ont été perdues au fil du temps. Deux tombeaux méritent d'être mentionnés. 

    Innocent III (1198-1216) régnait à l'époque où saint François d'Assise vint à Rome pour établir son nouvel ordre. Au début, Innocent était sceptique quant à la faisabilité du radicalisme de la proposition franciscaine. Alors qu'il réfléchissait à la question, Innocent fit un rêve dans lequel il vit François soutenir la basilique du Latran. Convaincu que c'était un signe que François était nécessaire pour soutenir une Église en besoin de réforme, Innocent donna son approbation en 1210.

    Le pape Léon XIII (1878-1903) est également enterré au Latran, dernier pape à ne pas être enterré à Saint-Pierre. (Le pape François a également choisi d'être enterré ailleurs, à Sainte-Marie-Majeure , un lieu qu'il a visité plus de 100 fois, car le Saint-Père s'y rend avant et après chaque voyage papal.)

    Léon XIII accéda au pontificat alors que la question des États pontificaux n'était pas encore résolue. Il ne quitta donc jamais le Vatican au cours de ses 25 ans de pontificat. Sachant qu'un évêque a sa place dans sa cathédrale, il était déterminé à y accéder dans la mort s'il ne pouvait pas le faire de son vivant. 

    Telle est l’importance du Latran, la cathédrale du monde entier, alors qu’il entre dans son XVIIIe siècle de service.

  • 180 routiers belges des Scouts d'Europe ont participé au 50e pèlerinage à Vézelay

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    De Jean Lannoy sur 1RCF Belgique :

    Vézelay : 180 routiers belges pour le 50ᵉ pèlerinage des Scouts d’Europe

    3 novembre 2025 - Modifié le 6 novembre 2025

    Témoins - RCF Belgique Des jeunes routiers belges au 50e pèlerinage scouts d'Europe de Vezelay

    écouter (53 min)

    Ils étaient 180 routiers belges à rejoindre Vézelay ce week-end pour le 50ᵉ pèlerinage des Scouts d’Europe, au cœur d’un rassemblement qui a réuni 3 600 jeunes venus de toute l’Europe. Pendant quatre jours, ils ont marché sur les chemins bourguignons, alternant silence, prière, fraternité et veillées, avant de rejoindre la basilique Sainte-Marie-Madeleine pour une grande célébration. Un pèlerinage devenu un rendez-vous marquant pour une génération belge en quête de sens, de profondeur et d’espérance.

    Les routiers belges ayant participé à Vezelay 2025 se sont retrouvés à l'issue du rassemblement final pour une photo ensemble. Photo : Koen ThomeerLes routiers belges ayant participé à Vezelay 2025 se sont retrouvés à l'issue du rassemblement final pour une photo ensemble. Photo : Koen Thomeer

    Cela fait une quarantaine d'années que des routiers belges participent à ce rassemblement organisé par l'association sœur française des Guides et Scouts d'Europe, sur les hauteurs de Vézelay. Découvert par un routier belge en service Outre-Quiévrain, une délégation de plus en plus nombreuse rejoint ce pèlerinage de Toussaint. Invités chaleureusement pour la 50e édition de l'évènement, les Belges constituent la plus grande délégation internationale. 

    Pour eux, Vézelay n’est pas seulement un rassemblement : c’est une route, vécue par tronçons, en équipe, avec la marche, le feu, les chants, l’adoration et la messe quotidienne dans les paroisses alentour. Martin de Villeneuve, commissaire national route en France, décrit ce temps si particulier : "À l’heure route, on a une heure par jour où chaque routier est invité à se poser, contempler la nature et se demander quelles sont les questions de sa vie. C’est une heure sans notification… pour un jeune de 17 à 19 ans, ça n’existe plus. On vient apporter un calme qui leur permet de se ressourcer. C’est une aventure intérieure."

