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  • Entretien avec l'abbé Barthe : la messe de Vatican II

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    Lu sur le site web du bi-mensuel « L’Homme Nouveau »

    « L'abbé Claude Barthe vient de publier aux éditions Via Romana un nouveau livre sur la liturgie, La messe de Vatican II, qui devrait faire débat par les liens qu'il établit entre le nouvel ordo promulgué par le pape Paul VI et le concile Vatican II et par l'historique qu'il propose de la crise liturgique. Nous avons rencontré l'auteur.

    Selon vous, la réforme liturgique qui a suivi Vatican II n’a pas de précédent historique ?

    Barthe.jpgIl y a certes eu bien des modifications dans les liturgies catholiques, au cours des siècles, telle, pour la liturgie romaine, la synthèse romano-franque commencée au VIIIe siècle et achevée au XIe siècle, qui a vu une hybridation entre le rite vieux-romain et les rites des pays francs et germaniques. Quant au terme de réforme, qui désigne traditionnellement dans l’Eglise, un phénomène de rénovation disciplinaire, doctrinale et spirituelle (réforme grégorienne, réforme tridentine, par exemple), il a pu s’accompagner d’un versant liturgique (pour la réforme tridentine, l’édition des livres romains comme livres « canoniques » pour l’ensemble de l’aire latine). On peut parler à ce titre de réforme liturgique, mais cela n’a rien à voir avec la réforme liturgique de Vatican II. Celle-ci relève plutôt d’une réforme sous un mode d’inculturation, d’adaptation des formes cultuelles à une civilisation qui reçoit la mission catholique, comme cela s’est produit pour permettre l’accès des Slaves à la liturgie byzantine via le slavon ancien, lors de l’évangélisation des saints Cyrille et Méthode, au IXe siècle.

    Mais l’inculturation à l’époque de Vatican II a été très spécifique : elle visait à adapter la liturgie au monde moderne comme tel, avec cette différence, par rapport aux inculturations du passé, que la culture de la modernité est de soi étrangère, et même est hostile, au religieux chrétien contre lequel elle s’est édifiée.

    Le problème est le même que celui de l’appareil philosophique dans lequel s’exprime la théologie : on ne peut pas utiliser les philosophies contemporaines comme instrument de la théologie de la même manière que l’avait fait saint Thomas avec la philosophie d’Aristote. Ce qui ne veut pas dire qu’on n’a pas à tenir compte du monde dans lequel nous vivons pour faire entendre le message aux hommes qui s’y trouvent. Le faire comprendre par des traductions, celles des missels notamment, en faisant de gros efforts de pédagogie aussi. Mais il faut en même temps assumer l’opposition entre le sacré et le profane moderne comme un des moyens importants pour résister à l’esprit de sécularisation de la société actuelle. Ce fut l’option, entre autres, de l’œuvre de Solesmes. Ceci est tout autre que de réformer en gommant la différence avec les revendications modernes, par des modifications de mise à jour, pour évoquer le terme d’aggiornamento, qui a servi pour qualifier l’œuvre de Vatican II.

    La réforme liturgique de Vatican II s’est bien voulue une réforme d’aggiornamento : en prétendant restaurer la liturgie en son état supposé de l’Antiquité tardive, d’avant le Moyen Âge, elle l’a surtout restructurée et on peut dire, elle l’a largement refabriquée, conformément à la mentalité contemporaine.

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  • Supercherie électorale congolaise : le chat a bien piégé la souris.

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    Excellent résumé de l'impasse actuelle par Hubert Leclerq sur le site de « La Libre Afrique » :

    farine e0c2b829fcfd7eb128f82f967eb8b357.jpg« Deux semaines après le passage par les urnes, cinq jours après l’annonce du verdict provisoire de la présidentielle et deux jours après celle du résultat des législatives, le processus congolais mis sur pied par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ne convainc plus grand monde

    Le président zambien, Chagwa Lungu, qui préside actuellement l’organe chargé de la politique, de la défense et de la sécurité de la SADC (communauté des Etats de l’Afrique australe) n’a pas chômé ces derniers jours. C’est que toute la sous-région est suspendue aux évolutions du processus électoral en République démocratique du Congo. Et ce processus est loin de faire l’unanimité. Il fait craindre la résurgence d’une période d’instabilité et de violence dans ce pays de plus de 80 millions d’âmes.

