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Témoignages

  • R.D. Congo : « Quatre ans d'état d'urgence ont aggravé la situation », affirment les prêtres de Bunia

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO- « Quatre ans d'état d'urgence ont aggravé la situation », affirment les prêtres de Bunia

    22 août 2025  
     

    Kinshasa (Agence Fides) – « Les violences continues mettent en danger notre province », affirment 76 prêtres du clergé régulier du diocèse de Bunia, dans une déclaration publiée le 20 août. Bunia est la capitale de l’Ituri, province de l’est de la République démocratique du Congo, en proie aux violences commises par différents groupes armés et placée en état de siège depuis mai 2021 (avec la province voisine du Nord-Kivu, voir Fides 7/5/2021).

    Malgré les larges pouvoirs que cette mesure confère à l'armée, les violences et les meurtres continuent d'être commis contre les civils, sans épargner les communautés catholiques. Le dernier incident en date est la profanation, dans la nuit du 19 au 20 août 2025 à Bunia, de la Propédeutique Saint Kizito par des hommes armés qui ont ouvert le tabernacle, jeté à terre les hosties consacrées, brisé les vitres des fenêtres et menacé les prêtres présents. La profanation a eu lieu « malgré les patrouilles musclées des forces de l'ordre dans le quartier », affirme la déclaration. La reprise des célébrations eucharistiques dans l'église, comme le prescrit le droit canonique de l'Église catholique, sera subordonnée à la célébration d'une messe de réparation présidée par l'évêque de Bunia.

    Les incidents les plus graves ont été l'attaque des miliciens du CODECO le 21 juillet contre la paroisse Saint Jean de Capistran à Lopa (voir 23/7/2025) et l'attaque sanglante des islamistes de l'ADF dans la nuit du 26 au 27 juillet contre la paroisse de la Bienheureuse Anuarite à Komanda, où près de 50 personnes ont été tuées et au moins 40 jeunes ont été enlevés (voir 28/7/2025).

    « La crise s'est étendue à Nizi, Iga Barrière, Tchomia, Nyamamba et Boga, causant des déplacements massifs des populations à la recherche de lieux sécurisés et sécurisants », souligne la déclaration.

    Les prêtres diocésains critiquent l'inefficacité des forces de sécurité « souvent justifiée par la minimisation et la banalisation de la situation en utilisant des concepts tels que provocation, représailles, pointant des jeunes du milieu comme auteurs de cette insécurité », un fait qualifié d'« inadmissible ».

    Pire encore, selon le clergé diocésain de Bunia, « les agents de l'ordre et de sécurité, à l'instar et avec les miliciens, se livrent à des tueries, des érections des barrières illégales, des arrestations arbitraires même de mineurs, des pillages de biens des paisibles citoyens déjà meurtris».

    Dans leur déclaration, les prêtres du diocèse de Bunia dénoncent également ce qu'ils qualifient de « diffamation et menaces verbales » à l'encontre de l'Église par les autorités militaires qui gouvernent l'Ituri. Selon la déclaration, les autorités accusent l'Église d'« héberger » des membres de la milice de la Convention pour la révolution populaire (CRP). Rejetant ces accusations, les prêtres affirment qu'« il est clair que l'Église catholique, à cause de sa mission prophétique, est devenue une cible, parmi tant d'autres, des attaques orchestrées par l'Etat de Siège, responsable de tout ce drame, lequel Etat de Siège opère en complicité criminelle avec le CODECO ». Ce groupe est responsable de l'attaque de la paroisse Saint Jean de Capistran à Lopa, commise avec la complicité de soldats des forces armées régulières.

    Selon les prêtres, l'état d'urgence « a visiblement et gravement échoué à imposer la paix, qui était sa mission première et essentielle. Au contraire, sous son règne, les groupes armés se sont non seulement multipliés, mais aussi renforcés en hommes et en armes.». (LM) (Agence Fides 22/8/2025)

  • De l'Afrique à l'Asie, les attaques contre les chrétiens s'intensifient

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    De Valerio Palombaro sur Vatican News :

    De l'Afrique à l'Asie, les attaques contre les chrétiens sont en augmentation

    À l'occasion, ce 22 août, de la Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions, Marta Petrosillo, rédactrice en chef du Rapport sur la liberté religieuse de l’AED (Aide à l’Église en détresse), soutient que «si la liberté religieuse est refusée à un groupe, tôt ou tard, elle sera également refusée aux autres».

    Les violences et persécutions contre les communautés chrétiennes dans le monde connaissent une augmentation inquiétante. Cette tendance, confirmée pour l'année 2024 par le rapport de la fondation pontificale Aide à l'Église en détresse, ne s’est malheureusement pas inversée au cours de l'année, et refait surface avec une actualité pressante à l'occasion de la «Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences, en raison de leur religion ou de leurs convictions», proclamée par les Nations unies.

    Du Nigeria, où le climat d'insécurité reste élevé et où les enlèvements de religieux par des groupes terroristes se poursuivent, en passant par les persécutions des régimes autoritaires, jusqu'aux violences généralisées subies par les communautés chrétiennes d'Asie.

    Il y a à peine quelques jours, les évêques indiens dénonçaient une escalade de la violence contre les chrétiens dans la région orientale d’Odisha, tandis qu'en Afrique, où le «fléau» des persécutions religieuses touche particulièrement les communautés du Sahel et de l’Ouest du continent, les événements sanglants de ces dernières semaines dans l'est de la République démocratique du Congo montrent que les communautés minoritaires sont d’innocentes victimes de violences, même en dehors des contextes de persécution plus ouverte.

    La responsabilité des États

    Comme l'indiquent les données de l'ONU, toutes les communautés minoritaires sont exposées à la violence, et pas seulement les communautés chrétiennes. Des actes d'intolérance et de violence fondés sur la religion ou les convictions sont perpétrés de manière continue à l'encontre d'individus, y compris ceux qui appartiennent à des communautés et minorités religieuses à travers le monde. Le nombre et l'intensité de ces incidents, souvent de nature criminelle, sont en augmentation.

    En proclamant le 22 août, Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions, l'Assemblée générale des Nations unies a rappelé que les États ont la responsabilité première de promouvoir et de protéger les droits de l'homme, y compris ceux des personnes appartenant à des minorités religieuses, notamment leur droit de pratiquer librement leur religion ou leur croyance.

