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Gemma Galgani, la stigmatisée de Lucques (11 avril)

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Fêtée aujourd'hui : sainte Gemma Galgani (source)
 

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Modèle de vie eucharistique, modèle de vie mariale, la stigmatisée de Lucques apporte à notre monde un message qu'il a besoin d'entendre
 
L'emprise de Dieu

Gemma Galgani est née à Camigliono, près de Lucques ( Italie ), le 12 mars 1878. Dès son enfance, on remarque l'emprise de Dieu sur cette enfant dont la physionomie aimable est empreinte de gravité. L'amour maternel a en effet élevé l'âme de Gemma vers les réalités surnaturelles: que de fois Madame Galgani, prenant sa fillette sur ses genoux, lui fait réciter ses prières et lui parle du Christ. Les récits de la maman ne sont jamais assez longs pour Gemma, qui sent grandir en son coeur l'amour pour le Crucifié.

À l'âge de 7 ans, Gemma a la douleur de perdre sa mère, emportée par la tuberculose. Ainsi frappée dans ses affections humaines, la petite se tourne vers Dieu. Depuis l'âge de 6 ans elle supplie qu'on lui fasse faire sa première communion. À l'âge de 10 ans sa demande se fait plus pressante: «Donnez-moi Jésus... Donnez-Le-moi, je sens que je me consume et je n'y tiens plus ! »

Enfin on accède à son désir, et le jour de sa première communion est fixé au 18 juin 1887, fête du Sacré-Coeur. Pour s'y préparer, Gemma fait chez des religieuses une retraite de dix jours pendant laquelle naît en son coeur « un grand désir de connaître en détail toute la vie de Jésus et de Sa Passion ». Le Seigneur embrase cette âme prédestinée qu'il prépare à revivre Sa Voie douloureuse.

À l'école, Gemma veille jalousement sur sa vie intérieure et tente de la dissimuler aux yeux de ses compagnes, prenant parfois dans ce but des manières un peu rudes. Elle exerce un grand ascendant sur ce petit monde qu'est l'école et aux dire d'une de ses maîtresses, «rien ne s'y fait sans elle ».

La douceur de l'étudiante est pour elle une vertu chèrement acquise: d'un tempérament ardent, elle doit souvent se faire violence pour réprimer un mouvement de colère lorsque, par exemple, un élève lui cherche querelle. Avec humilité, elle accepte, sourire aux lèvres, les reproches immérités et les humiliations, s'excusant et promettant de faire mieux. Son silence porte certains à la croire sotte, mais ses succès scolaires et ses reparties judicieuses lorsque vient le temps de défendre une vérité de la religion prouvent tout le contraire.

À 13 ans, Gemma mène une vie de prière intense. Tous les jours elle va à la messe et communie, visite le Très Saint Sacrement, récite son rosaire: la nuit, elle se lève plusieurs fois pour prier.

En 1895, atteinte d'une grave maladie, elle doit s'aliter. Guérie trois mois plus tard, elle prend alors en main la charge de la maison et l'éducation de ses frères et soeurs.

Souffrir avec le Christ !

Abandonnée complètement au bon vouloir de Dieu, n'ayant d'autre but que de L'aimer et de Le faire aimer, la jeune fille est favorisée de grâces de choix : apparitions de Notre-Seigneur souffrant Sa douloureuse Passion et de Notre-Dame des Douleurs, visions de son ange gardien; et Dieu lui fait sentir les ardeurs de Son Amour. En dépit de ses multiples occupations elle semble en union continuelle avec Lui. En 1896, se forme dans son âme « un ardent désir de souffrir et d'aider Jésus dans Ses douleurs », et elle Le supplie de lui envoyer « la souffrance et beaucoup de souffrance ».

La Servante de Dieu est bientôt exaucée: frappée par la maladie ( une nécrose à un pied ), pendant plusieurs mois elle éprouve des douleurs aiguës. De surcroît, son père, victime de sa prodigalité envers tous ceux qui désirent soit lui emprunter de l'argent, soit se faire cautionner par lui, est acculé à la faillite; il meurt en novembre 1897, des suites d'un cancer à la gorge, laissant ses enfants dans l'indigence.

Peu après la maladie terrasse à nouveau Gemma - la méningite, cette fois; ses membres sont complètement paralysés et elle perd l'ouïe. À la souffrance physique se mêlent de vifs sentiments d'indignité.

Après la lecture de la biographie de Gabriel de l'Addolorata, Passioniste, elle l'implore avec confiance. Gabriel lui apparaît à quelques reprises, et l'appelle « ma soeur ». Ayant fait le voeu d'entrer en religion si elle recouvre la santé, elle est guérie miraculeusement en mars 1899.


