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Rechercher : Ringlet transgresse l'interdit de tuer

  • Le permis de tuer serait-il en péril ?

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    A lire le texte de cette invitation envoyée par le "centre librex" pour une soirée-débat consacrée au thème de "la dépénalisation de l'avortement en péril", on pourrait le croire. Y aurait-il "le feu au lac"?

    "En 1990, la Belgique adoptait, non sans peine, la loi relative à l’interruption de grossesse, portée par le sénateur socialiste Roger Lallemand, qui marqua la victoire du droit pour chaque femme de disposer librement de son corps. Vingt ans plus tard, et devant le regain des courants rétrogrades (!) de tous horizons, la législation pourtant fondamentale fait l'objet d'attaques régulières de la part du mouvement Pro-Life de plus en plus actif."

  • Apostat, une fatwa ordonne de le tuer

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    De Jean-Baptiste Mendès sur Sputniknews.com :

    Joseph Fadelle, apostat: «Il y a une fatwa qui ordonne de me tuer»

    13.09.2019

    Réfugié en France depuis dix-huit ans, après seize mois de prison à Bagdad et s’être fait tirer dessus par sa famille, Joseph Fadelle coule enfin des jours heureux. Son crime? Avoir quitté l’islam pour se convertir au christianisme.

    «Oui bien sûr que je suis toujours menacé. Il y a une fatwa qui ordonne de me tuer. Je ne communique pas mon adresse et demeure très prudent dans mes déplacements. Même en France, j’ai été menacé de mort.»

    Rendez-vous avait été fixé dans une église à Paris, discrétion oblige face à ces perpétuelles menaces. Deux mois que cet entretien était arrêté. Et nous voilà enfin devant Joseph Fadelle, auteur de Le prix à payer, (Éd. L’œuvre). Préférant s’exprimant en arabe, il est ainsi accompagné de son interprète afin de nous raconter ses terribles épreuves.

    L’apostasie de l’islam

    Tout commence en Irak dans les années 80. Pendant son service militaire, durant la guerre contre l’Iran, Mohamed Moussaoui (désormais Joseph Fadelle), appartenant à un illustre clan chiite, fait la connaissance de Massoud, son camarade de chambrée, un chrétien. Sitôt passée la méfiance réciproque, chacun essaie de convertir l’autre à sa religion. Massoud enjoint ainsi Mohamed à relire le Coran et à chercher à le comprendre. Et là, il tombe des nues.

    «J’ai alors compris, en poussant mes recherches, que le Coran ne pouvait être la parole de Dieu, que Mahomet ne pouvait avoir aucun rapport avec Dieu et ne saurait être prophète. C’est alors que j’ai quitté l’islam.»

    Puis Massoud lui prête un exemplaire du Nouveau Testament, qu’il trouve bien plus convaincant. Il devient alors progressivement chrétien. Jusque-là, pas de problème pour nos esprits occidentaux, habitués à la liberté religieuse depuis belle lurette. Il ne s’agit pas de nier en Occident, l’Inquisition, la croisade contre les cathares, les Morisques en Espagne et les pogroms dans l’empire tsariste. Sauf qu’il s’agit de ce qui se passe actuellement en Irak, avec ses traditions claniques et qu’il s’agit surtout de quitter l’islam, ce qui est considéré comme un crime dans de nombreux pays musulmans, et en tout état de cause un parcours personnel complexe. Les cinéphiles se souviennent d’ailleurs de L’apôtre, de Cheyenne Carron, film remarquable traitant d’une difficile conversion en France d’un musulman au catholicisme.

    Rescapé de la prison et des balles

    Joseph Fadelle est le témoin toujours vivant de la situation plus que dramatique de ces ex-musulmans. Une fois son apostasie découverte, débute son calvaire.

    «J’ai été emprisonné pendant un an et quatre mois dans une prison, où les conditions de détention étaient parmi les plus dures en Irak. Quand j’ai quitté cette prison, il n’était plus possible pour moi de rester en Irak. Mon calvaire s’est poursuivi après la prison. Le seul pays dans lequel on était autorisé à se rendre, nous autres Irakiens, c’était la Jordanie. Alors ils m’ont poursuivi jusqu’en Jordanie et ils m’ont tiré dessus. Je remercie le Seigneur qui m’a sauvé. C’est ma famille qui a tiré sur moi. Quatre de mes frères et un oncle.»

    L’islam et sa critique

    Des scènes qui ne paraissent plus invraisemblables après l’épisode monstrueux de Daech*, qui infligeait tortures et mort aux mécréants (chrétiens et yézidis) et aux hérétiques (chiites). Mais la simple critique de l’islam en tant que telle reste un sujet extrêmement sensible en ce moment. En témoigne la récente polémique aux Universités d’été de la France Insoumise sur l’islamophobie et le droit de débattre sereinement des religions. Charlie Hebdo en a fait l’amère expérience avec l’assassinat terroriste de la plupart des membres de sa rédaction. Pour Joseph Fadelle qui cite notamment le verset 89 de la sourate 4, le coupable est tout désigné.

    «C’est l’islam, la seule religion sur terre qui interdit à celui qui y adhère de la quitter, sous peine d’être tué. Il te faut quatre secondes pour faire ta conversion, et c’est définitif. Soit tu restes musulman, soit tu meurs. Cela n’a rien à voir avec les Arabes ni le Moyen-Orient. C’est bien l’islam le problème.»

    Ce qui a pour conséquence marquante l’accueil initialement réservé à Joseph Fadelle par les chrétiens d’Orient: de la méfiance, du rejet et surtout de la peur. Le prosélytisme leur est tout à fait interdit, sous peine de graves sanctions pour la communauté. Un climat de peur pour ces minorités chrétiennes qui s’est d’autant plus alourdi avec la chute de Saddam Hussein. Sacrifier une brebis pour sauver le troupeau? Ainsi, ce réfugié en France déplore ce renoncement de l’esprit missionnaire:

    «Les chrétiens d’Orient sont repliés sur eux-mêmes, parce qu’ils craignent les autres, parce qu’ils ont peur de l’islam! Ils arrivent à peine à se mettre à l’abri des problèmes. Alors, ils se méfient quand quelqu’un vient les rejoindre, de peur qu’il ne soit un espion, ou qu’il vienne les impliquer dans des problèmes.»

    L’Exode

    Après sa fuite en catastrophe d’Irak et quelques mois très compliqués en Jordanie, la famille Fadelle parvient enfin à s’échapper du Moyen-Orient et à trouver refuge en France en 2001. Deux années après, George W. Bush déclenchait le chaos en éliminant Saddam Hussein. Cela fait ainsi dix-huit ans que Joseph est arrivé à Paris, il a obtenu depuis la citoyenneté française et vit maintenant d’une allocation de handicapé. Se défendant de toute haine envers les musulmans, il passe désormais son temps à témoigner de ses épreuves lors de conférences et à vouloir convertir ses ex-coreligionnaires. C’est ainsi qu’il a réussi à renouer contact avec sa famille:

    «Deux d’entre eux, un frère et une sœur, sont aujourd’hui chrétiens. Un de ceux qui avaient tiré sur moi est aujourd’hui chrétien et réside également en France. Et un autre est sur la voie, j’espère que l’on entendra bientôt une bonne nouvelle à son sujet. Il a quitté l’islam, mais il n’est pas encore chrétien.»

