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Islam

  • Un prêtre nigérian témoigne : «Je serais heureux d’être arrêté à cause du Christ»

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    De Jean-Benoît Harel sur Vatican News :

    Père Chimaobi Clément Emefu, professeur de théologie au Nigéria. Père Chimaobi Clément Emefu, professeur de théologie au Nigéria.  

    «Ceux qui nous menacent de mort nous rendent plus forts». Dans un des pays les plus dangereux du monde pour les chrétiens, le père spiritain Clément Chimaobi Emefu refuse de céder à la peur. Professeur de droit canonique au Spiritan International School of Theology (SIST), dans la ville d’Attakwu (État d’Enugu), au sud-est du pays, il veut montrer l’exemple à ses étudiants, et être un «signe d’espérance» car «ce qui rend vulnérable raffermit la foi».

    Contrairement au nord du Nigéria, l’État d’Enugu est à forte majorité chrétienne. Toutefois, si les attaques djihadistes des groupes comme Boko Haram dans le nord sont documentées, le spiritain estime que les agressions contre les chrétiens se répandent dans tout le pays. Pour lui, les chrétiens font face à «un projet d’islamisation du Nigeria»«un processus en cours» qui explique les attaques contre les chrétiens mais aussi l’inaction, voire l’hostilité, des autorités.

    Entretien avec le père Clément Chimaobi Emefu

    De nombreux enlèvements

    Les fréquents enlèvements sont la plus visible de ces menaces dans cette région du Nigéria. En dix ans, plus de 200 prêtres ou de personnes consacrées ont été enlevés dans le pays. Une réalité en forte augmentation en ce début d’année 2025 avec une douzaine d’enlèvements, dont deux se sont terminés par la mort des personnes enlevées.

    Avec les missions pastorales dans les écoles, les hôpitaux ou les villages reculés, les prêtres, religieux et religieuses sont très souvent isolés et donc vulnérables face aux groupes de ravisseurs, explique le père Clément Chimaobi Emefu. Canoniste de la province sud-est des spiritains, il doit par exemple régulièrement faire seul une centaine de kilomètres en voiture, sur des routes dangereuses pour arriver au siège des spiritains de cette province dans la ville d’Onitsha.

    La question de la rançon

    Parmi ces rapts, celui du prêtre spiritain Gerald Ohaeri, le 30 novembre 2024, enlevé par des ravisseurs Fulani, aussi appelés peuls, une ethnie musulmane nomade. Si l’Église assure ne jamais payer de rançon, «dans le concret, c’est très difficile, car votre frère est sous une menace grave», explique le père Clément, qui était en lien proche avec ceux qui ont participé aux négociations de libération de son confrère.

    «Si on accepte bêtement de payer la rançon, les enlèvements de prêtres, de religieux et de religieuses vont continuer à augmenter de manière exponentielle», poursuit-il, mais les pressions des familles prêtes à payer compliquent aussi les négociations.

    L’effacement de la population

    Or, les ravisseurs n’agissent pas dans le secret. En effet, ces nomades musulmans du nord du Nigeria possèdent des troupeaux de bœufs et de moutons, se déplacent et sont nombreux dans le sud-est, souligne le père Clément Chimaobi Emefu. «Ils sont partout, même en quittant mon école pour aller en plein ville à Enugu, je les croise».

    En outre, les menaces qu’exercent ces bergers nomades contre les propriétaires des terrains agricoles constituent une autre forme de persécution, plus pernicieuse. «Ils rentrent dans les forêts, dans les champs agricoles, et menacent les propriétaires, souvent chrétiens, qui sont obligés de fuir», témoigne-t-il. S’il ne s’agit pas d’actes terroristes comme dans le nord du pays, cette forme d’effacement de la population locale forcée de quitter son pays natal n’en ait pas moins dramatique. «Et ça augmente terriblement», alerte le professeur de droit canonique.

    Une persécution institutionnalisée

    Malgré cette réalité difficile, dénoncer ces attaques n’est pas du goût des autorités du pays. Dernier exemple en date : l’évêque du diocèse voisin de Makurdi, Mgr Wilfried Anagbe, CMF, a ainsi appris qu’il «pourrait» être arrêté à son retour, à la suite de son récent témoignage devant la sous-commission des affaires étrangères sur l'Afrique de la Chambre des représentants des États-Unis. Il avait alors évoqué les difficultés des chrétiens dans le pays, et demandé au gouvernement américain de désigner le Nigeria comme un «pays particulièrement préoccupant».

    L’association des prêtres du diocèse de Makurdi a assuré l’évêque de son soutien, condamnant une tentative d’intimidation de la part des autorités. «Sa préoccupation pastorale pour les personnes souffrantes et déplacées -en particulier les victimes des violentes attaques des bergers et des invasions des milices- n'est pas seulement une obligation morale, mais un impératif évangélique enraciné dans la défense de la dignité humaine», souligne la déclaration.

    De même, en témoignant pour Vatican News, le père Clément assume prendre des risques pour sa sécurité, comme il en prend lorsqu’il sort des villes pour accéder à des endroits plus reculés. «Ceux qui nous menacent, ceux qui nous terrorisent, ceux qui nous rendent vulnérables, voilà la source de l’affermissement de notre foi», conclut le prêtre, voulant offrir un exemple de détermination à ses quelques 200 étudiants séminaristes et laïcs.

    Lire aussi : Pâques dans les larmes: les chrétiens nigérians face à la persécution

  • Au Nigeria, le christianisme connaît une croissance spectaculaire

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    © AED

    De Jonas Soto & Filipe d’Avillez sur zenit.org :

    Nigeria : Le christianisme connaît une croissance spectaculaire

    Entretien avec Mgr Habila Daboh

    9 avril 2025

    Première publication le 4 avril 2025 par l’AED

    Mgr Habila Daboh, évêque du diocèse de Zaria, au Nigeria, s’est entretenu avec l’AED de la situation difficile vécue par les chrétiens dans le nord du pays, mais a également insisté sur le fait que, malgré tout, son peuple est heureux, parce qu’il a Jésus-Christ.

    Les chrétiens du nord du Nigeria doivent faire face à de nombreuses difficultés. Les activités djihadistes, la criminalité et les rivalités tribales constituent une menace directe pour leur sécurité et leur vie, aggravée par l’imposition de la charia dans de nombreuses régions. Néanmoins, dans un entretien avec l’AED, Mgr Habila Daboh, évêque de Zaria, a déclaré que « le nombre de chrétiens augmente de façon spectaculaire dans le nord du Nigeria ».