La montée du Calvaire

Une nouvelle phase spirituelle commence pour Gemma, purifiée dans le creuset de la souffrance: par un privilège spécial, elle revivra en son corps les Souffrances du Christ en Sa Passion.

Le Jeudi Saint 1899, elle commence sa pratique de l'Heure Sainte du jeudi pour s'unir à l'Agonie de Jésus au Jardin des Oliviers. Ayant d'abord éprouvé une douleur intense pour ses péchés, elle passe l'heure à prier et à pleurer; puis elle est ravie hors de ses sens et se trouve « en présence de Jésus crucifié, ruisselant de sang de toutes parts...» Lorsqu'elle revient à elle, les plaies de Jésus sont à jamais gravées dans son esprit.

La vison de son Sauveur avait avivé en Gemma le désir de L'aimer et de souffrir pour Lui, et elle demande au Seigneur de lui apprendre à aimer. Quelques jours plus tard, Jésus en croix lui apparaît à nouveau, et Il lui dit, montrant Ses cinq plaies:

« regarde, ma fille, et apprends comment on aime. Vois-tu cette croix, ces épines et ces clous, ces chairs livides, ces meurtrissures, ces plaies ? Tout est l'oeuvre de l'amour, et de l'amour infini. Voilà jusqu'à quel point Je t'ai aimée. Veux-tu M'aimer vraiment ? Apprends d'abord à souffrir: la souffrance apprend à aimer. »

À peine âgée de 22 ans, Gemma avait déjà éprouvé des souffrances inimaginables. Le Seigneur l'avait broyée physiquement, moralement et spirituellement en la faisant passer par la nuit de la foi. Mais tout n'avait servi qu'à accroître son amour pour Lui. Il lui réserve maintenant la grâce de la stigmatisation: le 8 juin 1899, alors qu'elle est en prière dans sa chambre, Il lui apparaît. Elle raconte:

« Ses plaies étaient ouvertes, mais il n'en sortait pas du sang, il en jaillissait des flammes ardentes. En un clin d'oeil, ces flammes touchèrent mes mains, mes pieds et mon coeur. Je me sentis mourir... »

Quand elle revient à elle, elle éprouve une douleur très vive aux mains, aux pieds et au coeur, où se sont formées des plaies qui laissent s'écouler du sang. Chaque semaine, pendant deux ans, la stigmatisation se renouvelle: les plaies se forment le jeudi soir à 8h.00, pour disparaître le vendredi après-midi à 15h.00.

En juillet 1899 Gemma voit pour la première fois des membres de la communauté des Pères Passionistes, venus prêcher une retraite à la cathédrale de Lucques. À la communion, Jésus lui dit:

«Aimerais-tu revêtir aussi cet habit ?... Tu seras une fille de ma Passion, et une fille préférée. Un de ceux-là sera ton père. Va et révèle tout. «

Gemma ouvre donc son âme au Père Gaétan. Lors de son retour à Lucques, celui-ci demande à Madame Cécilia Giannini, bienfaitrice des Pères Passionistes qui les recevait lors de leurs visites à Lucques, d'inviter Gemma chez elle afin qu'il puisse lui parler (Cette dame habitait avec la famille de son frère, qui avait douze enfants).

C'est ainsi que Gemma rencontre les membres de cette famille, et elle est bientôt unie à eux par les liens d'une profonde affection. Après des séjours de plus en plus prolongés chez les Giannini, elle déménage définitivement chez eux en septembre 1900; elle y sera à l'abri des regards indiscrets et des persécutions de certains membres de sa famille qui ne comprennent pas les phénomènes mystiques dont le Ciel la marque.

À cette époque, Gemma rencontre le Père Germano, Passioniste, que le Seigneur lui a indiqué comme son directeur spirituel. D'abord sceptique, le Père Germano ne tarde pas à réaliser l'authenticité des charismes de Gemma, et accepte de la diriger. Il est frappé par la simplicité de la jeune fille, sa docilité extrême en tout, son humilité qui ne lui fait révéler ses secrets à personne, même à son directeur, que sur l'ordre de Jésus ou de son ange gardien.

Gemma ne désire que l'ombre et le silence, et elle supplie le Seigneur de donner Ses grâces à des âmes plus dignes qu'elle: « je ne suis bonne à rien... Cherchez, cherchez une âme plus grande ! » - « La pauvre Gemma »: c'est ainsi qu'elle signe ses lettres à son Directeur spirituel.

Engagée avec Jésus sur le chemin du Calvaire, Gemma vivra tous les tourments de Sa Passion: sueurs de sang, flagellation (Cécilia Giannini en verra les marques sur son corps), couronnement d'épines, plaies de l'épaule gauche, crucifixion, dislocation des os... Nombreux ont été les témoins de tous ces phénomènes qui se produisaient alors qu'elle était plongée dans l'extase.

