Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Deux Papes au Vatican

IMPRIMER

De Gian Guido Vecchi (Il Corriere della sera) via la traduction du site « Benoît et moi » 3 mai 2013 :

Josesml304418a1b50f287191.jpgph Ratzinger est revenu hier au Vatican après deux mois à Castel Gandolfo, et le pape François, à 17 heures, a accueilli son prédécesseur «avec une grande cordialité et fraternité» devant la résidence où Benoît XVI a choisi de vivre «avant tout dans la prière» et «caché au monde» comme «un simple pèlerin dans la dernière étape de son pèlerinage». L'image des deux hommes en blanc qui s'embrassent et se serrent les mains sur le seuil de Mater Ecclesiae, le Pape et l'émérite, n'est pas une réplique de la rencontre du 23 Mars à Castel Gandolfo. Comme alors, tous deux prient ensemble, seuls, côte à côte dans la chapelle du monastère (ndB :voir la photo, devant l’autel « orienté » de la chapelle de la nouvelle résidence de Benoît XVI).  

 Ici,  c'est la première fois en deux mille ans qu'à l'intérieur du Vatican cohabitent «deux papes», comme l'on dit désormais, même s'il n'y a qu'un évêque de Rome. Et surtout, Benoît XVI, «heureux» d'être de retour, a les traits moins tirés que lors de la première rencontre, lorsque son air amaigri et épuisé avait donné naissance à des rumeurs malveillantes sur son état de santé, toujours niées. C'est un vieil homme, affaibli par l'âge, mais il n'a pas de maladie», répète le père Lombardi.

Ceux qui l'ont approché, du reste, parlent d'un Ratzinger «requinqué» par le séjour à Castel Gandolfo. Les images du Centre de Télévision du Vatican, et de L'Osservatore Romano montrent un visage plus serein et reposé. La décision de ne pas les diffuser - sauf une photo - s'explique «en cohérence» avec la volonté d'être «caché» exprimée par Ratzinger lui-même. Aucun direct du vol en hélicoptère, comme le 28 Février, quand il prit congé avant le Siège vacant et le Conclave. Lors de la dernière audience, il avait dit vouloir «suivre l'exemple de saint Benoît» le fondateur du monachisme occidental dont il a pris le nom. Ora et labora. Avec le Pape émérite continueront à vivre les quatre Memores Domini et l'archevêque Georg Gänswein. Et pour l'aider tous les jours, il y aura aussi Birgit Wansing, la secrétaire historique que l'on dit la seule personne en mesure de déchiffrer sa minuscule écriture.

Le grand théologien va continuer à travailler même si, dit-on au Vatican, il est probable qu'il choisira de ne rien publier de son vivant. Du reste, pour Ratzinger, étude et prière vont de pair. Dans une conférence mémorable au Collège des Bernardins, en 2008 à Paris (ndt: www.vatican.va..parigi-cultura_fr.html ), il avait expliqué comment le monachisme de saint Benoît avait sauvé l'héritage de la pensée antique et formé la culture occidentale grâce à ces moines qui avaient comme objectif «quaerere Deum», chercher Dieu

Le Pape émérite reste donc «dans l'enceinte de Pierre» dans ce bâtiment du début du XXe siècle, près de la basilique, à mi-pente de la colline vaticane, qui de 1994 à 2012, a accueilli des Clarisses, des Carmélites Déchaux, des Bénédictines et des Soeurs de la Visitation. Il vivra à quelques centaines de mètres du pape François, qui pourra toujours lui rendre visite et qui pour sa part a choisi de continuer à vivre au moins pendant un certain temps à Sainte Marthe. Le Palais sert pour les audiences. Hier, il a reçu le ministre général des Frères mineurs conventuels, le Père Marco Tasca, le Custode du Couvent d'Assise Mauro Gambetti et le père Enzo Fortunato, directeur de la revue «Saint François patron de l'Italie», et envoyé une prière via Internet - en attendant d'aller à Assise - au tombeau du saint dont il a choisi le nom: à travers une tablette, regardant l'image renvoyée par la webcam dans la crypte de la basilique inférieure.

Ici : Deux Papes au Vatican

Il est bien sûr que le pape François doit affronter une situation inédite. Quelles que soient les réserves que l’on peut avoir sur son style, notamment liturgique, il faut lui reconnaître une délicatesse de cœur au moins égale à celle de son prédécesseur Benoît XVI, aujourd’hui émérite mais néanmoins présent à l‘ombre de la coupole de Saint-Pierre…   

Les commentaires sont fermés.