    Pierre-Marie, chef à Arlon, revient avec ses chefs avec enthousiasme :"On est toujours très contents de venir. Pour nous c’est vivre vraiment la communauté d’hommes, se ressourcer, avoir de l’énergie pour reprendre notre boulot, notre famille, nos amis en revenant en Belgique." Cette expérience commune franchit aussi la frontière linguistique. David, routier flamand, raconte :"Il n’y a pas vraiment un équivalent en Belgique à la hauteur de Vézelay. On s’inspire beaucoup de la France. Et entendre ces chants, chanter avec eux… ça nous fait chaud au cœur."

    Le pèlerinage de Vézelay n’a pas toujours été accessible aux Belges. En 2019, la Basilique de Vezelay ne peut plus accueillir autant de monde et les belges créent leur route de Toussaint à Avioth, basilique non loin de la frontière. L'expérience est reconduite en 2021, et les belges reviennent à Vézelay suite à la fin progressive des travaux de la basilique en 2022.

  • La clôture de l’Année Jubilaire de Dom Guéranger

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    Père Jacques-Marie Guilmard,
    moine de Solesmes, responsable des Archives de Dom Guéranger

    Vous participez à l’organisation de la clôture de l’Année Jubilaire de Dom Guéranger, à saint-Denis. De quoi s’agit-il ?

    PG Dom Guéranger a été un grand serviteur de l’Église au 19e siècle (1805-1875). Son rôle de restaurateur monastique, de liturgiste, de confesseur de la foi, était jadis très connu. Désormais, on le redécouvre à l’occasion de son procès en canonisation qui est ouvert depuis quelque temps. Bien des éléments de son existence révèlent, semble-t-il, une vraie sainteté. Les membres de l’Association pour la canonisation de Dom Guéranger (ACDG) ont voulu célébrer les 150 ans de sa mort, par une Année Jubilaire qui recouvre une Année Liturgique complète depuis le 1er dimanche de l’Avent 2024 jusqu’à la fête du Christ-Roi 2025.

    Juste auparavant le Christ-Roi, il y a la fête de sainte Cécile.

    PG Oui, Dom Guéranger aimait beaucoup sainte Cécile, la Reine de l’Harmonie. Par sa prière, Cécile doit préparer les cœurs, les nations, les sociétés, l’Univers à l’Harmonie du Règne du Christ.

     Pourquoi allez vous à Saint-Denis ?

    PG L’idée est venue spontanément à l’Association pour la Canonisation de Dom Guéranger. L’idée était juste, et elle a été confortée au fur et à mesure. Dom Guéranger fut l’homme de l’Église et de l’Église romaine. Or Saint-Denis a été marquée très tôt par la papauté. Le pape Étienne II quitte Rome pour obtenir le secours de Pépin-le-Bref. Il arrive en 754 à Saint-Denis, et il en profite pour sacrer roi Pépin, ainsi que ses deux fils Carloman et Charlemagne. Pépin a été formé à Saint-Denis, et plus tard il y sera enterré. Ces sacres sont le début de la réforme carolingienne qui donnera naissance à une Civilisation marquée par l’autorité spirituelle de l’Église de Rome sur une grande partie de l’Occident.

    Dom Guéranger a été moine et abbé, mais non pas à Saint-Denis ?

    PG Certes, mais la reprise de la vie bénédictine à Solesmes en 1833 se rattache au monachisme pratiqué à Saint-Denis. Malgré les différences, Solesmes fut une nouvelle pousse de la vie monastique qui prolongea le millénaire bénédictin grandiose de Saint-Denis. On notera d’ailleurs, qu’avant même la reprise de la vie monastique à Solesmes, on avait proposé au jeune abbé Guéranger de s’installer dans l’antique abbaye.

    Dom Guéranger est aussi l’homme de la liturgie et du chant grégorien. Saint-Denis n’est pas concerné !

