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La communion « dans la main », une fausse restauration liturgique ?

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dominusestmonsathanasiuje6.jpgLe site « Kreuz-net » cite (en allemand) cette interview de Mgr Athanasius SCHNEIDER, évêque au Kazakstan donnée à Radio Maria Südtirol et traduite par un correspondant du « forum catholique :

« La communion dans la main actuelle n'a pas de racines dans l'Église primitive. Évêque auxiliaire (50 ans) d'Astana, la capitale du Kazakhstan . Monseigneur Schneider, spécialiste de patristique armé d'un doctorat, nous l'a expliqué le 19 juillet. "La communion dans la main a été inventée après Vatican II de façon tout à fait innovatrice". L’évêque constate que la communion dans la main n'a rien à voir avec la primitive Église. L'affirmation, que la communion dans la main date des premiers siècles, est historiquement fausse. L'Église primitive a pratiqué une toute autre forme de recevoir la communion.

Mgr-Schneider.jpgLa main avant de recevoir la communion était purifiée, après cette réception elle était ensuite nettoyée. En outre les croyants s'inclinaient profondément, pour prendre avec la langue le corps du Seigneur déposé dans leur main, avec une attitude adorante: « C'était presque une communion dans la bouche plutôt que dans la main. ». « Après la communion, les croyants devaient lécher leur main avec la langue, afin que les plus petites particules ne se perdent même pas. Un Diacre contrôlait le nettoyage. » Mgr Schneider commente: « Ce soin et cette précaution sont en contradiction avec l'indifférence et l'insouciance, avec laquelle la dite communion dans la main est distribuée aujourd'hui ». « Les femmes ne recevaient en principe jamais la communion sur la paume. Elles avaient, étendu un tissu blanc, une sorte de Corporal, sur la main. Alors, elles recevaient directement la communion (en la prenant] avec leur bouche, sur leur petite pièce de linge." „C'est un grand contraste avec la forme actuelle de communion dans la main" insiste Mgr Schneider. Les croyants antiques n'auraient saisi jamais le pain consacré avec leurs doigts : « Le geste de se communier soi-même était inconnu dans l'Église » « La forme antique de communier était en fin de compte impraticable, et L'Église au cours des siècles perfectionna la forme de distribuer la communion, certainement sous la conduite du Saint-Esprit ». Mgr Schneider a expliqué, que l'Église d'Orient en était déjà arrivée à ce stade au Vème siècle, l'église d'Occident légèrement plus tard. La transition est arrivée dans le monde entier, organiquement, instinctivement et paisiblement. L'évêque d'Astana informe que le pape Grégoire le Grand († 604) donnait la communion dans la bouche. Des synodes français et espagnols des 8ème et 9ème siècles sanctionnaient par l'excommunication l'acte de toucher des Hosties avec la main: « Si un synode a édicté cette sanction si sévère, c'est que cette pratique interdite ne s'était répandue que depuis peu de temps ».

 

« La communion dans la main vient des Calvinistes »: selon les indications de Mgr SCHNEIDER, la communion dans la main vient des calvinistes néerlandais seulement au 17ème siècle. Le calvinisme nie la Présence Réelle du Christ dans l'Hostie. Les Luthériens n'ont même pas pratiqué une telle communion dans la main : « Les Luthériens ont gardé jusqu'à une époque récente, et jusqu'à aujourd'hui encore dans les pays scandinaves, la communion dans la bouche en s'agenouillant. ».

 

 De Mgr Schneider, La Libreria Editrice Vaticana a publié, en 2008 déjà, «  Dominus est » un livre solidement documenté qui étudie principalement la question de la Sainte Communion, montrant la nécessité de revenir à la pratique traditionnelle de celle-ci : à genoux et sur la langue. Cet ouvrage est préfacé par le cardinal-archevêque de Colombo, Malcolm Ranjith, à l’époque secrétaire de la Sacrée Congrégation romaine pour le Culte Divin.

Source : Das hätte es nicht einmal bei Luther gegeben

Commentaires

  • Mgr Schneider préfacé par le Cardinal Ranjith: c'est garanti à 100%!

