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A propos de l'évangile du jour sur le Jugement

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"Ce Fils de l’Homme, qui semble lointain, annonce qu’il est très proche. Il est déjà là parmi nous. Où chercher son visage? Comment le reconnaître? Dans les traits des grandes figures de ce monde, dans les expériences de puissance et de gloire? Le roi, au contraire, s’identifie à des gens qui ont faim, qui ont soif, qui sont étrangers, nus, malades, en prison. Le contraste est saisissant. Il se reconnaît lui-même dans le visage de personnes en détresse, en marge, en souffrance, ayant besoin d’être nourris, abreuvés, accueillis, vêtus, visités. Il les appelle même ses frères et sœurs. Il se place en communion avec ces petits, comme s’ils formaient son corps.

Quand on y pense bien, ce n’est pas si étrange. Ce roi est celui qui est passé par la Croix; elle fut le chemin de sa gloire. Il s’est fait le serviteur des exclus et des pécheurs, le pasteur des mal-portants et des brebis égarées, pour qu’ils aient la vie en abondance. Au dernier temps, il ne va pas changer de point de vue sur ce qui donne de la valeur, du poids de sens, à une existence humaine. Ce regard sur le mystère du Christ vivant et de sa présence n’en reste pas à une contemplation et à un bouleversement de nos schémas et visions. Il invite à une action conséquente face à l’autre qui est blessé, en détresse, en qui le Seigneur reconnaît son propre visage. Cet accent sur une pratique envers autrui, sur un faire, parcourt tout l’évangile de Matthieu. Les Béatitudes (5, 3-11) proclament « Heureux » ceux et celles qui font œuvre de miséricorde, qui bâtissent la paix, qui cherchent la justice et sont persécutés pour cela. Pour entrer dans le Royaume, il ne suffit pas de dire : Seigneur, Seigneur : il s’agit de faire la volonté du Père (7,21). Ici, ce faire et cette volonté sont explicités. Cet Évangile sur le jugement présente ainsi une position sur la religion et la rencontre de Dieu. Elle n’est pas décrochée de la vie quotidienne. Elle ne se vit pas d’abord dans des expériences spirituelles extraordinaires, réservées à quelques figures d’élite. Elle est accessible à tout être humain, dans ses relations avec les autres. Elle se vit à travers une attention à autrui et une action pour autrui, particulièrement quand l’autre est en situation difficile. Autrui qui est pauvre de pain, de parole, de communauté, qui est mendiant de sens, d’affection, de beauté, de pardon. Autrui exposé dans sa faiblesse, son indigence, isolé ou méprisé, ou se méprisant lui-même. Autrui mis à nu dans une chambre de personnes âgées et qui n’est pas visité, dans une cellule de prison et se sait pas grand-chose. Autrui, jeune, qui traîne dans un centre d’achats et qui ne sait que faire de la violence, de la blessure, qui est en elle, en lui. Autrui qui vit sous les bombes et la peur en tant de pays. Autrui vulnérable qui est un réfugié, un immigrant, et ne comprend pas les mille paperasses de notre système.Dans ces visages humain défigurés, le visage de Jésus le Vivant peut est entrevu. Nous pouvons fermer nos yeux pour ne pas voir mais il nous attend au détour d’une rue, d’une image à la T.V., ou d’une visite d’un proche de notre famille. Autrui en détresse nous dit aussi, et c’est là son côté inquiétant et libérateur, notre propre faiblesse car en son visage même défiguré, nous pouvons reconnaître le nôtre, en vérité, mis à nu, car nous partageons tous la même condition humaine; et nos masques, nos protections, sont fragiles."

spiritualite2000.com

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