    PG Justement, si. On sait depuis quelques années que le chant grégorien de l’Office bénédictin a été diffusé depuis Saint-Denis, à partir de 834 environ. En effet, c’est à ce moment-là que Hilduin, l’abbé de Saint-Denis, écrivit une biographie précisément de saint Denis et qu’il adopta pour son monastère la Règle de saint Benoît – ce qui n’était pas encore le cas. Hilduin devait donc adapter le chant grégorien de l’Office séculier aux lois liturgiques propres à la nouvelle Règle. Or, on constate que tous, absolument tous les livres de chant grégorien conformes à la Règle de saint Benoît, incluent la célébration de saint Denis comme personne – qui, hors du monastère Saint-Denis, n’était guère célébré. C’est exactement ce chant que va restaurer Dom Guéranger, 1000 ans plus tard.

    Dom Guéranger connaissait-il le lien rattachant ce chant à Saint-Denis ?

    PG Non, bien sûr, car ce que j’ai mentionné, est un aspect de la vie de l’abbé Hilduin de Saint-Denis que l’on a découvert récemment.

    Pourtant, il est certain qu’au plan biographique, on a faussement identifié en un seul personnage plusieurs saints portant le nom de Denis.

    PG Il y a eu effectivement plusieurs Denis. Mais ils composent une unique figure au triple visage. On connaît l’évêque missionnaire décapité à Montmartre, dont la légende dit qu’il a porté sa tête jusqu’à l’actuelle église Saint-Denis. Il y a surtout le Denis, surnommé d’un qualificatif compliqué le Pseudo-Aréopagite. Il fut l’auteur de plusieurs ouvrages de mystique qui ont eu un rayonnement majeur dans l’Occident jusqu’au 17e siècle, et dont le même Hilduin fut le premier à propager les écrits.

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  • La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre continue de croître : plus de vocations, plus de jeunes et de fidélité en temps de crise

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    D'InfoVaticana :

    La FSSP continue de croître : plus de vocations, plus de jeunes et de fidélité en temps de crise

    La Fraternité sacerdotale Saint-Pierre (FSSP) a publié ses statistiques annuelles, et les chiffres parlent d'eux-mêmes : 579 membresdont 387 prêtres30 diacres et 162 séminaristes. À l'heure où la pénurie de vocations touche l'Église universelle, la croissance soutenue de cette fraternité traditionnelle témoigne d'une vitalité qui interpelle le reste du monde catholique.

    Une communauté qui s'épanouit dans la fidélité

    Fondée en 1988 par des prêtres restés fidèles au Pape, la FSSP est aujourd’hui une réalité ecclésiale présente sur les cinq continents. Son charisme est simple et profondément catholique : former des prêtres au service de la liturgie traditionnelle et de la doctrine pérenne de l’Église, en pleine communion avec Rome.

    Loin de disparaître, cette communauté a connu une croissance soutenue qui réfute l'idée que le « catholicisme traditionnel » appartienne au passé. Son âge moyen de 39 ans en témoigne : de jeunes prêtres, bien formés et attachés à la liturgie et à la vie sacramentelle.

    Les chiffres d'un phénomène silencieux

    • Nombre total de membres : 579, dont 394 sont incardinés.
    • 387 prêtres exercent un ministère actif dans 151 diocèses, avec 251 centres de messe et 48 paroisses personnelles.
    • 30 diacres et 162 séminaristes, un chiffre qui assure la continuité générationnelle.
    • Âge moyen : 39 ans . Décès : 16.

    Derrière ces chiffres se cache une réalité pastorale dynamique : des séminaires pleins, des fidèles engagés et une demande croissante pour la messe traditionnelle en latin dans le monde entier. La statistique la plus frappante concerne la jeunesse du clergé : alors que dans de nombreux séminaires diocésains européens, les vocations se réduisent à une ou deux par an, les séminaires de la FSSP continuent d’ordonner des groupes importants et réguliers.