    *Organisation terroriste interdite en Russie

    Lire également : https://ns2017.wordpress.com/2019/08/28/dans-breizh-info-maurice-saliba-auteur-de-lislam-mis-a-nu-par-les-siens-accuse/

  • Avec l’avortement, l’Etat de droit est inversé, ce n’est plus tuer mais refuser de le faire qui est criminel.

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    En France, il est aussi question d'un allongement du délai durant lequel la pratique de l'avortement est autorisée; de Jean-Marie Le Méné sur gènéthique.org :

    « L’avortement est moins une question de morale personnelle qu’une arme politique absolue »

    14 décembre 2020

    Alors que le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) vient de livrer une opinion sur l’avortement (cf. Délai pour pratiquer une IVG : le CCNE fait naufrage), Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Lejeune, réagit pour Gènéthique.

    Gènéthique : A la demande du gouvernement, le CCNE vient de se prononcer concernant l’extension du délai légal pour avorter, estimant qu’il n’a pas d’objection éthique à allonger ce délai. Comment réagissez-vous à cette annonce ?

    Jean-Marie Le Méné : Aucun problème éthique pour le comité d’éthique étatique. Cette opinion favorable à l’allongement de l’avortement à 14 semaines ne décevra que ceux qui pensent encore que le CCNE est chargé d’exprimer un point de vue moral sur des questions de sociétés. Il n’y a pas lieu d’en être surpris, ni même affligé. Le comité d’éthique, créé pour soumettre la morale naturelle aux exigences de la modernité, est rigoureusement fidèle à sa mission. Le CCNE a généralement soutenu toutes les transgressions auxquelles il doit accoutumer l’opinion publique. En l’espèce, les gynécologues-obstétriciens sont majoritairement opposés à l’allongement du délai d’accès à l’avortement. Qu’à cela ne tienne, le comité d’éthique prend le prétexte des quelques femmes qui avorteraient hors délai à l’étranger pour ouvrir la possibilité légale à toutes les autres d’avorter encore plus tard, au nom de l’égalité d’accès, fût-ce au pire. Le CCNE est un outil politique, pas une autorité morale.

    G : Cet avis s’inscrit dans un ensemble législatif : multiplication des propositions de loi sur l’avortement, cavalier budgétaire dans le PLFSS, amendement dans la proposition de loi qui vise à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification. Pourquoi tant de précipitation dans une période où la France traverse une crise sanitaire ?

    JMLM : Les gens ne comprennent pas que la légalisation de l’avortement est moins une question de morale personnelle qu’une arme politique absolue. Un Etat qui préfère qu’une mère supprime son enfant avec la complicité de la médecine, parce qu’il a peur de passer pour l’adversaire des femmes en soutenant la maternité, est prêt à tout trahir. L’avortement produit un effet cliquet, crante les progrès sociétaux et condamne à la marche en avant les yeux fermés. Il n’y a pas une seule transgression nouvelle qui, pour circonvenir les hésitants, n’invoque l’avortement. Puisque nous avons été capables de légaliser l’avortement, nous pouvons bien accepter la PMA pour toutes, le remplacement des animaux de laboratoire par des embryons humains, l’eugénisme et les chimères, bref toutes les folies de la marchandisation du vivant qui font la fortune des transhumanistes et de leurs bretteurs d’estrade. L’avortement est un dogme qui ouvre toutes les portes. Ne pas y adhérer, c’est renoncer aux mandats électifs, aux médias, aux hautes responsabilités dans beaucoup de professions. L’avortement est un critère de sélection pour appartenir au camp du bien, un brevet de soumission au progressisme et un instrument d’asservissement des consciences depuis près d’un demi-siècle.

    G : Le nombre d’avortements est en progression croissante depuis 3 ans. Comment l’expliquez-vous ? Quelles mesures seraient à prendre pour endiguer cette recrudescence ?

    JMLM : Personne ne risque plus sa vie, sa réputation, sa carrière et ses émoluments à réfuter ce nouvel ordre immoral parce que s’y opposer peut conduire en prison. Si toutefois l’on voulait diminuer le recours à l’avortement, il faudrait d’abord arrêter de souhaiter un retour à « l’esprit de la loi Veil ». La loi Veil n’est pas la solution, mais le problème. Elle est, par construction, une loi évolutive et féconde qui contient le scénario de tout ce qu’elle ne cesse d’engendrer. La malice de l’avortement ne réside pas dans l’excès d’une pratique qui passerait de 12 à 14 semaines. L’enfant ne meurt pas moins à 12 qu’à 14 semaines. La loi Veil, dans sa logique, est appelée à disparaître dès lors que l’avortement sera considéré comme une pratique bienfaisante, ce qui est en bonne voie. Pourtant, avec ou sans loi, il conviendrait de rappeler que l’homicide ne saurait être le geste d’un médecin. Enfin, il est nécessaire de sortir l’avortement de la sphère exclusive des femmes. La chaîne des mensonges indispensables qui le permet (depuis la négation de l’humanité de l’embryon et l’éviction du père jusqu’au déni des conséquences) est telle qu’elle n’impacte pas que les femmes mais la société dans son ensemble. Avec l’avortement, l’Etat de droit est inversé, ce n’est plus tuer mais refuser de le faire qui est criminel. Si cela était dit et compris, se fixer une diminution du taux de recours à l’IVG deviendrait une évidence.

  • Québec : ”Tuer n'est pas un soin”

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    La campagne de publicité "Tuer n'est pas un soin" bat actuellement son plein dans les grands médias québécois. Les organismes Vivre dans la Dignité et le Collectif de médecins du Refus Médical de l'Euthanasie ont joint leurs efforts afin de sensibiliser la population aux risques inhérents à une légalisation de la mort provoquée par un médecin. Le gouvernement du Québec prévoit actuellement de légaliser « l'aide médicale à mourir », ce qui n'est en réalité rien d'autre que l'euthanasie.

    Les 500 médecins et autres membres de ces deux regroupements expriment leur profond malaise face à l'éventualité d'un tel projet de loi. Ils affirment qu'avec les possibilités de la médecine moderne il n'y a aucun besoin d'euthanasie pour soulager les patients en fin de vie. L'expérience des pays où l'euthanasie est légale démontre également que des dérives graves sont inévitables et mettent en danger les personnes les plus vulnérables de notre société. www.vivredignite.com etwww.soignertoujours.com

    Signalé par @SDDFRANCE - Soigner dans la dignité (SDD) - via Liberté Politique

  • Fumées noires et potins romains pour tuer le temps

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    A Rome, ça papote ferme tandis que les trois premiers votes (celui d'hier soir et les deux de ce matin) ont abouti à des fumées noires...

