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Le bon plaisir de la Commission fédérale d'évaluation de la loi sur l'euthanasie

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Nous lisons sur le Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

Omnipotence de la Commission Fédérale d’évaluation de la loi sur l’euthanasie ?


Catherine Fonck
 (cdH) a interpellé la ministre Laurette Onkelinx (PS) sur le fait que la Commission d’évaluation et de contrôle de la loi euthanasie a librement interprété la loi en affirmant qu’une évolution dramatique prévisible, même à long terme, peut être qualifiée de souffrance psychique insupportable dans le cas douloureux exposé par les médias récemment. Ces deux jumeaux euthanasiés, âgés de 45 ans, sourds de naissance, ont obtenu l’euthanasie car ils étaient atteints d’une maladie dégénérative du nerf optique qui conduit progressivement mais irrémédiablement à la cécité. La perspective de perdre à l’avenir leur autonomie leur était insupportable. Pour formuler une demande d'euthanasie, la loi impose de faire état d’une souffrance physique ou psychique constante, insupportable et inapaisable.

La ministre Laurette Onkelinx a répondu à la question parlementaire de Catherine Fonck que seule la Commission d'évaluation, ou un juge, disposent de la capacité de se prononcer sur la légalité de l’euthanasie qui a été réalisée. 

La Commission serait-elle donc habilitée à interpréter la loi sur l’euthanasie de plus en plus largement, sans aucun contrôle ?

Commentaires

  • Cette affaire des deux jumeaux est parfaitement horrible. Elle vous glace le dos.

    Et naturellement, les médias ont trouvé ça parfaitement normal, touchant même ("unis dans la mort comme dans la vie")!

    Nous sommes sur une pente savonneuse. Les enfants, les déments, les souffrances insupportables pas maintenant mais dans 10 ans...

  • Ce qui est tellement triste également, horriblement triste c'est de penser que toutes ces personnes qui demandent ou acceptent l'euthanasie sont des personnes qui ne perçoivent plus à quel point elles sont aimées. Au contraire! elles se sentent devenir "de trop"...

    Je me souviens lorsque ma mère a eu un accident vasculaire cérébral. Je l'ai trouvée dans le salon, au sol et consciente.
    Vite j'ai appelé l'ambulance. Dès ce moment j'ai prié, prié, prié pour qu'elle se remette. J'ai espéré, espéré, espéré. J'aimais tant ma maman! Suite à cet accident elle était paralysée du côté droit, ne pouvait plus parler. Emmurée dans le silence! Mais elle communiquait avec les yeux (très expressifs), et avec des gestes de l'autre main. Exemple, si elle pianotait des doigts, cela voulait dire "oui", si elle ne bougeait pas ses doigts, cela voulat diire "non". cligner des yeux une ou deux fois ou les laisser fermer, répondait à d'autres questions, etc...
    Elle voyait notre amour a chacun! son frère, mes enfants qui avaient alors 9 à 12 ans, moi-même, et elle ne voulait vraiment pas nous quitter. Avec nous elle espérait sa guérison. Je lui disais que dès qu'elle irait mieux, elle reviendrait à la maison, ... Chaque jour je venais la voir et chaque jour elle avait de la visite de notre famille. Nous étions au petit soin pour elle. Chaque jour je priais avec elle, et elle fermait les yeux, et je croisais les doigts de ma main avec les doigts de sa main gauche. Elle priait avec moi, dans la tête. Elle espérait!!!
    Hélas après un an, elle a eu une nouvelle attaque et était totalement paralysée. Nous avons prié pour que Dieu fasse "pour le mieux". LUI! Nous étions entre SES mains! et nous avons continué à prié, laissant le choix à Dieu de ce qu'il fallait faire.
    Il y a eu quelque chose d'étrange; mon oncle, son frère était parti en vacances au moment de ce nouvel accident. Il ne pouvait l'annuler! J'avais très peur que ma maman ne "parte" alors que j'étais seule avec mes enfants... . Je me sentais désemparée. Je me montrais forte devant ma mère, car je savais qu'elle percevait beaucoup de choses! Ma mère m'entendait et je lui ai dit tout bas dans l'oreille: "parrain est parti en voyage, mais il va revenir de son voyage dans deux jours, entretemps, ne t'inquiète de rien, je suis là avec toi."
    Je savais qu'elle devinait mes anxiétés. Elle avait toujours été pour moi une maman si attentive, si présente. Implicitement je savais qu'elle m'avait "reçue 5/5". Les deux jours qui ont suivi, j'ai été près d'elle. Elle était nourrie par perfusion. Même si elle ne pouvait bouger, je savais qu'elle m'entendait et savait que j'étais là près d'elle et que je priais. Je savais qu'elle nous quitterait très bientôt et je l'espérais pour elle, et en même temps j'espérais que mon oncle serait revenu pour m'épauler. Je confiais tout ça à Dieu.
    Le 2ème jour au soir, j'étais près d'elle et je lui dit; "voilà parrain est de retour ce soir, il viendra te voir demain matin à la première heure. Je lui ai donné de tes nouvelles par téléphone. ". Elle ne bougeait pas, mais je SAVAIS qu'elle m'avait entendue. La nuit même, à 2hr du matin, on me téléphonait de la clinique. Elle était "partie". Dieu l'avait rappelée; "viens! tu as rempli ta mision sur terre! Je t'attends. " et elle est partie en paix. Jusqu'au dernier jour elle a été pour moi une maman attentive, et j'ai essayé de le lui rendre jusqu'à son dernier jour. Même pendant des années je l'aurais soutenue de mon amour et de ma présence. Sans pour autant bacler ma famille! Dieu m'aurait aidé.
    Elle avait survécu pour moi, pour ses petits-enfants, le temps qu'il fallait. Elle s'abandonnait à Dieu.

