Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le Hobbit, une rencontre qui te change la vie

IMPRIMER

La Nova Bussola Quotidiana (Marco Respinti) présente "Un voyage inattendu" qui apparaîtra sur nos écrans d'ici quelques jours (traduction par nos soins) :

"Il y a plus de bon en toi que tu ne le soupçonnes, fils de l'aimable Ouest"

hobbit_trailer.jpgLa lecture de Bilbo le Hobbit de JRR Tolkien (1892-1973) transposée à l'écran par un réalisateur de talent, le Néo-Zélandais Peter Jackson, auteur de l'excellente version du film Le Seigneur des Anneaux, arrivera dans les salles (italiennes) le 13 décembre, après une longue, longue attente. Il s'agira de la première partie, intitulée Un voyage inattendu, de trois blockbusters qui se suivront dans les années à venir. (...) ....ce sera un véritable succès, au-delà des gains et de l'écho médiatique, à la condition,  sans être un doublon du livre (chose aussi impossible qu'inutile), de pouvoir en rendre pleinement la profondeur de l'inspiration. 

Le Hobbit, en fait, est une histoire de maturité, raison pour laquelle il peut s'adresser à la fois aux plus grands et aux plus petits, abolissant, comme peu savent le faire une barrière méprisante et aussi un peu trop idéologique que la critique classe comme un obstacle infranchissable entre enfants et adultes. Le Hobbit est un conte sérieux, et pour cela, il sait aussi faire rire aux éclats au bon moment sans jamais tomber dans l'humour fielleux. Et Bilbo le Hobbit est une histoire vraie, parce qu'elle évoque des choses réelles, même si elles ne le sont pas toujours matériellement. 

Les amateurs de Tolkien connaissent l'histoire par cœur, et celui qui l'ignore assistera, fasciné et captivé, à son dévoilement. Pour cette raison, il serait inutile ou nuisible d'en raconter l'histoire. Nous nous en abstiendrons, mais pas d'en savourer l'argument. 

Il y a quelque chose là-bas, dit Tolkien avec Bilbo le Hobbit, à quoi tu ne te  serais jamais attendu. Un jour ensoleillé et calme, ce quelque chose vient brusquement frapper à ta porte, te jetant bas de ta chaise et bousculant ta vie tranquille. Tu cherches à le repousser, tu le combats, tu préfères t'en préserver en restant dans ton coin, mais - et tu ne comprends pas encore comment, ni où ni quand - cette chose te prend, un peu par la main, un peu en te poussant dans le dos. Ce quelque chose a le visage de quelqu'un qui est plus grand, qui est supérieur à toi. Il ne s'agit pas de quelqu'un qui sait déjà tout à l'avance, ou qui est plus intelligent et plus érudit que toi; tout simplement quelqu'un qui parcourt cette route qui sera aussi la tienne, depuis plus longtemps que toi, qui a plus d'expérience que toi et qui met cette expérience à ta disposition sans avoir même à trop y penser.

Quelqu'un de si étrange et si fascinant, grincheux s'il le faut et nécessairement doux, a réuni un groupe. Le plus improbable de tous. Il t'y fait entrer sans même demander ta permission, et te projette ensuite dans un monde énorme dont tu ne soupçonnais même pas l'existence, semé d'embûches parfois mortelles et rempli de beautés à te couper le souffle. Sa bande hétéroclite est composée de gens que tu n'aurais jamais choisi comme compagnons, à l'égard desquels tu te sens intrinsèquement supérieur, en bref, des individus avec lesquels les honnêtes gens ne se lient jamais. Tu n'as pas eu le temps de t'en rendre compte que tu es déjà sur la route, derrière la bande, marmonnant et maugréant comme toujours, nostalgique de cette oisiveté qui te convient si bien, et cependant attiré par ce je ne sais quoi que tu commences à sentir pointer, palpitant, dans un coin reculé de ton cœur, dont tu avais oublié l'existence. 

