Lectures du Dimanche des Rameaux : l'évangile au quotidien.org
Homélie du Père Joseph-Marie Verlinde (homelies.fr - archive 2007)
Nous sommes arrivés au terme du Carême : nous entrons dans la Semaine Sainte, qui nous conduira, à travers les ténèbres de la Passion, jusqu’à la pleine lumière de la Résurrection. Tous les efforts de pénitence consentis durant ce temps de conversion convergent dans ces derniers jours, durant lesquels nous essayerons de suivre Jésus, qui va accomplir, seul, le grand passage, ouvrant pour nous une brèche dans le mur de la haine et de la mort qui nous sépare de Dieu.
Le récit de la Passion selon Saint Luc nous présente un Jésus qui tranche par sa sérénité au milieu de l’incompréhension de ses proches et de la haine meurtrière de ses ennemis. Ses dernières paroles : « Père, entre tes mains je remets mon esprit », résument son attitude d’abandon filial non seulement au sommet de la déréliction librement consentie, mais durant toute sa vie terrestre.
Tout comme les témoins de la crucifixion, nous ne voyons sur le Golgotha qu’un homme broyé par la souffrance, en prise avec une agonie qui le conduit vers une mort accueillie comme une délivrance. Mais si nous nous laissons éclairer par l’Esprit et par la Parole, nous découvrons au contraire le Verbe de lumière engagé par amour pour nous, dans le combat suprême contre le Prince des ténèbres, dont il triomphe en acceptant de se laisser engloutir par lui.
Pressentant le mystère de cette mort paisible au milieu de tant de haine, nous rendons gloire à Dieu en confessant comme le centurion : « Sûrement, cet homme, était un juste ! » Bien plus, tombant à genoux, l’Eglise adore l’Agneau sans tâche qui « présente son dos à ceux qui le frappent, et ses joues à ceux qui lui arrachent la barbe ; qui ne protège pas son visage des outrages et des crachats » (1ère lect.), afin de pouvoir intercéder pour ses bourreaux : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».