    Une personne aimée trouve des forces terribles pour continuer à vivre. Et quel bonheur que d'être aimé.

    Aimons nos parents, enfants, familles, et frères et soeurs dans le monde! JUSQU'AU BOUT. Jusqu'au moment choisi de Dieu pour les rappeler à Lui. En union de prières pour cela en ce beau jour de pâques.

  • Quelle différence entre la froide esquive de la ministre et le témoignage poignant de "Mizuki"! Quand donc la RTBF donnera-t-elle la parole aux personnes qui se dévouent, comme Mizuki, au service des plus faibles, à domicile ou dans des unités de soins palliatifs? Combien de temps des chrétiens accepteront-ils encore de financer, via l'impôt, une RTBF qui tend si volontiers ses micros à des laïcards inspirés par un anticléricalisme primaire, tellement primaire qu'il voudrait rayer du calendrier toute référence à nos racines ?
    Pour ce qui est de la commission d'évaluation et de contrôle de l'euthanasie (loi de mai 2002), je crois avoir clairement montré - comme pas mal d'autres - qu'elle a depuis longtemps failli à sa mission. De 2002 à 2012, sur 5.537 dossiers d'euthanasies déclarées - et la Commission reconnaît que ce nombre est évidemment inférieur à la réalité - AUCUN dossier n'a été jugé suspect et n'a donc abouti sur le bureau d'un procureur. Autant supprimer la Commission, puisque le corps médical est à ce point respectueux de la légalité. Bien que la loi (art. 6, §2) dispose que, dans la désignation des membres de la Commission, il soit veillé "à assurer une représentation pluraliste", la quasi-totalité des commissaires font partie d'associations qui promeuvent ouvertement la pratique de l'euthanasie. (Cf. mon récent article paru dans "La Revue générale", 2013, n°1, pp. 21-32 : "L'euthanasie en Belgique... et ailleurs : sombres perspectives"). Rédigée en 2012, cette étude signalait déjà les dérives qui, maintenant, osent émerger : assistance à la mise à mort (il faut appeler un chat un chat) de semblables particulièrement faibles : enfants, personnes atteintes de maladies dégénératives. Et n'oublions pas l'aspect in-humain, purement comptable, qui est systématiquement contesté ou occulté, sauf par les sieurs Attali (aussi appelé Attila) et Minc; ceux-ci tiennent des propos glaçants sur ce qu'on a appelé le "longetivity risk". Dès 1982, Attali, après avoir situé l'âge limite de la productivité entre 60 et 65 ans, jugeait que "du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s'arrête brutalement", et de conclure que "l'euthanasie sera un des instruments essentiels de nos sociétés futures dans tous les cas de figure" (socialisme ou capitalisme). C'est évidemment le genre de citations qu'on ne trouvera pas sous la plume des grands communicateurs d'un humanisme "sui generis".

    Pauvre Belgique qui, au nom de la liberté, devient liberticide ! Quelle insulte pour les handicapés de la vie et pour ceux et celles qui leur apportent assistance et respect ! Contrairement à ce qu'une conjuration hédoniste tente de nous faire croire, l'opposition à l'euthanasie n'est pas une exclusivité du catholicisme : on pourrait citer pas mal d'agnostiques et d'athées qui s'insurgent contre une pratique qui, pour être légale, n'en est pas moins illégitime; c'est ce que pensent, par exemple, les Français Luc Ferry (philosophe), Roger Badinter (avocat), Axel Kahn (généticien)... et les signataires de la Résolution 2012 du Conseil de l'Europe.

    La "dignité" est constamment évoquée par les (p)artisans de l'euthanasie. C'est une imposture! C'est admettre qu'on puisse perdre sa dignité du fait de la souffrance. L'article référencé ci-dessus a suscité, dans le n° 3 du même périodique la réaction indignée du Professeur Christian de Duve, de l'U(ex-C)L. D'être lu par un Prix Nobel, qui me place parmi des "personnalités aussi éminentes" (que F. Delpérée, Ch. Delhez et Fr. Bastia), devrait me flatter. Tout compte fait, cela m'attriste plutôt : de voir un si grand esprit perdre son sang-froid et se fâcher avec la réalité, fût-elle statistiquement établie, cela vous donne une opinion définitive sur le prix de l'honnêteté intellectuelle.
    Mutien-Omer Houziaux, auteur de " A contretemps. Regards politiquement incorrects". Préface de Mgr M. Dangoisse. Ed. Mols, 2010, 286 pages.

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