Gemma est également soumise aux attaques du démon: comme celui-ci ne peut la pousser au désespoir, il s'en prend physiquement à elle, la battant et lui apparaissant sous des formes monstrueuses; mais elle n'est pas troublée par les assauts de ce « vaurien », comme elle l'appelle. « C'est bien, continue, lui dit-elle un jour, je voulais prendre la discipline pour les pécheurs, tu m'en épargnes la peine. »

Coeur à coeur avec Jésus et Marie

Plus lourde se fait la croix, plus Gemma est embrasée d'amour. Un feu réel brûle son coeur, qui se communique aux chairs: Cécilia Giannini constatera les plaies causées par les brûlures. Et le coeur de la jeune fille, qui ne peut soutenir les ardeurs de son amour, bat parfois tellement fort que tout son corps en est secoué. Un jour, le coeur trop à l'étroit dans la cage thoracique repousse trois côtes qui demeureront incurvées presque à 90 degrés !

Son amour pour Jésus est étroitement lié à son amour pour Marie, qu'elle retrouve au pied de la croix. Avec quelle compassion considère-t-elle la Mère des Douleurs ! Car elle a compris que si les Coeurs de Jésus et de Marie sont unis par L'amour, ils le sont aussi par la souffrance, et que les douleurs infligées au Fils blessent profondément le Coeur de la Mère.

Notre-Dame montre également une grande prédilection pour cette fille de la Passion. Non seulement Elle lui apparaît tous les samedis; non seulement Elle lui ravit une fois son coeur - comme autrefois le Sacré-Coeur pour Marguerite-Marie -, le prenant dans Ses mains et le pressant sur Son propre Coeur; mais encore Elle la donnera comme épouse à Son Fils: apparaissant un jour à Gemma, tenant l'Enfant Jésus dans Ses bras, elle enlève l'anneau qui est au doigt de Jésus et le passe au doigt de la jeune fille.

La victime est immolée

Depuis sa stigmatisation s'était précisée la vocation particulière de Gemma, qui était de souffrir et d'intercéder pour les pécheurs.

« Je veux être LA VICTIME DE TOUS LES PÉCHEURS » s'était-elle écriée en 1900

En 1902, le Seigneur lui demande de s'offrir tout particulièrement pour les prêtres:

« J'ai besoin d'une expiation immense, particulièrement pour les péchés et les sacrilèges dont Je Me vois outragé par les ministres du sanctuaire. Si je n'avais égards aux anges qui entourent Mes autels, combien J'en foudroierais sur place ! »

Pour toute réponse, Gemma Lui dit: « Déchargez sur moi Votre colère et glorifiez-Vous sur cette misérable créature. »

Ainsi offerte comme victime expiatrice, Gemma tombe aussitôt gravement malade. Sept derniers mois de souffrance intense l'attendent, pendant lesquels elle vivra le pire martyre: l'abandon de Dieu, tandis que le diable l'assaille sans répit.

Le Vendredi Saint 1903, elle déclare: « Je vais être crucifiée avec Jésus. Jésus m'a dit que Ses fils doivent mourir crucifiés .» Et, dans l'extase, sur son lit de douleur ses bras s'étendent sur une croix invisible, et elle agonise mystiquement avec Lui. Jusqu'à 13h.30, elle conserve cette attitude. Elle souffre atrocement. Le lendemain, vers 13h.00, elle repose assoupie sur l'épaule de Madame Justine Giannini. Tout à coup ses lèvres esquissent un sourire - elle incline la tête et remet son âme entre les mains du Père. C'était le Samedi Saint, 11 avril 1903.

Passioniste

Par l'intermédiaire de Gemma, le Seigneur avait donné des instructions afin que soit établi à Lucques un monastère de religieuses passionistes, et Gemma devait faire partie du premier groupe des moniales. Malheureusement, les retards apportés à exécuter la demande du Seigneur ont empêché Gemma d'en voir la réalisation, et Jésus lui avait dit, une dizaine de mois avant sa mort: « Un couvent meilleur t'attend. » Elle avait néanmoins fait ses voeux privés, comme religieuse passioniste, entre les mains du Père Germano.

Son corps repose aujourd'hui au monastère des religieuses passionistes de Lucques qui considèrent sainte Gemma comme la fondatrice et la patronne de leur couvent.


Prière à Sainte Gemma Galgani

« Ô Gemma, toi qui n'as voulu savoir que Jésus et Jésus Crucifié, toi qui aimas ardemment Sa Mère, communique-nous cette flamme qui consumait ton coeur afin que, nous aussi, nous embrassions généreusement la croix, sûrs de la porter avec le Christ et Notre-Dame, pour le salut du monde ! »

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