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Benoît XVI à Cuba : liberté et vérité

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Lu dans « Le Figaro », sous la plume de Jean-Marie Guénois (extraits)

(…) Contrairement à son habitude, Benoît XVI a utilisé l'homélie de la messe devant des centaines de milliers de Cubains -au premier rang desquels figurait Raul Castro- pour délivrer un message très politique, notamment sur la «liberté religieuse» mais aussi sur le rôle des catholiques dans la construction d'une nouvelle société cubaine.(…)

À l'aéroport, juste avant de quitter l'île, il a aussi plaidé pour que «le meilleur de l'âme cubaine» donne à ses habitants «la force nécessaire pour construire une société solidaire où personne ne se sente exclu» et une «société renouvelée et réconciliée». Il a aussi demandé qu'il n'y ait plus de «limitation des libertés fondamentales» à Cuba ni de «privation de ressources matérielles». Critiquant alors directement le blocus occidental, qui «aggrave» la situation de Cuba par «des mesures économiques restrictives, imposées de l'extérieur du pays et qui pèsent négativement sur la population».(…)

Benoît XVI (…) a axé son propos sur «l'authentique liberté» et «la vérité qui libère et rend digne». Une voie exigeante qui ne supporte pas «les raccourcis», a-t-il insisté. L'un d'eux consiste à «ironiser sur la possibilité de pouvoir connaître la vérité». Mais ce «scepticisme ou ce relativisme» provoquent «un changement dans le cœur, le rendant froid, hésitant, loin des autres et enfermé en soi-même». Il donne «des personnes qui se lavent les mains comme le gouverneur romain Pilate et laissent filer le cours de l'histoire sans se compromettre».

Autre raccourci, rejeté par Benoît XVI, ceux qui «interprètent mal cette recherche de vérité, les portant à l'irrationalité et au fanatisme, les enfermant dans leur vérité» et qui «entendent l'imposer aux autres». Le Pape les a comparés à des «légalistes aveuglés» qui agissent «irrationnellement».

Affirmant ensuite que «Cuba et le monde ont besoin de changements», le Pape a alors ouvertement abordé la question de la «liberté religieuse» sur l'île. Avec ce développement qui mérite citation: «L'Église vit pour faire bénéficier les autres de l'unique chose qu'elle possède et qui n'est autre que le Christ (…). Pour pouvoir accomplir cette tâche, elle doit compter sur la liberté religieuse qui est essentielle et qui consiste à pouvoir proclamer et célébrer la foi même publiquement (…). Il faut reconnaître avec joie qu'à Cuba des pas sont actuellement en train d'être accomplis pour que l'Église mène à bien son incontournable mission d'exprimer publiquement et ouvertement sa foi. Cependant, il est nécessaire d'aller de l'avant, et je désire encourager les instances gouvernementales de la nation à renforcer ce qui a déjà été obtenu et à avancer sur ce chemin d'un authentique service du bien commun de la société cubaine tout entière.» (…)

Première application possible de cette liberté religieuse: lors de la rencontre avec Raul Castro, la veille de cette messe, Benoît XVI a demandé une mesure concrète. À l'image de celle que Jean-Paul II avait obtenue de Fidel Castro pour le jour de Noël: rendre le Vendredi saint jour férié à Cuba.

Référence : À La Havane, Benoît XVI encourage au changement

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