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Le rite de la communion dans la forme ordinaire de la messe

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Un quotidien français rapporte ces déclarations faites  par le Cardinal Antonio Canizares :

"Dans une interview accordée au média internet hispanophone ACI Prensa, le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a recommandé avec une insistance inédite que les fidèles communient sur la langue et à genoux. Venant de lui, en des termes aussi nets, cette prise de position est pour le moins importante. Même si fait toujours défaut une disposition claire adressée d’autorité aux évêques de rite latin du monde entier… La question posée par ACI Prensa était de savoir s’il est recommandable que les fidèles reçoivent la communion dans la main.

Réponse du cardinal :

« Il est recommandable que les fidèles communient sur la langue et à genoux. ». Interrogé ensuite sur cette pratique mise en avant par Benoît XVI lui-même, le cardinal Cañizares a précisé que ce choix correspond « au sens que doit avoir la communion, qui est un sens d’adoration et de reconnaissance envers Dieu ». « Il s’agit simplement de savoir que nous nous trouvons devant Dieu Lui-même, qu’Il est venu jusqu’à nous et que nous ne le méritons pas », a-t-il expliqué. Communier de cette façon, « c’est un signe d’adoration qu’il faut retrouver ». Puis, encore plus clairement : « Je crois qu’il est nécessaire pour toute l’Eglise que la communion se fasse à genoux. »

« De fait, si on communie debout, il faut faire une génuflexion, ou une inclinaison profonde, et on ne le fait pas », a poursuivi le cardinal : « Si nous banalisons la communion, nous banalisons tout ; nous ne pouvons passer à côté d’un moment aussi important qu’est celui de communier, celui de reconnaître la présence réelle du Christ qui y est présent, de Dieu qui est “amour des amours” comme nous le chantons dans un cantique espagnol. » [...] »

La question est de savoir s’il suffit de dire « il est recommandable » ou « je crois qu’il est nécessaire » : les documents romains sont pleins de belles réflexions de ce genre qui ne changent strictement rien à la pratique réelle de la forme ordinaire du rite romain, où chacun se borne à tendre la main pour recevoir son morceau de pain consacré, sans autre forme de procès. Et à bon droit puisque, pas plus que le missel, l’Institutio Generalis  de la messe de Paul VI, même dans sa version la plus récente (2002), ne dit strictement rien sur la manière dont la communion doit être reçue par les fidèles, sauf une recommandation de faire participer aussi les fidèles au Calice : ce qui serait, nous semble-t-il, une raison de plus pour préciser, dans ce document (peu) normatif(1) quels sont les signes de révérence à observer par le communiant. Et puis surtout il faut veiller à la formation de prêtres vraiment eucharistiques. Tout un programme…

JPS

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(1) Voici, par exemple, les  « indications » de l’Institutio Generalis relatives à l’attitude à observer par les fidèles pendant la consécration : « Ils sont à genoux (…) à moins qu’une raison de santé, l’exiguïté des lieux ou le grand nombre des assistants ou d’autres justes raisons ne s’y opposent. Toutefois, ceux qui ne s’agenouillent pas pour la consécration font une inclinaison profonde lorsque le prêtre fait la génuflexion après la consécration » Suit alors une observation générale (valable pour tous les gestes et attitudes durant l’eucharistie) qui relativise encore ce qui précède : «  Il appartient, cependant, aux Conférences des Évêques d’adapter les gestes et la position du corps décrits dans l’Ordinaire de la Messe à la mentalité et aux justes traditions des peuples, selon la norme du droit. On veillera néanmoins à ce qu’ils correspondent au sens et au caractère des différentes parties de la célébration » Et puis finalement : « Pour obtenir l’uniformité dans les gestes et les attitudes, les fidèles doivent suivre les indications que le diacre, un ministre laïc, ou le prêtre, leur adressent au cours de la célébration, conformément à ce qui est établi au Missel. », le tout étant alors, pour un fidèle du rang, de savoir ce qui est vraiment établi…

Commentaires

  • Entièrement d'accord. Je suggère au lecteur intéressé de se référer à un article, que j'avais lu lors de sa parution en 1969. L'étude, signée Jean Madiran a paru dans la revue "Itinéraires" sous le titre "Le processus de la communion dans la main". Consulter à ce sujet :

    http://www.revue-item.com/556/le-processus-de-la-communion-dans-la-main/

  • Même si je suis d'accord avec le respect qu'il faut avoir lors de la communion, dans la plupart des églises, le rite en vigueur ne s'y prête plus vraiment puisque les fidèles se présentent en rang d'oignon devant le prêtre (ou un laïc délégué pour donner la communion). Rien n'est prévu pour recevoir les genoux des personnes, parfois agées, qui s'agenouillent. Dans le même ordre d'idée, les nouvelles chaises d'église ne sont plus conçues pour pouvoir être retournées pour s'y agenouiller lors de la consécration. Il faudrait donc revoir l'agencement, le mobilier des églises car l'exception est devenue la règle!

  • Pour mieux comprendre

    http://www.sainteucharistie.com

  • Dieu Trine nous a crées, nous maintient dans l'existence et le Verbe, par sa Kénose, nous rachète pour Dieu...Il se rend présent ainsi que son sacrifice sur la croix lors du miracle de la transsbstanciation...et nous, simples mortels, nous allons prendre le pain des anges sans autre forme de procès comme l'on va piqueniquer entre amis...
    De plus il importe d'insister sur le fait que nombre de communions au Corps et au Sang du Christ sont sacrilèges car il est rare que l'on recommande de recevoir ces précieux dons en état de grâce après s'être confessé auprès d'un prêtre...Mais bon ce sont là les avancées du concile vatican II comme l'on dit pudiquement pour user d'une expression, à son tour, sacro-sainte parce que consacrée...

  • Il me semble que les objections pratiques soulevées par JLC ne sont pas insurmontables:

    Pour la communion

    l'"institutio generalis" devrait préciser que celle-ci doit être distribuée par un ministre ordonné, prêtre ou diacre et, sauf impossibilité physique, reçue à genoux.

    (Pour appliquer pratiquement la norme, là ou le banc de communion a été détruit lors de la réforme de Paul VI, il suffit de disposer deux prie-Dieu devant les files indiennes de communiants)

    Et, pour l'attitude à la consécration:

    Remplacer le texte existant par une disposition moins libérale, comme, par exemple:"les fidèles sont à genoux à moins qu’une raison de santé, ou la disposition des lieux ne le permettent pas.En ce cas, ils font une inclinaison profonde lorsque le prêtre fait la génuflexion après la consécration du pain puis du vin".

    En toute hypothèse supprimer les paragraphes suivants:

    -"Il appartient, cependant, aux Conférences des Évêques d’adapter les gestes et la position du corps décrits dans l’Ordinaire de la Messe à la mentalité et aux justes traditions des peuples, selon la norme du droit. On veillera néanmoins à ce qu’ils correspondent au sens et au caractère des différentes parties de la célébration »
    - « Pour obtenir l’uniformité dans les gestes et les attitudes, les fidèles doivent suivre les indications que le diacre, un ministre laïc, ou le prêtre, leur adressent au cours de la célébration, conformément à ce qui est établi au Missel. ».

    Je ne vois pas en quoi cela serait plus difficile que de prescrire aussi la disposition d'un grand crucifix au milieu de l'autel lorsque celui-ci est tourné vers le peuple, pour lui faire comprendre que c'est vers le Christ et non vers l'assemblée que le prêtre et cette assemblée sont d'abord tournés.

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