    Lire aussi : Au Pakistan, les chrétiens toujours victimes de viols et d'agressions

    «Si la liberté religieuse est refusée à un groupe, tôt ou tard elle sera également refusée aux autres», met en garde Marta Petrosillo, qui dirige pour la fondation pontificale Aide à l’Église en détresse, la rédaction du rapport biennal sur la liberté religieuse dans le monde. Dans une interview publiée sur le portail en ligne de la section internationale de l'AED, elle dévoile certaines des données du prochain rapport de la fondation pontificale qui sera publié le 21 octobre prochain.

    «L’Afrique est l'un des continents où la situation s'est réellement détériorée» note Marta Petrosillo, mentionnant les récentes attaques contre les chrétiens de la République démocratique du Congo, pour confirmer la montée de l'extrémisme religieux sur le continent. «Il y a aussi le cas du Burkina Faso qui, il y a dix ans, ne figurait pas parmi les pays les plus préoccupants, mais qui est aujourd'hui malheureusement l'un des endroits au monde où l'on recense le plus d'attaques djihadistes». La représentante de l'AED fait ensuite état d'une aggravation de la situation du nationalisme ethnoreligieux en Asie, tandis que le Proche-Orient reste une zone de grande instabilité, et que l'on constate de plus en plus de violations de la liberté religieuse en Amérique latine.

    Le triste classement d'Open Doors

    Dans son dernier rapport, l'association Open Doors confirme également une augmentation de 365 à 380 millions du nombre de chrétiens persécutés et discriminés dans le monde. Si la Corée du Nord reste stable à la première place, le Nigeria reste l'épicentre des massacres sur le continent africain en 2024, parallèlement à une augmentation de la violence dans les pays voisins d'Afrique de l’Ouest. Parmi les cinq premières places du classement établi par Open Doors, figurent: la Somalie, le Yémen, la Libye et le Soudan. Enfin, en Asie, la situation en Birmanie s'est détériorée en 2024, la guerre civile ayant accru le niveau de violence. Le Pakistan reste l'un des pays au monde où la violence anti-chrétienne est la plus manifeste, en particulier en ce qui concerne les accusations de blasphème présumé, tandis qu'en Inde également, on constate un déclin des libertés fondamentales de la minorité chrétienne.

  • Les chrétiens, la communauté religieuse la plus persécutée au monde

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    Du Tagespost :

    Les chrétiens, la communauté religieuse la plus persécutée au monde

    Les organisations de défense des droits humains tirent la sonnette d'alarme face aux violences contre les chrétiens. La situation au Nigéria s'est considérablement dégradée.
    Saint-Élie à Damas après l'attaque terroriste
    Photo : Patriarcat grec orthodoxe d'Antioche | 25 chrétiens ont perdu la vie dans cette église en juin 2025 lorsqu'un groupe terroriste islamiste a mené une attaque

    De l'Afrique à l'Amérique latine, les attaques contre les chrétiens se multiplient : tel est le constat dressé par de nombreuses organisations de défense des droits humains. À l'occasion de la Journée internationale de commémoration des victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions, le 22 août, elles rappellent l'ampleur de la persécution et appellent à des mesures décisives. « Pendant trop longtemps, le monde a ignoré le massacre cruel des chrétiens », déclare Henrietta Blyth, directrice d' Open Doors UK. Marta Petrosillo, de l'Aide à l'Église en Détresse, distingue trois principales formes de persécution : la répression étatique, la violence causée par l'extrémisme religieux et le nationalisme ethno-religieux. En Afrique, la situation s'est récemment considérablement aggravée. Des pays autrefois relativement stables comme la République démocratique du Congo et le Burkina Faso subissent aujourd'hui des attaques sanglantes contre leurs fidèles. Le nationalisme progresse en Asie, l'instabilité engendre l'insécurité au Moyen-Orient, et les restrictions à la liberté religieuse sont également plus marquées en Amérique latine. À cela s'ajoute ce que le pape François a appelé la « persécution polie » : la tentative d'exclure la religion de la vie publique.

    L'Observatoire sur l'intolérance et la discrimination à l'égard des chrétiens (OIDAC) se réfère à la directive « Rapport sur les données relatives aux crimes de haine » du Bureau de l'OSCE pour le développement international (BIDDH) : « Les crimes de haine à motivation religieuse sont souvent minimisés ou politiquement ignorés. » La violence antichrétienne est alimentée par des « discours et récits politiques ». La directrice de l'OIDAC, Anja Hoffmann, appelle les gouvernements à examiner la situation de plus près, à collecter des données plus précises et à mettre en œuvre des mesures de protection ciblées, notamment lors des fêtes chrétiennes. Les médias, ajoute-t-elle, sont également tenus de rendre compte objectivement de la situation et de réduire les préjugés.

    Personnages dramatiques du Nigéria

    La situation au Nigeria est particulièrement dramatique. Un rapport de l'organisation Intersociety cite des chiffres choquants : entre janvier et août 2025, au moins 7 087 chrétiens ont été tués et près de 8 000 ont été enlevés. Depuis 2009, 185 000 personnes ont péri dans le pays, dont 125 000 chrétiens. 19 100 églises ont été détruites et plus de 1 100 congrégations ont été déplacées. « L'objectif des groupes terroristes est d'éliminer 112 millions de chrétiens du Nigeria dans les 50 prochaines années », prévient Emeka Umeagbalasi, directeur d'Intersociety.

    Lire aussi : Les chrétiens de Syrie en grande détresse

    Les chiffres cachent des tragédies : en juin 2025, 280 personnes ont été massacrées dans le village de Yelewata, et en avril, 72 chrétiens ont été massacrés à coups de machette à Sankera. « Ce sont des vies humaines gâchées, pas de simples statistiques ! », souligne Moses Aondover Iorapuu, vicaire général et porte-parole du diocèse nigérian de Makurdi. L’archevêque d’Abuja, Mgr Ignatius Kaigama, met en garde contre « l’insécurité croissante » qui divise le pays.

