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Le message final du Synode, un message qui déçoit

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Ci-dessous, on trouvera le résumé du message final du synode. Un message assez décevant comme le constate Jean-Marie Guénois dans Le Figaro :

"...cette interminable et quasi parfaite copie d'élève appliqué - douze pages -, qui veut traiter de tout et n'oublier personne, semble avoir perdu, en chemin, ce feu sacré que Benoît XVI voulait ranimer. De plus, l'économie du texte ne va pas dans le sens de l'audace du chrétien évangélisateur à laquelle le pudique Benoît XVI avait appelé dans sa première intervention en choisissant le joli terme latin de sobria ebrietas, l'ivresse sobre! Le message final refroidit cette ardeur: «Partout est ressenti le besoin de raviver la foi qui risque de s'obscurcir», reconnaît-il mais «il ne s'agit pas de tout recommencer à zéro.» Et de marteler: «Il ne s'agit pas d'inventer on ne sait quelles stratégies, comme si l'Évangile était un produit à placer sur le marché des religions».

Tout s'est donc passé, pendant ce synode, comme si l'Église «structure» avait pris le pas sur les innovations lancées par les nouvelles communautés, elles qui semblaient pourtant incarner «la nouvelle évangélisation». Un évêque ponctue: «Si certains voyaient en ce synode, un trait d'union entre la nouvelle évangélisation et les communautés nouvelles, ils se sont lourdement trompés». (...)

Lourde machine donc que ce synode. La critique la plus acerbe aura été publiquement décochée, jeudi, par le général des jésuites, le père Adolfo Nicolas, un Espagnol. Il répondait à une question sur la faible présence de laïcs et l'absence de non-croyants dans cette assemblée: «Ce synode m'a rappelé une phrase de Steve Jobs: “je suis davantage intéressé par les questions des consommateurs que par celles des producteurs”. Or, dans ce synode, nous étions tous des producteurs.» 

Nous aussi, nous nous sommes surpris à beaucoup espérer lorsque nombre d'interventions ont fait preuve de lucidité devant le terrible effondrement que vit le christianisme depuis un demi-siècle. Surtout lorsque le lien a été fait entre la mentalité provenant de Vatican II et la baisse du tonus évangélisateur. Mais il faut déchanter à présent; la vieille génération des inconditionnels de Vatican II a repris le dessus et nous endort à nouveau en entonnant ses refrains rabâchés. Non, le sursaut attendu ne viendra pas de ce synode...

Le MESSAGE FINAL DU SYNODE (Vatican Information Service)

Cité du Vatican, 26 octobre 2012 (VIS). Ce midi, près la Salle de Presse du Saint-Siège, le Cardinal Giuseppe Betori, Archevêque de Florence et Président de la commission ad hoc, Mgr.Pierre-Marie Carré, Archevêque de Montpellier et Secrétaire spécial, et Mgr. Luis Antonio G.Tagle, Archevêque de Manille et Vice Président de la même commission, ont présenté le Message final de la XIII Assemblée ordinaire du Synode des évêques, consacrée à la nouvelle évangélisation. Voici une synthèse de ce document:

"Au début les évêques évoquent le passage évangélique de Jean qui raconte la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. C’est l’image de l’homme contemporain, tenant une cruche vide, qui a soif et nostalgie de Dieu, et vers qui l’Eglise doit aller pour rendre présent le Seigneur. Comme la Samaritaine, celui qui rencontre Jésus ne peut pas ne pas devenir le témoin de l’annonce de salut et d’espérance de l’Évangile. Ensuite, en ce qui concerne plus spécifiquement le contexte de la nouvelle évangélisation, le Synode rappelle le besoin de raviver une foi qui risque de s’éclipser dans les contextes culturels actuels et qui s’affaiblit même chez de nombreux baptisés. La rencontre avec le Seigneur, qui révèle que Dieu est amour, ne peut avoir lieu que dans l’Eglise, comprise comme communauté accueillante et expérience de communion, à partir de quoi les chrétiens deviennent des témoins dans d’autres lieux aussi. Toutefois, l’Eglise confirme l’idée que pour évangéliser il faut tout d’abord être évangélisé et lance un appel à la conversion, à commencer par elle même, parce que les faiblesses des disciples de Jésus pèsent sur la crédibilité de la mission. Conscients du fait que le Seigneur est le guide de l’histoire et que le mal n’aura pas le dernier mot, les évêques invitent les chrétiens à vaincre la peur par la foi et à regarder le monde avec courage et sérénité car, bien que rempli de contradictions et de défis, ce monde demeure celui que Dieu aime. Pas de pessimisme. La mondialisation, la sécularisation et la nouvelle donne de la société, les migrations, avec toutes les difficultés et les souffrances qu’elles comportent, doivent représenter des opportunités d’évangélisation. En effet, il ne s’agit pas de trouver de nouvelles stratégies pour diffuser l’Evangile comme un produit de marché, mais de découvrir comment les personnes approchent Jésus".