    Les vocations nées de l'autel

    La croissance de la FSSP ne saurait être attribuée à des stratégies publicitaires ou à des modes passagères. La réponse est liturgique et spirituelle : les vocations naissent là où la messe est célébrée avec recueillement, là où la foi est enseignée dans son intégralité et là où le prêtre est conscient de son identité sacrée.

    À une époque où certains milieux ecclésiastiques semblent réduire la mission sacerdotale à des tâches sociologiques, la FSSP offre un modèle clair : le prêtre comme médiateur entre Dieu et l’humanité, configuré au Christ, Prêtre et Victime. Et cette clarté – qui est aussi beauté – attire les jeunes en quête d’authenticité et de transcendance.

    La force de la tradition dans la communion

    La FSSP ne vit pas en marge de l'Église ; au contraire, sa fidélité au Pape et aux évêques est manifeste et constante. Son existence prouve que la forme traditionnelle du rite romain n'est pas un obstacle à la communion, mais une voie légitime au sein de la diversité liturgique de l'Église.

    Dans un contexte où certaines voix continuent de considérer avec suspicion les communautés liées à la liturgie traditionnelle, les fruits de la FSSP sont indéniables : davantage de vocations, d’apostolat et de vie spirituelle. Comme l’écrivait Benoît XVI, « ce qui était sacré pour des générations demeure grand et sacré aujourd’hui ».

    Une leçon pour toute l'Église

    Le phénomène de la FSSP n'est pas isolé : d'autres communautés traditionnelles font preuve du même dynamisme. Mais son succès soulève une question fondamentale : pourquoi les vocations s'épanouissent-elles là où la fidélité liturgique et doctrinale est préservée ? La réponse, peut-être, ne réside pas dans des études sociologiques, mais dans une conversion intérieure.

    Là où la vérité est prêchée sans complexes, là où la messe est célébrée comme un sacrifice et non comme une assemblée, et là où la sainteté sacerdotale est présentée comme un but et non comme une exception, Dieu continue d’appeler.

  • Retour sur la messe traditionnelle en latin célébrée dans la basilique Saint-Pierre

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    De zenit.org :

    La messe traditionnelle en latin célébrée dans la basilique Saint-Pierre

    Un nouveau chapitre sous le pontificat du pape Léon XIV

    4 novembre 2025

    Le 25 octobre, le cardinal Raymond Leo Burke – figure à la fois vénérée et décriée dans l’histoire récente du Vatican – s’est présenté une nouvelle fois devant l’autel de la Chaire de Saint-Pierre pour célébrer une messe pontificale solennelle en latin. Mais il ne s’agissait pas d’un simple geste nostalgique envers le passé. Ce fut un moment chargé d’histoire, d’attente et de symbolisme discret, en ces premiers mois du pontificat du pape Léon XIV. 

    La messe ancienne sous la coupole de Saint-Pierre

    Pour la première fois depuis 2019, la messe dite « messe ancienne » – l’usus antiquior du rite romain – a résonné sous la coupole de Michel-Ange. Environ trois mille pèlerins, dont beaucoup de jeunes familles avec enfants et des femmes voilées de dentelle, ont rempli la basilique. D’autres se tenaient au coude-à-coude le long des allées de marbre ou étaient assis en tailleur à même le sol. Les cardinaux Walter Brandmüller et Ernest Simoni, ce dernier rescapé des prisons communistes en Albanie, occupaient les premiers rangs. C’était, à tous égards, un échantillon emblématique de la mémoire catholique : marqué par les cicatrices, porteur d’espoir et profondément humain.

    Un tournant dans les “guerres liturgiques”

    La célébration d’une telle messe au cœur du Vatican, avec l’autorisation explicite du pape, a marqué un tournant dans ce que l’on appelle depuis longtemps les « guerres liturgiques ». Cet événement faisait suite à des années de tensions et de récriminations consécutives au décret Traditionis Custodes du pape François en 2021, qui a considérablement limité l’usage du Missel romain de 1962. Pour beaucoup de personnes attachées à la liturgie en latin, ce fut comme si les portes de l’Église se fermaient.