    Frédéric Mounier s’en fait l’écho dans La Croix.  

    Il y est question d'une "grande incertitude" (quel scoop!) et d'un premier scrutin qui aurait été un « referendum pro ou anti-Scola ».

    Quant au pape émérite, il a suivi le début du conclave à la télévision (on imagine bien).

    Mais il y a les informations au conditionnel selon lesquelles "Un cardinal européen aurait expliqué, sous couvert d’anonymat, au « Wall Street journal », qu’il comptait bien, face au favori, le cardinal archevêque de Milan Angelo Scola, « soulever la question de ses liens avec le mouvement "Communion et Libération" ». Et notamment avec le gouverneur de la région lombarde, Roberto Formigoni, impliqué dans plusieurs scandales. « La Repubblica » qualifie le cardinal milanais de « favori que la Curie n’aime pas parce qu’il veut réformer l’Eglise ».

    Il y a aussi le cardinal de Budapest, Peter Erdö, qui verrait sa cote monter. "Il aurait dit à ses confrères, avant l’ « Extra Omnes » : « Ne votez pas pour moi ». Digne continuateur de la « ligne Ratzinger », il pourrait constituer un recours si le front anti-Scola arrivait à ses fins."

    Quant à la position du cardinal Marc Ouellet, jeudi matin, elle semblerait ferme. "Le regain de faveur dont il jouit parmi les très nombreux médias canadiens présents aux alentours de la place Saint-Pierre contraste singulièrement avec l’opprobre qui le caractérisait il y a peu, notamment en raison de la vigueur de ses positions morales lorsqu’il était archevêque de Québec."

    Le cardinal Dolan, archevêque de New-York, ferait figure "de « favori américain ». Il serait soutenu par le cardinal George, archevêque de Chicago. Selon « La Repubblica », le cardinal Scola pourrait, en cas de blocage, reporter « ses » voix sur lui."

    "En revanche, la « cote » du cardinal Odilo Scherer, archevêque brésilien de Sao Paulo, s’effriterait, son soutien à la Curie apparaissant trop manifeste durant les dernières heures des congrégations générales.

    Nouveau venu, comme un revenant, le cardinal jésuite Jorge Maria Bergoglio (76 ans), archevêque argentin de Buenos Aires. Modeste, réservé, silencieux, attentif aux pauvres, il aurait refusé, en 2005, de s’avancer plus avant sur le chemin du trône de Saint-Pierre."

    Et patati et patata.

  • Et si le vrai féminisme était de briser enfin l’interdit qui règne autour de l’avortement et de le descendre de son piéd

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    D'Anne-laure Debaecker sur le site de Valeurs Actuelles :

    Avortement : une liberté tronquée 

    Loi du silence. De nombreux témoignages, au fil des ans, dévoilent un manque d’information et de suivi pour celles qui ont eu recours à l’IVG. Un livre écrit par la fondatrice d’Ivg.net revient sur ce tabou sociétal.

    On est marqué au fer rouge. On souffre en cachette. Cela fait vingt ans que j’ai fait cet avortement. Mon corps et mon esprit sont mutilés. » Ce cri du coeur de Catherine, 45 ans, rejoint celui de milliers d’autres femmes, au sujet d’une douleur cachée car non reconnue. Plus que l’argent, le sexe ou même l’euthanasie, l’avortement est le sujet tabou en France. Le sujet que l’on ne peut évoquer sans risquer d’essuyer, d’emblée, une levée de boucliers scandalisés, une accusation d’entrave voire, désormais, des menaces de représailles judiciaires. Les séquelles physiques et psychologiques qui découlent malheureusement souvent de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) sont alors tout autant tues et négligées. Comment reconnaître qu’un acte médical que la société et la loi décrètent anodin pourrait avoir des conséquences aussi lourdes ?

    « Au moment de l’IVG, c’est sûr que ce n’est pas un moment très agréable à passer », concède le site du gouvernement (Ivg.gouv.fr), qui compare la douleur découlant de l’arrêt d’un processus de vie à n’importe quelle douleur physique que certaines vivent plus ou moins bien. Et pourtant. Dépression, angoisse d’infertilité, syndrome de la date anniversaire, besoin de retomber rapidement enceinte, comportements d’évitement, troubles sexuels, colère, anxiété, refoulement, perturbations des relations humaines… Multiples sont les facettes du syndrome post-IVG qu’identifie Marie Philippe, fondatrice du site Ivg.net, après dix années passées à lire à et écouter personnellement plus de 8 500 appels et 1 500 témoignages écrits. Le site, qui reçoit plus de 3 000 appels par an pour 15 écoutantes, avait subi les foudres de Marisol Touraine, car sa popularité le faisait se trouver en tête des recherches Google. Il a, en effet, pour objectif de permettre aux femmes de faire le choix qui leur corresponde, en pleine conscience de l’acte qu’elles accompliront, quel qu’il soit, et de « libérer une parole ignorée ». Car, dénonce Marie Philippe dans un ouvrage édifiant qui expose le fruit de cette décennie d’écoute, l’IVG banalisée devient un véritable problème de santé publique.

     

    Le syndrome post-IVG, décrit comme une sensation de vide, une douleur psychique proche d’une dépression, qui peut survenir plusieurs années après, fait l’objet de très peu de publications médicales en France, contrairement aux pays anglo-saxons et scandinaves. L’auteur y voit une autocensure plus ou moins consciente des médecins, qui ne veulent pas sembler se mettre en porte-à-faux d’un consensus autour d’un droit médiatisé et sacralisé. Paralysés par la peur de tomber sous le coup de la loi, ils optent alors pour une neutralité affichée, un refus de prendre position et même d’informer. La femme qui découvre une grossesse non attendue, très souvent ambivalente dans son désir de l’enfant à venir, désir qui survient souvent pendant la période de réflexion (qui était obligatoire jusqu’en 2016 entre la première demande d’acte d’IVG et l’acte lui-même), se retrouve ainsi très seule dans sa réflexion tout comme dans la gestion des conséquences qui en découlent, dans un monde qui pousse à aller de l’avant sans trop réfléchir. « On a banalisé cet acte. On a cru que nous avions cette “liberté”… mais c’est aussi un enfermement psychologique. L’avortement a un prix, et c’est de notre personne que nous payons », dénonce Marianne, 49 ans.