"Le message considère la famille comme le lieu naturel de l’évangélisation et confirme qu’elle doit être soutenue par l’Eglise, par la politique et par la société. A l’intérieur de la famille, il souligne le rôle spécial que jouent les femmes et rappelle la situation douloureuse des personnes divorcées et remariées. Tout en confirmant la discipline relative à l’accès aux sacrements, il insiste que ces personnes ne sont pas abandonnées par le Seigneur, et que l’Eglise est une demeure accueillante pour tous. Le message cite également la vie consacrée, témoin du sens supraterrestre de l’existence humaine, et les paroisses comme centres d’évangélisation. Il rappelle l’importance de la formation permanente pour les prêtres et les religieux, et invite les laïcs (les mouvements et les nouvelles réalités ecclésiales) à évangéliser en restant en communion avec l’Eglise. La nouvelle évangélisation trouve une coopération souhaitable avec les autres Eglises et communautés ecclésiales, animées elles aussi par le même esprit d’annonce de l’Evangile. Une attention particulière est portée sur les jeunes dans une perspective d’écoute et de dialogue pour racheter, et non pas mortifier, leur enthousiasme".

"Le message considère ensuite le dialogue, décliné sous différentes formes, avec la culture, qui a besoin d’une nouvelle alliance entre foi et raison, avec l’éducation, avec la science qui, quand elle ne confine pas l’homme au matérialisme, devient une alliée de l’humanisation de la vie, avec l’art, avec le monde de l’économie et du travail, avec les malades et ceux qui souffrent, avec la politique, à laquelle un engagement désintéressé et transparent en faveur du bien commun est demandé, avec les autres religions. En particulier, le Synode confirme que le dialogue inter-religieux concourt à la paix, rejette le fondamentalisme et dénonce la violence à l’encontre des croyants. Le message rappelle les possibilités qu’offrent l’Année de la foi, la mémoire du concile Vatican II et le Catéchisme de l’Eglise catholique. Puis il indique deux expressions de la vie de foi particulièrement significatives pour la nouvelle évangélisation: la contemplation, où le silence permet d’accueillir au mieux la Parole de Dieu, et le service aux pauvres, dans l’optique de reconnaître le Christ sur leurs visages".

"Dans la dernière partie, le message se tourne vers les Eglises des différentes régions du monde et adresse à chacune d’entre elles des paroles d’encouragement pour l’annonce de l’Evangile. Aux Eglises d’Orient, il exprime le souhait qu’elles puissent pratiquer la foi dans des conditions de paix et de liberté religieuse; à l’Eglise d’Afrique, il recommande de développer l’évangélisation à travers la rencontre avec les anciennes et les nouvelles cultures, et fait appel aux gouvernements pour qu’ils mettent un terme aux conflits et aux violences. Les chrétiens d’Amérique du nord, qui vivent dans une culture où abondent les expressions qui éloignent de l’Evangile, doivent se tourner vers la conversion et être ouverts à accueillir les immigrés et les réfugiés. L’Amérique latine est invitée à vivre la mission permanente pour faire face aux défis actuels, comme la pauvreté, la violence même dans les nouvelles conditions de pluralisme religieux. L’Eglise en Asie, bien qu’étant une petite minorité, souvent placée en marge de la société et persécutée, est encouragée et exhortée à rester ferme dans la foi. L’Europe, bien que marquée par une sécularisation parfois agressive et blessée par les régimes passés, a créé une culture humaniste capable de donner un visage à la dignité de la personne et à l’édification du bien commun; les chrétiens européens ne doivent pas se laisser abattre par les difficultés du présent, mais ils doivent les percevoir comme un défi. A l’Océanie, enfin , il est demandé de s’engager encore à prêcher l’Evangile. Enfin, le message se termine en implorant l’intercession de Marie, l'Etoile de la nouvelle évangélisation".

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