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Politique

  • Pour les élections en RDC : un mauvais signal concernant la lutte espérée contre l’impunité et la corruption

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    Lu sur le site web « Afrikarabia » :

    Cela y est : Felix Tshisekedi s’offre Bemba (Equateur) et Kamerhe (Sud Kivu). L’hypothèse d’un renouveau aux mains propres, avec Fayulu, Katumbi et Mukwege, va-t-elle s’éloigner encore. Que va faire l’Eglise congolaise pour illustrer les bonnes paroles de la récente tournée congolaise du pape François ?

    Lu sur le site web « Afrikarabia » :

    « Le départ de ministres proches de Moïse Katumbi du gouvernement nécessitait un réaménagement de l’exécutif congolais et la nomination de nouveaux ministres. Depuis 3 mois, le projet était dans l’air. Mais plutôt qu’un simple remaniement technique ou un jeu de chaise musicale, Félix Tshisekedi a préféré frapper un grand coup, avec un remaniement plus large, très stratégique et très politique à l’approche de la présidentielle. Trois surprises composent le nouveau gouvernement Sama Lukonde, qui reste à son poste : la nomination de Jean-Pierre Bemba au ministère de la Défense, celle de Vital Kamerhe à l’Economie et enfin celle d’Antipas Mbusa Nyamwisi à l’Intégration régionale. Trois figures emblématiques de la politique congolaise, longtemps restés en réserve, font donc leur entrée au gouvernement.

    Un homme à poigne pour les FARDC

    Jean-Pierre Bemba sera en charge de la Défense, alors que l’armée congolaise peine à restaurer la sécurité à l’Est et que le M23 contrôle toujours de vastes territoires au Nord-Kivu. L’ancien seigneur de guerre du MLC, qui avant de se muer en parti politique était un groupe armé, prend donc les commandes d’une armée fantôme, qui n’est plus que l’image d’elle-même. Mal commandée, mal équipée et rongée par la corruption, l’armée doit profondément se réformer. Félix Tshisekedi, qui a échoué à ramener la paix à l’Est après la mise en place de l’état de siège, cherche donc un homme fort pour remettre de l’ordre dans les FARDC.

    Un geste vers l’Ouganda

    Du temps où Jean-Pierre Bemba était à la tête de sa milice, il avait pour parrain l’Ouganda voisin. Ce qui tombe plutôt bien pour Félix Tshisekedi, qui compte sur Kampala pour lutter contre les ADF, un groupe armé affilié à l’Etat islamique, qui sévit en Ituri. En faisant entrer Bemba au gouvernement, le chef de l’Etat espère donc relancer la collaboration sécuritaire avec l’Ouganda. La nomination de Mbusa Nyamwisi, nommé à l’Intégration régionale, acte également cette volonté de repositionnement de Kinshasa envers son puissant voisin. Félix Tshisekedi avait déjà appelé Kampala à la rescousse pour combattre les ADF, mais sans résultat. Pire, le dernier rapport de l’ONU soupçonnait l’Ouganda d’avoir laissé entrer les rebelles du M23 prendre le contrôle de la ville frontière de Bunagana. Les ex-chefs de guerre, Bemba et Mbusa Nyamwisi (un des fondateurs de la rébellion du RCD) auront donc la délicate mission d’améliorer la coopération ougando-congolaise.

    Bemba: la mauvaise réputation

    Rappeler deux ex-seigneurs de guerre pour régler l’insécurité endémique qui règne à l’Est du Congo est une veille recette qui n’a jamais restauré la paix dans cette région. D’autant que c’est un étrange signal qu’envoie Kinshasa aux défenseurs des droits humains concernant les nombreux crimes commis dans cette zone en toute impunité depuis bientôt 30 ans. L’ancien chef de guerre, Jean-Pierre Bemba, n’a jamais vraiment eu bonne réputation. Ses propres troupes ont souvent été laissées en déshérence et se sont livrées à de nombreuses exactions au début des années 2000. Jean-Pierre Bemba avait d’ailleurs été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis par ses miliciens en République centrafricaine, avant d’être acquitté en appel en 2018. On se souvient aussi de la tristement célèbre opération « effacer le tableau », menée par les troupes du MLC et du RCD-N en 2002 en Ituri. Une opération marquée par de nombreuses atrocités contre les civils.

    Des nouveaux ministres puissants dans leur province

    Le nouveau ministre de l’Intégration régionale, Mbusa Nyamwisi n’a guère meilleure réputation. L’Armée populaire congolaise (APC), la branche militaire du RCD est accusée, en 2000, d’avoir tué 1.500 personnes, principalement de l’ethnie Hema, dans la région de Bunia (Ituri). Sa milice prélèvait également des taxes aux commerçants voulant traverser sa zone de contrôle, selon un rapport de l’ONU de 2002. Les bons rapports entretenus par Mbusa Nyamwisi avec le président ougandais, Yoweri Museveni, et sa forte implantation politique dans la zone de Beni et Bunia, font pourtant de cet ancien rebelle un nouvel allié de poids pour le président Tshisekedi à la veille des élections. Jean-Pierre Bemba, toujours très puissant en Equateur, assure lui aussi le soutien de sa province au président sortant. Et il en va naturellement de même pour Vital Kamerhe, le nouveau ministre de l’Economie, très bien implanté dans le Sud-Kivu.