    Mgr Habila Daboh, évêque de Zaria. ©AED

    Mgr Habila Daboh, évêque de Zaria. ©AED

    Mgr Daboh a expliqué que depuis l’époque coloniale, les missionnaires ont été dissuadés d’œuvrer dans le nord, qui était majoritairement musulman. Lorsque le christianisme a commencé à s’implanter dans la région, l’harmonie prévalait, mais un afflux récent d’idées fondamentalistes au sein de la communauté musulmane a envenimé l’atmosphère. « Nous avons grandi ensemble avec les différentes groupes ethniques », a déclaré l’évêque, originaire de la région. « La vie se déroulait normalement. Nous partagions le repas de Noël avec les musulmans, et pendant leurs célébrations, ils partageaient leur repas avec nous. Nous mangions ensemble, nous jouions au football ensemble, nous allions sur les mêmes marchés, nous nous baignions dans les mêmes ruisseaux. Puis les extrémistes sont arrivés, prétendant que si vous n’êtes pas musulman, alors vous ne devriez pas être en vie, et la vie est devenue terrible pour les chrétiens. » « C’est de là que vient la tension actuelle. Les extrémistes pensent que nous ne devrions pas être dans cette région. Comme ils voient que nous nous développons, ils nous considèrent comme une menace pour la communauté musulmane. »

    « Mon peuple a soif d’éducation »

    L’évêque a rappelé un incident paradoxal de 2020, lorsque quatre de ses séminaristes ont été enlevés. Trois d’entre eux ont finalement été relâchés, mais l’un d’eux, Michael Nnadi, a été assassiné. À l’époque, les gens ont commencé à penser que d’autres séminaristes abandonneraient, par peur.  « Il est intéressant de noter que c’est l’inverse qui s’est produit, car de nombreux jeunes garçons ont commencé à postuler. Ils veulent devenir prêtres. Et quand on leur demande pourquoi, ils répondent qu’ils veulent prêcher Jésus-Christ. Malgré les tensions, nous avons des gens qui sont zélés, qui s’intéressent au christianisme, et c’est pourquoi le christianisme prospère dans le nord du Nigeria. »

    Alors que les groupes djihadistes les plus extrémistes tels que Boko Haram sont fermement opposés à toute forme d’éducation occidentale, l’évêque de Zaria a insisté sur le fait que les chrétiens sont investis dans leurs études. « Mon peuple a soif d’éducation. Quand ils sont éduqués, ils sont libérés. Avec l’éducation, ils peuvent trouver de la nourriture par eux-mêmes. Avec l’éducation, ils sauront ce qui est bien et ce qui est mal. »

    Pour ces raisons, Mgr Daboh a déclaré à l’AED qu’il croyait que même s’ils étaient constamment menacés et que de nombreux chrétiens étaient déplacés, son peuple trouvait le bonheur au milieu des épreuves. « Mon peuple est un peuple heureux. Malgré les difficultés, malgré la pauvreté, malgré la persécution, mon peuple reste un peuple heureux », a-t-il dit. « Ils sont heureux parce qu’ils ont le Christ. » 

    Nigeria : Le christianisme connaît une croissance spectaculaire | ZENIT - Français

  • En Syrie, un massacre pour la fin du Ramadan mais l'Occident préfère ne pas le voir

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Syrie, le massacre de la fin du Ramadan pendant que l'Occident dort

    En Syrie, la fête de l'Aïd el-Fitr a été le dernier jour de vie de nombreux citoyens détestés par le nouveau régime fondamentaliste islamique sunnite. De nouveaux et graves massacres de minorités sont enregistrés. Tout cela dans le silence complice d’un Occident complaisant.

    7_04_2025

    Les drapeaux de la nouvelle Syrie (La Presse)

    Dans le monde islamique, l’Aïd el-Fitr est la grande fête qui marque la fin du mois sacré du Ramadan et la rupture du jeûne diurne. Dans la semaine qui suit l’observation lunaire qui donne le coup d’envoi de la célébration, les communautés et les familles se rassemblent pour échanger des cadeaux et participer à des banquets organisés dans les mosquées et dans les maisons privées. En Syrie, cette fête, qui a débuté selon le calendrier lunaire le lundi 31 mars, a été l'occasion de nouveaux massacres perpétrés par les hommes de Hayat Tahrir al Sham, le groupe islamiste fondamentaliste qui a pris le pouvoir le 8 décembre dernier.

    Le premier et le plus important jour de la fête, des massacres et des meurtres ont été enregistrés dans une grande partie de la Syrie, en particulier dans la région côtière occidentale, la zone alaouite déclarée par l'ONG Observatoire syrien des droits de l'homme comme une « zone sinistrée » en raison des milliers de personnes tuées par les milices pro-gouvernementales au cours du dernier mois.

    Près du village de Banies, déjà gravement touché par les récents massacres, les « forces de l'ordre » ont tué le 31 mars six personnes et les corps de onze personnes précédemment exécutées d'une balle dans la tête ont été découverts. Le même jour, près de Tartous, un garçon de seize ans a été tué à un barrage, tandis qu'à Homs, dans le quartier de Karm Al Zaitoun, deux membres des "forces de l'ordre" sont entrés dans la maison d'une famille alaouite, tuant les propriétaires et leurs invités sunnites, qui s'étaient réunis pour célébrer la fin du Ramadan. Considérant que depuis leur installation au sommet de la Syrie en décembre dernier, les hommes du HTS ont obtenu la livraison d’armes des communautés alaouites, les massacres, les tueries et les épisodes tels que ceux qui viennent d’être rapportés sont totalement injustifiés ; Malgré cela, l’opinion publique et les institutions internationales ne semblent pas se rendre compte des graves événements qui continuent de se produire en Syrie.

    À la veille de l'Aïd el-Fitr, le président autoproclamé de la Syrie, Ahmed al-Sharaa, a inauguré, pour remplacer le précédent gouvernement intérimaire, un nouveau gouvernement de vingt-trois ministres qui semble avoir été créé spécifiquement pour plaire aux démocraties occidentales. En fait, quatre ministères ont été réservés aux représentants des minorités religieuses : le ministère des Affaires sociales et du Travail pour un chrétien, le ministère des Transports pour un alaouite, le ministère de l'Agriculture pour un druze et le ministère de l'Éducation pour un kurde. Finalement, le chef des Casques blancs, sorte de protection civile active dans la région d'Idlib, dirigée par les fondamentalistes, a été nommé ministre de l'Environnement.

    Si à première vue ces données semblent signaler un changement de direction du nouveau gouvernement syrien, une lecture un peu plus approfondie suffit à comprendre qu’il n’en est rien. L’aspect le plus significatif du nouveau gouvernement syrien n’est pas la nomination de quatre représentants des minorités religieuses cooptés par HTS et affectés à des ministères qui ne sont certainement pas de haut niveau ; L’aspect fondamental et incompréhensiblement sous-estimé de la nouvelle équipe ministérielle par l’Occident est que le centre du pouvoir reste fermement entre les mains des fondamentalistes de Hayat Tahrir al Sham. En regardant la liste des noms du nouveau cabinet, il est facile de comprendre : les ministres des Affaires étrangères et de la Défense du gouvernement intérimaire formé après l'éviction de Bachar al Assad conservent leurs postes, tandis que le ministre du Renseignement du même gouvernement est le nouveau ministre de l'Intérieur. L'ancien Premier ministre du gouvernement provisoire, diplômé en ingénierie et en droit islamique, est le nouveau ministre du Pétrole et des Ressources minérales, un secteur stratégique pour un pays au sous-sol riche comme la Syrie ; le nouveau ministre de la Justice est un juge de droit islamique ; Le poste de Premier ministre a été supprimé et le président Al Sharaa lui-même a repris le poste.

