En 2017, lors de la parution du livre de Vincent Hanssens et consorts qui mettait en cause divers mouvements catholiques en incriminant leurs pratiques qualifiées de sectaires, le Bureau d'Information de l'Opus Dei en Belgique dirigé par l'abbé Stéphane Seminckx avait fait la mise au point qu'on lira ci-dessous et qui garde toute son actualité puisque Christian Laporte a cru opportun de faire à nouveau la promotion de ce livre sur le site de la Libre (le 13 janvier) :
BUREAU D'INFORMATION DE LA PRELATURE DE L'OPUS DEI EN BELGIQUE
Avenue de la Floride 112 - 1180 Bruxelles
Tél : 02/374.24.30 – E-mail : info.be@opusdei.org
Bruxelles, le 20 avril 2017. A propos du livre « Vincent Hanssens (sous la direction de), De l’emprise à la liberté. Dérives sectaires au sein de l’Eglise, Mols, Wavre 2017 »
Notre bureau d’information a été sollicité par différentes personnes à propos du contenu de cet ouvrage. Sans prétendre se livrer à une analyse détaillée, il souhaite faire une mise au point sur certains aspects de ce livre, en se limitant au cas de l’Opus Dei.
Cette publication traite du vécu douloureux de certaines personnes qui ont quitté trois institutions de l’Eglise, l’Opus Dei, les Focolari et les Légionnaires du Christ. Nous partageons avec les auteurs du livre le souci de montrer à ces personnes notre sollicitude et notre compréhension. Nous leur demandons également pardon si nos erreurs ou nos maladresses ont pu leur faire mal.
Pour ce qui est du contenu du livre, ce qui frappe d’emblée le lecteur, c’est le fait que l’ouvrage se limite à reproduire des accusations, acceptées en bloc comme vérités d’Evangile, sans entendre la partie accusée et sans le moindre esprit critique.
D’autres aspects de la méthodologie sont également surprenants : l’auteur envoie un questionnaire de 13 questions à une trentaine de personnes ; il reçoit 11 réponses (dont 4 concernant l’Opus Dei) et se félicite d’avoir suscité une « parole vraie et libre (…) sur une réalité et des faits inacceptables » (p. 52), parole qui l’amène à se demander « comment l’Eglise catholique (…) peut tolérer, si pas encourager, de tels mouvements sans exercer le moindre contrôle à ce sujet » (p. 53).
A notre sens, ce n’est pas du rôle de l’Eglise qu’il faut s’inquiéter, mais des procédés du directeur de la publication : comment un professeur d’université peut-il utiliser une méthodologie aussi curieuse ? Peut-on prétendre connaître la réalité d’une âme — et surtout d’une âme blessée — en lui envoyant quelques questions par la poste ? Lorsqu’on recueille des données d’une enquête, une étape obligée ne consiste-t-elle pas à en faire une analyse critique ? Quatre questionnaires (et sept autres concernant d’autres institutions), est-ce un matériel suffisant pour produire une « étude » de 320 pages et émettre des jugements à l’emporte-pièce ?
Il y a pour l’instant environ 93.000 fidèles dans l’Opus Dei à travers le monde. La plupart vivent leur vocation avec leur conjoint et leurs enfants, au sein de leur famille. D’autres la vivent dans le célibat. Ce sont des gens normaux, épanouis, ouverts et accessibles à tous. Pourquoi n’avoir pas interrogé également ces personnes ? Ne sont-elles pas crédibles ? M. Hanssens se plaint de n’avoir reçu que 4 réponses alors qu’il avait à sa disposition 93.000 personnes qui témoignent tous les jours de leur vécu.