    Kamerhe,l’allié incertain

    La nomination du patron de l’UNC à un poste gouvernemental n’est pas une surprise, même si celui-ci lorgnait sur la Primature plutôt qu’un simple poste de vice-Premier ministre. Mais après sa mésaventure judiciaire dans l’affaire de détournement de fonds du « programme des 100 jours« , puis sa condamnation à 20 ans de prison et son blanchiment de dernière minute, on se demandait si Vital Kamerhe était toujours un allié fiable du président Tshisekedi ? Plusieurs contentieux planent en effet entre les deux hommes. L’accord de coalition électorale avec Félix Tshisekedi, signé en 2018, prévoyait que Vital Kamerhe occuperait la Primature en cas de victoire du patron de l’UDPS. Mais le nouveau président ne le nommera qu’au poste de directeur de cabinet. Et puis il y a bien sûr le passage par la case prison, qui reste en travers de la gorge à Vital Kamerhe.

    Du neuf avec du vieux

    L’arrivée du patron de l’UNC à un poste gouvernemental-clé remet en selle l’ancien président de l’Assemblée nationale. Comme pour Jean-Pierre Bemba, la nomination de Vital Kamerhe dans le nouvel exécutif permet à Félix Tshisekedi de renforcer sa majorité présidentielle, forte de l’UDPS, mais aussi maintenant du MLC et de l’UNC. Le candidat-président s’assure ainsi le soutien de deux poids lourd de la politique tout en les neutralisant pour le scrutin à venir. Le chef de l’Etat en profite également pour contrer un possible front « anti-Tshisekedi » qui est en train de se nouer dans l’opposition autour de Martin Fayulu, Augustin Matata Ponyo et Denis Mukwege. Avec ce remaniement, Félix Tshisekedi a l’air de faire du neuf avec du vieux. Le nouvel exécutif congolais ressemble à un énième partage du pouvoir, qui pourrait être payant pour Tshisekedi en cas de report des élections pour négocier une transition politique. Si le chef de l’Etat apparaît plus fort politiquement, marginalisant un peu plus ses concurrents en affichant une large coalition, ce tour de passe-passe peine à cacher les entailles aux deux principes défendus par le président Tshisekedi depuis des mois : la lutte contre la corruption et la promotion de la justice transitionnelle pour combattre l’impunité. Deux bonnes intentions qui restent des voeux pieux avec les nominations de Jean-Pierre Bemba, Mbusa Nyamwisi et Vital Kamerhe. »

    Christophe Rigaud – Afrikarabia

    Ref. Pour les élections en RDC : un mauvais signal concernant la lutte espérée contre l’impunité et la corruption

    A propos de l'auteur

    Journaliste, directeur du site Afrikarabia consacré à l'actualité en République démocratique du Congo (RDC) et en Afrique centrale.

  • J-7 avant la Marche pour la vie 2023

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    MARCHE POUR LA VIE 2023

    ON A BESOIN DE VOUS

    Dans 7 jours se tiendra, la Marche pour la vie 2023. Nous vous attendons nombreux ce dimanche 2 avril, Place Poelaert à Bruxelles. Les récentes recommandations du comité "scientifique" sur l'avortement en Belgique nous amènent à redoubler nos efforts pour défendre les vrais droits à la vie. Retrouvez ici notre analyse et opinion ainsi que la synthèse de l'Institut Européen de Bioéthique.

    Wil je dit bericht lezen in het Nederlands? Klik dan op deze link, en pas je profielvoorkeuren aan voor de toekomst.

    LA BIÈRE DE CLARA LIFE

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    MERCI BEAUCOUP

  • Communiqué de CLARA Life sur le rapport du "Comité scientifique" concernant l'avortement en Belgique

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    COMMUNIQUÉ SUR LE RAPPORT DU "COMITÉ SCIENTIFIQUE"

    • Extension du délai d’avortement de 12 à 18 semaines de grossesse ;
    • Suppression du délai de réflexion de six jours imposé à la femme qui demande l’avortement ;
    • Reconnaissance de l’avortement comme soin de santé ;
    • Remboursement total de l’avortement par la sécurité sociale ;
    • Organisation de cours spécifiquement dévolus à la pratique de l’avortement, à l’attention de
      tous les étudiants en médecine du pays.

    L’association CLARA Life a pris acte des récentes conclusions du comité d’experts chargé d’étudier et d’évaluer la pratique et la législation de l'avortement. Les principales recommandations du comité sont les suivantes: 

    CLARA Life constate que ces recommandations visent davantage à accroitre et sanctuariser la pratique de l’avortement, beaucoup moins à diminuer la détresse des femmes qui demandent à y avoir recours. Affirmant s’appuyer sur le principe de « l’autonomie des femmes », tout en érigeant l’avortement en solution unique de fait et en fin en soi, les experts semblent ne pas envisager qu’une femme en détresse puisse souhaiter une alternative à l'avortement.

    Pourtant, dans son rapport portant sur 2020-2021, la Commission nationale d’évaluation de l’interruption volontaire de grossesse indique qu’en 2021, sur les 16 702 avortement déclarés, 10 000 (60%) avaient été pratiqués sur des femmes célibataires. Une telle proportion suffit à mettre en évidence le lien entre recours à l’avortement et précarité affective ou financière. De même, selon une étude de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes publiées en 2017, 22% des travailleuses enceintes ont été confrontées à des discriminations directes et 69% à des discriminations indirectes sur leur lieu de travail. Autrement dit, pour de très nombreuses femmes, le recours à l’avortement n’est pas un droit, mais une obligation dictée par leurs finances, leur état civil ou leurs impératifs professionnels.

    Banaliser davantage l’avortement, notamment en réduisant le délai de réflexion préalable à l’intervention, ne soulagera donc en rien la détresse de ces femmes confrontées au non-choix de l’avortement. Pire encore, allonger le délai légal risquerait de prolonger une période d’ambivalence par rapport à l’acceptation de la grossesse, tandis que l’étape des douze semaines peut être sécurisante pour certaines femmes qui hésitent ou subissent les pressions d’un environnement hostile à leur grossesse.