    Un geste d’écoute du pape Léon XIV

    À présent, l’atmosphère avait changé. L’autorisation venait directement du pape Léon XIV, premier pape américain de l’histoire, connu pour son ton conciliant et son attachement à la réconciliation plutôt qu’à la confrontation. Sa décision d’autoriser Burke à célébrer la messe pontificale, après une audience privée entre les deux hommes en août, a été interprétée par beaucoup comme un geste d’écoute plutôt que de jugement.

    « L’espoir renaît »

    Rubén Peretó Rivas, l’organisateur argentin du pèlerinage, a décrit succinctement l’atmosphère : « L’espoir renaît. Les premiers signes du pape Léon sont le dialogue et l’écoute sincère : une volonté de comprendre plutôt que de condamner. »

    Le retour de la messe tridentine à Saint-Pierre

    La messe, qui fait partie du pèlerinage annuel Summorum Pontificum rassemblant les catholiques traditionalistes ad Petri Sedem (« au Siège de Pierre »), avait été interdite dans la basilique en 2023 et 2024. Cependant, sous le pontificat de Léon XIV, la situation a évolué. L’ouverture du pape, conjuguée à la persévérance de Burke, a permis de rétablir l’ancienne liturgie dans la basilique Saint-Pierre à la veille de la fête du Christ Roi, jour d’une profonde signification dans le calendrier liturgique ancien.

    Une homélie de continuité et de grâce

    Lors de son homélie, prononcée en italien, en anglais, en français et en espagnol, Burke a évité toute politique. Il n’a fait aucune mention du pape François, ni des restrictions ni des autorisations. Il a plutôt parlé de continuité et de grâce, de la liturgie comme « un trésor transmis sans interruption depuis les Apôtres ». Son ton était marial, méditatif et indéniablement ancré dans le langage théologique du pape Benoît XVI, dont le décret Summorum Pontificum de 2007 avait normalisé la célébration de l’ancien rite.

    « Grâce à la vision du pape Benoît », a déclaré Burke, « l’Église a atteint une plus grande maturité dans la compréhension et l’amour de la liturgie sacrée. Elle est le cœur battant de notre communion, et non un symbole de division. »

    Foi, silence et transcendance

    Ses paroles étaient particulièrement émouvantes. Pendant des années, les partisans de la messe traditionnelle en latin ont été dépeints comme réactionnaires ou semeurs de discorde – des accusations qui, bien que parfois partiellement fondées, masquaient une réalité plus subtile : des familles attirées par le silence, la beauté et la transcendance.

    « Ce n’est pas la caricature que l’on imagine », a déclaré l’ambassadeur de Hongrie auprès du Saint-Siège, Edouard Habsburg, qui assistait à la messe avec sa famille. « Ce n’est pas de la rébellion. C’est la foi : la famille, la prière et le recueillement. »

    Une émotion profonde sous la coupole

    L’atmosphère de cet après-midi d’octobre n’était pas triomphaliste. Elle était empreinte de dévotion, parfois même de fragilité. Lorsque le chœur entonna le Sanctus, le sol de marbre sembla trembler, non par défi, mais par soulagement. Après des années de suspicion, les paroles antiques résonnèrent à nouveau dans la basilique la plus célèbre du monde, non comme une protestation, mais comme une prière.

    Un geste à portée politique

    Pour autant, l’événement revêtait une dimension politique indéniable. Les observateurs du Vatican ont rapidement saisi la portée de cette décision : elle intervenait quelques mois seulement après la fuite de documents du Vatican suggérant que les réponses des évêques du monde entier à l’enquête menée par François en 2020 sur la liturgie étaient, en réalité, massivement favorables au rite ancien. Ces documents contredisaient la justification officielle des restrictions, révélant qu’une majorité d’évêques ne considéraient pas la liturgie traditionnelle comme source de division et avertissant que sa suppression pourrait s’avérer plus néfaste que bénéfique.