    Les agences gouvernementales sont régulièrement soupçonnées de cautionner tacitement les violences. « Mettre fin au terrorisme peul est à la portée de l'armée, mais la volonté politique fait défaut », déclare Franc Utoo, ancien conseiller du gouverneur. L'aide internationale est restée lettre morte jusqu'à présent. « L'aide n'arrive tout simplement pas », déplore le pasteur Iorapuu. Les groupes de défense des droits humains critiquent cette inaction depuis des années. Pour les familles des victimes, le message est clair : « La protection est non négociable. » (DT/jg)

  • Nouvel épisode sanglant au Nigeria

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    De Nathalie Raffray sur le site de l'AED (France) :

    © AED

    NIGERIA : Terreur sur la route après trois nouveaux meurtres

    Le lundi 11 août, des femmes et des enfants du Nigeria ont bloqué une route pour protester contre le manque de sécurité, après l’attaque de leur ville et le meurtre de plusieurs personnes.

     

    Trois personnes ont été tuées et trois autres grièvement blessées à Yelewata, dans l’État de Benue, lundi vers 8 heures du matin. La ville, qui compte près de 98% de chrétiens, a été le théâtre des offensives les plus meurtrières de ces derniers mois, de la part de militants islamistes. Ces individus ont assassiné des centaines de personnes dans la région et obligé des milliers d’autres à fuir. D’après nos informations, des bergers peuls seraient à l’origine de ces attaques.

    Cette dernière tuerie survient près de deux mois après le massacre perpétré à Yelewata par des militants islamistes, les rapports de l’Église confirment désormais que 271 personnes sont mortes lors des attaques de la nuit du 13 juin, au cours desquelles des personnes ont été frappées avec des machettes, abattues ou brûlées vives. La ville avait également été prise pour cible le mois précédent lorsque des djihadistes ont massacré un père, un adolescent et un enfant de deux ans.

    Les gens sont traumatisés

    Lors d’un entretien exclusif accordé à l’AED, le Père Ukuma Jonathan Angbianbee, curé de Yelewata, a effectué un compte rendu de l’attaque : « C’est épouvantable, les gens sont traumatisés, c’est une chose horrible qui arrive. Les gens protestent et refusent de quitter la rue. Les automobilistes ne peuvent pas passer. Les femmes et les enfants bloquent la route parce qu’ils ne se sentent pas en sécurité, même en présence des forces de sécurité. À l’heure actuelle, nous devrions voir des résultats. Les faits survenus montrent que la sécurité n’est pas garantie. »

    Le Père Jonathan a déclaré que l’attaque s’est produite sur des terres agricoles abandonnées après l’attaque de juin. Certaines personnes qui n’avaient pas fui ont cultivé ces parcelles. Il a estimé que l’attaque de lundi était le fait de terroristes peuls. Selon lui, « les Peuls viennent avec leur bétail, s’emparent des terres agricoles et tuent tous ceux qui opposent de la résistance. » Il a ajouté : « Personne d’autre ne vient nous attaquer, il n’y a que les Peuls. Ce sont eux qui causent tous ces problèmes. »

    Lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que les attaques étaient motivées par des raisons religieuses, le Père Jonathan a répondu : « C’est multidimensionnel. Il y a la situation économique et nous pouvons considérer la situation politique. Les gens d’une religion particulière parlent d’essayer de s’emparer de la terre. Si je regarde en tant qu’homme d’Église le fait que cela ait si durement affecté l’Église – nos églises sont attaquées, les gens ont dû fuir, notre communauté est décimée, etc. – alors nous pouvons dire sous cet angle que c’est motivé par la religion. Les gens commençaient peu à peu à revenir [à Yelewata], mais avec le manque de sécurité, la confiance n’est plus là. »

    Il a ajouté : « Les gens n’ont pas totalement abandonné, mais lorsque des situations comme celle-ci continuent de se produire, il devient encore plus difficile pour nous de prêcher la Bonne Nouvelle, de savoir vraiment comment faire passer le message correctement, pour leur donner de l’espoir. Ils restent confiants et ouverts à l’idée que, malgré tout, Dieu ne les a pas abandonnés. Nous appelons à la prière pour que la paix prévale au Nigeria, et appelons notre gouvernement à faire davantage pour fournir un environnement stable à nos citoyens afin que les gens puissent survivre et prospérer par eux-mêmes. » 

  • La pensée de l'Église sur la femme

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    Sur le site web « Salon beige » on peut lire l'homélie, brève et dense à la fois, rédigée pour la Fête de l'Assomption par Dom Courau, père abbé de l'abbaye bénédictine de Triors: un texte écrit à lumière de la véritable anthropologie  chrétienne... (archive 2022)

    « + Signum magnum, mulier.

    Marie et le serpent 540b09a981652e55619bd2599d965696--quito-blessed-mother.jpgÀ partir du mystère de la gloire de Notre Dame au ciel, nous voulons contempler celui de la Femme, grand signe aussi sur la terre. Pourtant Ève, victime de confusions diverses, porte souvent le rôle de l’accusée. Guerric d’Igny au XIIème s. s’en fait l’écho amer : On l’appelle “mère des vivants” ; en réalité, elle est plutôt meurtrière des vivants, mère de ceux qui vont mourir. Pour elle, engendrer n’est rien d’autre que de communiquer la mort (Assomption, Serm. 2). Il ose l’appeler ‘marâtre’ plutôt que ‘mère’, alors que d’autres à l’inverse vantent la mère comme la relation protégée malgré la chute. Ces outrances verbales obligent donc à regarder de près le mystère de la femme sur la terre comme au ciel. Dieu ne fait rien en vain ; en créant, il ne nous tend pas de piège.

    Au début du siècle passé Charles Péguy aurait pu être tenté de le croire : sa conversion à la foi n’eût pas son prolongement sacramentel à cause du refus que lui imposait la femme qui partageait sa vie. Pourtant, derrière la femme-obstacle, il a respecté, patienté, allant à pied confier son souci à Notre Dame de Chartres peu avant sa mort, et de façon posthume, il fut exaucé. Il y a heureusement une foule de signes positifs en faveur de la femme sur la terre. Marie Goretti a fait des émules. Anne-Lorraine assassinée dans le RER il y a 10 ans avait écrit peu avant son désir du martyre pour la dignité féminine, Jeanne-Marie Kegelin est encore dans notre mémoire. Des chrétiennes irakiennes revenues à Qaraqosch après que Daech eût quitté la ville l’an dernier, veulent redonner la vie après la guerre : dans l’église vandalisée elles s’encouragent mutuellement selon leur vocation à refonder la vie sociale : Tout est difficile ici, dit l'organisateur, mais nous voulons reconstruire les femmes avant de reconstruire les maisons; car si nous reconstruisons les femmes, alors nous pouvons reconstruire les enfants, puis la famille, et après cela toute la communauté. Ces exemples héroïques donnent du crédit à la pensée de l’Église concernant la femme unie à l'homme dans le mariage.

