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L'Italie n'échappe pas au déclin de l'esprit missionnaire

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D'après la Nuova Bussola Quotidiana :

La publication « Ad gentes », l’unique revue italienne spécialisée dans l'évangélisation au loin, fondée en 1997, va être arrêtée. Outre les problèmes économiques dus au manque d’abonnés, le Père Gheddo (doyen de l’Institut Pontifical pour les Missions étrangères et principal rédacteur de l’encyclique missionnaire de Jean-Paul II, « Redemptoris missio » de 1990) pointe du doigt la perte d’identité de la revue et le manque d’intérêt des paroisses, diocèses et séminaires à l’égard de la revue. Les médias, quant à eux, n’en parlent pratiquement plus, si ce n’est pour évoquer des cas de martyre et de persécution de missionnaires italiens.

D’une manière générale, il note à quel point les milieux catholiques italiens se montrent peu favorables aux missions et aux missionnaires, soutenant que la mission, à présent, est à accomplir en Italie. Les formateurs sont également mal accueillis dans les séminaires.

Il y voit un signe de la crise de foi et de vocations que traverse l’église italienne, où les institutions missionnaires sont désormais perçues avant tout comme des contributeurs qui prêtent leurs maisons, leurs églises et leurs prêtres aux communautés locales. Le père s’interroge sur la conscience que les autorités ecclésiales ont de la perte de ce charisme spécifique : l’annonce de la bonne nouvelle aux non-chrétiens, qui constituent pourtant 80% de l’humanité ; et rappelle que le charisme des missionnaires « ad gentes » a pourtant largement été confirmé par Vatican II et par le magistère qui a suivi jusqu’à aujourd’hui.  

Se gardant de toute polémique, le Père souligne deux erreurs fondamentales commises par tous :

1) De puis le début des années 60, la tendance à dire que toute l’Église est missionnaire et que les instituts missionnaires n’ont plus de sens. Pourtant, aussi bien le décret conciliaire “Ad gentes” (n. 6) que l’encyclique “Redemptoris missio” (nn. 33-34) affirment avec clarté que la mission auprès des non-croyants ne doit pas être confondue avec l’activité pastorale destinée aux baptisés, et soulignent encore une fois la nécessité d’institutions propres. “Redemptoris missio” (n. 66) réclamait en outre une réflexion approfondie sur le rôle actuel du missionnaire. Cette réflexion ‘na pas eu lieu et les instituts missionnaires eux-mêmes risquent de ne plus croire à leur charisme originel, alors que les jeunes Eglises du monde non-chrétien ont absolument besoin d’elles aujourd’hui encore, comme l’affirment leurs évêques.

Il observe la même fermeture d’horizon lors du transfert des œuvres missionnaires pontificales aux diocèses.

2) La seconde erreur fondamentale a été de politiser la mission, troquant son rôle premier de témoigner du Christ et d’annoncer l’Évangile partout dans le monde (ce qui impliquait aussi de parler de charité, de santé, d’instruction, de défense des exploités,…) pour des campagnes nationales contre la dette, la production des armes, les médicaments contrefaits, l’eau publique, de mondialisation, d’œuvres sociales et écologiques. De là, sa question : qui, parmi les jeunes, va se lever et offrir sa vie pour ces causes ? Et une réponse : probablement personne. L’enthousiasme d’être appelé par le Christ a disparu, on évite de parler de conversion, et la véritable « vocation missionnaire » a perdu sa signification essentielle.

Comment s’étonner, dès lors, de la disparition d’une revue comme « Ad Gentes » ? Rien de plus logique… 

Commentaires

  • Quand on est convaincu de quelque-chose, il me semble qu'on ne peut s'empêcher de le faire savoir aux autres. (au point d'en devenir fatiguant, je l'ai souvent constaté moi-même en ne pouvant m'empêcher de parler politique) Quand ce quelque-chose est le sens même de la vie terrestre, il me semble que ce besoin devrait vaincre tous les obstacles. Si on hésite à parler, à informer l'autre (pour ne pas dire l'avertir de la victoire de l'amour sur la mort) c'est qu'on manque de conviction soi-même. Je crains donc que le problème du manque de mission soit entièrement un problème de manque de foi.

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