    Vers un rééquilibrage sous Léon XIV

    Cette révélation, conjuguée à la réputation d’ouverture du pape Léon XIV, a conféré à la messe de Burke l’allure d’un réajustement discret : non pas un changement radical, mais un rééquilibrage. Dans une interview de ses débuts, Léon XIV reconnut que certains avaient instrumentalisé la liturgie à des fins politiques, mais il affirma également que de nombreux fidèles, à travers la messe tridentine, aspiraient à une rencontre plus profonde avec le mystère de la foi.

    Un après-midi historique et fragile

    Ces nuances ont été absentes durant les années de polarisation extrême. Sous François, le débat s’était durci jusqu’à évoluer vers des camps opposés. Sous Léon XIV, il pourrait encore évoluer vers quelque chose de plus humain.

    Après la bénédiction finale, la foule est restée là : des pèlerins venus de 70 associations du monde entier, brandissant des bannières et des chapelets, certains les yeux embués de larmes. Dehors, sous les colonnades du Bernin, ils ont chanté le Salve Regina tandis que le crépuscule tombait sur Rome.

    Ce moment était historique, certes, mais aussi fragile : un début plutôt qu’une conclusion. Reste à savoir s’il marque un dégel durable ou simplement une pause dans une longue lutte ecclésiale.

    Une Église qui respire à nouveau le latin

    Ce qui est clair, c’est que, le temps d’un après-midi, sous l’immense coupole qui a été témoin de siècles de prière, l’Église a de nouveau respiré le latin, non pas comme une langue de nostalgie, mais comme un signe d’unité qui ne demandait qu’à être redécouvert.

    La messe traditionnelle en latin célébrée dans la basilique Saint-Pierre | ZENIT - Français

  • Les catholiques traditionalistes seraient-ils poussés à rester chez eux ou à se réfugier auprès de la Fraternité Saint-Pie-X ?

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    Du Catholic Herald :

    2 novembre 2025

    Le cardinal Müller met en garde contre la pression exercée par les évêques sur les catholiques traditionalistes pour les amener à la FSSPX.

     
    Le cardinal Gerhard Müller a averti que certains évêques contraignent de fait les catholiques conservateurs à rester chez eux ou à se réfugier auprès de la Fraternité Saint-Pie-X. Dans un entretien approfondi avec Raymond Arroyo d'EWTN, l'ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a déclaré : « J'ai entendu dire par certains évêques que les catholiques qui ne souhaitent pas la nouvelle forme de la liturgie peuvent soit rester chez eux, soit rejoindre les Lefebvristes [FSSPX]. » Il a plaidé pour un dialogue, affirmant : « Nous devons faire preuve d'une grande ouverture, dialoguer avec les fidèles dans un esprit synodal, afin de parler ensemble. »

    Le cardinal Müller a ajouté que ce n'est pas la messe en latin qui divise l'Église, mais plutôt la bénédiction des couples homosexuels, qui, selon lui, « relativise le sacrement du mariage, qui est une vérité révélée ». Il a critiqué ce qu'il perçoit comme un relativisme théologique croissant dans l'approche du Vatican en matière de dialogue interreligieux et a condamné l'établissement d'une salle de prière musulmane au sein du Vatican. « Le Vatican est le siège de l'Église catholique, et y autoriser le culte non catholique revient à se relativiser soi-même », a-t-il déclaré. « Cette décision semble motivée par un désir de paraître "ouvert" plutôt que par une réflexion théologique. »