    CLARA Life rappelle également qu’à partir de treize semaines de grossesse, la taille du fœtus implique des méthodes abortives très lourdes : soit accouchement provoqué avec fœticide préalable ; soit morcellement du fœtus in utero, suivi d’une recomposition des morceaux, afin de s’assurer qu’aucun ne demeure dans l’utérus. De telles interventions, s’avèrent contraignantes sur le plan physique et ne sont pas non plus sans risque pour la femme. Plus globalement, les études montrent que la mortalité maternelle à la suite d’un avortement augmente à chaque semaine de gestation [1].

    En outre, l’impact psychologique d’un avortement n’est aucunement négligeable, ainsi qu’une certaine doxa pseudo-féministe voudrait le faire accroire. Celui-ci est d’autant plus important, que le stade de développement du fœtus est avancé. Ainsi, dès treize semaines, un avortement se soldera par un véritable processus de deuil [2], tandis que les syndromes de stress posttraumatique se feront plus fréquents (symptômes d’intrusion, rêves angoissants, difficultés du sommeil) [3].

    De même, on ne peut raisonnablement pas négliger l’impact psychologique des avortements tardifs sur le corps médical, dont les témoignages sont nombreux. À titre d’exemple, le docteur Warren Hern, fondateur d’une clinique d’avortement aux Etats-Unis, écrit : « Il n’est pas possible de nier qu’il y a un acte de destruction par le praticien. C’est là devant ses yeux. La sensation de démembrement remonte à travers les forceps comme un courant électrique. » [4] De tels témoignages révèlent l’importance pour les soignants d’un droit inaliénable à l’objection de conscience. Cependant, celui-ci serait-il encore garanti si l’avortement était reconnu comme un soin de santé et si tous les étudiants de médecine devaient être formés à le pratiquer ?

    Enfin, CLARA Life tient à rappeler que le produit d’une rencontre entre deux gamètes humains est un embryon doté d’un ADN humain, lequel ne peut dès lors être qualifié que d’être humain. Ce banal constat fondé sur la biologie et la logique élémentaires se doit d’être répété aujourd’hui, tandis qu’activistes, idéologues et médias rivalisent d’euphémismes, dont « tas de cellule » demeure le plus emblématique, pour mieux déshumaniser le petit d’homme et justifier son élimination. Au contraire, CLARA Life réaffirme qu’un avortement, aussi précoce soit-il, consiste bet et bien à éliminer un être humain, acte qui n’est jamais souhaitable, ce d’autant moins que son développement est avancé.

    En conclusion, la question est la suivante. L’avortement, autrement dit l’élimination in utero d’un embryon ou d’un fœtus humain, est-il en soi souhaitable, ou bien est-il une défaite à laquelle doivent consentir de nombreuses femmes qui n’ont pas réellement le choix ? La réponse tombe sous le sens. CLARA Life appelle donc le législateur à ne pas céder aux sirènes de l’idéologie et à sortir de cette spirale mortifère du « tout avortement ». Plus concrètement, sans a priori idéologique, le législateur doit d’urgence de renforcer le soutien aux femmes enceintes isolées et envisager tous les moyens possibles pour réduire le nombre d’avortements.

    CLARA Life asbl
    Mars 2023 

    [1] The American College of Obstetricians and Gynecologists, Practice Bulletin, 135, juin 2013

    [2] M. Soulé, Introduction à la psychologie fœtale, Paris, 1992, p. 133.

    [3] P. Colleman et al., Late-Term elective Abortion and Susceptibility to Posttraumatic Stress
    Symptoms, in Journal of Pregnancy, 2010.

    [4] Warren Hern et. al., What About Us? Staff Reactions to the D&E Procedure, paper presented
    at the Annual Meeting of the Association of Planned Parenthood Physicians, San Diego, 1978.

  • Le bienheureux Aloysius Stepinac - un témoignage de foi, de persévérance et d'espérance

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    Du Sismografo (Ivan Tašev, Glas Koncila):

    La conférence intitulée "Le bienheureux Aloysius Stepinac - un témoignage de foi, de persévérance et d'espérance" s'est tenue au Parlement européen

    La conférence intitulée "Le bienheureux Aloysius Stepinac - un témoignage de foi, de persévérance et d'espérance" s'est tenue au Parlement européen le 21 mars. Elle était organisée par l'eurodéputée croate Željana Zovko. Parmi les intervenants figuraient des historiens et des représentants de l'Église.

    "Dans les circonstances du totalitarisme le plus sombre, l'archevêque Stepinac mérite la place d'un homme juste", a déclaré l'eurodéputée Zovko, soulignant que son souhait était de contribuer à la préservation de la figure du bienheureux Stepinac et de promouvoir la vérité sur sa vie et son héritage. "Cet événement a d'autant plus de poids qu'il est centré sur une personne qui a également été victime d'un régime totalitaire. En tant que membre du groupe pour la promotion de la culture de la mémoire, je suis fermement engagé dans la condamnation de tous les régimes totalitaires", a déclaré M. Zovko.

    Le postulateur de la cause du bienheureux Aloysius Stepinac, Mgr Juraj Batelja, a déclaré que la grande propagande serbe et communiste avait répandu des contre-vérités et des demi-vérités sur l'archevêque Aloysius Stepinac de Zagreb pendant des décennies, et que leur gouvernement avait convaincu le public que l'Église catholique était une institution fasciste et antisémite.

    "Le régime du gouvernement impie a interdit à l'Église toute possibilité de faire connaître la vérité au public. C'est ainsi que le meurtre judiciaire de l'archevêque Stepinac a pratiquement commencé et a été commis, et ils ont essayé d'imposer le mensonge comme la vérité", a déclaré Mgr Batelja, qui a également ajouté que lorsque les premiers juifs exilés d'Allemagne et de Pologne ont commencé à arriver à Zagreb en 1936, l'archevêque coadjuteur Stepinac s'est placé à la tête du comité chargé de s'occuper de ces personnes et de collecter des fonds pour leur permettre de vivre une vie décente et d'avoir un emploi. "De nombreuses lettres d'appréciation de la part de juifs, de particuliers et d'institutions juives témoignent d'une activité aussi étendue et animée", a déclaré M. Batelja.

