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Syrie : l’avis de Pierre Piccinin

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Alors que l'armée syrienne s'attaque au quartier de Salaheddine, tenu par les insurgés, « La Libre » commente ce matin (extraits) :

(…) Jusqu’ici l’Armée Syrienne de Libération, qui pratique la guérilla, tient rarement les villes, mais est maître de plusieurs zones de campagne, surtout dans le nord du pays.

L’ASL contrôle ainsi toute la zone au nord d’Alep qui s’étend jusqu’à la frontière turque.

Pour Pierre Piccinin, qui en est à son quatrième voyage en Syrie, les insurgés sont de mieux en mieux organisés, disposent d’équipements hospitaliers de meilleure facture, mais ont reçu très peu d’armes de l’étranger. La plupart des armes ont été saisies à l’armée syrienne. "Ce que j’ai compris dans ce voyage", dit-il, "c’est la façon dont l’opposition est militairement organisée. Chaque village, voire chaque quartier, a un groupe armé et un chef. Ils ont des contacts les uns avec les autres mais ne vont pas nécessairement au combat. Ils opèrent en coordination avec l’Armée syrienne libre (ASL) où on retrouve des professionnels de l’armée, des soldats qui ont fait défection, mais aussi des civils."

Parallèlement à l’ASL, ajoute-t-il, "il y a les combattants de la première ligne, les gens du Jabhet Al Nosra, des combattants parfois très jeunes. Dans le quartier de Salaheddine, j’ai rencontré une unité dont le chef est un étudiant en économie de 24 ans. Et puis, en Turquie, dans un camp, il y a le Haut Conseil militaire, avec les généraux qui ont déserté. Il est dirigé par le général Mustapha Ahmed Al-Cheikh".

L’ASL reconnaît la présence de plusieurs groupes salafistes, dont certains sont liés à al Qaeda, mais ne parvient pas à les contrôler. Ces groupes restent marginaux mais drainent des islamistes venus d’Europe, d’Arabie Saoudite, du Yémen, de Libye. C’est l’un de ces groupes qui a enlevé deux photographes, l’un britannique, l’autre néerlandais, avant qu’ils ne soient libérés par des soldats de l’ASL.

Ces groupes salafistes entendent faire sauter le dernier verrou du panarabisme et importer en Syrie, comme ils le tentent en Tunisie, en Libye et en Egypte, une version wahhabite et ultraconservatrice de l’islam. "Pendant quarante ans, le nationalisme arabe et la laïcité ont régné. Le salafisme a été combattu par l’Etat. Mais la révolution a permis aux Syriens de se retrouver entre villages, entre grandes familles", déclarait au Figaro début août un informaticien français d’origine syrienne, devenu moudjahid en Syrie, avec pour mission notamment de "réveiller la population" à l’islam.

L'article ici: Syrie

Commentaires

  • Tout cela n'annonce rien de bon. Il parait évident que rien ne s'arrêtera avec le départ annoncé de Bachar El Assad. Les groupes armés shi'ites soutenus par l'Iran continueront à mener la guerilla face aux factions qui constituent l'ASL, à moins que ces dernières ne se combattent l'une l'autre comme en Irak. De toute manière, le triomphe des Islamistes dans les pays arabes est une mauvaise nouvelle pour l'Occident, que l'on soit Chrétien ou non...

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