    Sa pensée est-elle préhistorique ou prophétique, a-t-on ironisé à propos des 50 ans d’Humanae Vitae (La Croix, 27 juillet 2018) ? Avec sa lucidité tranquille, le Cardinal Sarah vient de répondre dans sa conférence à Kergonan (4 août 2018). En voici quelques passages : Dieu lui-même a pris soin de nous révéler les voies du bonheur et du Bien pour le couple humain... Accueillir 'Humanæ Vitæ' n’est pas d’abord une question de soumission et d’obéissance au Pape, mais d’écoute et d’accueil de la Parole de Dieu, de la bienveillante révélation de Dieu sur ce que nous sommes et sur ce que nous avons à faire pour correspondre à son amour. L’enjeu est en fait celui de notre vie théologale, de notre vie de relation avec Dieu... Annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile sur la sexualité et le mariage, c’est ouvrir aux couples la voie d’une vie heureuse et sainte ! C’est notre devoir de pères, de guides, de pasteurs ! Bien entendu, plus nous prêcherons avec force la vérité, plus nous saurons accompagner les personnes avec 'patience et bonté'. On le voit bien l'enjeu est à la hauteur de la crise qui étreint notre société au-delà de ses faux débats.

    L'encyclique de 1968 répond au désarroi contemporain sur la sexualité qui n’a fait que s’accentuer depuis : l’actualité en la matière ressemble à d’impuissants soins palliatifs face à des affectivités déconnectées du réel. Seul contre presque tous, Paul VI voyait venir ces désastres, il fut réellement prophétique, comme l’ont dit ses successeurs. L’intuition profonde se ramène à cette notion toute simple de chercher dans le mariage à marcher au pas de Dieu, tandis que l’athéisme feutré agresse l’intimité des personnes. De plus en plus, il fait du plaisir sans sagesse une drogue qui asservit, tel un nœud coulant. Et c’est le piège. Ne regarde pas le vin, prévient le Proverbe du Sage (Prov. 23,31-35) : comme il est vermeil; comme il brille dans la coupe, comme il coule suavement. Mais il finit par mordre comme un serpent, et par piquer comme une vipère. Tes yeux percevront des choses étranges, et ton cœur s’exprimera de travers. Tu seras comme un homme couché en haute mer, ou couché au sommet d'un mât. On m'a battu, et je n'ai point de mal ! On m'a rossé et je n’ai rien senti ! Et à mon réveil j’en redemanderai encore ! Quel contraste avec l’harmonie conjugale et la paix qu’elle rayonne : les époux s’aiment dans la durée sans chercher à échapper au rythme périodique ; l’homme considère le cycle féminin comme une richesse, heureux de s’y adapter et de se mettre à son école (Cf. G. Vialla, Billings F, recevoir le féminin).

    Oui, il y a un joug, Jésus le dit et ajoute aussitôt qu’il est doux et léger (Mt. 11,30). Humanae Vitae cite le verset et insiste sur cette douceur (HN 25) : les époux qui entrent ainsi dans le beau projet de Dieu rendent visibles aux hommes la sainteté et la douceur de la loi qui unit leur amour mutuel. Coopérer ainsi à l'amour de Dieu auteur de la vie humaine sème la paix. Paul VI évoque bien sûr le prix à payer, l’effort moral, cet heureux piment de la vie. Il le confie au réalisme de la vie théologale et liturgique, spécialement au beau duo sacramentel que forment ensemble la Réconciliation et l’Eucharistie (Cf. HN 25 & 29). »

    Ref. La pensée de l’Eglise sur la femme

    JPSC

  • Pourquoi la mort du Père Kolbe est-elle si inspirante ?

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    De sur The Catholic Thing :

    Kolbe comme témoin

    14 août 2025

    Comment peut-on, simplement en regardant la photo de quelqu'un, être convaincu qu'il est un saint ? Cette conviction semble être une simple intuition, mais on découvre plus tard qu'elle est fondée. Il en fut de même pour Maximilien Kolbe et moi. Avant qu'il ne devienne célèbre, en voyant sa photo dans un journal paroissial – le journal familier, où il porte sa longue barbe et son habit –, une conviction profonde s'est imposée en moi : je devais suivre cet homme, car il était l'un des « saints ». C'est ainsi que je l'ai suivi et que j'ai appris sa mort remarquable et sa vie extraordinaire.

    Vous connaissez probablement les détails de sa mort. Comme d'autres religieux en Pologne, il fut arrêté et envoyé à Auschwitz. Là, un prisonnier s'évada et les gardes du camp de concentration, suivant leur méthode habituelle de représailles, s'apprêtaient à exécuter dix prisonniers innocents par la famine dans la tristement célèbre salle de torture, le « Bunker de la Faim ». Un malheureux homme, lorsqu'on le sortit de la file d'attente, s'écria : « Ma femme, mes enfants ! »

    À ce moment-là, Kolbe, qui se tenait à proximité, s'avança, se présenta comme prêtre catholique et déclara qu'il prendrait sa place. Le commandant adjoint du camp, Karl Fritzsch, accepta, et Kolbe se rendit au bunker de la faim, passant les jours suivants à encourager les hommes par des prières et des chants. Il ne mourut pas de faim dans le délai imparti ; il fallut donc le tuer par une injection d'acide phénique.

    La vie d'apôtre de Kolbe en Pologne et au Japon, où il a édifié les Chevaliers de l'Immaculée et enseigné la vérité catholique, fut tout aussi extraordinaire, quoique discrète. Mais je souhaite ici me concentrer sur sa mort et sa signification.

    Si vous doutez du pouvoir inspirant de la mort de Kolbe, je vous invite à découvrir, et à soutenir si vous le souhaitez, un nouveau film sur lui, judicieusement intitulé Le Triomphe du Cœur. Le scénariste et réalisateur, Anthony d'Ambrosio, raconte comment il s'est tourné vers Kolbe alors qu'il souffrait d'une grave maladie :

    L'obscurité s'est installée et j'ai perdu la foi. Je ne voulais plus vivre. Mais soudain, je me suis souvenu de Kolbe… J'ai pensé à la façon dont il avait forgé une fraternité dans cette obscurité, à la façon dont il avait transformé le désespoir en espoir. Lentement, une lumière a commencé à percer. L'histoire de Kolbe m'a ouvert la voie, et ce film est ma façon de partager cette lumière avec le monde.

