Nous relayons, à notre tour, cette note de l'abbé Alain René Arbez parue sur dreuz.info intitulée "Un réquisitoire contre l'Eglise catholique":
Lundi soir 2 avril, la chaîne française FR3 a diffusé un long documentaire au titre éloquent – « la guerre perdue du Vatican » – prétendant retracer les étapes de l’Eglise catholique depuis le Concile Vatican II.
Un chef d’œuvre de malhonnêteté intellectuelle, élaboré avec une foule de documents d’époque, d’interviews multiples et variées, pour amener le téléspectateur à la conclusion programmée que l’Eglise est hors course et que son déclin est irréversible.
Le procédé est exactement le même que pour l’émission qui avait frappé les esprits il y a quelques années, « corpus christi », visant à briser la légitimité spirituelle du christianisme à partir de montages soigneusement articulés et mis en perspectives sous des apparences très scientifiques.
Hier soir, même recette, l’interminable déroulement d’images de cette production sur l’Eglise conditionnait habilement le téléspectateur en témoin d’un effondrement inéluctable.
On y retrouve tous les souverains poncifs de la gauche laïciste et anticatho : l’Eglise mal gouvernée, l’administration de la curie entre les mains de dinosaures déphasés, les positions antisociales du Magistère sur toutes les questions de société, bref, l’exécution en direct d’une Eglise refusant de « s’adapter à la modernité » et donc incapable de réformes.
Et on vous montre des prêtres contestataires autrichiens qui demandent la fin du célibat, des femmes membres d’un groupe de pression revendiquant l’ordination, des manifestants catholiques reprenant des slogans altermondialistes, etc. sur fond d’images de Lefebvristes célébrant dans les anciens rites et qui servent de repoussoir aux avant-gardistes.
Tout ce déversement d’images vaticanes, de reportages auprès de minorités dissidentes, d’interviews de prélats intercalées pour respectabiliser la démonstration, tout cela pour en venir à une conclusion que le ton du commentateur laissait évidemment deviner dès le départ : l’Eglise catholique est à côté de la plaque, elle rate le train de l’histoire.
Avec en permanence une attaque bien ciblée de la personne de Benoît XVI, présenté comme un incompétent, un nostalgique de la chrétienté, un autiste fermé à toute évolution.
Qu’une émission se voulant critique donne corps à une analyse unilatérale et accusatrice pourrait servir à alimenter un débat ; le problème est qu’avec le niveau abyssal d’inculture religieuse de l’opinion publique française, les controverses orchestrées par certains milieux détiennent un pouvoir médiatique absolu pour faire gober à coup de clichés n’importe quelles contre-vérités à des téléspectateurs déstabilisés par les manques de repères de la société occidentale.
Certains s’emploient par tous les moyens à savonner la planche de sorte que dans la confusion des informations et des manipulations, il soit impossible de s’y retrouver.
Dans ce documentaire à charge, pas un mot sur le travail de terrain des prêtres et des laïcs, engagés dans les paroisses au service de toute une population, de l’action auprès des plus fragiles, de la présence auprès des malades, de l’action éducative auprès des jeunes, etc.
Hier soir le documentaire de FR3 était la parfaite illustration de la nouvelle christianophobie émergente, dans la même veine que le harcèlement habituel pour délégitimer Israël.
Et cela n’est sans doute qu’un début !
Reproduction autorisée, et même vivement encouragée, avec la mention suivante et impérativement le lien html ci dessous :
© Abbé Alain René Arbez pour www.Dreuz.info
Commentaires
Que le mensonge soit toujours à l'honneur en France, chez les disciples de Voltaire, quoi de plus normal. Ce prophète de l'anticléricalisme recommandait à ses disciples d'utiliser le mensonge sans vergogne contre l'Église. Il savait bien que c'était une arme redoutable, car les catholiques eux-mêmes ne peuvent s'en servir.
Il faut regretter que cet individu intolérant, propagateur en Europe de l'anticléricalisme, mais aussi du racisme et de l'antisémitisme, soit largement enseigné aux enfants français. On pourrait plutôt dire qu'on les y endoctrine, à tel point qu'il faut admirer les catholiques français assez lucides pour conserver leur confiance en l'Église du Christ. Mais l'on voit que même leur clergé a parfois du mal à s'y retrouver face à cette idolâtrie de Voltaire.
Par ailleurs, si les anticléricaux en sont réduits au mensonge et à la calomnie contre l'Église, c'est qu'ils s'énervent de plus en plus de voir que toutes leurs attaques contre l'Église sont stériles et vaines. L'Église catholique compte aujourd'hui environ 1,2 milliards de fidèles dans le monde, en progression toujours constante.
Évidemment, une chaîne de télé française ne fera pas ce constat-là, elle préférera s'attarder sur la petite vision hexagonale de l'Église et des catholiques. Comme si la France était le nombril du monde et était représentative de ce qui se passe dans le monde. Ils oublient que 'catholique' veut dire 'universel', mais que 'français' ne veut certes pas dire 'universel'.
En fait, cette résistance des catholiques à toutes les épreuves et persécutions les énerve littéralement, et elle leur fait peur, car ils ne la comprennent pas. C'est cette peur irraisonnée qui génère la cathophobie. Phobie parfaitement irraisonnée, car ils savent pertinemment que les catholiques sont les gens les plus pacifiques et les moins violents qui soient.
Merci, monsieur l'Abbé, pour cet article qui mérite une large diffusion. Vous gardez une mesure exemplaire pour dire avec les mots justes ce que valent ces documentaires indignes. CORPUS CHRISTI avait été produit par Arte, sans surprise. Celui-ci est tout de même coproduit par le CFRT, instance "catholique" de France Télévisions, qui produit en particulier l'émission "Le Jour du Seigneur". Curieusement, ils ont laissé passer une charge contre Mgr Vingt-Trois (à propos des femmes). Celui-ci a dû sourire car ce n'était pas le plus méchant, mais il n'a sans doute pas apprécié d'être associé ainsi aux "forces obscurantistes"...
D'accord avec les commentaires de Pauvre Job, je me permets cependant de lui signaler que le documentaire nous promène aussi beaucoup du côté de l'Amérique latine - pour le meilleur et pour le pire !
Je vous souhaite, monsieur l'Abbé, un saint Triduum et de très joyeuses Pâques.
En ce Vendredi Saint, nous méditerons ces paroles que Jésus a prononcé sur la croix avant de mourir pour l'expiation de nos péchés : "Père, pardonne leur car ils ne savent pas ce qu'ils font!". Paroles encore terriblement actuelles...