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La succession de Mgr Jousten : bis repetita placent…

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Dans « La Libre » de ce jour, nous lisons, sous la signature de Christian Laporte, quelques considérations un peu « réchauffées » sur la succession de Mgr Jousten sur la cathèdre de saint Lambert à Liège :

 « Le Pape a accepté la démission de Mgr Jousten. Le nonce prépare sa succession.

CANDIDATURES

Jusqu’a jeudi, on parlait d’une non-information ; depuis que Rome a fait savoir que le Pape a accepté la démission de Mgr Aloys Jousten, la succession du 91e évêque de Liège est bel et bien ouverte. Début novembre, l’évêque avait remis sa démission à l’occasion de son 75e anniversaire. Mgr Jousten avait demandé au Pape d’être relevé de sa charge conformément au droit canon. Mais il ajoutait rester "disponible pour ce qui est possible et souhaitable". Aloys Jousten, originaire de Saint-Vith, avait été ordonné évêque par le cardinal Danneels et par de nombreux évêques belges et étrangers le 3 juin 2001. Mgr Jousten, connu pour son engagement social, fut au cours de ses 12 ans et demi de présence un évêque toujours attentif à l’actualité. Ces derniers mois, il avait condamné les violences homophobes et la fusillade de la place Saint-Lambert mais aussi l’expulsion des immigrés clandestins. Et Aloys Jousten se fit aussi entendre lors des grandes crises sociales à Liège ou ailleurs. Ses engagements dans la Conférence épiscopale l’y prédisposaient: il préside la commission épiscopale "Gaudium et Spes". Et est l’évêque référendaire pour l’enseignement et le caritatif en Belgique francophone et germanophone. Enfin, il représente la Conférence au Conseil interdiocésain des laïcs. Sa succession sera tout sauf facile. Comme le précise le P. Tommy Scholtes, sj, l’attaché de presse de la Conférence épiscopale, "le nonce apostolique lance la phase des consultations en vue de présenter au Pape une "terna", entendez : une liste de trois noms de prêtres parmi lesquels le Pape choisit normalement le nom d’un successeur à Mgr Jousten".

On sait que les voix du Vatican sont parfois impénétrables et que les choix de Rome sont parfois aux antipodes de ceux de l’Eglise locale - Mgr Léonard ne figurait pas sur la liste du nonce Rauber après la démission du cardinal Danneels Mais des noms d’épiscopables circulent dans la Cité ardente Celui d’Eric de Beukelaer émerge souvent. Doyen du centre-ville, frais émoulu chanoine et ex-porte-parole de l’épiscopat belge, il ne manque pas de charisme, excellent communicateur mais aussi homme toujours en quête de bons compromis entre les divers courants de l’Eglise. Né Anversois (Wilrijk), son récent retour à Liège a déjà marqué les esprits car son dynamisme semble ne pas avoir de limites. Mais il pourrait y avoir un autre retour au bercail liégeois : celui de Mgr André Warin, évêque auxiliaire de Namur, mais originaire de Liège. Mais il dut déjà passer son tour à Namur après le départ de Mgr Léonard Son nom fut déjà cité en 2001 mais on chuchote qu’il n’a jamais eu de bonnes relations avec le staff de l’évêché. Pire, un familier a confié à la "Gazette de Liège" qu’il était "mou et tardant souvent à prendre une décision" Autre nom revenant souvent : celui de l’actuel vicaire général Alphonse Borras, professeur à l’UCL et à l’Institut canonique de Paris. Il connaît bien le terrain mais à l’occasion il n’hésite pas à se démarquer de la plus haute hiérarchie écclésiale. Un autre professeur néolouvaniste est cité : l’abbé Jean-Pierre Deville, qui enseigne l’histoire de l’Eglise et qui est aussi proche de la Communauté de Sant’Egidio. Enfin, en terres liégeoises, on cite aussi le recteur du sanctuaire marial de Banneux, Leo Palm, ou encore le doyen de Liège-Rive droite, Jean-Pierre Pire »

Référence: Succession ouverte au diocèse de Liège

Dans son édition du 13 septembre dernier « La Libre-Gazette de Liège » nous avait déjà informé de tout ce qui précède. Voir ici:  La succession de saint Lambert à Liège : suspense ! Le seul élément neuf est qu’en réponse à la lettre de démission (2/11/12) de Mgr Jousten, assortie d’un discret appel du pied de l’évêque déclarant « rester disponible pour ce qui est possible et souhaitable », le pape a fait savoir (11/12/12) qu’il acceptait cette démission, sans autre commentaire particulier.