    Malgré ces preuves évidentes, l’Occident ne semble pas comprendre que la cooptation de représentants de minorités religieuses au gouvernement est une opération de transformation visant à rendre un groupe armé d’origine de type Al-Qaïda, qui méprise les droits de l’homme et se permet des meurtres de masse en toute impunité, minimalement présentable.  L’explication la plus proche de la réalité pour expliquer ce manque de conscience est que les puissances occidentales elles-mêmes ont encouragé ce changement de façade pour leurs propres intérêts, allant même jusqu’à suggérer ces mots à Al Sharaa.

    Il est en effet très difficile de croire qu’une formation née d’Al-Qaïda comme Hayat Tahrir al Sham utilise spontanément des termes tels qu’inclusion et transition , certes étrangers au monde islamique mais chers à la culture woke qui domine l’Occident civilisé et son avant-poste au Moyen-Orient, l’État d’Israël. De plus, le mariage sans précédent entre le wokisme et le fondamentalisme islamique auquel nous assistons ici est sans aucun doute le signe avant-coureur de graves conséquences, tant en Occident qu’en Orient.

    Prenons un exemple, parmi tant d’autres, de la distorsion cognitive dont souffre l’Occident, en l’occurrence l’Europe, à cet égard : les directeurs d’une école néerlandaise ont récemment interdit à une classe en voyage scolaire de consommer de la nourriture et des boissons dans le bus, par respect pour les élèves musulmans qui jeûnaient pendant le Ramadan. Une telle décision témoigne, tout d’abord, d’une profonde méconnaissance de l’islam : quiconque a déjà visité un pays musulman pendant le ramadan, à l’exception des États gouvernés par des fondamentalistes armés comme, d’ailleurs, la Syrie ou l’Afghanistan actuels, sait que des personnes d’autres confessions, des musulmans non pratiquants et des touristes étrangers mangent et boivent pendant la journée sans que personne ne s’en étonne. Les musulmans pratiquants ne piquent pas une crise lorsque quelqu’un mange ou boit en leur présence ; Si pour une raison quelconque ils transgressent l'obligation du jeûne, selon les prescriptions religieuses islamiques, ils peuvent se racheter en s'abstenant de nourriture et de boisson pendant une autre période de l'année. En outre, une position idéologique telle que celle adoptée par les dirigeants scolaires néerlandais offre, plus ou moins consciemment, une ouverture aux fondamentalistes islamiques qui détestent les musulmans modérés.

    Ce n’est pas une coïncidence si, en Syrie, au cours des dernières semaines du Ramadan, les fondamentalistes du HTS ont tiré sur toute personne surprise en train de manger, de boire ou de fumer pendant la journée, quelle que soit sa foi religieuse. Paradoxalement, l’Occident de la Déclaration des droits de l’homme soutient ceux qui nient les droits et non les victimes de massacres et d’injustices qui ne sont pas entendues sous nos latitudes. Le samedi 12 avril, une manifestation contre les massacres de civils en Syrie est annoncée à Paris par la communauté alaouite syrienne de la diaspora ; L’espoir est que même au niveau institutionnel, il y aura une prise de conscience de la menace fondamentaliste qui menace la Syrie et qui plane également sur notre monde.

  • Un jeune chrétien brutalement agressé au Pakistan

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    De Maria Lozano sur The Catholic Herald :

    Un jeune chrétien brutalement agressé au Pakistan

    25 mars 2025

    Un chrétien de 22 ans a été brutalement agressé par son superviseur à l'usine Subhan Paper Mills à Sheikhupura, au Pendjab, pour avoir refusé de renoncer à sa foi. 

    Le samedi 22 mars, Waqas Masih a été poignardé par Zohaib Iftikhar lors d'une réunion privée à l'usine.

    Selon les informations de la famille de la victime reçues par l'association caritative catholique Aide à l'Église en Détresse (ACN), l'attaque était liée au refus de M. Masih de se convertir à l'islam malgré la pression constante de M. Iftikhar.

    Selon ses proches, M. Iftikhar a accusé Waqas Masih d'avoir profané des pages sacrées du  Coran trouvées dans les ordures. 

    La police enquête sur l'incident, qui a été enregistré comme une tentative de meurtre.

    M. Masih a subi de graves blessures au cou et a été transporté d'urgence à l'hôpital Mayo de Lahore, où il a reçu des soins médicaux intensifs.

    Entre-temps, Zohaib Iftikhar a été arrêté suite au dépôt d'un premier rapport d'information (FIR).

    Le père Lazar Aslam, un prêtre franciscain capucin au Pakistan, qui a rendu visite à la victime à l'hôpital, a déclaré à l'AED : « J'ai prié pour son prompt rétablissement et pour le bien-être de toute sa famille. 

    « L’attaque contre Waqas Masih est un rappel brutal des défis auxquels sont confrontées les minorités religieuses au Pakistan et du besoin urgent d’un changement social pour promouvoir la tolérance et protéger les droits de tous les citoyens.

    « Nous appelons humblement la communauté internationale à prier pour les victimes et leurs familles, ainsi qu’à sensibiliser l’opinion publique à la situation difficile des communautés marginalisées au Pakistan, en veillant à ce que leurs voix soient entendues et leurs droits protégés. »

    Le prêtre a également souligné la nécessité d’agir contre les fausses accusations de blasphème, de plus en plus nombreuses : « Malheureusement, porter de fausses accusations de blasphème et harceler les communautés minoritaires vulnérables est devenu une tendance inquiétante au Pakistan. 

    « Nous exhortons les institutions de l’État et les personnes responsables à prendre des mesures concrètes pour prévenir de tels incidents et garantir la protection des droits des minorités. »

    Voir également : Une église catholique profanée dans l'État indien d'Odisha

  • Molenbeek : plus de 500 personnes se sont réunies pour un iftar dans l'église Saint Jean-Baptiste

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    Lu sur le site de la DH :

    Ramadan : plus de 500 personnes se sont réunies pour un iftar dans l'église Saint Jean-Baptiste de Molenbeek

    "Ces valeurs de solidarité et de générosité qui se traduisent à travers l'esprit Sadaka que l'on retrouve dans différentes cultures sont les valeurs centrales de cette candidature et c'est ce que nous voulons montrer à l'Europe", ajoutent Fatima Zibouh et Jan Goossens, chargés de Molenbeek For Brussels 2030.

    24-03-2025

    Hier en fin de journée, plus de 500 personnes issues de toutes origines culturelles et sociales se sont réunies pour partager l'iftar de Ramadan à l'église en période de Carême, à l'occasion du 1er week-end de printemps. L'événement a eu lieu dans l'église Saint Jean-Baptiste de Molenbeek.