    Dans la nuit de mercredi à jeudi, sur le coup de 3 heures du matin, la Ceni a annoncé les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Des résultats qui ont donné la victoire à l’opposant Félx Tshisekedi, d’une tête devant l’autre opposant, Martin Fayulu. Le dauphin de Joseph Kabila devant se contenter d’une troisième place, loin des deux autres.

    Un résultat immédiatement rejeté par Martin Fayulu qui annonce, ses chiffres de compilation à la main, avoir décroché plus de 60% des suffrages. L’Église catholique, à travers la commission épiscopale nationale congolaise (Cenco), a répété son incompréhension face à ces chiffres officiels. Pour la Cenco, ce résultat ne correspond pas du tout aux chiffres qu’elle a obtenus en compilant les procès-verbaux des bureaux de vote.

    Le malaise est évident. Aucun pays africain, jusqu’ici, n’a d’ailleurs félicité publiquement les gagnants, quoi que disent leurs QG. Tous les voisins ont félicité les Congolais pour leur détermination à faire entendre leur voix mais personne n’a félicité le lauréat. Tous se sont contentés de prendre acte.

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  • Un professeur d'Oxford dans le colimateur des LGBT

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Des étudiants d’Oxford veulent la peau d’un professeur : John Finnis, catholique, a critiqué l’homosexualité

    A 77 ans, John Finnis, professeur émérite de droit et de philosophie du droit dans l’une des plus prestigieuses universités au monde n’a plus rien à prouver sur le plan de l’érudition et du savoir. Mais des étudiants d’Oxford réclament son licenciement – il enseigne toujours – en raison de propos « discriminatoires » qu’il aurait tenus à l’égard de l’homosexualité. Cet enseignant catholique, assurent ces étudiants de la génération « flocon de neige », constitue par sa présence sur le campus une menace pour les gays. John Finnis est « particulièrement connu », paraît-il, pour son « homophobie » et sa « transphobie ». Il « a même conseillé au gouvernement des Etats-Unis de ne pas offrir de protection légale aux personnes LGBTQ+ qui souffrent de discrimination ».

    Près de 500 étudiants ont à ce jour signé la pétition demandant le départ de John Finnis, accusé pour le simple fait d’avoir affirmé – en 1994 et 2011 notamment – la loi naturelle dans des écrits universitaires. Loi naturelle conforme à la doctrine catholique, forcément. Etant donné, donc, qu’il affirme simplement la loi naturelle et la morale catholique, cela veut bien dire que ce sont elles qui sont en réalité dans le viseur des nouveaux censeurs.

    La bonne nouvelle, c’est que les autorités académiques ont décidé de soutenir le professeur – et ce n’était pas gagné par les temps qui courent – au nom de la liberté propre à la recherche universitaire. « Le débat académique vigoureux ne constitue pas du harcèlement dès lors qu’il est mené de manière respectueuse et sans violation de la dignité d’autrui », selon les autorités d’Oxford.

    La pétition sur change.org donne quelques exemples des déclarations « haineuses » de John Finnis : on lui reproche d’avoir comparé les relations homosexuelles à la bestialité, de qualifier le fait d’être gay de « mauvais » et « destructeur », entre autres affirmations certes vigoureuses. Mais il est également dans le collimateur pour avoir dénoncé les malheurs à venir liés à la « diversité culturelle » et qualifié l’immigration moderne à une sorte de « colonisation à l’envers ».

    Choses d’autant plus graves, selon les pétitionnaires, que Finnis assure des séminaires obligatoires pour les étudiants en droit de troisième cycle – il serait grand temps que l’université d’Oxford révise et étende ses mesures de protection des minorités et de politique d’égalité.

    La citation complète concernant la bestialité est celle-ci, issue de Loi, moralité et orientation sexuelle, un essai publié en 1994 : « La copulation d’êtres humains avec des animaux est rejetée parce qu’elle traite l’activité de la sexualité humaine et de sa satisfaction comme recherchée d’une manière appropriée alors qu’à l’instar de l’accouplement des animaux, elle est séparée de l’expression d’un bien commun intelligible – et traite de la sorte la vie humaine corporelle, dans l’une de ses activités les plus intenses, comme simplement animale. L’accouplement génital délibéré de personnes du même sexe est rejetée pour une raison très similaire. »

    Le Pr Finnis a réagi à la pétition dans les colonnes de The Oxford Student en déclarant :
    « La pétition travestit ma position ainsi que mon témoignage dans le cadre du litige constitutionnel américain. Quiconque consulte le site internet de la faculté de droit ou suite les liens fournis par la pétition peut constater les nombreuses erreurs de celle-ci. J’assume tous ces écrits. Ils ne contiennent pas l’ombre d’une phrase “phobique”. L’essai de 1994 met en avant une critique classique et strictement philosophique de tout acte sexuel non marital et il a été republié à de nombreuses reprises. »
    Mais pourquoi essayer de réfléchir lorsque la pensée unique est de votre côté ?
  • Opus Dei, Focolari, Légionnaires du Christ... : des sectes dans l'Eglise ?