    Le chargé d'affaires de la nonciature apostolique auprès de l'UE, Mgr Hrvoje Škrlec, a expliqué dans sa conférence qui était Alojzije Stepinac et dans quel environnement social et politique il a agi en tant qu'archevêque de Zagreb. "À l'étranger, nombreux sont ceux qui ont cru à l'innocence de Stepinac. Par exemple, le prix Nobel français François Mauriac a écrit qu'Aloysius Stepinac avait été condamné pour avoir refusé de couper les liens avec le pape. En Serbie, la critique de ce verdict a toujours été et reste encore un sujet presque tabou. Alors que la majorité des évêques et des prêtres de l'Église orthodoxe serbe et l'opinion publique en Serbie considèrent Stepinac comme coupable, certains ne partagent pas cette opinion, comme par exemple l'évêque Dositej de Zagreb, dont la vie a été sauvée par Alojzije Stepinac, et l'évêque Dionysius du Canada", a déclaré Mgr Škrlec.

    La traduction anglaise du livre de Mgr Batelja "Blessed Alojzije Stepinac - Saving Jews and Serbs in the World War II" a été présentée lors de la conférence. Les historiens Dr. Robin Harris et Dr. Ester Gitman ont parlé plus en détail du livre, tandis qu'Ivan Vučak, le prêtre de la paroisse de Krašić, a parlé de Stepinac et de son attitude envers les Juifs de Krašić.

  • Chine : les parents d’élèves forcés de dénoncer les croyances religieuses

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Au Zhejiang, les parents d’élèves forcés de dénoncer les croyances religieuses

    23/03/2023

    Le 15 février, les autorités de Wenzhou, dans la province de Zhejiang, dans l’est de la Chine, ont demandé aux parents d’élèves en école maternelle de s’engager à « n’adhérer à aucune croyance religieuse ». Ils sont aussi censés « respecter de manière exemplaire l’idéologie du Parti et les lois et les règlements du pays ». La décision surprend certains enseignants, malgré une série de restrictions dans la région ces dernières années, la ville comptant une importante population chrétienne.

    L’église catholique Notre-Dame de Lourdes de l’île de Shamian, dans la province de Guangdong.

    Dans le district de Longwan, dans la ville chinoise de Wenzhou (dans la province de Zhejiang, dans l’est du pays), les autorités ont demandé aux parents d’élèves en école maternelle de signer un formulaire imposant aux familles de « ne pas adhérer à une croyance religieuse ». Cet ordre contredit le droit à la liberté religieuse garanti par la Constitution du pays communiste, selon une information rapportée le 20 mars par le groupe ChinaAid, une organisation chrétienne défendant l’État de droit et la liberté religieuse en Chine.

    Un enseignant en école maternelle de Wenzhou, sous condition d’anonymat, assure que cette décision est surprenante. « Autrefois, le département de l’éducation interdisait déjà toute forme de superstition ou de participation à des organisations religieuses pour les enfants en école maternelle, mais il n’empêchait pas les familles des élèves de croire et de participer à des activités religieuses », souligne-t-il.

    Selon les conditions imposées par le formulaire, les parents doivent s’engager à n’adhérer à aucune croyance religieuse, à ne participer à aucune activité religieuse, et à « ne pas propager ou diffuser une religion dans aucun lieu ». Les parents sont également censés « respecter de manière exemplaire l’idéologie du Parti communiste et les lois et les règlements du pays », et ne rejoindre « aucun ‘Falun Gong’ ni aucune autre organisation sectaire ».

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  • L'évêque italien Mariano Crociata est le nouveau Président de la COMECE

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    Communiqué de Presse

    ASSEMBLEE | L'évêque italien Crociata est le nouveau Président de la COMECE

    Son Excellence Mgr Mariano Crociata (Italie) est le nouveau Président de la COMECE. Il a été élu le mercredi 22 mars 2023 par les évêques délégués des épiscopats de l'Union européenne, réunis à Rome pour l'Assemblée plénière de printemps de la COMECE. À cette occasion, quatre vice-présidents ont également été élus : Mgr Hérouard, Mgr Brás da Silva Martins, Mgr Norvila, Mgr Kozon.

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    Mgr. Mariano Crociata, évêque de Latina, est le nouveau Président de la Commission des Épiscopats de l'Union européenne (COMECE). Il a été élu par les évêques délégués des Conférences épiscopales de l'Union européenne, réunis à Rome pour leur Assemblée de printemps 2023.

    Mgr. Crociata, 70 ans, (1) succède au Cardinal Jean-Claude Hollerich SJ pour la période 2023-2028. Lors de son élection, l'évêque de Latina a exprimé sa gratitude aux membres de l'Assemblée pour leur confiance. "Nous vivons une période cruciale pour l'Europe et pour l'Église. L'unité et la solidarité sont plus que jamais nécessaires. Elles doivent nous guider dans les nombreuses transitions auxquelles nos sociétés sont confrontées", a déclaré Mgr Crociata.

    "Je pense en particulier à la nécessité d'une reprise juste et durable après les conséquences de la pandémie de COVID-19, en veillant à ne laisser personne de côté, ainsi qu'au renouvellement de la vocation de l'Union européenne à être une source de développement et une promesse de paix pour notre continent bien-aimé et pour le monde", a-t-il poursuivi.

    Le nouveau président est le délégué de la Conférence épiscopale italienne auprès de la COMECE depuis 2017. Au cours des cinq dernières années, il a occupé le poste de premier vice-président de la COMECE.