    Cette initiative, organisée par Molenbeek For Brussels 2030, dans le cadre de la candidature au titre de capitale européenne de la culture, en collaboration avec les associations et les Molenbeekois, avait pour but de mettre en avant la solidarité et la générosité qui font partie de leur ADN.

    "Ces valeurs de solidarité et de générosité qui se traduisent à travers l'esprit Sadaka que l'on retrouve dans différentes cultures sont les valeurs centrales de cette candidature et c'est ce que nous voulons montrer à l'Europe", ajoutent Fatima Zibouh et Jan Goossens, chargés de Molenbeek For Brussels 2030.

    Après avoir été présélectionnée comme finaliste par le jury européen, cette soirée a permis de mobiliser et de fédérer les acteurs de la société civile avec les artistes pour soutenir en force la candidature de Molenbeek for Brussels, au titre de capitale européenne de la culture en 2030.

    Lire aussi : Voyage en Belgiquistan

  • La victoire de l'Azerbaïdjan sur l'Arménie n'émeut guère l'Occident

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    La victoire de l'Azerbaïdjan sur l'Arménie n'émeut guère l'Occident

    Le 13 mars, l'Arménie et l'Azerbaïdjan ont annoncé un accord de paix après 40 ans de conflit. Il consacre la défaite de l'Arménie après les offensives azéries de 2020 et 2023 et le « nettoyage ethnique » qui a chassé 110 000 Arméniens du Haut-Karabakh. Le berceau de la plus ancienne nation chrétienne a été envahi par son voisin musulman tandis que les Occidentaux regardaient ailleurs.

    L'annonce d'un accord pour un traité de paix a été faite séparément, le 13 mars, par l'Azerbaïdjan d'abord, puis par l'Arménie. « Signe de tensions néanmoins, l'Arménie a reproché dans son communiqué à l'Azerbaïdjan d'avoir fait une annonce "unilatérale", alors qu'elle souhaitait qu'elle soit "commune" » relève France 24 (14/03/2025). On ne sait pas encore quand et où ce traité sera signé. Néanmoins, la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, l'estonienne Kaja Kallas, a salué « un pas décisif vers une paix et une sécurité durables dans la région ». Chose rare, une même satisfaction s'est exprimée à l'ONU, Washington et Moscou, sans oublier Paris où Emmanuel Macron a déclaré dans un message sur X : « Plus rien ne s'oppose désormais à la signature d'un traité de paix entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui doit ouvrir la voie à une paix durable dans le Sud-Caucase. » (Le Monde, 14 mars).

    Ce soulagement et cet optimisme ne sont pas partagés par des amis et défenseurs de l'Arménie, tel le député européen François-Xavier Bellamy (voir son discours au Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, du 11/03/2025) ou l'éditorialiste d'Europe 1 (17/03/2025), Vincent Hervouët : « La première nation chrétienne de l'histoire a été rayée de la carte, les églises sont fermées, les villages ont changé de nom, les chefs de la province ont été jetés aux oubliettes », rappelait-il. Mais cette épuration ethnique et religieuse (« en trois jours, 110 000 habitants du Karabakh ont fui la montagne à laquelle ils s'accrochaient depuis 2 000 ans ») n'a pas pesé lourd au regard des intérêts du moment : « Les Arméniens [ont été] abandonnés par les Russes qui ont besoin de l'Azerbaïdjan pour contourner les sanctions, l'Europe s'est couchée, elle a besoin de gaz. » De fait, « en juillet 2022, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'affichait à Bakou [la capitale de l'Azerbaïdjan], tout sourire, aux côtés du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, pour entériner une hausse graduelle des volumes de livraisons de gaz en Europe, d'ici 2027 » rappelait Le Figaro (22/09/2023). Elle avait alors décrit l'Azerbaïdjan comme un « partenaire clé dans nos efforts pour nous éloigner des combustibles fossiles russes »... Deux ans plus tard, l'irréparable étant accompli, la Commission de l'UE affichait des pleurs hypocrites : « La commission européenne veut bien pleurer avec l'Arménie mais continue de commercer avec l'Azerbaïdjan » constatait l'écrivain Sylvain Tesson dans un reportage saisissant publié l'an dernier par Le Figaro Magazine (29/03/2024, notre sélection aujourd'hui, en lien également ci-dessous).

    Ce « diktat imposé à l'Arménie » est « une honte pour l'Europe » dénonce, dans le JDD (19/03/2025), Thibault van den Bossche, chargé de plaidoyer au Centre européen pour le droit et la justice. « Le texte [du traité de paix], encore confidentiel, prévoit l'ouverture des frontières, la fin des revendications territoriales, notamment celles de l'Arménie sur le Haut-Karabakh, et la dissolution du Groupe de Minsk [assemblée composée de nations européennes et des États-Unis pour encourager la recherche d'une négociation entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan]. Il impose aussi à Erevan [la capitale de l'Arménie, et donc, son gouvernement], de renoncer à toute présence militaire étrangère sur son sol. »

    Jusqu'où l'UE ira-t-elle dans les concessions à l'Azerbaïdjan ? Certes, le Parlement européen a voté le 13 mars 2025 une résolution condamnant « la détention illicite et le simulacre de procès d'otages arméniens, dont des représentants politiques de premier plan du Haut-Karabagh, par l'Azerbaïdjan » et demandant la suspension du partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie, passé avec Bakou en juillet 2022. Mais l'épuration ethnique du Haut-Karabakh est achevée. Cette terre chrétienne a été vidée de ses habitants et les Azéris y multiplient les destructions d'églises et de monuments chrétiens. Quant au droit au retour des réfugiés — mais combien auraient la témérité de se jeter dans la gueule du loup ? — personne ne semble se soucier du fait qu'il avait été exigé par la Cour internationale de justice, le 17 novembre 2023.

    Les dirigeants arméniens ne sont pas, eux non plus, exempts de reproches. Nikol Pachinian, le Premier ministre arménien, est critiqué par une bonne partie de ses concitoyens et de la diaspora arménienne (trois fois plus nombreuse que les Arméniens restés au pays) pour avoir lâché trop de lest face aux exigences d'Aliev. Au nom du réalisme, il avait déclaré l'an dernier, sept mois après la perte du Haut-Karabakh, « que le pays devait cesser de croire aux illusions d'une “Arménie historique” et se concentrer sur l' “Arménie réelle”, dont le territoire serait amputé officiellement. Discours inaudible pour la presse en Arménie, qui accuse le chef de l'État d'agir dans les intérêts de l'Azerbaïdjan » rapportait alors Courrier International (12/04/2024). Le Premier ministre arménien a même fait du zèle, en acceptant d'abandonner la référence au génocide arménien dans l'espoir de débloquer les relations avec la Turquie d'Erdogan, puissant allié et fournisseur d'armes de l'Azerbaïdjan.