Le chemin, le tien et celui de cette bande n'est pas une errance, parce qu'il a une destination, parce qu'il suit un guide. Il a aussi une finalité, une mission à accomplir. Laquelle? La tienne, que diable. C'est risqué, bien sûr, mais ça vaut le coup. Peut-être que tu n'en reviendras pas vivant, mais, de toute manière, tu as déjà commencé à te demander s'il faut vraiment sauver sa vie à tout prix, si, pour ce faire, on renonce à la  vivre. Tes coéquipiers se moquent un peu de toi: ils pensent que tu ne seras pas à la hauteur. Ce que vous devrez faire n'est en réalité rien de moins qu'une transgression, ou tout au moins ceux qui n'ont plus de mémoire l'appellent comme cela, ceux pour lesquels certaines choses sont illégales, interdites, indignes, comme se faire inviter et persévérer sur un chemin qui a un but au sein d'un groupe qui sort de l'ordinaire. 

Le long de cette route, tu tomberas sur une autre surprise encore plus grande; en réalité, les surprises que tu rencontreras quotidiennement sont légion, et tu réussiras à te débrouiller toujours davantage, réalisant que tu grandis à un point que tu n'imaginais pas. L'une de ces surprises est cependant la plus étrange et la plus périlleuse  de toutes. C'est celle qui te met face à la vie et à la mort, à la première mort et à la seconde: celle qui survient après avoir bien vécu ou celle qui consiste à vivre comme un  mort qui déambule. 

Il y a une rencontre grandiose dans cette rencontre de départ qui déjà te semblait insolite, et à l'intérieur il y a carrément l'enjeu tout entier de ta mission, un enjeu vraiment plus grand, sans commune mesure, que ni toi, ni tes compagnons, ni ceux qui cheminent devant toi depuis plus longtemps, n'avez encore compris dans toute sa profondeur. Grand, mais si grand que plus tard seulement, après des fatigues et des déchirements, tu réussiras peut-être à commencer d'en avoir l'intuition; cela concerne rien de moins que le salut, celui de chacun et de tous, le destin. Si l'on te l'avait demandé avant, tu aurais fui depuis longtemps ailleurs, mais l'aventure humaine ne te demande jamais la permission pour te tirer du lit et te charger de ton fardeau. 

Tu marches et tu marches, tu te bats et tu te bats, tu ris et tu plaisantes, et tu réalises soudain que tu ne peux pas te passer de cette bande hétéroclite qui a troublé tes rêves tranquilles à tel point qu'à présent ces types étranges sont tes amis pour la vie, que tu dépends d'eux et eux de toi, que rien n'est plus comme avant. Vraiment, rien n'est plus comme avant. A commencer par toi, influencé par tes amis, et ensuite par ton propre travail sur toi-même. Tu te regardes et tu ne te reconnais plus. Tu es un autre. Tu te regardes mieux maintenant que tu es un autre méconnaissable tu vois que, en vérité, tu es toujours le même qu'avant, que ton nouveau visage était déjà là, mais qu'il avait besoin d'être lavé, illuminé, habité. Tu te regardes, en somme, et tu es un homme, mûr, adulte et enfant à la fois. Tu te regardes et finalement tu es toi, c'est-à-dire "je". 

Tu tu regardes et tu te rends compte que lire Bilbo le Hobbit change ta vie. Fin de  l'aventure, fin de l'histoire? Non, commencement. Rien ne sera plus comme avant, Dieu merci. Tu te regardes et tu es finalement devenu celui que tu étais destiné à être à la condition d'accueillir la possibilité de cette destinée, même sans comprendre, en continuant à maugréer, mais que, jusque là, tu te gardais bien d'être par médiocrité. Les experts t'appellent hobbit, mais Père pardonne-leur car ils ne savent ce qu'ils disent. "Il y a plus de bon en toi que tu ne le soupçonnes, fils de l'aimable Ouest", dit en mourant le noble nain Thorin, "Ecu de Chêne", à Bilbot Baggins qui un jour fut une mauviette et qui à présent est un vrai hobbit.

Les commentaires sont fermés.