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    Christian Laporte, sur le site de La Libre, fait écho à un appel adressé au pape par d'anciens membres de divers mouvements présents au sein de l'Eglise et dont les pratiques s'apparenteraient à celles des sectes :

    Des victimes interpellent François, une analyse très étayée à l’appui.

    C’est ce qui s’appelle reprendre la balle au bond… Évoquant un passage fort de sa fameuse Lettre au Peuple de Dieu publiée fin août dernier dans la tourmente des révélations récurrentes de scandales de pédophilie impliquant des hommes et des femmes d’Église, des ex-membres de mouvements ecclésiaux aux convictions fortes interpellent directement le pape François.

    "Si un membre souffre…" (Corinthiens)

    Leur réflexion part d’un verset de l’épître de Paul aux Corinthiens : "Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui."

    Un groupe d’ex-membres de l’Opus Dei, du Mouvement des Focolari/Œuvre de Marie, des Légionnaires du Christ l’interpellent en leur nom mais aussi en celui de "tous ceux qui se reconnaissent victimes d’emprise sectaire au sein de l’Église".

    Et d’expliquer au Pape que "leurs parents, amis et connaissances ainsi que moult personnes qui ont étudié de près certaines structures ecclésiales et leurs dérives de type sectaire veulent aider des proches tombés dans leurs filets".

    S’ils ont décidé de faire la présente démarche, c’est "afin de témoigner que l’appartenance à ces structures et l’obéissance à la doctrine de leurs fondateur ou fondatrice ont contribué à ruiner (leurs) vies en (leur) faisant subir au nom de Dieu des abus de pouvoir, de conscience, des abus sexuels, financiers, etc."

    Des milieux influents

    Leur conclusion ? "Dans ces mouvements religieux ou ecclésiaux et ces nouvelles communautés, des personnes ont beaucoup souffert et souffrent encore à cause des dérives sectaires."

    Une accusation en l’air ? Ils s’en défendent, disant "détenir des témoignages et des récits des souffrances vécues […] Certains préfèrent garder, par prudence, l’anonymat, redoutant la très grande influence de certains membres hauts placés de ces mouvements et nouvelles communautés dans tous les domaines : sociaux, politiques, religieux."

    Leur diagnostic n’en est pas moins interpellant : "Nous devons libérer notre parole emprisonnée de trop longues années sous le joug de l’omerta spécifique à chacun de ces mouvements et communautés qui sont en fait des Églises parallèles à l’Église catholique mais qui souffrent de la même maladie du cléricalisme dans leur fonctionnement et qui apparaît clairement dans leurs actions."

    Leur appel au Pape vise aussi à "mettre en garde les actuels adeptes et les autres personnes pouvant être sollicitées par leurs membres actifs contre les dangers physiques, psychiques et spirituels qui peuvent être résumés (sans cependant être exhaustifs) dans une étude qui voudrait susciter une approche critique envers ces structures".

    Une recherche publiée en Belgique

    C’est ici que la démarche passe directement par la Belgique… Et par la recherche doublée du livre De l’emprise à la liberté - Dérives sectaires au sein de l’Église - Témoignages et réflexions qui a été publié il y aura bientôt deux ans.

    Coordonnée par le psychosociologue Vincent Hanssens qui fut notamment vice-recteur de l’Université catholique de Louvain, elle est partie d’une enquête auprès d’anciens membres issus de divers pays et milieux dont les témoignages ont été analysés notamment par des chercheurs et des acteurs ecclésiaux pleinement intégrés dans l’institution, à l’aune de la doctrine de l’Église.

    En allant à la rencontre du Pape, c’est aussi, selon les signataires, "un appel à toute l’Église afin qu’elle renforce sa prudence et ses dispositifs de vigilance, tant pour le présent et le futur, que pour prendre en compte les souffrances du passé".

    "De l’emprise à la liberté" dirigé par Vincent Hanssens est paru aux Édition Mols.

    Ce livre avait suscité une réaction de l'abbé Seminckx au travers d'un courrier adressé à Vincent Hanssens que l'on trouvera reproduite ICI.