    Sylvain Tesson: «La commission européenne veut bien pleurer avec l'Arménie mais continue de commercer avec l'Azerbaïdjan»

    >>> Lire le reportage du Figaro Magazine

  • Islamisation silencieuse en Europe : comment le Ramadan gagne du terrain dans notre culture

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    De sur le Forum Libertas :

    Islamisation silencieuse en Europe : comment le Ramadan gagne du terrain dans notre culture

    L’Europe connaît un processus d’islamisation culturelle douce, le Ramadan se normalisant tandis que la tradition chrétienne perd de son importance.

    Nous vivons une époque étrange, une époque de transformations sociales silencieuses, où l’exceptionnel devient quotidien, où l’exception devient lentement mais inexorablement la norme.

    Notre société occidentale, fière de sa laïcité et de sa prétendue neutralité religieuse, connaît un processus graduel mais constant d’adaptation aux exigences de l’islam.

    Ce phénomène, qui passe inaperçu ou est accepté avec une certaine facilité tolérante, a de profondes conséquences culturelles, sociales et politiques qui méritent d’être analysées.

    La normalisation du Ramadan en Europe

    Récemment, lors d'un match de Ligue des champions entre Lille et le Borussia Dortmund, l'arbitre a arrêté le jeu après huit minutes pour permettre aux joueurs musulmans de rompre leur jeûne.

    Le Ramadan a ainsi reçu une reconnaissance internationale alors que la Pâques chrétienne reste ignorée et invisible.

    Il est ironique que notre société, jusqu’à récemment fière de sa tradition chrétienne, n’ait désormais aucun scrupule à ignorer Pâques tout en donnant la priorité au Ramadan et en le normalisant.

    Ce phénomène n’est pas isolé. Au Royaume-Uni, Londres célèbre publiquement le Ramadan avec des illuminations à Piccadilly Circus et des offres spéciales chez des détaillants comme Harrods, qui organise des banquets Iftar. La société européenne ne reconnaît pas seulement la présence musulmane ; le place au centre de ses références culturelles et commerciales.

    En Italie, cette adaptation a été institutionnalisée d’une manière inédite.

    Un centre officiel de dénonciation des actes islamophobes a été créé à Turin, une initiative significative mais révélatrice du changement culturel en cours.

    Le député Aboubakar Soumahoro a même proposé une reconnaissance officielle de l’Aïd el-Fitr, ce qui reflète clairement la façon dont les choses culturellement acceptables se sont tranquillement transformées.

    L’Allemagne fait preuve d’acceptation, avec des villes comme Cologne qui célèbrent officiellement le Ramadan et utilisent une signalisation bilingue arabe pour encourager l’intégration. La France , quant à elle, cherche à contenir cette transformation en interdisant explicitement les événements sportifs et en restreignant l’utilisation de symboles religieux. Le contraste entre les deux pays révèle des réponses différentes à une réalité culturelle émergente.

    Nous sommes face à un processus lent et doux d’islamisation culturelle, peu visible mais efficace.

    L’Europe traverse un moment délicat où toute critique de l’islam court le risque immédiat d’être qualifiée d’islamophobe, entravant ainsi un débat nécessaire sur les limites de l’adaptation culturelle et sociale.

    Il s’agit d’un défi historique majeur : décider quel type de société nous voulons être et dans quelle mesure nous sommes prêts à nous adapter sans diluer notre propre identité culturelle . La réponse que nous donnons aujourd’hui définira sans aucun doute l’avenir culturel et spirituel de l’Europe.

  • Quand un dossier du Figaro Magazine tacle le “Belgiquistan”, “coincé entre wokisme et islamisme”

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    Lu sur 7 sur 7 :

    21 mars 2025

    Aujourd’hui, le Figaro Magazine, supplément hebdomadaire du quotidien français, livre en ce sens un dossier consacré à la Belgique, ou plutôt au “Belgiquistan”, à en croire le titre du dossier de huit pages sur le sujet. Au menu: dénonciation de l’islamisme et du “wokisme”, déclarés responsables de la “tétanisation” du pays “face à cette idéologie qui avance en fissurant le principe de neutralité, censé garantir la cohésion du pays”.

    Une Belgique présentée comme “gangrénée” de bout en bout

    Pour l'illustrer, Le Figaro Magazine livre presque un guide touristique de tout ce que l’extrême droite abhorre à Bruxelles, en commençant par le quartier de Schaerbeek de la rue de Brabant et de la rue d’Aerschot. Deux très artères très proches l’une de l’autre respectivement associées à la communauté musulmane et aux travailleurs du sexe depuis longtemps. Les deux sont ici représentés comme vivant dans des “locaux délabrés et sales” et l’appel à la prière, dans la communauté musulmane, comme invasive, ou du moins dérangeante. La capitale belge serait ainsi “gangrénée” par “l’économie islamique” qui s’étendrait toujours plus. Une ville où de toutes petites filles apprennent à porter le voile, et où un collectif controversé de lutte contre l’islamophobie, le CCIE (Collectif contre l’islamophobie en Europe), héritier du CCIF, a trouvé refuge après la dissolution de ce dernier en France.

    Le problème, selon le média français: le manque de diversité de la capitale belge, malgré le fait que Bruxelles accueille pas moins de 186 nationalités sur son territoire. Mais aussi le fait que les Belges se tairaient face à l’islamisme, bien que le sujet soit régulièrement mis sur la table du débat public. Les autorités ne nient pas la problématique des Frères musulmans, ou du risque d’actes terroristes djihadistes, et le débat sur certaines écoles musulmanes reste vif, mais tout cela n’apparaît pas dans les colonnes du journal français. Ici, les autorités apparaissent amorphes.

    S’enchaînent plutôt les témoignages tendant à montrer que l’islam infuserait jusque dans les salles de classe des écoles et des universités, avec un antisémitisme “galopant”. Exemple avec Nadia Geerts, militante au Centre Jean Gol du MR, qui affirme que le cours de morale favoriserait “l’entrisme islamiste”. Elle est aujourd’hui vice-présidente du conseil d’administration de la RTBF, mais cela n’empêche pas le Figaro de relayer l’opinion d’un policier belge qui clame que “chez nous, la presse est muselée par l’islamo-gauchisme”. Le journal en voudrait pour preuve la défense du cessez-le-feu à Gaza par les Magritte en 2024, et accuse la RTBF de censure lors de la diffusion en léger différé de l’inauguration de Donald Trump (une accusation dont la société des journalistes de la télévision publique s’est formellement défendue).

    Le PS, Ecolo et le PTB pris pour cibles

    Les partis de gauche en prennent aussi pour leur grade, tous étant associés à La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Les critiques fusent contre le “clientélisme” du PS, désigné responsable de la montée de la Team Fouad Ahidar, et contre le “glissement vers l’extrême gauche” d’Écolo (dixit Étienne Dujardin, élu MR de Woluwe-Saint-Pierre) dont le soutien à des personnes voilées est particulièrement reproché. Même la complexité du système politique belge est jugée favorable à “l’entrisme islamiste et au lobbyisme woke”.