    Mais pourquoi sa mort est-elle si inspirante ? Comment le sacrifice d’un saint homme peut-il « triompher » sur les millions de meurtres commis par les nazis ?

    Saint Kolbe au Japon , vers 1932 [photo : domaine public]

    En étudiant le dossier de Kolbe, j'ai découvert qu'un témoin avait déclaré que c'était un miracle que le commandant adjoint Fritzsch ait laissé Kolbe prendre la place de l'autre homme. Il aurait été plus représentatif de sa façon de se moquer de l'idéalisme de Kolbe en l'envoyant au Bunker de la Faim comme onzième homme.

    C'était aussi un miracle, je suppose, qu'un prisonnier se soit échappé d'Auschwitz (un événement rare) juste au moment où Kolbe était là ; que les dix malheureux aient été choisis parmi le groupe de Kolbe ; que Kolbe se soit trouvé juste là ; que les paroles de Kolbe aient même été entendues ; que quelqu'un ait survécu pour pouvoir en rendre compte.

    Autrement dit, nous considérons l'acte de Kolbe comme un acte héroïque, mais plus fondamentalement, il s'agissait de son acceptation d'un don, de jouer un rôle et d'être le témoin éclairé d'une vérité. Enfant, Kolbe vit la Vierge Marie lui apparaître et lui tendre deux couronnes, lui demandant laquelle il choisirait : la couronne blanche de la sainte pureté ou la couronne rouge du martyre sanglant. Kolbe répondit qu'il aimerait les deux.

    Ce qui amène un autre miracle dans toute cette affaire, à savoir que les nazis décidèrent de lui injecter de l'acide phénique le 14 août 1944, la veille de l'Assomption, afin que son dies natalis soit, semble- t-il , aussi proche que possible d'une grande solennité de Notre-Dame.

    Et un autre miracle est que l'homme que Kolbe a sauvé (Franciszek Gajowniczek) a survécu à Auschwitz et a vécu assez longtemps pour assister, à l'âge de 80 ans, à la canonisation de Kolbe par le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre le 10 octobre 1982.

    Il faudrait être une personne assez stupide pour se familiariser avec cette série d’improbabilités extrêmes et ne pas conclure que la mort de Kolbe était un moyen conçu par Dieu pour nous enseigner une vérité importante – une vérité à mettre en pratique et à vivre.

    Quelle est cette vérité ? Ce n'est pas une vérité sur le simple héroïsme, le sacrifice de soi, l'altruisme, l'amour du prochain, ni rien de ce genre. Il ne s'agit pas de savoir comment le monde pourrait être réformé ou sauvé. (C'est l'Armée rouge, après tout, qui a libéré Auschwitz.) C'est plutôt une vérité sur le rapport de cette vie à l'éternité. (Rappelons-nous comment Viktor Frankl souhaitait interpréter les camps comme ayant une signification éternelle.)

    Kolbe, en tant que prêtre catholique, est un autre Christ, se tenant à la place du Christ, ipse Christus.  Par conséquent, ce que fait Kolbe symbolise ce que le Christ a fait et fait encore pour chacun de nous :

    • Kolbe a pris la place d’un étranger : le Christ a donné sa vie en échange de la créature humaine éloignée de Dieu.
    • Kolbe a pris la place d’un homme condamné mais innocent : le Christ a donné sa vie pour la créature humaine condamnée par le péché mais toujours « innocente », dans le sens où elle est faite à l’image de Dieu et n’est pas « destinée » à être ruinée par le péché.
    • Kolbe a gagné la vie au-delà des camps et la liberté des camps pour cet homme : le Christ gagne pour nous la liberté de cette « vallée de larmes » et la vie au-delà.

    Alors, comment le sacrifice de ce saint homme peut-il « triompher » des millions de meurtres nazis ? Non. Mais le sacrifice du Christ, oui, dont Kolbe est témoin.

    La dernière photo de Saint Kolbe, prise peu avant son arrestation par la Gestapo. [photo : domaine public]

  • Qui est Notre-Dame de Kibeho ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Qui est Notre-Dame de Kibeho ?

    Une apparition prophétique africaine aura un nouveau sanctuaire.

    Le sanctuaire de Notre-Dame de Kibeho au Rwanda. Laeliza23/wikimédia CC BY-SA 4.0.

    Le sanctuaire Notre-Dame de Kibeho est destiné à être un signe permanent et visible de l'importance de la spiritualité catholique noire dans l'archidiocèse de Philadelphie, s'inspirant d'une série d'apparitions survenues au Rwanda dans les années 1980.

    Alors, qui est Notre-Dame de Kibeho ? Et qu'en dit l'Église ?

    Le Pilier jette un œil.

    Les trois visionnaires reconnues de Kibeho, Alphonsine Mumureke, Marie Claire Mukangango et Nathalie Mukamazimpaka. Capture d'écran de la chaîne YouTube @manirakizamanasse6742.

    Quelle est la dévotion à Notre-Dame de Kibeho ?

    Alphonsine Mumureke venait de s'inscrire au Kibeho College, un lycée pour filles dans le sud-ouest du Rwanda, lorsqu'un événement s'est produit qui a changé sa vie à jamais.

    Le 28 novembre 1981, une élève de 16 ans se trouvait à la cafétéria de l'école lorsqu'elle a vu une femme d'une beauté extraordinaire qui s'est présentée comme « Nyina wa Jambo » — « Mère du Verbe » en kinyarwanda, la langue nationale du Rwanda.

    Lorsque Mumureke raconta plus tard son expérience à d’autres personnes, la rumeur se répandit qu’elle était malade mentalement, possédée par des esprits maléfiques ou qu’elle cherchait simplement à attirer l’attention de l’école dirigée par les Sœurs Benebikira , un institut religieux fondé au Rwanda en 1910.

