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François : un pape jésuite

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Jésuite sud-américain, âgé de 76 ans et de santé plutôt fragile, le nouveau pape est qualifié par Jean-Marie Guénois dans « Le Figaro » de pasteur très intelligent. Il fut, dit-on, le « concurrent » le plus direct de Joseph Ratzinger lors de l’élection de celui-ci en 2005. On le dit habile à gérer les questions difficiles : c’est ce qu’on verra, d’autant plus que, même sans suivre Benoît XVI dans la voie de l’abdication, le temps lui est tout de même compté.

Selon le journaliste du grand quotidien français, ce sont surtout les compteurs de l’Eglise qui actuellement seraient « au rouge à peu près partout. En Europe, avec un vieillissement accéléré du clergé et une chute à prévoir de la pratique religieuse dans les vieux bastions comme la Pologne et l'Italie, mais avec un renouveau inattendu parmi une jeune génération aussi minoritaire que décidée. En Afrique, le catholicisme est en expansion, mais l'islam également, tout comme le protestantisme évangélique. En Asie, idem, l'expansion existe dans les pays touchés par le christianisme, tout reste à faire encore pour une religion perçue comme étrangère à la culture dominante. En Amérique, il s'agit de retrouver un second souffle. Au sud, pour reprendre la main sur les évangéliques protestants qui ont courtisé les classes les plus pauvres, déroutées par les errements de la théologie de la libération - catholique, et de gauche, importés d'Europe, de France et de Belgique notamment - des années 1980. Une dérive idéologique qui se paye très cher aujourd'hui. En Amérique du Nord, il s'agit de repartir après la longue crise des prêtres pédophiles. Elle est aujourd'hui en partie traitée, mais elle a fait beaucoup de ravages. C'est donc la confiance qu'il faut maintenant rétablir. Au Moyen-Orient, enfin, c'est un christianisme historique, mais très vivant, qu'il faut soutenir avant qu'il ne soit submergé par la montée d'un islam agressif et numériquement supérieur »

Jean-Marie Guénois souligne aussi que "plus globalement, et après le pontificat relativement «intellectuel» de Benoît XVI" le cardinal Bergoglio aurait aussi été choisi "pour sa capacité de contact avec le plus grand nombre. Les cardinaux ont en effet pensé nécessaire de renouer le fil populaire de la papauté, dans le style Jean-Paul II, mais aussi dans la filiation de Jean XXIII et de Jean-Paul Ier. Une papauté simple, accessible. Mais cela reste un défi, car un nouveau style reste à inventer".

À côté des trois questions fondamentales qu'il cite: réforme de la curie, évangélisation, style de papauté, l'auteur mentionne que "le Pape trouve aussi sur son bureau une série de dossiers plus techniques, mais également prioritaires. Il va devoir les suivre de près, à moins qu'il ne décide d'imprimer une orientation très nouvelle, ce qui est prématuré. Ces quatre dossiers sont les relations avec la Chine, la question des lefebvristes, l'attitude à adopter avec l'islam. Et puis, dossier de l'avenir, celui des jeunes: comme en 2005, le Pape a peine élu avait fondé, en quelque sorte, une génération Benoît XVI aux JMJ de Cologne, le nouveau Pape va inaugurer sa «génération» jeunes aux JMJ de Rio au Brésil. Ce sera en juillet prochain, soit une formidable opportunité pour poser et lancer son pontificat à une échelle mondiale. »

L’article ici : François Ier, un pape apte à gérer des dossiers difficiles

Commentaires

  • Lu sur le site « Benoît et moi » cette note rédigée à la mitraillette...(in tempore non suspecto:1-10-2012) et reproduite « con amore ? » sur le blog d’Yves Daoudal :

    « Le cardinal Jorge Bergoglio (très prisé des médias et papabile du Conclave de 2005!), archevêque de la très cosmopolite et sécularisée Buenos Ayres n’a pas vraiment très bonne presse chez certains catholiques même modérés, et encore moins chez les catholiques plus traditionalistes (sans parler des lefebvristes). Il est extrêmement peu réceptif au motu proprio summorum pontificum (libéralisation de la messe en latin), il a fait nommer des évêques très médiocres ( dans le domaine doctrinal mais aussi au niveau du comportement) alors même que l’Église catholique en Argentine a du faire front de toutes parts, contre le progressisme (d’autant plus accentuée de par le fait que tout ce qui était considéré comme plus traditionnel était réduit sans nuance ad odiosam dictaturam militiarium) et contre toutes les églises néo-protestantes pour ne pas dire les sectes, enfin il est tellement favorable à un certain œcuménisme que cela a pour conséquence de brouiller le message catholique donc de l’Église Universelle et donc de rétrograder l’Église romaine a une pratique religieuse que l’on prend et que l’on repose au super marché des « religions », selon ses envies et les capacités commerciales du vendeur »

    L’ère Benoît XVI serait donc bel et bien close : retour à la case de l’esprit du concile ? Attendons voir. Nous le saurons sans doute assez vite.

  • C’est le moment de rappeler qu’Andrea Tornielli, vaticaniste réputé de « La Stampa », analysant le 13 mars l’homélie du cardinal Angelo Sodano, doyen du collège des cardinaux, lors de la messe « Pro eligendo Pontefice » y voit un appel à un « outsider », qui ne condamnerait ni la Curie romain, ni la société sécularisée, mais plutôt l’image d’un pasteur tout entier dédié à l’annonce de l’Evangile et du Christ, à la charité et à la miséricorde envers tous. Comme quoi, il ne faut pas nécessairement participer au vote (Sodano, ancien Secrétaire d’Etat sous Jean-Paul II, bon pied bon œil, a 85 ans) pour « faire » un pape : les congrégations générales suffisent pour faire avancer les choses selon le vœu d’un personnage resté influent parmi ses pairs.

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