    L'Assemblée a également élu quatre vice-présidents, reflétant la diversité géographique et culturelle de l'Église dans l'Union européenne. Les vice-présidents sont Mgr Antoine Hérouard (France), Mgr Nuno Brás da Silva Martins (Portugal), Mgr Rimantas Norvila (Lituanie), Mgr Czeslaw Kozon (Conférence épiscopale nordique).

    Après l'élection de la nouvelle Présidence, l'Assemblée a accueilli le Cardinal Secrétaire d'Etat, Son Eminence Pietro Parolin. Ensemble, ils ont échangé sur les implications humanitaires, géopolitiques et sociales de la guerre en Ukraine, et sur les moyens pour l'Église catholique d'encourager et de contribuer au rôle de l'UE en tant qu'acteur mondial de la paix.

    Le jeudi 23 mars, la nouvelle présidence, ainsi que tous les évêques délégués de l'UE et les membres du Secrétariat de la COMECE et leurs familles, seront reçus par le Pape François.
    L'audience sera l'occasion de discuter avec le Saint-Père de certains des sujets les plus cruciaux pour l'Europe, avec un accent particulier sur la promotion de la paix, sur les politiques de migration et d'asile de l'UE et sur les élections du Parlement européen de 2024.

    Le même jour, les évêques de l'UE auront également une réunion de dialogue avec S.E. Alexandra Valkenburg, Ambassadeur de l'UE auprès du Saint-Siège. Dans l'après-midi, S.E. Mgr Paul Gallagher, Secrétaire pour les relations avec les États, s'adressera aux évêques de la COMECE. Dans la soirée, ils visiteront la Conférence épiscopale italienne (CEI) et célébreront la Sainte Messe avec S.Em. Matteo Zuppi.

    Enfin, l'Assemblée de la COMECE aura une réunion de dialogue avec Antonio Tajani, Ministre italien des Affaires étrangères, Vice-président du Parti Populaire Européen (PPE) et ancien Président du Parlement européen.

    (1) Né à Castelvetrano, dans la province de Trapani, en Sicile, Mariano Crociata a été ordonné prêtre en 1979. Il a étudié la philosophie et la théologie à l'Université pontificale grégorienne de Rome, où il a obtenu un doctorat en théologie en 1984.

    Il a dirigé le département de théologie des religions à l'école théologique de Palerme. Depuis 2003, il est vicaire général du diocèse de Mazara del Vallo. Le 16 juillet 2007, le pape Benoît XVI l'a nommé évêque de Noto. Il a été consacré le 6 octobre 2007. Entre 2008 et 2013, il a été secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne (CEI).

    Il est évêque du diocèse de Latina-Terracina-Sezze-Priverno depuis le 19 novembre 2013. Il est délégué de la Conférence épiscopale italienne auprès de la COMECE depuis 2017. Il a été premier vice-président de la COMECE pour la période 2018-2023.

  • La COMECE et la FAFCE signent un protocole d'accord pour renforcer leur coopération dans le domaine des politiques familiales

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    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    Familles et évêques ensemble en Europe

    La COMECE et la FAFCE signent un protocole d'accord pour renforcer leur coopération dans le domaine des politiques familiales

    Bruxelles, le 20 mars 2023

    La COMECE et la FAFCE ont signé le lundi 20 mars 2023 un protocole d'accord pour renforcer leur coopération dans le domaine des politiques familiales au niveau de l'Union européenne. Pour le Cardinal Hollerich, « il est essentiel de soutenir les familles et de se pencher sur les problèmes auxquels elles sont confrontées »

    L'accord a été signé par S. Em. Le Cardinal Jean-Claude Hollerich SJ, Président de la Commission des Épiscopats de l'Union européenne (COMECE), et Vincenzo Bassi, Président de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE).

    Avec cet accord, les deux organisations bénéficieront ainsi d'une expertise mutuelle. La FAFCE renforcera ses relations avec les représentants de l'Église catholique au sein de l'Union européenne (UE) par sa participation comme membre observateur aux réunions de la Commission des affaires sociales de la COMECE. Les évêques de l’UE auront eux accès à l'expérience de terrain dans le domaine des politiques familiales des nombreuses organisations nationales qui font partie de la FAFCE. 

    « Nous sommes reconnaissants du service que la FAFCE rend à l'Eglise en Europe - a déclaré le Cardinal Hollerich. Ce n'est pas un hasard si cet accord a été conclu durant du chemin synodal. Ensemble, dans le contexte d'une société plus fragmentée et individualiste, nous voulons offrir notre contribution au bien commun. Il est essentiel de soutenir les familles et de se pencher sur les problèmes auxquels elles sont confrontées », a poursuivi le Président de la COMECE.

    « Ce mémorandum est un exemple de la façon dont les pasteurs, les familles chrétiennes et les associations familiales peuvent cheminer ensemble et unir leurs forces pour trouver de nouvelles manières de communiquer la beauté de la famille et d’appeler les institutions européennes à considérer la fonction fondamentale de la famille comme la pierre angulaire de l'avenir », a déclaré le Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi.

    Le mémorandum institutionnalise une collaboration active qui remonte déjà à plusieurs années, ayant donné lieu à la production de documents et l’organisation d’événements communs. Les derniers exemples en date sont le document de réflexion sur le rôle des personnes âgées en période de changement démographique et une conférence sur la Stratégie européenne en matière de soins.

    Lire le protocole d'accord sur notre site Web

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  • Le représentant du Saint-Siège à l'ONU : "Un chrétien sur sept souffre de persécution aujourd'hui"

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    De Vatican News :

    Un chrétien sur sept victime de persécution, clame le Saint-Siège à l'ONU

    «La violence et les mesures répressives se sont intensifiées ces dernières années. Les croyants se voient souvent refuser le droit d'exprimer et de pratiquer leur foi, même lorsque cela ne met pas en danger la sécurité publique ou ne viole pas les droits d'autrui», a indiqué l’Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève lors de la 52e session du Conseil des Droits de l'homme.