    Une véritable loi du silence s’abat désormais sur l’avortement : sur l’acte en lui-même, dont la réalité scientifique est complètement atténuée sur le site du gouvernement (on évacue le « contenu » ou l’« oeuf » de l’utérus…), et sur la souffrance qui peut en découler, avec des femmes interdites de parole. Cette omerta est d’autant plus grave que, et c’est là tout le paradoxe de ce droit, la libération tant vantée est un leurre. Le choix de l’avortement est, en effet, rarement pleinement libre : la femme ne reçoit pas des informations de vérité sur ce qu’elle compte faire. En outre, qui parle des pressions (médicales, institutionnelles, familiales) subies par celles qui décident finalement de poursuivre une grossesse, alors que la société estime que la situation justifie un avortement ? Plus grave encore : les femmes, depuis la loi Aubry de 2001, ne disposent plus de dispositifs légaux pour se protéger des pressions psychologiques qui les poussent à avorter, comme si cet acte était, d’emblée, un acte positif. Combien de femmes ont été contraintes par leur petit ami, conjoint, mari à avorter ? Dans les nombreux témoignages, ils sont les premiers demandeurs et défenseurs de l’avortement. « Trop souvent, l’IVG est un droit des femmes… utilisé par les hommes », déplore Marie Philippe. À l’époque du #Balancetonporc, et si le vrai féminisme était de briser enfin l’interdit qui règne autour de l’avortement et de le descendre de son piédestal imposé ?

    Capture%20d%E2%80%99e%CC%81cran%202018-08-09%20a%CC%80%2011.26.44.png  Après l'IVG : des femmes témoignent, de Marie Philippe, éditions Artège, 208 pages, 11 euros

  • Cardinal Sarah : ”L’ordination d’hommes mariés est un fantasme d’universitaires occidentaux en mal de transgressions”

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    Une interview du cardinal Sarah par Edward Pentin parue sur le National Catholic Register et traduite en français sur le site de l'Homme Nouveau :

    Cardinal Sarah : « Les adversaires du sacerdoce ne veulent pas entrer dans le fond du débat. »

    Cardinal Sarah : « Les adversaires du sacerdoce <br>ne veulent pas entrer dans le fond du débat. »

    Vaticaniste reconnu, Edward Pentin a publié dans National Catholic Register, le 8 février dernier, un entretien important avec le cardinal Robert Sarah, portant sur le livre que ce dernier a cosigné avec le pape émérite, Benoit XVI. Un texte qui n’a rien perdu de son actualité, la meilleure synthèse sur cet ouvrage important. Il méritait donc d’être connu aussi en France, d’autant que les adversaires du célibat sacerdotal préfèrent tenter de discréditer Des profondeurs de nos cœurs plutôt que d’entrer dans des questions de fond.

    Eminence, pourquoi avez-vous voulu écrire ce livre ?

    Parce que le sacerdoce chrétien est en danger de mort ! Il traverse une crise majeure.

    La découverte du grand nombre d’abus sexuels commis par des prêtres voire des évêques en est un symptôme indiscutable. Le Pape émérite Benoît XVI avait déjà pris fortement la parole à ce sujet. Mais alors, sa pensée avait été déformée et ignorée. Comme aujourd’hui on a tenté de le réduire au silence. Comme aujourd’hui, des manœuvres de diversion ont été montées pour détourner l’attention de son message prophétique. Pourtant, je suis persuadé qu’il nous avait dit l’essentiel : ce que personne ne veut entendre. Il avait montré qu’à la racine des abus commis par des clercs, il y a un défaut profond dans leur formation. Le prêtre est un homme mis à part pour le service de Dieu et de l’Église. Il est un consacré. Toute sa vie est mis à part pour Dieu. Or on a voulu désacraliser la vie sacerdotale. On a voulu la banaliser, la rendre profane, la séculariser. On a voulu faire du prêtre un homme comme les autres. Certains prêtres ont été formés sans mettre concrètement au centre de leur vie, Dieu, la prière, la célébration de la messe, la recherche ardente de la sainteté.

    Comme le disait Benoît XVI, « Pourquoi la pédophilie a-t-elle atteint de telles proportions ? En dernière analyse, la raison en est l’absence de Dieu. C’est seulement là où la Foi ne détermine plus les actions de l’homme que de tels crimes sont possibles. »

    On a formé des prêtres sans leur enseigner que le seul point d’appui de leur vie est Dieu, sans leur faire expérimenter que leur vie n’a de sens que par Dieu et pour lui. Privé de Dieu, il ne leur est resté que le pouvoir. Certains ont sombré dans la logique diabolique des abus d’autorité et des crimes sexuels. Si un prêtre ne fait pas quotidiennement l’expérience qu’il n’est qu’un instrument entre les mains de Dieu, s’il ne se tient pas constamment devant Dieu pour le servir de tout son cœur, alors il risque de s’enivrer d’une sensation de pouvoir. Si la vie d’un prêtre n’est pas une vie consacrée, alors il est en grand danger d’illusion et de déviation.

    Aujourd’hui, certains voudraient faire un pas de plus en ce sens. On voudrait relativiser le célibat des prêtres. Ce serait une catastrophe ! Car le célibat est la manifestation la plus évidente que le prêtre appartient au Christ et qu’il ne s’appartient plus. Le célibat est le signe d’une vie qui n’a de sens que par Dieu et pour lui. Vouloir ordonner des hommes mariés revient à laisser entendre que la vie sacerdotale ne prend pas toute la place, qu’elle n’exige pas un don complet, qu’elle laisse libre  pour d’autres engagement comme un métier qui laisse du temps pour une vie privée. Mais cela est faux. Un prêtre reste prêtre à tout moment. L’ordination sacerdotale n’est pas d’abord un engagement généreux, c’est une consécration de tout notre être, une conformation indélébile de notre âme au Christ prêtre qui réclame de nous une conversion permanente pour y correspondre. Le célibat est le signe indiscutable qu’être prêtre suppose de se laisser entièrement posséder par Dieu. Le remettre en cause alourdirait gravement la crise du sacerdoce.

    Le pape émérite Benoît XVI partage-t-il ce point de vue ?

    J’en suis certain, et il me l’a dit, en tête à tête, à plusieurs reprises. Sa plus grande souffrance et l’épreuve la plus douloureuse de l’Eglise latine, c’est le crime des prêtres pédophiles, des prêtres qui violent leur chasteté. Il n’y a d’ailleurs qu’à lire tout ce qu’il a écrit à ce propos comme cardinal, puis durant son pontificat et enfin tout récemment dans Des profondeurs de nos coeurs.

    Il n’a cessé de souligner l’importance du célibat sacerdotal pour toute l’Église. Je me permets de vous rappeler ses paroles : « Si nous séparons le célibat du sacerdoce, nous en viendrons à ne plus voir le caractère charismatique du sacerdoce. Nous ne verrons plus qu’une fonction que l’institution prévoit elle-même pour sa sûreté et ses besoins. Si on veut prendre le sacerdoce sous cet angle (…) l’Église n’est plus comprise que comme une simple ordonnance humaine. » Mais on a voulu bâillonner Benoît XVI. Je dois avouer ma révolte devant les calomnies, la violence, les grossièretés dont il a été l’objet. Benoît XVI a voulu parler au monde, mais on a cherché à discréditer sa parole. Je sais qu’il assume tout ce qui est écrit dans ce livre avec détermination, je sais qu’il se réjouit de sa publication. Il a voulu écrire et dire publiquement cette joie, mais on voudrait l’empêcher de l’exprimer. Mais raconter en détails, heure par heure, ces manœuvres ne sert à rien. Je préfère ne pas m’étendre sur ces machinations sordides dont les responsables rendront un jour compte devant Dieu. 

