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Un livre sur le changement démographique

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Source : zenit.org

Les raisons de la baisse des naissances, par le card. Caffarra

« Le changement démographique » : ce livre met en relief « la divergence (…) entre la fécondité voulue – les plus de deux enfants que les mères voudraient avoir en moyenne – et celle qui est, en fait, réalisée, c’est-à-dire 1,3 - 1,4 enfants par femme. Il existe donc une “fécondité voulue” qui contraste avec le changement démographique ».

C’est ce qu’affirme le cardinal Carlo Caffarra intervenu à Bologne, mercredi 1er février, à l’occasion de la présentation de l’ouvrage : “Le changement démographique : Rapport-proposition sur l’avenir de l’Italie” (Laterza, 2011), sous la direction du comité pour le projet culturel de la conférence épiscopale italienne.

L’étude en question analyse le changement démographique en Italie et le qualifie « d’historique » en raison de l’importance de « l’effondrement » des naissances et de l’inversion de la proportion entre les jeunes et les personnes âgées.

Selon l’archevêque de Bologne, « le livre ne s’arrête pas à une lecture objective du changement démographique, mais il cherche à en préciser les causes et les conséquences économiques et socio-culturelles. Ce n’est pas tout : le dernier chapitre se lance sur le « terrain difficile » des propositions, en soulevant la question d’une “gouvernance” du phénomène démographique.

Le cardinal Caffarra veut aussi vérifier « si le changement démographique dont nous parlons peut trouver une explication dans les événements spirituels ». Il pose la question : « Comment la personne se situe-t-elle » dans « sa subjectivité spirituelle », face à sa « capacité à enfanter une nouvelle personne humaine ».

En ce qui concerne la culture, qui détermine certains comportements individuels et de couple, le livre atteste, toujours selon le cardinal Caffarra, que « ce sont les mentalités, comprises comme des modes de pensée, comme un ensemble de représentations et de sentiments à leur égard, qui déterminent de façon significative les comportements démographiques des peuples ».

Abordant aussi la spiritualité liée à la procréation, l’archevêque s’inspire de la tradition juive, à laquelle Jésus s’est soumis : « l’offrande à Dieu du premier-né ». « La naissance du premier-né était, précise-t-il, un événement chargé de sens. En assurant une descendance, elle éloignait donc le risque d’exclure définitivement sa propre généalogie des biens messianiques ». La foi d’Israël voyait dans ce rite « le renouvellement, de génération en génération, de l’événement fondateur d’Israël lui-même : la sortie d’Egypte et le don de la liberté », ajoute le prélat.

Le cardinal Caffarra souligne le sens spirituel d’une naissance : « Le fait de donner la vie à une personne humaine est comme un « mystère » puisque « c’est un fait biologique, mais qui renferme en lui-même la présence de Dieu ». Nous sommes face au « paradigme fondamental de la maternité et de la paternité », où le nouveau-né s’insère « dans un faisceau de relations », fait remarquer l’archevêque italien.

Il diagnostique l’origine de la fracture: « Le paradigme relationnel a été détruit par au moins trois facteurs : le changement et la perte du sens de la sexualité, la confusion et la relativisation de la différence sexuelle, la banalisation du mariage ».

Pour le premier point, il précise : la sexualité a été « séparée de l’amour et de la procréation » et c’est pour cette raison qu’elle est « dominée par la marque de l’individualisme qui, par sa propre logique, tend à exclure de l’horizon de la personne tout raisonnement en termes de relations et d’effets à moyen et à long terme ».

Pour le deuxième point, il note que la culture dominante tend aussi à « une perte progressive du sens et de la richesse de la diversité sexuelle », favorisant ainsi une « dysmorphie sexuelle » - anomalie de la forme de la sexualité - qui est un facteur décisif pour le changement démographique.

Le troisième facteur est la « déconstruction dont a fait l’objet l’institution du mariage », avec pour conséquence un manque d’estime de celle-ci.

« La crise consiste dans le passage progressif vers un paradigme individualiste : on est passé du paradigme personnaliste-relationnel au paradigme individualiste », résume l’archevêque..

Le cardinal Caffarra conclut en affirmant que « la publication de ce livre est une invitation raisonnée à affronter le problème démographique tant du point de vue éducatif que du point du vue politique ». Il espère que « ce énième avertissement ne restera pas, lui aussi, lettre morte ».

Antonio Gaspari (Traduction de l’italien par Anne Ginabat)

Commentaires

  • Dans le fond, la baisse de la natalité, la baisse de la transmission de la vie, ce don de Dieu, est à mettre peut-être en comparaison ou en corrélation avec la baisse de la fréquentation de la messe après Vatican II.

    Dans les deux cas, on a donné congé à Dieu, on n'a plus trop besoin de lui. On se débrouille très bien tout seuls, comme des grands, aussi bien pour transmettre la vie, que pour se réunir entre cathos et animer une messe.

    La messe après Vatican II est devenue une espèce de réunion amicale de cathos, animée par un prêtre gentil organisateur plus ou moins doué, et des laïcs mis en scène selon des rôles, un peu comme au théâtre.

    Or, la messe, c'est d'abord la rencontre avec Dieu, pas avec son prochain. Son prochain, on a des tas d'occasions d'organiser des réunions ou rencontres amicales avec lui. La messe ce doit être la rencontre avec Dieu. On entre à l'église pour aimer Dieu, et on en sort pour aimer son prochain. Si l'on n'a pas trouvé le temps d'aimer Dieu, notre Père, comment pourrait-on avoir la force d'aimer notre prochain, notre frère ?

    Selon moi, la baisse de fréquentation de la messe provient du fait que les catholiques n'y retrouvent plus assez ce qu'ils y cherchent avant tout, c'est-à-dire, la rencontre avec Dieu. Et pour rencontrer et parler à Dieu, il vaut mieux le silence ou un chant grégorien, que beaucoup de paroles et de musiques pop.

    Certains catholiques se sont opposés farouchement à cette métamorphose de la messe, à cette rupture dans la tradition catholique. Mais la plupart des catholiques aiment trop leur Église et leur Pape que pour les abandonner brutalement. Leur façon de protester est plus calme : ne plus participer à une messe où ils ne retrouvent plus l'essentiel, la présence et l'écoute de Dieu.

    En outre, si on leur propose une messe qui ne soit qu'une simple réunion amicale de cathos, ils ont des tas d'autres propositions de réunions amicales, souvent plus alléchantes qu'une messe quasi désacralisée.

    Est-ce que Vatican II n'a pas voulu copier nos frères protestants, chez qui Dieu est absent de leurs cérémonies, et où le célébrant est un simple animateur et conférencier ? N'aurait-il pas mieux valu s'inspirer de nos frères orthodoxes, eux qui ont su conserver la spécificité de la messe, la rencontre avec Dieu, avec le mystère de Dieu ?

    On se plaint qu'on doive désacraliser des églises, mais ne faut-il pas se plaindre d'abord que trop de paroisses aient désacralisé leur messe ? Ce sont peut-être des catholiques qui ont les premiers donné congé à Dieu, en se croyant assez grands, assez intelligents et assez capables de se passer de Lui ? Mais en donnant congé à Dieu, ils ont sans doute aussi donné congé à leur prochain, lui qui recherche Dieu avant tout.

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