    Un chrétien sur sept souffre de persécution aujourd'hui. C'est ce qu'a déclaré  le représentant du Saint-Siège auprès des Nations Unies et d'autres Organisations Internationales à Genève, Mgr Fortunatus Nwachukwu qui vient d’être nommé par le Pape, secrétaire du dicastère pour l'Évangélisation, Section pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières. Dans son discours prononcé à l’occasion de la 52e session du Conseil des Droits de l'homme des Nations Unies, le nonce a souhaité attirer l'attention de la communauté internationale sur «la situation de nombreux individus et communautés qui souffrent de persécutions en raison de leurs croyances religieuses». La paix exige aussi la reconnaissance universelle de la liberté religieuse, a poursuivi le prélat en citant le Pape. «Il est inquiétant que des personnes soient persécutées simplement parce qu'elles professent publiquement leur foi et que, dans de nombreux pays, la liberté religieuse soit restreinte». Selon lui, environ un tiers de la population mondiale vivrait dans ces conditions.

    Renforcement des mesures répressives et abus

    Ces dernières années, ajoute-t-il, une intensification des mesures répressives et des abus, y compris de la part des autorités nationales, a été remarquée à l'encontre des minorités religieuses dans de nombreux pays du monde. «Les croyants se voient souvent refuser le droit d'exprimer et de pratiquer leur foi, même lorsque cela ne met pas en danger la sécurité publique ou ne viole pas les droits d'autres groupes ou individus». En outre, il alerte sur la profanation et la destruction de lieux de culte et de sites religieux, ainsi que sur les attaques violentes contre les chefs religieux, «elles se sont récemment intensifiées et deviennent de plus en plus courantes, ce qui est effrayant».

    Une discrimination subtile et insidieuse

    Au nom du Saint-Siège, le diplomate s’inquiète de voir que «derrière une façade de tolérance et d'inclusion», une discrimination est perpétrée de manière «plus subtile et insidieuse» sur les croyants. «Dans un nombre croissant de pays, nous assistons à l'imposition de diverses formes de censures qui réduisent la possibilité d'exprimer ses croyances publiquement et politiquement, sous prétexte d'éviter d'offenser les sensibilités des autres», et ainsi, poursuit Mgr Fortunatus Nwachukwu, «on perd beaucoup d'espace pour un dialogue sain et même pour un discours public. Au fur et à mesure que cet espace diminue, notre capacité à exprimer le droit fondamental à la liberté religieuse, ainsi que la liberté de pensée et de conscience, qui sont également une condition préalable indispensable pour parvenir à la paix et à la construction d'une société juste, diminue également».

    Violence également dans les pays où les croyants ne sont pas des minorités

    Rappelant certains appels du Pape, le nonce a souligné qu’il est impossible d’ignorer le fait que la violence et les actes de discrimination contre les chrétiens, augmentent même dans les pays où ils ne sont pas minoritaires. La liberté religieuse y est également menacée «lorsque les croyants voient leur capacité à exprimer leurs convictions dans la vie de la société restreinte au nom d'une conception erronée de l'inclusion. La liberté religieuse, qui ne se réduit pas à la liberté de culte, est l'une des conditions minimales d'un mode de vie digne», a rappelé le prélat. Et de conclure, en affirmant que «les gouvernements ont le devoir de protéger ce droit et de veiller à ce que toute personne, d'une manière compatible avec le bien commun, jouisse de la possibilité d'agir selon sa conscience, y compris dans la sphère publique et dans l'exercice de sa profession de foi».

  • Le Vatican reste largement silencieux alors que la Chine oblige les catholiques à "s'adapter à la société socialiste"

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le Vatican reste largement silencieux alors que la Chine oblige les catholiques à "s'adapter à la société socialiste"

    Depuis de nombreuses années, des voix bien informées mettent en garde le Vatican contre les dangers de la sinisation.

    20 mars 2023

    Alors que le Parti communiste chinois continue d'appliquer son programme de sinisation, imposant des contrôles de plus en plus stricts sur les religions et les cooptant pour promouvoir la doctrine marxiste, le Vatican reste largement silencieux en dépit de l'incompatibilité totale de ce programme avec la foi catholique.

    Dans un discours prononcé le 5 mars à l'occasion de l'ouverture du Congrès national du peuple chinois, le Premier ministre chinois sortant Li Keqiang s'est vanté de l'ampleur de la sinisation des religions, affirmant qu'elle avait été réalisée "progressivement" et soulignant la nécessité pour le PCC de "guider activement les religions pour qu'elles s'adaptent à la société socialiste".

    L'objectif global de la sinisation est l'acculturation et l'assimilation forcées de la culture communiste chinoise dans la société - un programme qui a conduit à la persécution brutale des Ouïghours islamiques dans la province chinoise du Xinjiang, ainsi que des minorités dans d'autres régions telles que le Tibet et la Mongolie intérieure.

    Dans le même temps, les autorités de la province du Henan, dans le centre-nord de la Chine, qui compte le pourcentage le plus élevé de chrétiens dans le pays, ont mis en œuvre le programme de sinisation avec zèle, obligeant tous les fidèles à s'inscrire pour pratiquer leur culte dans des églises, des mosquées ou des temples bouddhistes. 

    Par le biais d'une application téléphonique créée par le gouvernement, les croyants doivent fournir des informations personnelles telles que leur nom, leur numéro de téléphone, les détails de leur carte d'identité, leur résidence permanente, leur profession et leur date de naissance, a rapporté Asia News le 8 mars. 