    Les adversaires du sacerdoce ne veulent pas entrer dans le fond du débat. Ils savent que leur argumentation repose sur des erreurs historiques, sur des contre-sens théologiques. Ils savent que le célibat est nécessaire à l’évangélisation en pays de mission. Alors ils essayent de délégitimer le livre lui-même. N’ayant rien à opposer au texte, ils s’attaquent à la couverture. Quelle pitié ! Ils font passer le Pape émérite pour un vieillard âgé. Mais avez-vous lu ce qu’il écrit ? Croyez-vous que l’on peut écrire des pages d’une telle profondeur sans avoir tous ses moyens ? Certains veulent nous faire passer pour des naïfs. Ils tentent de faire croire que nos éditeurs nous ont manipulé et ont profité d’un malentendu pour monter je ne sais quel coup de communication. C’est totalement faux ! Il n’y a aucun malentendu. Notre éditeur français n’a fait que mettre en œuvre ce que j’ai personnellement mis au point avec le pape émérite. J’ai déjà évoqué ce sujet. Je veux rendre encore hommage à la fidélité et au professionnalisme de tous mes éditeurs, en particulier à mon éditeur français.

    Toutes ces polémiques constituent une manœuvre qui vise à faire diversion pour ne pas parler de l’essentiel, le contenu du livre.

    Avez-vous souhaité faire pression sur le Pape François ?

    J’ai déjà écrit que « qui est contre le Pape est hors de l’Eglise », mais on s’acharne à m’opposer à lui. Je suis même en tête de la liste des opposants au Pape François. Ces accusations me brisent le cœur et m’attristent profondément. Mais je reste serein et confiant que le Pape ne porte aucune attention à de telles insinuations mensongères.

    Je ne suis nullement en opposition au Pape François ! Ceux qui le prétendent tentent de diviser l’Église. Ils mentent et font le jeu du diable. J’ai écrit ce livre en vue d’offrir humblement et filialement ma contribution au Pape dans un esprit de réelle synodalité. Je vous mets au défi de trouver dans tout ce que j’ai écrit une seule ligne, un seul mot de critique contre le Pape !

    Mais je suis inquiet. En Allemagne, un étrange synode envisage clairement la remise en cause du célibat. J’ai voulu crier mon inquiétude : ne déchirez pas l’Église ! En vous attaquant au célibat des prêtres, vous attaquez l’Église et son mystère !

    L’Église ne nous appartient pas, elle est un don de Dieu. Elle se perpétue grâce au ministère des prêtres qui sont aussi un don de Dieu et non une création humaine. Chaque prêtre est le fruit d’une vocation, d’un appel personnel et intime de Dieu lui-même. Benoît XVI l’explique avec profondeur dans ce livre. On ne décide pas par soi-même de se faire prêtre. On y est appelé par Dieu et l’Église confirme cet appel. Le célibat garantit cet appel. Un homme ne peut renoncer à fonder une famille et accomplir une vie sexuelle que s’il est certain que Dieu l’appelle à ce renoncement. Notre sacerdoce est suspendu à l’appel de Dieu, et à la prière de l’Église pour les vocations.

    Aussi remettre en cause le célibat revient à vouloir faire de l’Église une institution humaine, à notre pouvoir, à notre portée. C’est renoncer au mystère de l’Église comme don de Dieu.

    Le Synode sur l’Amazonie  n’a pas envisagé une remise en cause générale du célibat sacerdotal mais seulement des exceptions. Cela ne vous semble-t-il pas possible ?

    L’ordination d’hommes mariés est un fantasme d’universitaires occidentaux en mal de transgressions. Je veux l’affirmer avec force : les pauvres, les simples, les chrétiens du rang ne réclament pas la fin du célibat ! Ils attendent des prêtres qu’ils soient des saints, qu’ils soient entièrement donnés à Dieu et à son Eglise. Ils attendent des prêtres célibataires qui incarnent parmi eux la figure du Christ, époux de l’Église. J’ai voulu l’affirmer dans ce livre : il faut aider le Pape François à être du côté des pauvres et des simples et à refuser la pression des puissants, de ceux qui ont les moyens de financer des campagnes médiatiques. Certains organismes ecclésiaux qui manipulent beaucoup d’argent croient pouvoir faire pression sur le Pape et les évêques. On le voit en Allemagne, certains veulent imposer leurs projets à toute l’Église. Prions pour le Pape, il nous faut l’aider à résister aux pressions de ces riches et puissantes œuvres ecclésiales, il nous faut l’aider à défendre la foi des simples, il nous faut l’aider à défendre les pauvres d’Amazonie contre ceux qui tentent de les instrumentaliser en les privant d’un sacerdoce pleinement vécu dans le célibat. C’est d’abord pour soutenir le Pape dans sa mission que ce livre a été écrit.

    Par ailleurs, comme le Pape François l’avait souligné à la fin du synode, le vrai problème de l’Amazonie n’est pas l’ordination de diacres mariés. L’enjeu réel est celui de l’évangélisation. Nous avons renoncé à annoncer la foi, le salut en Jésus-Christ. Trop souvent, nous sommes devenus des agents humanitaires ou des animateurs sociaux. En Amazonie, nous manquons de laïcs qui prennent au sérieux leur vocation missionnaire. Nous avons besoin de catéchistes. Permettez-moi de faire référence à une situation que j’ai personnellement connue. Au début de l’année 1976, mon expérience de jeune prêtre m’a mis en contact avec des villages reculés de Guinée. Certains d’entre-eux n’avaient pas reçu la visite d’un prêtre depuis presque dix ans, car les missionnaires européens avaient été expulsés en 1967 par Sékou Touré. Or les catéchistes continuaient à enseigner le catéchisme aux enfants et à réciter les prières de la journée. Ils récitaient le chapelet. Ils se réunissaient le dimanche pour écouter la Parole de Dieu. J’ai eu la grâce de rencontrer ces hommes et ces femmes qui gardaient la foi sans aucun soutien sacramentel, faute de prêtres. Je ne pourrais jamais oublier leur joie inimaginable lorsque je célébrais la messe qu’ils n’avaient pas connue depuis si longtemps. Je crois que si l’on avait ordonné des hommes mariés dans chaque village, on aurait éteint la faim eucharistique des fidèles. On aurait coupé le peuple de cette joie de recevoir, dans le prêtre, un autre Christ. Oui, avec l’instinct de la foi, les pauvres savent qu’un prêtre qui a renoncé au mariage, leur fait don de tout son amour d’époux.