    Mais Mumureke continua de signaler des apparitions, qui se seraient alors produites dans le dortoir des filles, suscitant un scepticisme accru. Les critiques soulignèrent qu'elle venait de la région de Gisaka, dans le sud-est du Rwanda, une région associée à la magie.

    Elle a prié pour que d’autres puissent également voir les apparitions, mettant ainsi fin à son isolement.

    Ses prières semblent avoir été exaucées le 12 janvier 1982, lorsque sa camarade de classe Nathalie Mukamazimpaka rapporte avoir eu la même vision d'une dame.

    Un mois et demi plus tard, ils ont été rejoints par une troisième étudiante, Marie Claire Mukangango, qui a déclaré avoir également été témoin de l'apparition.

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  • Maximilien Kolbe : un saint religieusement incorrect ?

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    9782262028688FS.gifPhilippe Maxence, le rédacteur en chef du bimensuel catholique « L’Homme Nouveau », a publié, en 2011, une biographie du Père Maximilien Kolbe. Rémi Fontaine avait saisi la circonstance pour  écrire, dans l’édition du 13 juillet 2011 du journal « Présent », cette réflexion (im)pertinente :

    « Politiquement incorrects, tous les saints le sont par nature, d’une certaine manière. Mais, après le souffle ou « l’esprit » de Vatican II, certains sont maintenant perçus comme tels plus que d’autres, jusqu’à apparaître « religieusement incorrects » ! Parmi eux, ceux qui sont aujourd’hui pour ainsi dire « empêchés » de béatification, comme Pie XII ou Isabelle la catholique. Ou bien ceux qui ont été malgré tout béatifiés ou canonisés, comme Charles de Foucauld ou Maximilien Kolbe dont Philippe Maxence vient de réaliser une biographie fort éclairante à cet égard chez Perrin.

    Si le bienheureux Charles de Foucauld voulait convertir les musulmans avec l’appui séculier notamment de la colonisation française, saint Maximilien Kolbe, lui, voulait convertir les francs-maçons avec les moyens modernes du journalisme. Deux saints dont le « prosélytisme » n’est plus trop dans l’air du temps ! Deux témoins (trop ?) zélés pour répandre leur foi et qui mourront tous deux en « martyrs de la charité ».

    Mais l’enquête sur la vie et la mort de Charles de Foucauld ayant montré qu’il n’était pas mort, à strictement parler, en haine de la foi (même s’il est mort de mort violente et en victime de sa charité pour ses frères) ce sont pourtant les termes de « confesseur de la foi » qui conviennent à sa béatification par Benoît XVI (le 13 novembre 2005). Tandis que pour Maximilien Kolbe (condamné également sans haine ostensible de la foi) Jean-Paul II obtiendra (contre l’avis des membres de la commission d’enquête en vue de la canonisation) qu’on le fasse passer de « confesseur de la foi », selon les termes de sa béatification par Paul VI (le 17 octobre 1971), à « martyr », pour sa canonisation (le 10 octobre 1982 par Jean-Paul II lui-même). Selon André Frossard, auteur de 'N’oubliez pas l’amour; la passion de Maximilien Kolbe' (Robert Laffont, 1987) : « Il n’y a pas d’autre exemple, au catalogue des saints, d’un changement de catégorie d’une étape à l’autre d’une canonisation. »

    Et c’est justement ce changement qui a « troublé certains membres de l’Eglise catholique », note sobrement Philippe Maxence. La sainteté flagrante du martyr de l’amour, similaire à celle de Charles de Foucauld ou à celle des moines de Thibérine, ne permettrait-elle pas ainsi d’esquiver le problème de la différence, précisément, qu’il pourrait y avoir entre la confession de la foi par les uns hier (Kolbe et Foucauld) et les autres aujourd’hui (les martyrs de Thibérine) ?

    Le but de la chevalerie spirituelle que lancera le saint franciscain sous le nom de la Milice de l’Immaculée était sans équivoque : « Chercher la conversion des pécheurs, hérétiques, schismatiques, juifs, etc., et particulièrement des francs-maçons ; et la sanctification de tous sous la direction et par l’intermédiaire de la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée. »

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  • 14 août : saint Maximilien Kolbe

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    maximilien Kolbe.jpgLe Père Maximilien Kolbe est né le 8 janvier 1894 à Zdunska Wola en Pologne, et baptisé le même jour à l'église Notre Dame de l'Assomption. Ses parents, ouvriers tisserands sont de fervents catholiques. Ils habitent une modeste maison où ils ont installés un petit autel à Notre Dame. Les enfants reçoivent une solide éducation. Raymond, délicat et chétif avait un tempérament vif et obéissant. Très doué pour les études, il va à l'école de Pabianice.

    Un événement marque l'enfance de Raymond. En 1904-1905, sa maman le gronde, il prie Marie et se trouvant à l'église, la Vierge lui apparaît tenant dans ses mains deux couronnes : une blanche signe de la pureté, et une rouge signe du martyr. Il les accepte toutes les deux. Toute sa vie se réalisa selon ce dessein. Dès ce moment, il se confie totalement à Marie. La prière devient pour lui source de grâces et de conversion.

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  • Maximilien Kolbe, apôtre de l'Immaculée

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    Voici une prière du saint martyr fêté ce jour et qui témoigne de son attachement à l'Immaculée. Sa biographie figure ICI; le moins qu'on puisse dire est que ce saint qui s'est sacrifié dans un camp de la mort n'est vraiment pas en phase avec le climat "spirituel" qui sévit dans l'Eglise depuis des décennies, en particulier depuis le Concile Vatican II.

    Daignez recevoir ma louange, ô Vierge bénie !

    Immaculée Conception, Reine du ciel et de la terre, Refuge des pécheurs et Mère très-aimante, à qui Dieu a voulu confier tout l'ordre de la miséricorde, me voici à vos pieds, moi, pauvre pécheur.

    Je vous en supplie, acceptez mon être tout entier comme votre bien et votre propriété.

    Agissez en moi selon votre volonté, en mon âme et mon corps, en ma vie et ma mort et mon éternité.

    Disposez avant tout de moi comme vous le désirez, pour que se réalise enfin ce qui est dit de vous : La Femme écrasera la tête du serpent et aussi : Vous seule vaincrez les hérésies dans le monde entier.

    Qu'en vos mains immaculées, si riches de miséricorde, je devienne un instrument de votre amour, capable de ranimer et d'épanouir pleinement tant d'âmes tièdes ou égarées. Ainsi s'étendra sans fin le règne du Coeur divin de Jésus.