  • Permettez-moi de ne pas vous suivre sur le terrain de Mgr Schneider... et de quelques autres. Leur entreprise est, me semble-t-il, proprement pharisaïque. La vraie question n'est-elle pas la foi et le respect avec lesquels le fidèle reçoit le Corps du Seigneur, que ce soit dans la main ou sur la langue?
    D'expérience, je peux vous dire que pas mal de personnes qui ne reçoivent pas le Corps du Christ dans la main, ne donnent pas au ministre de la communion un spectacle très édifiant: certains entrouvrent à peine la bouche, d'autres saisissent l'hostie entre les dents, d'autres encore la happent d'un coup de langue, non sans lécher au passage les doigts du prêtre, etc.
    Ce n'est pas en focalisant l'intérêt des fidèles sur des questions de ce genre que nous ferons revenir à l'Eglise - et surtout au Seigneur - ceux qui en sont éloignés. Pas plus d'ailleurs, je le dis avec un peu d'humour, qu'en affublant les évêques d'une barrette violette à pompon comme celle qu'arbore fièrement Mgr Schneider.

  • S'il est vrai que certaines personnes communient parfois dans la main avec plus de foi que d'autres sur la langue, la question n'est pas là. Nous touchons, dans ce cas-ci, à la conscience que chacun peut avoir lorsqu'il communie (conscience qui peut changer d'une personne à l'autre, mais aussi, chez une même personne selon les circonstances, etc...). Là-dessus, nous n'avons pas à juger, Dieu seul connaît les cœurs. Par contre, l'enseignement qui en résulte est vraiment différent. Communier à genoux à aussi un objectif pédagogique : celui d'insister sur le côté sacré. Inversement, communier dans la main, banalise l'acte. Nous en constatons tous les jours les effets, par exemple lors des funérailles ou des mariages: il est plus facile d'aller chercher "un petit biscuit" discrètement, comme tout le monde, dans la main, sans savoir ce qui se passe, que d'aller se mettre à genoux et d'ouvrir la bouche sans se poser la question de savoir pourquoi un tel geste?
    Dans notre pays, où la communion sur la langue se fait si rare, je trouve personnellement interpelant de voir cela dans nos messes, et tout aussi clair(voire plus) qu'une leçon de catéchisme pour nos enfants.

  • L'ouvrage de Mgr Schneider tend à montrer que le rite de la communion "dans la main", tel que nous le connaissons aujourd'hui, n'a pas de fondement historique. Il n'y a pas de quoi s'offusquer: c'est vrai ou cela ne l'est pas. Invoquer la barrette à pompon de Mgr Schneider est un peu court...

    Autre est la question de savoir si ce nouveau rite de communion est opportun.J'ai entendu de la bouche de plusieurs prêtres et même d'un évêque belge les critiques, un peu caricaturales, reprises par M. Fiodor contre la communion sur les lèvres. Ce genre d'argument peut se retourner comme un gant, si j'ose dire, à propos de la propreté des mains, du risque de non consommation de l'hostie, sans parler de la banalisation du geste.

    Quant au "pharisaïsme", hélàs fort répandu partout, je ne vois pas pourquoi le fait de communier sur la langue en serait un indice caractéristique.

  • Ce n'est évidemment pas le fait de communier sur la langue que je qualifie de pharisaïque. J'ai le plus grand respect pour ceux et celles qui le font en conscience et dans la foi. Le pharisaïsme réside dans l'insistance excessive, et quasi obsessionnelle, que certains mettent sur les aspects "extérieurs" de la pratique religieuse: "...l'extérieur de la coupe et du plat..." (Mt 23,25).
    J'ai une très grande admiration pour notre pape Benoît XVI, la sagesse de son enseignement et la clarté de sa parole. Mais j'avoue regretter sa propension à restaurer des pratiques liturgiques poussiéreuses dont Jean-Paul II avait su s'affranchir, au très grand bénéfice de l'efficacité de son message (cf. La "génération JP II")

  • La communion dans la main, lorsque je fus gamin, m'a été imposé par un célébrant et il me tança en public parce que j'avais communié à genou et sur la langue avec une profonde vénération. Ensuite, rencontrant toutes sortes d'éxégètes, j'ai compris qu'à ce geste s'associait le fait que l'on ne tint pas cpte de la Présence Réelle du Seigneur...en recourant à des formes d'éxégèse savante par lesquelles il fut affirmé que les paroles du Seigneur n'avaient rien à voir avec le "fétichisme" catholique de la communion...c'est dire. Voilà à quoi peut aboutir la fameuse communion dans les mains.