    Quant au manque de prêtre, il est réel. Mais je crois que le Pape François a raison lorsqu’il écrit : « en de nombreux endroits, les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée  deviennent rares. Souvent, dans les communautés, cela est dû à l’absence d’une ferveur apostolique contagieuse. Là où il y a vie, ferveur, envie de porter le Christ aux autres, surgissent des vocations authentiques. » (Evangelii gaudium, 107)

    Mais n’y a-t-il pas déjà des exceptions à la loi du célibat ?

    Une exception est transitoire par définition et constitue une parenthèse dans l'état normal et naturel des choses. Tel était le cas de pasteurs anglicans revenant à la pleine communion. Mais le manque de prêtre n’est pas une exception. C’est l’état normal de toute église naissante comme en Amazonie ou des Eglises mourantes, comme en Occident. Jésus nous a prévenu : « la moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. » L'ordination d'hommes mariés dans de jeunes communautés chrétiennes interdirait de susciter en elle des vocations de prêtres célibataires. L'exception deviendrait un état permanent. Un affaiblissement du principe du célibat, même limité à une région ne serait pas une exception mais une brèche, une blessure dans la cohérence interne du sacerdoce. Par ailleurs, la dignité et la grandeur du mariage est de mieux en mieux comprise. Comme le souligne Benoît XVI dans ce livre, ces deux états ne sont pas compatibles parce qu’ils réclament tous les deux un don absolu et total. 

    En Orient, certaines Eglises vivent avec une part du clergé marié. Je ne remets nullement en cause la sainteté personnelle de ces prêtres. Mais une telle situation n’est vivable qu’à cause de la présence massive des moines. Par ailleurs, au point de vue du signe donné à toute l’Église par le sacerdoce, il faut souligner un risque de confusion. Si un prêtre est marié, alors il a une vie privée, une vie conjugale et familiale, il doit garder du temps pour son épouse et ses enfants. Il ne peut manifester par toute sa vie qu’il est totalement et absolument donné à Dieu et à l’Eglise. Or Saint Jean-Paul II l’avait affirmé très clairement : l’Église veut être aimé de ses prêtres de l’amour même dont Jésus l’a aimée, c’est-à-dire d’un amour d’Époux exclusif. Il est important, disait le saint pape polonais que les prêtres comprennent bien la motivation théologique de leur célibat. : « Le célibat sacerdotal n’est pas à considérer comme une simple norme juridique, ni comme condition tout extérieure pour être admis à l’ordination. Le célibat est une valeur profondément liée à l’ordination. Il rend conforme à Jésus Christ, Bon Pasteur et Epoux de l’Eglise » (Pastores dabo vobis, 50). C’est ce que nous avons voulu rappeler avec Benoît XVI. Le véritable fondement du célibat n’est pas d’ordre juridique, disciplinaire ou pratique, il est théocentrique. Je vous renvoie à ce sujet à l’extraordinaire discours de Benoît XVI à la Curie romaine le 22 décembre 2006. Le célibat pour Dieu est une absurdité au yeux du monde sécularisé et athée. Le célibat est un scandale pour les mentalités contemporaines. Il montre que Dieu est une réalité. Si la vie des prêtres ne manifeste pas concrètement que Dieu suffit à rendre heureux et à donner sens à nos existences, alors qui le proclamera ? Plus que jamais nos sociétés ont besoin du célibat parce qu’elles ont besoin de Dieu. 

    Pour certains, le célibat sacerdotal est une norme récente dans l’Eglise catholique, qu’en pensez-vous ?

    On est souvent victime d’une profonde ignorance historique à ce sujet. L’Église a connu des prêtres mariés pendant les premiers siècles. Mais dès leur ordination, ils étaient tenus à l’abstinence totale de relations sexuelles avec leur épouse. Benoît XVI le rappelle très clairement dans ce livre. Tout le monde connaît sa profonde culture historique et sa parfaite connaissance de la tradition ancienne. C’est un fait certain et prouvé par les recherches historiques les plus récentes. Il n’y a dans cette exigence aucun tabou, aucune peur de la sexualité. Il s’agit d’affirmer que le prêtre est l’époux exclusif, corps et âme, de l’Église. Il est tout entier livré à elle comme le Christ.Du point de vue historique les choses sont très claires : dès l’année 305, le concile d’Elvire rappelle la loi, « reçue des apôtres » de la continence des prêtres. Alors que l’Église sort à peine de l’ère des martyrs, un de ses premiers soins est d’affirmer que les prêtres doivent s’abstenir des relations sexuelles avec leur épouse. Le Concile stipule en effet : « Il a plu unanimement de porter la prohibition, à savoir que les évêques, les prêtres et les diacres, c’est-à-dire tous les clercs constitués dans le ministère, s’abstiennent de leurs épouses et qu’ils n’engendrent pas d’enfants : que celui, quel qu’il soit, qui l’aura fait, soit déclaré déchu de la cléricature » (can. 33). Si cette exigence avait été une innovation, elle n’aurait pas manqué de provoquer une vaste protestation chez les prêtres. Or elle a été reçue dans l’ensemble paisiblement. Déjà, les chrétiens avaient conscience qu’un prêtre qui célèbre la messe, c’est-à-dire le renouvellement du sacrifice du Christ pour le monde, doit lui aussi s’offrir à Dieu et à son Eglise tout entier, corps et âme. Il ne s’appartient plus. Ce n’est que bien plus tard, en raison de la corruption des textes que l’Orient évoluera dans sa discipline, sans toutefois jamais renoncer au lien ontologique entre sacerdoce et abstinence.

    Vous revenez plusieurs fois dans ce livre sur la nécessaire radicalité évangélique. Croyez-vous que nous faisons face à un relâchement de la ferveur ?

    Je suis heureux que vous posiez cette question. C’est certainement l’aspect le plus important de ce livre, mais personne ne l’a relevé ni commenté. On se contente de polémiques secondaires et stériles. Je crois que la tiédeur et la médiocrité nous ont envahis. Nous devons aspirer à la sainteté. Benoît XVI, avec un courage prophétique, ose affirmer que : « sans le renoncement aux biens matériels, il ne saurait y avoir de sacerdoce. L’appel à suivre Jésus n’est pas possible sans ce signe de liberté et de renoncement à tous les compromis. » Il pose ainsi les fondements d’une vraie réforme du clergé. Il appelle à un changement radical dans la vie quotidienne des prêtres puisqu’il continue : « Le célibat ne saurait atteindre sa pleine signification si nous nous conformions aux règles de la propriété et aux attitudes de vie communément pratiquées aujourd’hui. » Je suis persuadé qu’en vérité c’est la radicalité de cet appel à la sainteté qui dérange et qu’on ne veut pas entendre. Ce livre dérange parce que le Pape émérite y offre une perspective exigeante et prophétique. J’ai pour ma part essayé de développer cet appel en soulignant que les prêtres doivent trouver les moyens concrets de vivre les conseils évangéliques. Les évêques doivent y réfléchir pour eux-mêmes et pour les prêtres : il nous faut concrètement mettre Dieu au centre de notre vie. La vie de prêtres ne peut être une vie selon le monde. « Nul ne peut servir deux maitres... » L’occident est a bout de souffle. Il est vieux de tous ses renoncements et de ses démissions. Il attend, sans peut-être en avoir conscience, la jeunesse, la verdeur de l’exigence de l’Evangile qu’est la sainteté. Il attend donc des prêtres qui soient radicalement des saints.