    Dans le même temps, les organismes publics qui représentent ostensiblement les intérêts de l'Église catholique et d'autres intérêts de la société civile ne sont qu'une couverture pour approuver sans discussion une telle politique, estiment les observateurs de la Chine. 

    Le président chinois Xi Jinping, qui a fêté le 14 mars son dixième anniversaire en tant que secrétaire général du PCC, continue de consolider son pouvoir et celui du parti communiste chinois. Il reste également "pleinement engagé dans la sinisation de toute la société civile, en particulier des groupes religieux", a déclaré Nina Shea, maître de conférences et directrice du Centre pour la liberté religieuse de l'Institut Hudson. 

    "Le PCC suit le modèle soviétique des années 1970 et 1980 de répression des églises par la surveillance, la cooptation, la réglementation et l'endoctrinement", a déclaré Mme Shea au Register. "L'objectif est de mettre fin aux croyances et aux enseignements catholiques et chrétiens tout en conservant leurs formes publiques afin de dissimuler la répression et de mieux infiltrer l'Église et ses enseignements. 

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  • En quoi consiste le mythe populiste avec lequel le Pape François s’identifie ?

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de diakonos.be) :

    Bergoglio, péroniste et populiste. Il nie mais se contredit

    “Je n’aime pas tellement donner d’interviews, je le fais un peu malgré moi”, a déclaré Jorge Mario Bergoglio à son amie journaliste Elisabetta Piqué du quotidien argentin “La Nación”, pendant qu’elle l’interviewait à l’occasion de ses dix ans de pontificat.

    Vive la sincérité. Depuis 2013, le nombre d’interview accordées par le Pape François s’élève à plus de deux cents, allant crescendo à l’approche de son décennat, avec un pic de sept interviews en à peine trois jours, entre le 10 et le 13 mars dernier.

    Des interviews par ailleurs kilométriques, comme celle accordée à Jorge Fontevecchia (photo), le fondateur du groupe éditorial argentin “Perfil”, dans laquelle le Pape François s’attarde avec insistance sur une question qui lui tient particulièrement à cœur depuis un certain temps.

    Il s’agit de la question de sa proximité avec le péronisme durant sa jeunesse, pour ne pas dire avec Juan Domingo Perón en personne.

    Pendant les premières années de son pontificat, cette proximité allait de soi dans ses biographies, même dans celles autorisées et contrôlées par lui. Aujourd’hui, en revanche, il ne perd plus une occasion pour la nier.

    Dans l’interview accordée à « Perfil”, il a de nouveau raconté que son grand-père maternel était d’une toute autre étoffe, c’était un “radical des ‘90”, un mouvement politique qui s’est distingué en Argentine lors d’une révolte armée en 1890, avant de se transformer en parti sous le nom d’Union civique radicale. Son grand-père était menuisier, et le pape Bergoglio se rappelle que, quand il était enfant, “un homme à la barbe blanche” appelé Elpidio venait souvent leur vendre de l’aniline et restait pour parler politique avec lui. “Et sais-tu qui Est-ce don Elpidio?”, lui demanda un jour sa grand-mère ? “Il a été vice-président de la république”. Tout à fait, entre 1922 et 1928. “L’amitié de mon grand-père avec les radicaux remonte à Elpidio Gonzàlez et notre famille a toujours hérité de cette identité radicale. Quand a commencé le mouvement péroniste, nous étions des antipéronistes acharnés”.

    Mais aussi un peu socialistes. Il rappelle que “papa achetait ‘La Vanguardia’”, qui était leur journal, vendu en porte-à-porte. Et qu’il se rendaient en famille sur la Plaza Francia à leurs rassemblements. “C’était comme se rendre en pèlerinage à Luján, y aller était sacré”.

    En fait, “ma famille était clairement antipéroniste”, insiste aujourd’hui le Pape François. “Bien sûr, en tant qu’évêque, j’ai dû accompagner une des sœurs d’Evita Perón, la dernière à mourir, qui est venue se confesser chez moi, une brave femme”. Et c’est comme cela que “j’ai pu dialoguer avec des braves péronistes, des personnes saines, tout comme il y a des radicaux sains”. Mais l’accusation d’avoir été péroniste, non, aujourd’hui le Pape ne l’accepte pas, et encore moins l’accusation “d’avoir fait partie de la Guardia de Hierro” pour avoir confié à certains d’entre eux la direction de l’Université du Salvador, parce qu’il n’avait “pas la moindre idée” de qui ils étaient.

    Certes, dans cette même interview accordée à Perfil, le Pape François reconnaît de grands mérites au péronisme, en particulier celui de s’être approprié la “doctrine sociale de l’Église” et d’avoir été “un mouvement populaire qui a rassemblé de nombreuses personnes avec des projets de justice sociale”. Mais il tient à répéter ne jamais y avoir pris part. Et de ne pas même avoir été un “sympathisant”, a-t-il déclaré à ses biographes autorisés Sergio Rubin et Francesco Ambrogietti dans leur dernière livre sur lui, “El Pastor”, paru en Argentine début mars.

    Quant à ces péronistes de la Guardia de Hierro qu’il prétend aujourd’hui n’avait jamais connus comme tels, il suffit de relire ce qu’il avait lui-même déclaré, comme Pape, aux journalistes Javier Càmara et Sebastián Pfaffen dans le livre “Aquel Francisco” de 2014 : “J’ai connu Alejandro Álvarez [l’un des fondateurs de la Guardia – ndlr] quand il était provincial de la Compagnie de Jésus, parce que des réunions d’intellectuels avaient lieu à l’Université du Salvador et je participais à ces réunions parce que j’étais en train de libérer l’université pour la confier à des laïcs. Álvarez a participé à l’une de ces réunions. Je l’ai rencontré une autre fois lors d’une conférence avec Alberto Methol Ferré. Puis j’ai fait la connaissance de plusieurs personnes de la Guardia de Hierro, tout comme j’ai fait la connaissance de membres appartenant à d’autres courant du péronisme, à l’occasion de ces réunions qui se déroulaient à l’université du Salvador”. Et c’est précisément à eux que Bergoglio a confié l’université.