  • Si ce n'est plus le cas aujourd'hui, il faut bien admettre que ce rite s'est introduit dans l'après-concile comme un geste de rupture avec la dévotion traditionnelle qui entourait le Saint-Sacrement; désormais, on le recevrait debout, dans la main, sans autre forme de procès, alors que précédemment, on le recevait à genoux au banc de communion avec génuflexion avant et après. J'ai gardé le souvenir d'une cérémonie présidée par l'évêque du lieu qui n'avait pas encore autorisé ce rite et où de jeunes prêtres le pratiquaient ostensiblement, à son nez et à sa barbe. C'était lors de la célébration de la Fête-Dieu... Dire que tout cela n'allait pas dans le sens d'une déperdition de la dévotion à l'Eucharistie serait mentir.

  • Cher fiodor,

    Vous dites : "Le pharisaïsme réside dans l'insistance excessive, et quasi obsessionnelle(...)"? Laissez-moi rire! Je ne trouve aucune paroisse où l'on insiste sur cette demande! Mais peut-être en connaissez-vous? Faites-le savoir, la Belgique est petite, on aimerai voir ça! Quant aux "(...)liturgies poussiéreuses dont Jean-Paul II avait su s'affranchir"???, vous avez une lecture et interprétation bien personnelle des pensées de Jean-Paul II...!

  • Je n'ai nullement l'intention d'entretenir une polémique stérile, mais puisqu'un commentaire m'est adressé nommément, j'y réponds en deux mots. Ce seront les derniers.
    L' "insistance excessive et quasi obsessionnelle..." dont je parle est en effet rarement celle des pasteurs, dont la plupart recherchent un sage équilibre entre toutes les sensibilités présentes parmi les fidèles, mais bien de personnes qui ne cessent de critiquer ces pasteurs sous prétexte qu'ils n'appliquent pas les rubriques à la lettre. Pour certains, ainsi, omettre le lavabo au cours d'une messe brève de semaine tiendrait du sacrilège...
    Quant au Bienheureux Jean-Paul II, je me garderais bien d'interpréter sa pensée. Je me réfère simplement à ses gestes, à sa manière de célébrer (avec l'aide de son Maître de cérémonies, Mgr Piero Marini, "congédié" par Benoît XVI), qui a su toucher les foules, à Rome et ailleurs, en particulier aux JMJ.

  • Voici ce qu’il est prévu dans la "présentation générale du missel romain" (forme ordinaire) dans sa plus récente version (2002) :

    Si la communion est donnée sous les deux espèces :

    « 160. Le prêtre prend alors la patène ou le ciboire, et s´approche des communiants qui ordinairement s’avancent en procession.
    Il n’est pas permis aux fidèles de prendre eux-mêmes le pain consacré ou le calice, encore moins de se le transmettre de main en main. Les fidèles communient à genoux ou debout, selon ce qu’aura établi la Conférence des évêques. Quand ils communient debout, il leur est recommandé, avant de recevoir le Sacrement, de faire un geste de vénération approprié, que la Conférence des évêques aura établi »

    Si la communion est donnée sous la seule espèce du pain :

    « 161. Si la communion est donnée seulement sous l´espèce du pain, le prêtre montre à chacun l´hostie en l´élevant légèrement et dit: Corpus Christi (Le Corps du Christ). Le communiant répond: Amen, et reçoit le Sacrement dans la bouche ou bien, là où cela c’est autorisé, dans la main, selon son choix. Celui qui reçoit la sainte hostie pour communier la consomme aussitôt et intégralement. »

    J’observe que la règle normale –qualifiée de poussiéreuse par M. Fiodor- est de recevoir l’hostie dans la bouche. Permettre de la recevoir « dans la main » est une faculté dérogatoire à la règle, permise seulement là où c'est autorisé.

    Les vrais pharisiens ne seraient-ils pas ceux qui ont transformé, de fait, la règle en exception, en utilisant des critiques "appropriées" derrière lesquelles pouvaient se cacher d'autres intentions?

  • Si notre préférence va au rite traditionnel de la communion donnée sur les lèvres pour les raison que plusieurs commentateurs ont exprimées, il ne peut être question ici d'"excommunier" ceux qui la reçoivent dans la main, avec respect, ou de vouloir les en empêcher là où l'autorité ecclésiastique du lieu les y autorise. Il faut remarquer également que parmi les jeunes générations, beaucoup n'ont jamais connu autre chose que le rite de la communion sur la main et qu'il ne s'agit pas pour eux d'un choix délibéré. Je suis surpris de constater le nombre de commentaires à ce sujet qui se révèle sensible mais il faut savoir raison garder et ne pas se faire mutuellement des procès d'intention qui nous éloignent de l'esprit fraternel qui devrait unir ceux qui communient au même Corps du Christ.

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