    “La France devrait regarder ce qu’il se passe chez nous. Nous avons pris de l’avance mais vous ne serez pas épargnés par ce phénomène”, prédit un témoin, qui rappelle sa rencontre avec le prédicateur Fouad Belkacem. Arrêté en 2013, ce dernier a été déchu de sa nationalité belge et réside depuis en prison.
  • Strasbourg : un influenceur musulman se filme récitant le Coran dans une église

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    Lu sur le site de Famille Chrétienne :

    Un influenceur musulman se filme récitant le Coran dans une église à Strasbourg

    <p>L'influenceur de confession musulmane s'est filmé dans l'église pendant qu'il lisait le Coran. Une paroissienne lui demande de sortir. En vain.</p>

    L'influenceur de confession musulmane s'est filmé dans l'église pendant qu'il lisait le Coran. Une paroissienne lui demande de sortir. En vain.

    Face caméra, le dos tourné à l’autel, vêtu d’un qamis, le tiktokeur musulman Fobus s’est filmé le 8 mars à l’intérieur de l’église Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg, récitant à haute voix une sourate du Coran. La vidéo a été publiée le lendemain sur son compte TikTok qui compte plus de 600 000 abonnés. D’une durée de trois minutes, la vidéo ne met pas l’accent sur l’acte blasphématoire, mais sur les échanges avec une paroissienne qui s’est rapidement rapprochée de l’influenceur pour lui exprimer son désaccord : « Vous ne respectez pas nos lieux saints car vous vous filmez en train de lire le Coran dans une église ».

    Près de 300 000 vues 

    Affirmant qu’il ne lui viendrait pas à l’esprit de se filmer en train de lire la Bible dans une mosquée, elle lui a demandé de quitter les lieux. Fobus a rétorqué que son geste ne constituait pas une provocation sous prétexte que la sourate ferait référence à la Vierge Marie : « c’est un texte qui parle de Marie la Vierge, mère de Jésus. C’est la journée de la femme ». A ses yeux, cela justifierait son acte. C’est oublier la place réservée à la Sainte Famille dans le Coran : « Pour vous, Marie n’est pas la mère de Dieu et Jésus n’est qu’un prophète », a répondu la paroissienne.

    Sur TikTok, la vidéo a récolté plus de 290 000 vues en dix jours. Sur Instagram, les réactions sont partagées. Si la grande majorité des utilisateurs déplore une « provocation bête et inutile » et un « manque de respect », quelques commentaires en arabe, « likés » par l’influenceur, saluent l’initiative : « Le Coran est à lire n’importe où et n’importe quand », « Dieu l’a voulu ». Face à l’ampleur de la polémique, Fobus a publié une vidéo le 18 mars pour se justifier. Tenant dans ses mains une Bible et un Coran, il affirme que son acte s’inscrit dans une démarche de « paix et tolérance entre christianisme et islam » et qu’il aurait « eu la permission de la sœur de l’église » pour l’effectuer.

    Indignation de la Grande Mosquée de Strasbourg

    La Grande Mosquée de Strasbourg a condamné le 17 mars « l’acte provocateur et irrespectueux d’un influenceur qui, sans invitation […] a violé la sacralité de l’Eglise Saint-Pierre-le-Jeune en y récitant la Sourate Mariam ». Son président Said Aalla, évoque une « offense intolérable » et affirme sa volonté de « dénoncer avec vigueur toute tentative d’individu ou de groupe cherchant à semer la discorde et à perturber la paix et la concorde qui règnent [à] Strasbourg ». Dans la foulée, le chanoine Jean-Luc Liénard, vicaire général du diocèse, a salué le communiqué et porté à la connaissance des fidèles « l’indignation et la condamnation des faits provocateurs », tout en rappelant que l’influenceur musulman n’avait pas été invité.

  • L'asile occidental. Le livre de dénonciation de Meotti : « C'est ainsi que nous effaçons tout ce que nous sommes et nos origines »

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    Du Nuovo Sismografo :

    L'asile occidental. Le livre de dénonciation de Meotti

    Selon la culture dominante, seule l'acceptation inconditionnelle de l'autre, idéalement non occidental, à travers l'islam, l'immigration et le wokisme, permet d'entrevoir l'espoir d'une rédemption et d'une régénération sur les ruines d'un monde sécularisé. Voilà l'esprit nouveau qui souffle sur l'Occident, mélange de décadence et de barbarie.

    Nous publions ci-dessous un court extrait du livre de Giulio Meotti, Manicomio Occidente - Gender, multiculturalism, woke : anatomy of a suicide, publié par les éditions Il Timone.

    *****

    Londres, capitale du Nouveau Monde, pont occidental entre l'Europe et l'Amérique. Sous la direction du maire travailliste Sadiq Khan, les panneaux d'affichage dans le métro ou sur les bus contenant de la « honte corporelle », c'est-à-dire montrant des femmes en bikini, ou de la « malbouffe », comme des hamburgers et des frites, sont interdits. En revanche, M. Khan ne voit aucun inconvénient à ce que les islamofascistes fassent de la publicité pour le « tawhid », le doigt levé vers le ciel en signe de soumission à Allah. Le métro de Londres lui-même n'a pas hésité à interdire les publicités pour les nus d'Egon Schiele, le grand peintre expressionniste autrichien, alors que la publicité « Allah est grand » ne pose aucun problème.

    Khan lui-même teint en violet la colonne de Trafalgar Square pour célébrer le Ramadan, allume les illuminations du Ramadan à Piccadilly Circus, assiste à des réunions islamiques où les femmes sont séparées des hommes, et pense que Winston Churchill est « problématique ». Le personnel travaillant pour le maire de Londres, M. Khan, a quant à lui été prié d'éviter les expressions sexistes telles que « mesdames et messieurs ». Plus question de qualifier les migrants d'« illégaux ». Au lieu de cela, il faut les appeler « personnes dont le statut d'immigration est incertain » ou « sans-papiers ». Évitez d'utiliser « hommes et femmes », préférez « gens » ou « Londoniens ». Et encore : « De même, au lieu de “ladies and gentlemen”, dites quelque chose qui n'exclut pas les personnes non binaires ». Selon le document, « les termes “mâle” et “femelle” sont datés et médicalisés ».

    Il ne s'agit pas d'un mystère amusant, mais d'un modèle qu'ils appellent désormais « diversité » dans le Nouveau Monde. Ils acceptent que la charia affiche ses bannières, mais censurent la publicité d'un gâteau de mariage parce qu'il est « malsain ». Pendant ce temps, à Grenoble, la capitale des Alpes françaises, le maire vert Éric Piolle a proposé de supprimer les fêtes chrétiennes du calendrier scolaire. Piolle a sorti du chapeau une idée ingénieuse : « Supprimons les références aux fêtes religieuses dans notre calendrier et déclarons jours fériés les fêtes laïques qui marquent notre attachement aux révolutions, à la commune, à l'abolition de l'esclavage, aux droits des femmes et aux droits des LGBT ». Au diable la Pentecôte, Noël, Pâques, l'Ascension. 

