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Quand la foi a disparu, reste l’idéologie

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Lu parmi les matinales de “La Vie” :

L’essayiste et historien d'extrême droite Dominique Venner, qui s’est suicidé le 21 mai devant l’autel de Notre-Dame de Paris, a manifestement voulu poser un dernier acte politique. Il avait expliqué dans son dernier post mis en ligne le même jour sur son blog qu’il voulait entamer « une reconquête de la mémoire identitaire française et européenne, dont le besoin n’est pas encore nettement perçu ». Ainsi faudrait-il des « gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines ».

Dans ce message, comme dans la lettre que Dominique Venner avait posée sur l’autel juste avant de se tirer une balle dans la bouche, figurent essentiellement des motivations liées à des enjeux de « civilisation ». Dans sa dernière lettre, lue quelques heures après le drame sur Radio Courtoisie – où il intervenait régulièrement - il évoque notamment « les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille ».

« Alors que je défends l'identité de tous les peuples chez eux, écrit-il, je m'insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations ». Venner combattait l’immigration extra-européenne et particulièrement l’influence de l’islam en Europe. Il soutenait aussi la lutte contre la loi Taubira sur le mariage pour tous, qu’il qualifiait, dans son dernier post, de « loi infâme ».

Spécialiste des armes, d’inspiration païenne et européiste, ce théoricien de l’extrême-droite de 78 ans, mais aussi bon lecteur de Gramsci et même de Lénine, n’avait pas de motivations religieuses. Ses messages ne permettent pas non plus de conclure qu’il s’est suicidé uniquement pour dénoncer le mariage gay. Selon son éditeur Pierre-Guillaume de Roux, interrogé par l’AFP, « cela va bien au-delà ». Cet acte extrême revêtrait « une puissance symbolique extrêmement forte qui le rapproche de Mishima ».

L’écrivain japonais s'était suicidé en 1970 pour dénoncer une société qui ne respectait plus les valeurs traditionnelles des samouraïs. D’ailleurs, Venner devait publier un ouvrage en juin, intitulé Un samouraï d'Occident, le bréviaire des Insoumis. Marine Le Pen est une des rares personnalités politiques à avoir rendu hommage à Venner. Sur son compte twitter, elle a évoqué un acte politique. Une petite manifestation de solidarité a eu lieu mardi soir dans la cathédrale pour lui. Une vingtaine de militants issus essentiellement du Front national avaient fait le déplacement.

Ici: Dominique Venner, le suicide comme "acte politique"

Est-ce tellement différent, à l'idéologie près, du récent suicide "assisté" du professeur Christian de Duve, prix Nobel de médecine: un post-chrétien dont l'enterrement laïc a été célébré, dans une église, par le vice recteur émérite de l'Université (catholique)de Louvain, l'abbé Gabriel Ringlet ? Sans mot dire de la hiérarchie ecclésiastique.

Commentaires

  • Cet homme semblait complètement déboussolé. Il exaltait l'identité française, mais, en se suicidant dans un haut lieu du culte catholique, il a profané celui-ci et a donc insulté la mémoire de tous ses ancêtres qui ont bâti ce lieu et y ont célébré leur foi.
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    En fait, il semble que les Français soient assez déboussolés en général. Ils ont tourné le dos à toutes les valeurs de leurs ancêtres, à partir de la folie barbare de 1789, et sont maintenant comme déracinés, et séchant sur pied. Un peuple qui a coupé ses racines est un peuple qui se meurt. Il n'a plus de passé, et cela entraîne qu'il n'a plus d'avenir clair.

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