D'Il Dubbio :
Bergoglio ouvre les portes de l’Eglise : «Tous sont invités! Je me suis rendu compte que ces personnes se sentent rejetées, et c’est vraiment dur»
28 août, 2023
Le Pape, en parlant avec les Jésuites portugais, a de nouveau abordé le thème des personnes homosexuelles et transsexuelles. En particulier, dans le dialogue avec les Jésuites à Lisbonne à l’occasion des JMJ rendu public par le directeur de la Civiltà Cattolica, le père Antonio Spadaro, Bergoglio a observé : «Je crois que sur l’appel adressé à "tous", il n’y a pas de discussion. Jésus est très clair à ce sujet : tous. Les invités n’avaient pas voulu venir à la fête. Et il a dit d’aller à la croisée des chemins et d’appeler tout le monde, tout le monde. Et pour qu’il reste clair, Jésus dit "sains et malades", "justes et pécheurs", tous, tous. En d’autres termes, la porte est ouverte à tous, tous ont leur place dans l’Eglise. (Encore faut-il que les invités portent la robe de noce, cfr Mt 22, 1-14 (ndB)) Comment chacun le vivra-t-il ? Nous aidons les gens à vivre pour qu’ils puissent occuper ce poste avec maturité, et cela vaut pour chaque type de personne. A Rome, je connais un prêtre qui travaille avec des garçons homosexuels. Il est évident qu’aujourd’hui le thème de l’homosexualité est très fort, et la sensibilité à ce sujet change selon les circonstances historiques. Mais ce que je n’aime pas du tout, en général, c’est que l’on regarde le soi-disant "péché de la chair" à la loupe, comme on le fait depuis si longtemps à propos du sixième commandement. Si vous exploitiez les ouvriers, si vous mentiez ou trichiez, cela ne comptait pas, et au contraire les péchés sous la ceinture étaient importants».
« Donc, - a réaffirmé le Pape - tous sont invités. Tel est le point. Et il faut appliquer l’attitude pastorale la plus opportune pour chacun. Il ne faut pas être superficiel et naïf, en obligeant les gens à des choses et des comportements pour lesquels ils ne sont pas encore mûrs ou incapables. Pour accompagner spirituellement et pastoralement les personnes, il faut beaucoup de sensibilité et de créativité. Mais tous, tous, tous, sont appelés à vivre dans l’Eglise : ne l’oubliez jamais». « Aux audiences générales du mercredi - a encore raconté le Pape - participe une sœur de Charles de Foucauld, sœur Geneviève, qui a quatre-vingts ans et est aumônière du Cirque de Rome avec deux autres sœurs. Ils vivent dans une maison roulante à côté du Cirque. Un jour, je suis allé les voir. Ils ont la petite chapelle, la cuisine, la zone où ils dorment, tout bien organisé. Et cette nonne travaille aussi beaucoup avec des filles qui sont transgenres. Et un jour, elle m’a dit : "Puis-je les amener à l’audience?». «Bien sûr» lui ai-je répondu, "pourquoi pas?". Et il y a toujours des groupes de femmes trans. La première fois qu’elles sont venues, elles pleuraient. Je leur demandais pourquoi. L’une de ces femmes m’a dit : «Je ne pensais pas que le Pape pouvait me recevoir». Puis, après la première surprise, ils ont pris l’habitude de venir. Quelqu’un m’écrit, et je lui réponds par mail. Tout le monde est invité ! Je me suis rendu compte que ces personnes se sentent rejetées, et c’est vraiment dur ».
Commentaires
"Quelqu’un m’écrit, et je lui réponds par mail."
Bon, ça dépend qui. Il y a quatre cardinaux - enfin, ceux d'entre eux qui vivent toujours - qui attendent les réponses à leurs dubia depuis une dizaine d'années. Evidemment, c'est moins amusant : ce sont des catholiques hétéros et ces casse-pieds s'intéressent à la doctrine de l'Eglise.
Voici deux remarques.
D'une part, depuis 2012-2013, nous sommes témoins et victimes d'une amplification de la mise en oeuvre ad intra du mot d'ordre, hypo-évangélique, voire pseudo-évangélique, qui est à l'oeuvre ad extra depuis 1962-1963 : "Malheur à moi si je ne CONSENSUALISE pas !".
D'autre part, nous sommes en présence d'une perversion ou, en tout cas, d'une subversion
- de la charité chrétienne, laquelle, depuis Jean XXIII, semble vraiment due non seulement aux personnes, mais aussi aux erreurs,
et
- de la conversion dans l'Eglise, puisque, désormais, à ce petit jeu là, il incombe avant tout à l'Eglise de se "convertir", ou plutôt de renier son regard et son discours exigeants sur les péchés, et il incombe beaucoup moins au pêcheur de se convertir, en renonçant à ses péchés.
Comme toutes les préoccupations qui tournent à l'obsession, le matraquage au sujet de 'l'intéééégration" des personnes LGBT..... dans l'Eglise, que nous assène ad nauseam le pape François and co, devient insupportable (pour moi en tout cas).
Un enseignement et une préoccupation mesurée contre leur ostracisation et pour leur place légitime parmi les croyants dans le respect absolu des règles canoniques serait normale mais ce déballage récurrent d'injonctions avec force références douteuses aux Ecritures relève du trouble obsessionnel compulsif.
Une autre "catégorie" de personnes ne sera JAMAIS accueillie dans l'Eglise, elle ne l'est même pas dans la VIE tout court: les millions d'enfants avortés!
Voilà quelle devrait être LA préoccupation qui devrait empêcher de dormir le pape François et son "équipe" et ce serait sain, voire saint, si elle devenait obsessionnelle!
Le pape oublie une chose essentielle ....
Lorsqu'on présente au Christ la femme adultère, Jésus renvoie intelligemment tous les juges de cette personne : "que celui qui n'a jamais péché lui lance la première pierre !" Et cette phrase admirable de l'Evangile : "ils s'en allèrent un à un, en commençant par les plus anciens .... " C'est en effet la vieillesse qui nous apprend notre pauvreté et notre péché !
Ma mère disait toujours : il faut aimer le pécheur et détester le péché ! Accepter l'homosexualité et les modèles proposés par les groupes LGBTQI+ est une erreur fondamentale de notre pape François et d'une partie de l'Eglise. Cela ne nous empêche pas d'accueillir tout homme quel qu'il soit .... mais en lui montrant le chemin de conversion que le Seigneur nous demande ... à tous !