    Vraiment, votre seule présence attire les grâces qui convertissent et sanctifient les âmes, puisque la grâce jaillit du Coeur divin de Jésus sur nous tous, en passant par vos mains maternelles.

  • Un rapport indique qu'en moyenne 30 chrétiens ont été assassinés chaque jour au Nigéria en 2025

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    De Ngala Killian Chimtom sur le CWR :

    Un rapport indique qu'en moyenne 30 chrétiens ont été assassinés chaque jour au Nigéria en 2025

    Selon la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, Intersociety, 19 100 églises ont été détruites, plus de 1 100 communautés chrétiennes déplacées et plus de 600 religieux chrétiens ont été enlevés.

    Un nouveau rapport de la Société internationale pour les libertés civiles et l'État de droit, d'inspiration catholique, Intersociety, affirme qu'au moins 7 087 chrétiens ont été massacrés à travers le Nigéria au cours des 220 premiers jours de 2025, soit une moyenne quotidienne de 32 chrétiens tués par jour.

    Le rapport publié le 10 août indique également que 7 899 autres personnes ont été enlevées en raison de leur appartenance chrétienne. Selon Emeka Umeagbalasi, directeur d'Intersociety, les meurtres et les enlèvements sont perpétrés par quelque 22 groupes djihadistes installés dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

    Le rapport affirme que ces groupes visent à éliminer environ 112 millions de chrétiens et 13 millions d’adeptes de religions traditionnelles, en ciblant particulièrement les régions du Sud-Est et du Sud-Sud.

    Il affirme également que l'intention première est d'éradiquer le christianisme du Nigéria dans les 50 prochaines années. Cela rappellerait le djihad du XIXe siècle mené par des bergers peuls qui ont établi le califat de Sokoto, un puissant État islamique contrôlant une grande partie de ce qui est aujourd'hui le nord du Nigéria. Aujourd'hui, le sultan de Sokoto demeure la plus haute autorité islamique du Nigéria.

    Selon les données d’Intersociety, depuis 2009, environ 185 009 Nigérians ont été tués, dont 125 009 chrétiens et 60 000 « musulmans libéraux ».

    Le rapport indique que 19 100 églises ont été détruites, plus de 1 100 communautés chrétiennes déplacées et 50 000 kilomètres carrés de terres confisquées. De plus, plus de 600 dignitaires chrétiens ont été enlevés, dont 250 prêtres catholiques et 350 pasteurs, et des dizaines d'entre eux ont été tués.

    Alors que des attaques contre les chrétiens ont été documentées dans tout le pays, l'État de Benue a été le plus touché, avec pas moins de 1 100 meurtres de chrétiens, dont le massacre de Yelewata du 13 au 14 juin 2025, qui a entraîné la mort de 280 chrétiens, et le massacre de Sankera d'avril 2025, au cours duquel plus de 72 chrétiens sans défense ont été tués à coups de machette.

    « Ces groupes terroristes islamiques utilisent la violence et des moyens génocidaires pour anéantir les groupes ethniques autochtones du Nigéria et leurs identités, en particulier l'héritage culturel Igbo vieux de 3 475 ans, établi depuis 1450 avant J.-C. », indique le rapport.

    Affirmant que les groupes terroristes islamiques opèrent avec la protection de l'État, le rapport établit des parallèles historiques pour mettre en évidence l'argument selon lequel les groupes veulent transformer le Nigéria en « un pays où le christianisme est interdit et brutalement écrasé, relégué et forcé à la clandestinité » ; une réplique du Soudan où les Janjawids djihadistes soutenus par le gouvernement ont été déployés au fil des ans pour anéantir presque toutes les communautés et villages chrétiens, y compris la destruction de 65 églises à travers le pays en 2023 seulement.

    D’autres pays où être chrétien pourrait être un crime sont la Libye, l’Algérie, la Corée du Nord, l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Pakistan, la Somalie et l’Afghanistan, « où il est très criminel d’être vu avec une Bible sacrée ou portant des symboles chrétiens ou récitant des prières chrétiennes ou chantant des louanges et des chants d’adoration ».

    Les assassinats ciblés de chrétiens au Nigeria sont devenus un sujet de vive préoccupation pour l'Église. Dans un entretien accordé à CWR, Ignatius Kaigama , archevêque d'Abuja, a déclaré : « L'insécurité croissante continue de hanter notre nation. Les insurgés de Boko Haram, les milices pastorales, les bandits et les soi-disant hommes armés inconnus continuent de semer la terreur dans différentes régions du pays. »

    Le père Moses Aondover, vicaire général pastoral, directeur des communications et prêtre de la paroisse du Saint-Esprit à Makurdi, a décrit les tueurs de chrétiens comme des « animaux et des barbares ».

    « Chaque attaque modifie la composition démographique des chrétiens », a-t-il déclaré à CWR. Il a ajouté que les victimes sont des « vies humaines gâchées. Ce ne sont pas des chiffres qui comptent ! »

    « Ce sont des vies humaines gaspillées, pas de simples statistiques ! », a-t-il souligné.

    La crise est aggravée par les accusations de complicité de l'armée nigériane dans les massacres de chrétiens. Franc Utoo, originaire de Yelewata et ancien assistant du gouverneur Samuel Ortom (aujourd'hui aux États-Unis), pointe l'infiltration djihadiste comme l'une des principales raisons.

    « Mettre fin au terrorisme peul est à la portée de l'armée », a affirmé Utoo à TruthNigeria, « mais il n'y a pas de volonté politique. Certains membres de l'armée et des dirigeants politiques – principalement peuls – voient dans cette violence un moyen d'étendre l'influence de l'islam et de créer un territoire peul à travers l'Afrique de l'Ouest. »

    Le Père Moses Aondover Iorapuu déplore que les appels désespérés à une intervention internationale se heurtent systématiquement au silence. « L'aide n'arrive tout simplement pas », a-t-il déclaré.

    Face à cet abandon, le Père Iorapuu insiste sur le fait que les chrétiens n’ont d’autre choix que de prendre leur défense.