    Le maire avait déjà organisé et financé le « mois décolonial » dans sa ville, au cours duquel l'homme blanc a été « mis à l'épreuve ». Le concept est simple : l'homme blanc occidental, après avoir dépouillé ses anciennes colonies et ruiné la biodiversité, est raciste, sexiste et colonialiste à l'égard des migrants venus s'installer en Europe. La ville de Grenoble fait également campagne contre le foulard islamique dans ses affiches de rue, mais ne trouve rien de schizophrénique à créer des « écoles non mixtes ». Alors pourquoi ne pas construire aussi une nouvelle méga mosquée de 2 200 mètres carrés ? Et pourquoi ne pas empêcher la construction d'une église Saint-Pie X ? Jean Messiha, président copte du club intellectuel Vivre français, écrit : « Faisons de notre pays une exoplanète vierge prête à être colonisée par toutes les identités. Effaçons tout ce que nous sommes et nos origines et recommençons à zéro ».

    Giulio Meotti est journaliste à « Il Foglio ». Il a écrit pour des journaux internationaux tels que le Wall Street Journal et le Jerusalem Post, et collabore avec le mensuel Il Timone.

  • Syrie : reprise de la guerre civile et incertitude sur le sort des chrétiens

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    De Max George sur la Sélection du Jour :

    Syrie : la reprise de la guerre civile et le sort incertain des chrétiens

    La guerre civile en Syrie n'a jamais véritablement pris fin. La conquête de Damas par le groupe terroriste Hay'at Tahrir al-Sham (HTS), dont le leader, Ahmed Hussein al-Charaa, est désormais président de la Syrie, n'est qu'un épisode de plus dans un cycle de violences sans fin.

    L'heure de la vengeance contre le régime de Bachar Al Assad a sonné : la semaine dernière, des centaines d'Alaouites ont été massacrés à Lattaquié, à la suite de l'insurrection d'un nouveau groupe armé alaouite, le Conseil militaire pour la libération de la SyrieEn réponse à une attaque contre l'un de leurs membres, les miliciens d'Hayat Tahrir al-Sham ont bombardé et attaqué la ville de Lattaquié et les villages voisins à partir du 4 mars. Selon un expert de la Syrie, l'attaque massive du HTM, en réponse à celle du Conseil militaire est un prétexte pour se venger du régime d'Assad. Le Conseil militaire, dirigé par le général de brigade Ghiat al-Dali, est incapable de prendre à lui tout seul la région côtière.

    La controverse autour du nombre de morts a aussitôt éclaté. Le 6 mars, l'Observatoire syrien des droits de l'homme a reporté plus de 1 450 massacres en Syrie. Une semaine plus tard, le Syrian Network for Human Rights (SNHR) n'en a recensé que 803 et l'Aide à l'Église en détresse (AED) a estimé le chiffre autour de 1 000. Ils ont essentiellement eu lieu dans la région de Lattaquié et Tartous, des bastions alaouites, l'ethnie à laquelle appartenait Bachar Al Assad et son père, Hafez Al Assad.

    Le choc pour les populations de cette région est d'autant plus grand qu'elle avait connue moins de combats que le reste du pays. Une vidéo montre des victimes allongées sur le sol, dans une rue avec des taches de sang, tandis qu'un homme barbu les massacre à coups de bâton. Deux des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ont été prises dans le village alaouite d'Al-Mukhtariyah. Les forces armées du nouveau régime ont fini par permettre aux habitants d'enterrer leurs morts deux jours plus tard.

    Dès que la nouvelle des massacres a émergé, la crainte que des chrétiens aient aussi été persécutés s'est exprimée. Le présentateur star de Fox News, Tucker Carlson est allé jusqu'à affirmer que « des chrétiens étaient massacrés et leurs lieux de culte vandalisés ». Les chefs des communautés chrétiennes de Syrie ont immédiatement nié ces affirmations à la suite d'une réunion avec le département chargé de la sécurité. « Pendant cette réunion ont-ils affirmé, les inquiétudes, les sentiments et les souffrances de notre peuple ont été portés auprès de notre gouvernement. » Les leaders chrétiens ont ensuite réfuté les rumeurs selon lesquelles les églises de Lattaquié avaient ouvert leurs portes pour accueillir des réfugiés, rajoutant que « la situation actuelle de la ville de Lattaquié ne nécessite pas de prendre de telles mesures. » Le vicaire apostolique de la communauté latine de Syrie a lui aussi diffusé un communiqué : « avec tous les fidèles nous prions pour qu'une paix juste et globale soit trouvée dans la région, surtout pour notre Syrie bien aimée. »

    Les rumeurs de massacres de chrétiens ne sont pas infondées. Des sources sur place ont affirmé que des chrétiens auraient bien été tués, non pas en raison de leur foi, mais parce qu'ils se trouvaient dans des quartiers alaouites. En revanche, le village chrétien de Belma, situé au nord de Hamma, a été pillé par des groupes armés. Le patriarche grec orthodoxe d'Antioche, Jean X, a de son côté dénoncé la profanation de symboles religieux à Banyas, situé entre Lattaquié et Tartous, où « une icône de la Sainte Vierge a été détruite, piétinée et profanée. »

    Les chrétiens ne sont certes pas directement concernés par les nouveaux raids de HTS, mais leur situation demeure fragile, si ce n'est dangereuse. Ils sont eux aussi considérés par HTS comme ayant soutenu le régime de Bachar, dont ils bénéficiaient de la protection. Après les alaouites, ils pourraient bien être les prochaines victimes des purges du nouveau régime, que pourtant Ahmed Hussein al-Charaa a promis de ne pas mettre en œuvre.

    Le nombre de morts chrétiens en Syrie a été exagéré par la frénésie médiatique — mais ils ont encore beaucoup à craindre

    >>> Lire l'article sur le site du Catholic Herald

  • Dans la « nouvelle Syrie », un massacre annoncé est en cours

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    De Stefano Chiappalone sur la NBQ :

    Dans la « nouvelle Syrie », un massacre annoncé est en cours

    Le changement de régime syrien n’a pas conduit de la dictature à la liberté, mais à une vague de violence dont les prémices étaient largement prévisibles derrière le visage « démocratique » sous lequel les dirigeants actuels se présentent à l’Occident. Extrait de la rencontre vidéo avec Elisa Gestri et le Père Abdo Raad.