    Sans parler de ce que l’on peut lire dans ce qui est sans doute la biographie la plus documentée et la plus sérieuse sur le Bergoglio parmi toutes celles qui ont été publiées, sous la plume de l’anglais Austen Ivereigh, un auteur que le Pape affectionne tout particulièrement :

    “Bergoglio était non seulement proche de la Guardia de Hierro, mais en février et en mars de l’année 1974, via son ami Vicente Damasco, un colonel proche collaborateur de Perón, il a été l’un des dix ou douze experts invités à consigner leurs pensées dans l’ébauche du ‘Modelo nacional’, un testament politique autour duquel Perón avait l’intention d’unifier les Argentins après sa mort”.

    Bergoglio n’est jamais devenu un activiste du parti, écrit encore Ivereigh, mais “il s’identifiait avec le péronisme, considérant que c’était le vecteur d’expression des valeurs populaires, du ‘pueblo fidel’”.

    Et c’est justement de cette proximité avec le “pueblo fidel” qu’est issu un autre qualificatif que François insiste aujourd’hui pour rejeter, celui de “populiste”.

    Dans son interview à “Perfil”, le Pape polémique sur un livre sorti en 2020 rédigé par Loris Zanatta, professeur d’histoire de l’Amérique latine à l’Université de Bologne et éditorialiste du quotidien le plus diffusé en Argentine, “La Nación”, sous le titre éloquent: “Il populismo gesuita. Perón, Fidel, Bergoglio”.

    Le Pape considère cette accusation de “populisme” comme étant intolérable pour lui, en raison de la déformation négative que ce terme a pris en Europe et qui renvoie, selon lui, au racisme hitlérien. Alors qu’en revanche le qualificatif juste, et dont il serait fier, serait celui de “popularisme” qui est “la culture du peuple avec sa richesse”.

    Et d’appuyer ses propos en citant Rodolfo Kusch, “un grand philosophe Argentin, pas très connu, mais qui a bien compris ce qu’est un peuple”.

    Le Pape Bergoglio l’avait déjà cité avec admiration dans son livre-entretien de 2017 avec le sociologue français Dominique Wolton: “Kusch a fait comprendre une chose: que le mot ‘peuple’ n’est pas un mot logique. C’est un mot mythique. On ne peut pas parler de peuple de manière logique, parce que cela reviendrait à faire uniquement une description. Pour comprendre un peuple, comprendre quelles sont les valeurs de ce peuple, il faut entrer dans l’esprit, dans le cœur, dans le travail, dans l’histoire et dans le mythe de sa tradition. Ce point est véritablement à la base de la théologie dite ‘du peuple’. Ce qui revient à dire marcher avec le peuple, voir comment il s’exprime. Cette distinction est importante. Le peuple n’est pas une catégorie logique, c’est une catégorie mythique”.

    Il l’avait également déclaré lors de l’une de ses conférences de presse en avion, sur le vol de retour du Mexique le 17 février 2016, rappelant que “le mot ‘peuple’ n’est pas une catégorie logique, c’est une catégorie mythique”.

    Mais c’est justement en cela que consiste le mythe populiste avec lequel le Pape François s’identifie et qui n’a rien à voir avec le concept européen de “popularisme”, qui renvoie à l’époque politique et culturel des grands partis populaires chrétiens d’Italie, d’Allemagne et d’autre pays.

    Ce mythe populiste est également le secret du succès médiatique du Pape François, favorisé par le fait qu’il prenne toujours le parti du peuple contre les institutions et les hiérarchies quelles qu’elles soient, y compris dans l’Église.

  • 21 mars : Journée mondiale de la trisomie 21

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    De Grégoire François-Dainville, Directeur de la Fondation Jérôme Lejeune :

    Chers amis,

    Cette année encore, la Fondation Jérôme Lejeune s’engage pour la journée mondiale de la trisomie 21. Elle propose, à cette occasion, une campagne pleine de pep’s, destinée à un public large et plutôt jeune qu’elle veut sensibiliser à la trisomie 21, pour permettre, à travers « un échange de regards », d’amorcer un dialogue.

    Pour atteindre cet objectif, la Fondation est descendue dans la rue, micro et caméra en main ; elle a interrogé passants, zoneurs et habitués du quartier des Halles à Paris. Une trentaine de personnes s’est prêtée au jeu des questions sur leur expérience de la trisomie 21. Les réponses, sincères, n’ont rien de formaté.

    « Maintenant, c’est à vous d’écouter les trisomiques », demande Théophile, 26 ans, les yeux plantés dans l’objectif de la caméra. Comme Alexis, 36 ans, et Maud, 29 ans, il a une trisomie 21. Tous les trois ont réagi aux réponses du micro-trottoir. Ils offrent à qui veut bien le recevoir, le témoignage d’une vie pleinement vécue, heureuse, avec ses aléas, ses difficultés, mais aussi ses petits pas et ses grandes victoires.

    Je suis heureux de partager avec vous la vidéo de la campagne avec le micro-trottoir et les réactions de Théophile, Alexis et Maud.  Vous pouvez les retrouver dès maintenant sur la page de la Fondation dédiée à la campagne.

  • La Belgique : premier état musulman d'Europe ?

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    "Une bombe démographique qui pourrait faire de la Belgique le premier état musulman d'Europe." Telle est l'analyse de Céline Pina sur Causeur. Un article relayé par le Salon beige.