    « Ceux qui peuvent se défendre ne devraient plus regarder dehors. Un adage africain dit que si vous voyez la maison de votre voisin en feu, vous devriez vite verser de l'eau sur votre toit. »

    Emeka Umeagbalasi, directeur d'Intersociety, a déclaré à CWR qu'il était temps que l'administration Trump désigne à nouveau le Nigéria comme « pays particulièrement préoccupant », une désignation par le secrétaire d'État américain pour les pays qui ont commis ou toléré des « violations particulièrement graves de la liberté religieuse ».

    Le 7 décembre 2020, le secrétaire d’État américain de l’époque, Mike Pompeo, qui a servi dans la première administration de Trump, a annoncé pour la première fois l’inclusion du Nigéria sur la liste du CPC, citant des « violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse ».

    Le 17 novembre 2021, cependant, l'administration Biden a inexplicablement retiré le Nigéria de la liste du CPC lors d'une visite à Abuja. Le secrétaire d'État Antony Blinken, à l'époque, avait reconnu la violence ambiante, mais avait cité des « progrès » dans les efforts du gouvernement nigérian, notamment les opérations militaires contre les djihadistes et les dialogues interreligieux.

    Les groupes de défense des droits humains ont fermement condamné cette décision. Open Doors l'a qualifiée de « coup dévastateur », soulignant que les meurtres de chrétiens avaient augmenté en 2021.

    Face à l'escalade des attaques contre les chrétiens au Nigéria, le rapport d'Intersociety appelle le gouvernement américain à prendre des mesures décisives. Il préconise notamment la reclassification du Nigéria comme pays particulièrement préoccupant et la conditionnalité de l'aide américaine au Nigéria à des progrès vérifiables en matière de protection de la liberté religieuse.

    Ces attaques ont suscité des critiques de la part du gouvernement américain. « L'administration Trump condamne avec la plus grande fermeté ces violences atroces contre les chrétiens », a affirmé la Maison Blanche dans un communiqué , soulignant que la liberté religieuse représente à la fois un impératif moral et un pilier fondamental de la politique étrangère américaine.

    Les défenseurs des droits de l’homme appellent les gouvernements africains à rendre justice, à reconstruire les communautés détruites et à déployer des forces de sécurité pour protéger les villages vulnérables – des actions qui, selon eux, auraient dû être prises depuis longtemps.

    « Pendant trop longtemps, le monde a ignoré le massacre horrible des chrétiens », a déploré Henrietta Blyth, PDG d’Open Doors UK and Ireland.

    Cette négligence est profondément ressentie par les familles des victimes, qui rejettent les condoléances du gouvernement comme étant creuses et insistent : « La protection n’est pas négociable. »

  • Un mariologue voit des signes « providentiels » dans la dévotion mariale du pape Léon XIV

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    D'Edward pentin sur le NCR :

    Un mariologue voit des signes « providentiels » dans la dévotion mariale du pape Léon XIV

    Mark Miravalle, professeur de théologie à l'Université franciscaine de Steubenville, a été frappé par les références mariales claires et profondes que Léon XIV a faites au cours de ces 100 premiers jours de son pontificat.

    Le pape Léon XIV, représenté à côté d'une image mariale, salue lors du Jubilé de la jeunesse sur la place Saint-Pierre le 29 juillet 2025.
    Le pape Léon XIV, représenté à côté d'une image mariale, salue pendant le Jubilé de la jeunesse sur la place Saint-Pierre le 29 juillet 2025. (photo : Vatican Media)

    LONDRES — De par ses actions et ses paroles jusqu'à présent, le pape Léon XIV a fait preuve d'une forte dévotion mariale qui rappelle celle de son prédécesseur homonyme, le pape Léon XIII, suscitant l'espoir que peut-être Léon XIV proclamera la proclamation tant attendue et réclamée d'un cinquième dogme marial.

    Ce sont les observations du mariologue Mark Miravalle, professeur de théologie à l'Université franciscaine de Steubenville, qui a été frappé par les références mariales claires et profondes que Léon XIV a faites au cours de ces 100 premiers jours de son pontificat. 

    Dans cet entretien accordé au Register le 7 août, en marge du symposium international « Une journée avec Marie » à Londres, Miravalle explique l'importance des diverses similitudes avec Léon XIII à cet égard et les nombreuses références claires que Léon XIV a déjà faites à Notre-Dame. Il explique également pourquoi, selon lui, avec Léon comme pape, la dévotion à la Vierge Marie pourrait s'accroître, d'autant plus que l'humanité est confrontée aux menaces pressantes de la guerre mondiale et de l'intelligence artificielle. 

    Le cinquième dogme marial proposé — proclamant Marie comme corédemptrice, médiatrice de toutes les grâces et avocate de l’humanité — fait l’objet de pétitions d’évêques, de cardinaux, de prêtres, de religieux et de millions de fidèles depuis plus d’un siècle. 

    Professeur Miravalle, pourriez-vous nous en dire plus sur les liens que vous avez trouvés entre Léon XIII et Léon XIV en termes de dévotion mariale ? 

    En choisissant le nom de Léon, Léon XIV revient un siècle en arrière, ce qui fait écho à son modèle de pontificat. Je pense que c'est très significatif en termes de respect de la tradition, non pas d'un traditionalisme statique, mais de respect de l'avenir et des combats qu'il estime devoir mener. Léon XIII a lutté en son temps contre l'injustice sociale ; pour Léon XIV, ce sera l'intelligence artificielle.

    Mais je pense qu'il existe potentiellement d'autres similitudes entre Léon XIII et Léon XIV, et je pense que sa mariologie précoce l'a démontré. Il n'a pas hésité à faire référence à Notre-Dame dès les premiers instants de son pontificat, nous appelant à prier avec elle, l'identifiant comme notre mère. Je pense qu'il y a une dimension providentielle dans le fait qu'il ait été choisi lors d'une fête mariale, ce qui dépasse évidemment ses compétences, et il y a fait référence par la supplication de Notre-Dame, liée au bienheureux Bartolo [Longo, un tertiaire dominicain du XXe siècle, célèbre pour sa profonde dévotion à la Vierge Marie]. Cela témoigne d'une mariologie et d'une dévotion mariale riches et complètes. Son élection, le 8 mai, a également eu lieu lors de la fête précédente de la Médiatrice de toutes les grâces et, également pour les Augustins, de Notre-Dame de Grâce. Ils la célèbrent depuis des siècles, et je pense donc qu'il y a de la Providence dans cette dimension. 

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