    15_03_2025

    Avec la chute du régime de Bachar al-Assad, la « nouvelle Syrie » d’Ahmad Ḥusayn al-Sharaʿ (dit al-Jūlānī) ne s’avère pas aussi démocratique qu’un certain récit encore répandu le voudrait. Au contraire, ce qui se passe est malheureusement Un massacre annoncé, titre de la rencontre « Vendredis de la boussole » avec la photojournaliste Elisa Gestri et le prêtre libanais Père Abdo Raad, interviewés par Stefano Magni. Entre silence médiatique et quelques poignées de main rassurantes du président syrien autoproclamé aux dirigeants européens (à tel point qu'il est attendu à Bruxelles le 17 mars), une purge est en cours dans le pays au détriment des minorités, dirigée notamment contre la population alaouite (un groupe d'origine chiite, auquel appartient l'ancien président Assad lui-même) et qui n'épargne naturellement pas les chrétiens. Mais comment était-il possible – demande Magni – de ne pas prévoir le bain de sang en cours et ce qui attend la minorité chrétienne en Syrie ?

    « Tous les signaux d'alarme étaient là , avec l'euphorie et l'espoir pour la "nouvelle Syrie", que je ne ressentais pourtant pas personnellement en moi », répond Elisa Gestri, arrivée en Syrie en provenance du Liban le 31 décembre, au lendemain de la chute d'Assad. «Deux semaines plus tard, je ne pouvais plus entrer en tant que journaliste mais seulement en tant que touriste, une autre semaine et ce n’était même plus possible en tant que touriste». Les nouveaux dirigeants syriens étaient bien connus : Hay'at Tahrir al-Sham (le parti d'al-Jūlānī) est une branche d'al-Nuṣra, qui est la variante syrienne d'al-Qaïda : « ils gouvernaient déjà la province d'Idlib depuis 2017 » et « surtout parmi les minorités, il y avait de l'incertitude et de la peur de s'exprimer ». Gestri se souvient d’un détail révélateur, lorsqu’on lui a demandé de porter le hijab : « J’étais déjà allée deux fois en Syrie sous le régime d’Assad et il n’y avait jamais eu de pression dans ce sens, s’il y avait une caractéristique positive des Assad c’était leur laïcité ». De plus, le gouvernement qui s'était défini comme « provisoire » (en vue de nouvelles élections) ne l'est plus : « al-Shara, qui s'est autoproclamé président de la Syrie le 29 janvier, a promulgué la nouvelle Constitution selon laquelle le gouvernement provisoire durera cinq ans et la seule source de loi est le Coran, alors qu'avant le Coran était une source de loi pour la République syrienne ainsi que pour d'autres États arabes, mais pas la seule ».

    Pourquoi les Alaouites sont-ils les victimes privilégiées de ce massacre ?Le père Raad souligne que l'expression « terrorisme » ne suffit pas, car il y a plus : il y a des « fanatiques ou des fondamentalistes » à l'œuvre, qui attaquent quiconque n'accepte pas leur vision, qu'il s'agisse de chrétiens, d'alaouites et même de leurs coreligionnaires sunnites s'ils ne partagent pas leur fondamentalisme. Le premier prétexte est la vengeance politique : « le gouvernement précédent a massacré, alors maintenant c'est notre tour », disent-ils. L'homme religieux confirme l'impression qu'il avait déjà exprimée dans une précédente interview avec La Bussola , à savoir que « le nouveau gouvernement syrien laisse peu d'espoir, car Jūlānī a un background fanatique » et il « sait se soustraire diplomatiquement à ses responsabilités comme il le fait actuellement concernant les massacres ». Elles sont le fruit d’une spirale de vengeance vieille de plusieurs siècles entre factions islamiques, qui ne peut être arrêtée en se faisant l’illusion que la démocratie viendra une fois le dictateur destitué (une illusion démentie par ce qui s’est passé après la chute de Saddam Hussein ou de Kadhafi).

    Les meurtres s'accompagnent d'humiliations , comme le racontent les gens au Père Raad : « Ils font marcher les gens comme des chiens, les forçant à aboyer – particulièrement humiliant puisque le Coran considère les chiens comme des animaux impurs – et ensuite ils les abattent. » Des scènes si absurdes qu’elles semblent impossibles. « Si les sources n’étaient pas fiables, je penserais qu’elles ont été inventées », ajoute Gestri, mais « malheureusement, elles ont réellement existé et ne sont pas si éloignées de l’idéologie salafiste. Des chrétiens crucifiés, des familles entières, même des sunnites expulsés de leurs maisons et fusillés, alors qu'ils n'ont pas eu à subir la torture avant d'être tués.

    Massacres aveugles ou guerre civile ? Le récit qui parvient également en Occident véhicule l'idée d'un règlement de comptes « normal » entre deux factions armées, entre le gouvernement et les rebelles « nostalgiques » d'Assad. « Il y a les deux réalités », dit Gestri. « Il est certain qu’il y a eu des embuscades contre les hommes de l’armée « régulière » » (qui est d’ailleurs « un ensemble de milices syriennes et étrangères largement hors de contrôle »), « mais parallèlement il y a une purge systématique des Alaouites, des Chrétiens, des Sunnites et des Druzes ». D’autant plus qu’« une fois Assad tombé, l’armée a fondu comme neige au soleil ». En d’autres termes, « les chiffres sont trop inégaux » pour parler d’une armée d’Assad face à celle de Jūlānī. Et « le récit se démantèle ».

    « Ce n’est pas une guerre, c’est un massacre », réitère le père Raad: « Vous êtes entré dans un village, vous avez gagné, mais pourquoi tuer des femmes et des enfants ? « C'est un massacre basé sur la vengeance et de terribles concepts religieux. » La situation la plus délicate est précisément celle des chrétiens, qui ne déploient pas de combattants (contrairement à d'autres minorités) et « ne peuvent pas prendre parti, ils veulent simplement l'ordre car le désordre a toujours des répercussions sur les minorités ». Les chrétiens n’étaient pas du côté d’Assad en tant que tel, mais parce que sous son règne ils connaissaient un peu de paix et de liberté. J'ai vécu en Syrie pendant trois ans, pendant les vacances nous pouvions faire des processions dans les rues principales." Si Assad n’est pas bon parce qu’il est un dictateur, les nouveaux dirigeants sont encore pires. « Et les chrétiens se retrouvent au milieu », observe le père Raad, qui pointe du doigt l’incompréhension de l’Occident et le silence qui a suivi la grande médiatisation des jours de la chute d’Assad, rappelée par Elisa Gestri : « une grande médiatisation et un mois de liberté, même de la presse, parce qu’ils voulaient montrer la « libération de la Syrie », alors que maintenant c’est difficile et risqué d’y aller, en fait les journalistes doivent suivre depuis le Liban ou d’autres pays. » Sans parler de la difficulté de « discerner » l’actualité.

    Le Père Raad conclut en lançant un appel à la prière , car « prier, c'est être solidaire » sur un plan surnaturel et pour « empêcher Dieu d'entrer dans nos guerres ». À l'absurdité de ceux qui tuent en invoquant le nom de Dieu, il nous exhorte à répondre en implorant « Seigneur, aie pitié », chaque fois que nous entendons parler de ces massacres. « Le monde n’est pas fait pour vivre ainsi et Dieu ne le veut pas non plus. »