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Le chemin

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Nous prenons la liberté de reproduire le témoignage d'un converti, Philippe Poindron, professeur honoraire à l'Université Louis Pasteur de Strasbourg, publié sur son blog ("Politis") à l'occasion du Jeudi Saint, et intitulé "Chemin" :

"Bien avant l'ouverture de ce Blog, je cherchais à cerner la vérité, à rendre avec des mots exacts la réalité. Depuis mon premier billet, je n'ai cessé d'approfondir cette exigence. Il a fallu d'abord se dégager de bien des préjugés. Oh ! certes, on dira que j'en suis plein, que je suis un affreux suppôt d'une droite honnie, un inconditionnel du Président de la République, que sais-je encore. C'est que je me heurte à bien des systèmes d'idées totalisateurs, mais à aucune pensée susceptible de surplomber et d'unifier le réel. Totalisateurs l'hédonisme, le consummérisme, l'écologisme, le socialisme, le libéralisme, le marxisme, l'islamisme, le nihilisme, l'anarchisme, le freudisme, etc. Ils expliquent tout à l'intérieur de leur système, mais aussitôt qu'ils expliquent se lève une foule d'objections qui vient mettre à bas leur bel échaffaudage et les systèmes s'écroulent sous le poids de leur insuffisance.

Alors on peut tenter comme papa HEGEL de surmonter les contradictions par une synthèse des contraires. J'ai essayé cette méthode, et certains de mes billets l'ont utilisée. Echec, lamentable échec. Ce n'est pas la voie. Ce n'est pas le chemin.

Il a fallu ensuite que j'accepte de mettre en pratique les règles d'une communication interpersonnelle moralement fondée. Et j'ai souvent rappelé ici-même les maximes de Jürgen HABERMAS. Voilà déjà un progrès. Mais ce n'est pas encore ça. Et j'ai souvent contourné cette exigence première. Erreur donc, erreur lamentable dont je suis le seul et unique responsable.

Que faut-il faire ? Que dois-je faire pour avoir la vie bonne ? Question centrale pour tout homme, quel qu'il soit. Car tous nous avons une conscience morale, plus ou moins aiguisée, certes, mais très réelle, et il est acquis, philosophiquement, qu'il est impossible d'agir si l'on ne cherche pas dans l'action à obtenir un bien.

J'ai souvent rappelé que l'Occident et ses Lumières ont eu une pensée arrogante, dominatrice, responsable des plus grands désastres politiques (colonialisme, par exemple, guerres injustes contre des grands pays, comme la Chine, qui nous valaient bien). Et si l'ambition d'une pensée universelle est légitime, ce n'est pas davantage de ce côté qu'il faut chercher. Echec, échec, drames et violences, aveuglement et au bout du compte les totalitarismes les plus sanglants : nazisme, communisme, fascisme, maoïsme, pour lutter contre la cupidité et l'exploitation de l'homme incarnée dans le capitalisme lequel est le moteur du soi-disant progrès.

Et voilà que nombre de disciples de Jésus font aujourd'hui mémoire du dernier repas terrestre de leur Maître. Ah ! combien de fois, comme une petite souris, me suis-je introduit dans le Cénacle où s'accomplissait le dernier acte de notre salut avant la glorification de Jésus en Christ. Oui, j'ai entendu Satan ricaner tandis qu'il rentrait en Juda alors que le traître venait d'avaler la bouchée que lui donnait le Fils de l'Homme. J'ai vu l'Iscariote ouvrir la porte, et s'enfoncer dans les ténèbres : "dehors, il faisait nuit". J'ai souri aux rodomontades de Pierre, avant de frémir de sa lâcheté : "Je le jure. Je ne connais pas cet homme". J'ai vu Jésus "quitter son vêtement et se ceindre les reins d'un linge" pour laver les pieds de ses disciples. Geste d'esclave fait par le Fils de Dieu. Incompréhensible à l'échelle humaine.

J'ai acquis la certitude qu'il n'y a qu'une parole unifiante, enveloppante et surplombante : celle de Jésus. Je ne peux pas renier ce qui donne sens à tout ce que j'ai fait de ma vie, en bien ou en mal. C'est Lui, le Fils, qui un certain jour d'aôut, il y a bientôt 15 ans, m'a saisi ; la lumière, la vérité, le chemin et la vie c'est Lui ; et je ne crois pas qu'il y ait pour l'humanité d'autre moyen de salut que la mise en pratique de ce qu'Il nous disait dans son sermon sur la montagne. Oh ! j'en suis loin. Et bien de mes amis pourraient critiquer mes virulences, mes excès verbaux, mes assènements - ceux qui ont fait fuir POTOMAC il y a quelques mois (comme je regrette ce lecteur) - mais je puis en toute vérité dire que cette Parole est la seule en quoi j'ajoute foi. Au jour dernier, le Réssuscité pourra dire à son Père que je n'ai jamais rougi de Lui devant les hommes.

J'espère ne pas vous avoir exaspérés au moment où je m'interroge sur l'intérêt de continuer à vous abreuver de ma littérature.

A bientôt quand même."

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