    Il s'est également interrogé sur la consultation des autorités compétentes, déclarant : « J'ignore si un cardinal, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ou le Pape ont été consultés. Les musulmans pourraient y voir une victoire symbolique, la reconnaissance de leur prétendue supériorité. » Le cardinal Müller a réaffirmé que les fondements de la doctrine catholique puisent leurs racines dans la philosophie grecque et romaine, telle que l'interprétaient les Pères de l'Église, qui « reconnaissaient la part de vérité dans la philosophie, mais jamais dans les religions païennes grecques ou romaines. Ils n'ont jamais accepté les anciennes religions. »

    Mettant en garde contre toute confusion entre les confessions, il a déclaré : « Les différentes religions ont des conceptions différentes de la paix, de la liberté et de la dignité de la personne. Nous ne pouvons les mélanger. Nous ne sommes pas tous frères. » Concernant l’ordination des femmes, il a affirmé clairement : « Il est contraire à la foi catholique que les femmes puissent recevoir le sacrement de l’Ordre. Seuls les hommes peuvent devenir évêques, prêtres ou diacres. »

    Depuis le concile Vatican II, les divisions entre courants conservateurs et libéraux au sein de l'Église catholique se sont accentuées, notamment quant à l'interprétation de ses réformes. La mise en œuvre de Fiducia Supplicans , qui a ouvert la voie à la bénédiction des couples de même sexe, et le maintien de Traditionis Custodes , qui restreint la messe traditionnelle en latin, ont exacerbé ces tensions. Nombreux sont ceux qui perçoivent désormais un conflit naissant entre ceux qui cherchent à préserver la continuité doctrinale et liturgique et ceux qui promeuvent une approche plus pastorale et inclusive.

    Le cardinal Müller, théologien renommé et l'une des figures les plus influentes du conservatisme au sein de l'Église, continue de défendre ce qu'il appelle les « vérités immuables de la foi » face à ce qu'il perçoit comme un relativisme croissant. En 2019, il a pris la défense de ceux qui avaient jeté les statues de la Pachamama dans le Tibre, déclarant : « La grande erreur a été d'introduire les idoles dans l'Église, et non de les en expulser. » Il s'est également montré un critique virulent du Chemin synodal allemand, qui vise à libéraliser la doctrine de l'Église. En 2024, il a célébré la messe pontificale solennelle traditionnelle en latin lors de la clôture du pèlerinage de Chartres, en France.

  • Saint Hubert (3 novembre)

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    heiligehubertus7_tcm40-32049.jpgBiographie (de Missel.free.fr)

    Saint Hubert qui occupa le siège de saint Servais de 705 à 727, était apparenté, selon une hypothèse assez plausible, à Plectrude, femme du maire du palais Pépin II. Il semble qu’il se maria et que son fils distingué, Florbert (évêque de Liège de 727 à 746), signalé par son biographe, était plus qu'un fils spirituel.

    Une Vie, écrite vers 745, dit qu’Il arrachait bien des gens à l'erreur des gentils : il la fit cesser. Des pays éloignés on accourait vers lui, et il confirmait par la grâce septiforme ceux qui étaient lavés par l'eau du baptême... Plusieurs idoles et sculptures qu'on allait adorant en Ardenne furent détruites et livrées au feu. Comme par la suite des fanatiques vénéraient d'une manière sacrilège cette poussière et ces cendres, il leur infligea trois ans de pénitence. De même en Taxandrie et en Brabant, il détruisit plusieurs images et beaucoup de sculptures, et il construisit en divers lieux, à la sueur de son front, des sanctuaires en l'honneur des saints martyrs. La treizième année de son épiscopat, la veille de Noël, il fit transporter à Liège les restes de saint Lambert, qui reposaient dans l'église Saint-Pierre de Maestricht. Dans l'église Saint-Lambert, on construisit un mausolée magnifique. Mais il n'y eut pas, semble-t-il, de transfert officiel du siège épiscopal de Maestricht à Liège, pas plus que jadis de Tongres à Maestricht.

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