  • Non, Monseigneur, tuer un bébé n’est jamais « compréhensible » !

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    Du site de la Fondation Pro Europa Christiana

    Lettre ouverte à Mgr Hapigny, évêque de Tournai :
    Non, Monseigneur, tuer un bébé n’est jamais « compréhensible » !

    Monseigneur,

    Le 13 septembre dernier, le journal « Le Soir » a publié un entretien que vous avez bien voulu lui accorder. Interrogé sur une série de sujets brûlants vous déclarez notamment « comprendre le recours à l’IVG dans certains cas. » Comme beaucoup de catholiques, j’ai d’abord espéré que vos propos aient été tronqués par un journaliste mal intentionné. Malheureusement, aucun démenti public de votre part n’est venu, à ma connaissance, confirmer cet espoir. C’est donc avec stupeur que je dois me résigner à admettre que vous, successeur des apôtres, avez, dans certains cas, de la compréhension pour un « crime abominable » (Gaudium et Spes, n. 51) !

    J’imagine que jamais vous n’auriez osé dire la même chose à propos d’un abus sur mineur… Pourtant, tuer un innocent n’est-il pas le pire des abus ? Et mettre à mort son bébé, la chose la plus incompréhensible qui soit pour une mère ?

    Vous affirmez que l’avortement n’est pas un acte banal, ce qui, hélas, est de moins en moins vrai, mais que, pour autant, « vous ne condamnez pas » celles qui y ont recours. Encore une fois, votre prise de position est en contradiction flagrante avec celle de l’Eglise. Les femmes qui se font avorter, faut-il vous le rappeler, sont en effet condamnées latae sententiae à l’excommunication, c’est-à-dire à la peine la plus grave prévue par le droit canon, de même que tout ceux qui participent volontairement, d’une façon ou d’une autre, à un tel acte.

    « En Belgique, le discours de l’Eglise sur l’IVG, tout le monde s’en fout un peu », affirmez-vous, non sans une certaine légèreté, surprenante pour un problème aussi grave. Cette fois, sans doute avez-vous raison. Mais, si vous le déplorez, ce dont il est difficile d’être certain en vous lisant, alors peut-être accepterez-vous de vous demander « pourquoi ? » Ces paroles de Jésus dans l’Evangile vous apporteront, j’ose l’espérer, un début de réponse : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu'à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. » 

    Puisse la lecture de ces paroles évangéliques, vous rappeler, Monseigneur, que la vocation de l’Eglise est d’éclairer les ténèbres, et non d’être le satellite d’un monde en pleine décomposition… 

    Antony Burckhardt
    Cofondateur et ancien porte-parole de la Marche pour la Vie de Bruxelles. 

    publié avant ici: https://www.ultramontain.be/ 

  • On va tous vous exterminer, on reviendra pour vous tuer jusqu’au dernier

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    De RéinformationTV :

    « On va tous vous exterminer »
    Entretien avec Priscille des Minières, de SOS Chrétiens d’Orient, qui vient de passer neuf mois à Al Koch en Irak

    Une chrétienne sur une terre martyr

    Priscille est âgée de 23 ans. Elle a passé neuf mois en Irak. Avec plusieurs autres volontaires de l’association SOS Chrétiens d’Orient, elle a voulu soutenir ses sœurs et frères chrétiens d’Irak, victimes des bourreaux de l’Etat islamique. Priscille logeait dans une petite maison située au pied de la montagne à Al Koch. Al Koch est une « forteresse » chrétienne fondée en 640 par un ermite. Centre d’études religieuses très réputé, cette ville a été le siège patriarcal de l’Eglise d’Orient. Lorsque les combattants de Daesch sont arrivés dans la ville, plus de 15.000 habitants quittèrent en toute hâte leurs maisons pour se réfugier dans des villages voisins.

    « Vous allez vivre la même chose que nous » rapporte Priscille des Minières de SOS Chrétiens d’Orient

    « Ce sont des gens qui ont beaucoup souffert, alors quand on les voit, ils ont besoin de beaucoup parler, de raconter ce qu’ils ont vécu. Il y a souvent des pleurs ». La persécution des chrétiens là-bas, elle l’a touchée de près. Elle a vu des villages entièrement détruits, des maisons en ruines, des églises incendiées ou saccagées après le passage des « fous d’Allah », les soldats de Daesch. « Il est possible qu’un jour, en France, nous vivions la même chose. C’est d’ailleurs le message qu’ils nous livrent. … Ils m’ont dit que nous connaitrons la même chose en France ».

    « On va tous vous exterminer » : la haine contre Dieu en Irak et à Al Koch

    Priscille raconte ce jour de Noël où elle s’est rendue à Karakoch avec ses amis. C’est alors la première fois qu’elle découvre un village libéré. Les musulmans de Daesch ont laissé derrière eux, un peu partout sur les mûrs de la ville et des églises, des tags de couleurs différentes, à l’attention des chrétiens d’Irak. « Personnellement, je ne comprends pas l’arabe mais on m’a dit ce que cela signifiait : « On va tous vous exterminer, on reviendra pour vous tuer jusqu’au dernier ; on veut que coule votre sang… ».

    Priscille des Minières avoue avoir ressenti beaucoup de tristesse mais aussi l’envie de se battre pour la Vérité. « Il faut se battre, il faut continuer, ce n’est pas pour rien que nous sommes attaqués ».

    Entretien avec Armel Joubert des Ouches

  • Syrie : appuyer les révolutionnaires c'est aider à tuer des chrétiens

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    Un religieux franciscain tué en Syrie (Radio Vatican)


    Un ermite catholique de nationalité syrienne a été tué dans son pays en guerre depuis mars 2011, a rapporté dimanche 23 juin la Custodie de Terre Sainte. Le père François Mourad avait fait son noviciat franciscain pour la Custodie à Rome avant « d’entendre un appel plus pressant du Seigneur à la vie contemplative ». Appel qu’il accomplissait en Syrie. « Il était resté l’un des nôtres » explique le père Pierbattista Pizzaballa, custode de la communauté franciscaine endeuillée par cette « triste nouvelle ». En effet depuis le début du conflit, le père François avait quitté son ermitage pour « rejoindre un frère affaibli, desservir une communauté religieuse voisine, pour trouver aussi un peu plus de sécurité », rapporte le site de la Custodie.

