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La prochaine rencontre d’Assise sera ouverte aux athées

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Rencontre-dAssise-110x90.jpgSur le site de l’agence Cathobel on trouve cette dépêche datée du 30 septembre :

« La prochaine rencontre interreligieuse d’Assise, le 27 octobre, sera également ouverte à des personnalités athées. Celles-ci se rencontreront notamment lors d’une table ronde prévue mercredi 26 octobre, à l’Université Roma Tre.

Animée par le philosophe italien Giacomo Marramao, membre du Collège international de philosophie de Paris, cette table ronde accueillera notamment la psychanalyste française Julia Kristeva (épouse de l’écrivain Philippe Sollers), le philosophe italien Remo Bodei (professeur à l’Université de Californie à Los Angeles), le philosophe britannique Anthony Clifford Grayling, le philosophe mexicain Guillermo Hurtado (de l’Université nationale autonome du Mexique), et le penseur autrichien Walter Baier. C’est ici : Des athées participeront à la rencontre d’Assise »

On avait cru comprendre que l’objet de la troisième rencontre d’Assise était de réunir les représentants de religions les plus diverses afin de « prier pour la paix » ce qui est plus facile à dire qu’à faire.

Comme nous l’avions noté ici Le 27 octobre à Assise, Benoît XVI priera avec d’autres religions, « pour la paix »  « on parle de prière. Une prière en commun ? mais alors s’adressant  à qui ?  Déjà, sous l’empire romain, la proposition était faite aux chrétiens de sacrifier au panthéon officiel quelques grains d’encens, en se bornant à  invoquer la divinité qui est dans les cieux,  l’ « éther » (principe divin tellement impersonnel et universel que chacun peut s’y reconnaître).On sait de quel  prix  ils ont payé leur refus. Ou bien des prières séparées, chacun s’adressant à la divinité de son choix ?  Mais alors, pourquoi se réunir ? 

On parle de dialogue. Un jeu de miroirs où chacun se présente sous son plus beau jour ? Dans le meilleur des cas, il ne peut s’agir que d’une rencontre à  la recherche de quelque « valeur culturelle  partagée », avec toutes les ambivalences que peuvent receler les concepts généraux...

Que les athées eux-mêmes y soient maintenant invités, montre qu’on se trouve sur un autre registre que la prière interreligieuse.

Il sera intéressant d’observer si Benoît XVI lèvera les ambiguïtés aussi clairement qu’il le fit dans la lettre qu’il  adressait le 23 novembre 2008 au sénateur italien Marcello Pera, à l’occasion de la parution de son livre « Pourquoi nous devons nous dire chrétien » (éd. Montadori). Le pape lui écrivait notamment ceci : « (…) Votre analyse des concepts de dialogue interreligieux et interculturel revêt aussi pour moi une importance particulièrement significative. Vous expliquez avec grande clarté qu’un dialogue interreligieux au sens étroit du terme n’est pas possible, ce qui confère une urgence d’autant plus grande alors au dialogue interculturel qui approfondit les conséquences culturelles de l’option religieuse de fond. Alors que sur celle-ci un vrai dialogue n’est pas possible sans que l’on mette entre parenthèses sa propre foi, il faut débattre dans l’espace public des conséquences culturelles des options religieuses de fond. Ici le dialogue, la correction mutuelle et un enrichissement réciproque sont possibles et nécessaires (…) »

Voilà qui remettrait les pendules à l’heure pour tout le monde.

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