Tous les  « épiscopables » cités pour la succession de Mgr Jousten sont sans doute des personnes de valeur,quelles que soient leurs sensiblités propres. Entre autres, des considérations d’âge sont aussi quelquefois évoquées parmi les critères de choix. Mgr Warin, évêque auxiliaire de Namur aura 65 ans en 2013, ce qui lui laisse une longévité épiscopale de maximum dix ans, déjà à priori inférieure à celle de l’évêque démissionnaire: c'est peu pour relancer un diocèse qui en a bien besoin. Contre la "candidature" (le mot est impropre) du dynamique et consensuel chanoine Eric de Beukelaer, d’aucuns avancent l’argument de la « jeunesse ». Une jeunesse toute relative : il aura cinquante ans, l’année prochaine. Faut-il rappeler que Mgr Guillaume-Marie van Zuylen a été consacré évêque coadjuteur de Liège à l’âge de  41 ans (1951) et qu’il  avait donc à peine 51 lorsqu’il succéda à Mgr Louis-Joseph Kerkhofs, en 1961. Aux âmes bien nées...

Commentaires

  • S'agissant du choix d'un nouvel évêque, difficile d'échapper à la question habituelle : de quelle tendance est-il ? Je crois que c'est une mauvaise question : elle dénote une conception "pouvoiriste" du service épiscopal. Mon opinion est déjà claire sur cette question : le futur évêque de Liège sera le bon.
    Aucun homme n'est parfait - même si le Christ nous invite à l'être - et aucun évêque ne sera jamais "idéal". Qu'il soit ferme, mou, compatissant, rancunier, pasteur, docteur (ou les deux), éloquent, fastidieux, orateur, tatillon, laxiste... il ne changera pas l'essentiel qui est demandé au croyant : l'amour de Dieu et du prochain.
    Un évêque peut détruire son diocèse, il ne peut détruire la foi de son troupeau. Un évêque peut faire des miracles et ressusciter des morts : il ne pourra jamais emporter la foi des adversaires. Soyons donc tranquilles : tout est bien.

  • J'irais dans le même sens que PR Mélon:

    A priori et surnaturellement, nous vénérons, en effet, l’évêque, quel qu’il soit -ce qui ne doit pas anesthésier, sur le plan naturel, une saine critique exprimée dans la charité du Christ. Comme nous disait le professeur Marcel De Corte, au cours de philosophie morale à l’Ulg, l’anticléricalisme chrétien est un signe de bonne santé catholique.

    Ceci dit, l’Église est le Corps du Christ. Elle n’existe d’ailleurs que par le toucher physique qui de proche en proche nous relie à Jésus, Dieu-fait-homme : saint Lambert est pontife parce que saint Théodard lui a imposé les mains ; saint Théodard, parce que saint Remacle ; saint Remacle, parce que saint Amand, et ainsi de suite, de mains en mains, par contact physique, jusqu’à l’un des Douze, touchés de Jésus-Christ.

    « Qui vous écoute, m’écoute » a dit Jésus aux apôtres. La crédibilité de l’Église tient en cette parole, fondement aussi de la distinction entre l’Église enseignée et l’Église enseignante. A cet égard, l’évêque n’est, ce qui l’autorise à s’en prévaloir, qu’une succession apostolique ininterrompue et physique, en communion avec le siège de Pierre, d’évêque en évêque. « Nul ne s’attribue lui-même cette charge ».
    L’Église n’est pas auto-proclamée comme sont tous ceux qui courent sans avoir été envoyés. Dans l’Église, et dans l’Église seule, le mandat du Christ est palpable, traçable, contrôlable, de mains en mains.

    Remarquons bien que si une paire de mains sales se glisse dans la série, Jésus passe par elles tout autant que par les propres. De façon moins lumineuse, oui, mais tout autant : ce n’est pas la vertu de l’homme qui donne le Christ, c’est le Christ qui se donne par l’homme. Il est le trésor porté dans des « vases d’argile », comme dit saint Paul.
    Le Christ s’est donné à nous par Henri de Gueldre, évêque scandaleux du treizième siècle, sans qu’on le voie briller en lui. C’est le même Christ, le même trésor, quel que soit le vase. Quelle que soit la vase…

    Nous ne vénérons pas nos pasteurs pour l’argile dont ils sont faits, nous les vénérons pour ce qu’ils portent, le trésor : le Christ. Le vase est précieux par ce qu’il contient.
    Si l’on rejette le vase parce qu’il est vaseux, on rejette en même temps le contenu précieux. Ce contenu précieux, le Christ, qui, lui, n’a pas refusé de se laisser porter dans ce vase vaseux. Quelle leçon pour nous qui faisons les difficiles !

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