    Les conditions de la mort du père François ne sont pas claires. L’agence de presse de l’Eglise catholique italienne Sir rapporte deux versions distinctes. Selon la première, le père François aurait été victime d’une balle perdue, tirée par les rebelles. Selon la seconde, il aurait été tué au sein d’un couvent franciscain attaqué, pillé et détruit par les rebelles, le couvent de Saint Antoine de Padoue à Ghassanieh dans la vallée de l’Oronte.

    Interrogé par l’agence Sir, le père Firas, un franciscain de Kanaieh, affirme avoir rejoint le couvent, parlé à une sœur et récupéré le corps du père François pour pouvoir lui offrir une sépulture digne à Kanaieh.

    Ce dernier affirme que « le corps du père François, criblé de deux balles, a été retrouvé à l’entrée du couvent. » Selon lui, le couvent des frères, mais aussi celui des sœurs, tout deux ont été pillés par des extrémistes fondamentalistes, membres du front Al Nosra. 

    « Je voudrais que tous sachent que l’Occident en appuyant les révolutionnaires, appuient des extrémistes religieux et aident à tuer des chrétiens », a affirmé le ministre régional des franciscains de Syrie à l’agence de presse catholique. Celui-ci poursuit: « à ce rythme, il ne restera plus aucun chrétien dans cette zone ».

    Sans s’en prendre aux rebelles, la Custodie appelle, elle, la communauté internationale « à trouver les voies du dialogue avec les forces en présence pour instaurer la trêve et œuvrer à la réconciliation. Aucune des mesures prises, susceptibles d’apporter davantage de violence, d’augmenter le nombre de morts n’est en mesure de donner à la Syrie ce dont elle a besoin : les conditions pour que la paix revienne au plus vite ».

    Dans la vallée de l’Oronte en Syrie, les frères franciscains, soutenu par la Custodie, ont maintenu leur présence. En dépit des risques encourus, ils tentent de venir en aide à l’ensemble de la population, « sans distinction de parti ou de religion » : soin dans leur dispensaire, nourriture à tous ceux qui se présentent à leur porte, accueil de déplacés, restauration des maisons de leurs paroissiens. 

    La Custodie accueillerait une centaine de personnes dans la région de l’Oronte. Des chrétiens et des musulmans, sunnites et alaouites. « Ils vivent ensemble parce que le prêtre a catégoriquement interdit à tout le monde de parler politique au monastère », rapporte le site de la Custodie qui précise que cet accueil de tous vaut aux frères franciscains de subir régulièrement des représailles d’un camp ou l’autre.

    Voir aussi :

    Syrie, ça suffit!, par Marc Fromager (AED)

    La video : Syrie, guerre civile et minorité chrétienne

  • Une ligne de crête délicate entre ne pas tuer et ne pas s'acharner

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    Lu sur Alliance Vita :

    Titouan : “Une ligne de crête délicate entre ne pas tuer et ne pas s’acharner ” T. Derville.

    Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA, invité de Wendy Bouchard sur Europe 1 midi, vendredi 19 septembre, réagit sur le traitement de la situation de Titouan, grand prématuré de Poitiers et pose la question de l’accueil du handicap.

    Extraits des propos de Tugdual Derville :

    “Comme chacun de nous, je suis rempli d’émotion devant la détresse de ces parents face à cet enfant né trop tôt et victime de graves séquelles, d’une hémorragie cérébrale. J’ai entendu ce matin qu’il était décédé, avec un état qui s’est dégradé, selon les médecins. Je voudrais rendre hommage à l’amour de ses parents, à ce petit bout ’chou qui est un petit frère humain qui est passé quelques semaines parmi nous, et aussi aux soignants qui font un travail très difficile en néonatologie.

    Nous sommes devant une ligne de crête très difficile : on n’a pas le droit de tuer, mais on ne doit pas s’acharner non plus, ce n’est pas « la vie à tout prix ».

    Il est très difficile de savoir à partir de quand s’arrêter (…). Mais ce qui me préoccupe, c’est si on commence à dire d’une personne par exemple hémiplégique ou lourdement handicapée, « il vaut mieux qu’elle ne vive pas ». Le handicap est une catastrophe, mais les personnes handicapées méritent notre accueil dans tous les cas.

    On comprend les parents, ils ont été dans la sidération, dans la souffrance, dans la colère devant ce drame. Ils disent ne pas avoir été entendus, mais je ne suis pas dans le dossier médical. Sur un cas aussi douloureux, on ne peut pas avoir de position personnelle, sans savoir ce qui s’est réellement passé.

    Nous méconnaissons la qualité de la prise en charge par les équipes soignantes des tout-petits handicapés ou porteurs d’anomalies, ou très prématurés. Les parents n’ont pas droit de vie et mort sur leur enfant, c’est trop lourd. Par ailleurs, ils n’ont pas l’expertise nécessaire pour évaluer les séquelles possibles. Il faut un dialogue avec l’équipe médicale et un soutien de toute la société.

    Personne ne souhaite un enfant handicapé, mais attention à ne pas créer une désespérance par rapport aux personnes handicapées, elles ont leur place parmi nous.

    Comme fondateur de l’association « A bras ouverts », j’ai beaucoup appris et reçu de jeunes handicapés… Autour des personnes handicapées, la solidarité de la société est nécessaire, c’est un enjeu de civilisation majeur.

    Lire également : Le CHU de Poitiers décide de l'arrêt des soins pour Titouan, prématuré de quatre mois

  • Le grand imam d'al-Azhar invite à tuer et crucifier les jihadistes de l'Etat Islamique

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    Lu sur Rfi.fr :

    Egypte: l'imam d'al-Azhar appelle à «crucifier» les membres de l’EI

    Le grand imam de la Mosquée égyptienne d’al-Azhar, haute autorité morale de l’islam sunnite, a estimé mercredi 4 février que les membres du groupe Etat islamique devaient être tués et crucifiés. Le cheikh Ahmed al-Tayeb réagissait à l’assassinat du pilote jordanien par les jihadistes.

    Les déclarations du cheikh Ahmed al-Tayeb ont été accueillies de manière mitigée, nous indique notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti. Certains y ont vu « une réaction tardive mais bienvenue de l’Azhar contre le groupe Etat islamique ». D'autres ont été choqués par la violence des propos qui, selon eux, « rejoignent les justifications données par l’Etat islamique pour ses actes barbares ».

    Le cheikh al-Tayeb s’est en réalité référé à un verset du Coran selon lequel « ceux qui font la guerre à Allah et son messager et sèment la corruption sur la terre seront tués ou crucifiés ou bien leur main droite et leur pied gauche seront coupés ».

    Les images du pilote jordanien brûlé vif par le groupe Etat Islamique qui ont été diffusées par plusieurs chaînes de télévision arabes ont provoqué de très violentes réactions de la part de l’opinion publique. Une opinion convaincue que les membres de l’Etat islamique sont les vrais ennemis d’Allah et de son prophète. (...)