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L'athéisme, une religion comme une autre ?

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Lu sur 'fait religieux.com' :

Le gouvernement américain assimile l'athéisme à une religion

Un contribuable qui refuse une exonération et qui va en justice pour dissuader le fisc de lui en faire bénéficier... Telle est la posture originale dans laquelle se retrouve Annie Laurie Gaylor, vice-présidente d'un mouvement athée de Madison (Wisconsin), la Freedom From Religion Foundation (FFRF) - dénomination qui signifie non pas liberté religieuse mais liberté libre de toute religion.

C'est The Tennessean, le quotidien de Nashville et alentours, qui raconte l'histoire. Motif du bras de fer entre la fondation et les pouvoirs publics : l'« exemption du presbytère », une disposition qui permet à tous les ministres d'un culte de retrancher leurs frais de logement de leur revenu imposable. Une faveur que la FFRF estime inconstitutionnelle et contre laquelle, en bonne militante qui a une douzaine de recours sur le feu, elle poursuit le gouvernement fédéral en justice.

C'est ici que l'affaire prend un tour insolite. Dans leur réplique, les avocats du ministère de la justice, non seulement plaident le bienfondé du dégrèvement... mais entendent en faire bénéficier les plaignants ! L'athéisme est une position religieuse arguent-ils. Les responsables d'un mouvement athée sont donc éligibles à l'exemption du presbytère. Mme Gaylor et son conjoint, auxquels la FFRF alloue chaque année 15.000 dollars pour mettre un toit sur leur tête, sont donc invités à les défalquer à ce titre de leur revenu.

Non-théisme

« Non merci », se récrient les intéressés qui ne veulent surtout pas être assimilés à un quelconque clergé, fût-il celui d'un « non-théisme » selon l'expression qu'emploie la fondation pour décrire sa raison d'être.

C'est précisément sur ce point que les défenseurs de la partie publique ont fait peser leurs arguments. Le bouddhisme et le taoïsme non plus ne croient pas en un dieu et n'en sont pas moins reconnus comme religion, expliquent-ils en substance dans une lettre. De ce point de vue l'athéisme est assimilable à une religion disent-ils. Et d'ajouter pour serrer le noeud du lasso dans lequel leur raisonnement capture le couple : « Les plaignants n'ont pas à présumer que la loi, lorsqu'elle se réfère à une religion, se doit d'exclure les croyances spécifiquement non-théistes.

Pour sortir du piège, la fondation semble avoir opté pour une stratégie offensive plus large. Désormais, elle plaide pour que les formations religieuses, quelles qu'elles soient, ne bénéficient d'aucun traitement particulier.

Commentaires

  • En fait, les athéistes ne veulent pas être assimilés à une religion, car ils ont basé toute leur stratégie sur le dénigrement agressif de ceux qui confessent leur appartenance à une religion. Ils traitent ceux-ci d'obscurantistes, de superstitieux, de dogmatiques, de rétrogrades, et que sais-je encore de pire. Cela fait partie intégrante (et intégriste) de leur prosélytisme athéiste.
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    En effet, comme personne n'aime être traité de ces noms d'oiseaux, ceux qui les croient vrais auront tendance à s'afficher publiquement comme athées, afin de passer aux yeux des autres pour des gens seuls capables de penser par eux-mêmes. Alors que les athéistes ont autant de prophètes à eux seuls que toutes les autres religions réunies. Ils n'arrêtent pas de vous citer des versets de leurs prophètes les plus célèbres : Voltaire, Nietzsche, Marx, Bakounine, Mao, etc... ou de réciter des caricatures anti religieuses fabriquées par leur propre clergé et publiées sur leurs multiples sites Internet.
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    Ils ne veulent pas non plus que leurs terribles persécutions contre les non athées, depuis 1789 en France et un peu partout dans le monde, soient considérées comme de simples guerres de religion. Ils pratiquent une guerre 'juste' contre les religions, nuance. Il est 'juste' pour un fidèle de l'athéisme d'être en guerre contre l'obscurantisme, la superstition, le dogmatisme. Bref, hors de l'athéisme, point de salut.
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    On peut ajouter que dans des pays fortement athéisés comme la Belgique, le pouvoir et l'argent sont en majorité dans les mains de gens qui professent leur athéisme. Il est donc prudent pour le peuple de se dire athéiste ou favorable à l'athéisme, s'il veut s'attirer les bonnes grâces des riches et puissants de ce pays. Au point que presque aucun homme politique belge n'ose encore afficher sa sympathie pour une religion autre que l'athéisme.

  • En Belgique, la laïcité est assimilée depuis bien longtemps déjà aux religions reconnues. Les concepts de laïcité et d'athéisme sont, dans les faits, forts proches l'un de l'autre...

  • En réalité, tout homme est croyant. C'est le propre de l'homme, cela fait partie de sa nature. Ce qui différencie les hommes entre eux, c'est l'objet de leur croyance. Les seuls êtres vivants qui soient absolument et complètement athées ou incroyants (sans aucune divinité ni idole), ce sont les espèces végétales et animales.
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    Quand un homme se dit 'athée' ou 'incroyant', il devrait donc toujours préciser de quelle divinité ou idole il se dit athée ou incroyant. Tout chrétien est lui-même athée ou incroyant de pas mal de divinités ou idoles païennes.
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    Le mot 'athéisme' seul ne veut donc rien dire dans le cas d'un être humain. Je pense que le terme paganisme serait plus correct pour parler des gens dont les divinités ou idoles sont humaines ou terrestres : la science, la raison, l'argent, la gloire, la Nation, un Leader, etc...

  • Bien vu, Job.

    J'ai aussi tout de suite pensé à cette particularité belge qu'est la "laïcité subventionnée" (parlez-en à un Français, fils de la République indivisible, laïque, démocratique et sociale: il s'esclaffera).

    Les laïcards, se sentant grugés par le régime de financement des cultes, et alléchés par l'odeur de la soupe, se sont mis à table avec les autres. Ils ont goûté la soupe et l'ont trouvé fort bonne. Maintenant, ils auraient du mal à s'en passer, surtout après avoir engagé à tour de bras des - comment dit-on, déjà? - conseillers en morale laïque pour garnir le cadre (écoles, hôpitaux, armée, prisons,...) auquel ils ont droit.

    Difficile, dans ces conditions, de remettre en question le système quand on en profite soi-même. Interrogez-les, vous verrez que les gens de l'intérieur ne plaident pas du tout pour sa suppression pure et simple au nom de l'application inflexible d'un principe supérieur. On aurait trop à perdre. Donc, l'enjeu, une fois de plus, est surtout de tailler des croupières à l'Eglise catholique. Et puis il y a l'islam (volonté de contrôler les imams - par l'argent - et de ne pas fâcher un électorat).

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