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Dimanche triste

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Il est 10 heures.

Un diacre âgé, une soixantaine de fidèles, le sacristain, une organiste et quelques chantres… nous sommes là, dans cette grande église, pour la messe dominicale dûment annoncée. Mais pas de prêtre. Aucune nouvelle. C’est la troisième fois, en l’espace de quelques mois que la chose se produit. Pourtant, nous avons dû accepter un service réduit à une célébration tous les quinze jours que le curé et l’équipe pastorale se sont engagés à assurer. Mijote-t-on de laisser mourir « en douce » cette paroisse et cette église (pourtant promise à un prochain classement) ? Nous ne pouvons nous empêcher d’y songer.

Tristesse, indignation, exaspération, lassitude, découragement se bousculent dans nos cœurs et dans nos têtes. Certains fidèles choisissent de quitter les lieux et iront à la recherche d’une messe dominicale célébrée ailleurs. La plupart restent cependant et le diacre s’acquitte dignement et pieusement d’une célébration sans prêtre, improvisée mais recueillie.

Les premiers versets de la première épître aux Corinthiens résonnent curieusement : « Frères, je vous rappelle la Bonne Nouvelle que je vous ai annoncée ; cet Évangile, vous l'avez reçu, et vous y restez attachés, vous serez sauvés par lui si vous le gardez tel que je vous l'ai annoncé ; autrement, c'est pour rien que vous êtes devenus croyants. »

Nous avons reçu la communion. Faudra-t-il dorénavant « stocker » des quantités d’hosties consacrées pour faire face à ce genre de circonstances ?

A la sortie, les conversations allaient bon train. Que faire ? A qui en appeler ? Nous entendra-t-on ?

La préoccupation se lit sur les visages. Chacun mesure la gravité d’une situation à laquelle on se refusait à croire. Que s’est-il passé, en si peu de temps, pour que cette église où l’on célébrait encore trois messes chaque week-end il y a vingt ans se retrouve aujourd’hui désertée et abandonnée ? Et que se passera-t-il dans les années à venir ?

Mais nous avons entendu la promesse de pêches miraculeuses et nous refusons de céder au découragement de ceux qui ont le sentiment d’avoir tant et tant de fois jeté leurs filets pour les ramener désespérément vides. Pourtant, nous voudrions tant que Jésus ensommeillé dans la barque au milieu de ces tempêtes se réveille. Sans doute parce que nous avons tellement peu de foi.

Commentaires

  • L'histoire ne cite pas la paroisse concernée mais cette (triste) évolution semble hélas irréversible. Des "engagements" ne peuvent pas être respectés parce qu'un prêtre est peut-être malade. Mais les curés qui organisent la "tournante" des prêtres doivent avoir le courage de la transparence et dire quelles messes ne pourront pas être célébrées en cas d'indisponibilité d'un prêtre. Ainsi, les paroissiens concernés peuvent s'organiser pour aller à la messe à une paroisse voisine où la messe sera bien assurée.
    Par ailleurs, ce n'est pas parce qu'une église est classée que son avenir en tant que lieu de culte catholique est pour autant garanti...

  • Il n'est pas possible de "stocker" des hosties ! sauf quelques unes pour la communion aux malades, et autres cas d'urgence. Mais sûrement pas pour une Adap (même non prévue).

    Quand les hosties consacrées lors d'une eucharistie ne sont pas toutes données en communion aux fidèles, il faudrait pouvoir ne pas les conserver dans un ciboire (c'est-à-dire que le prêtre, tout comme il boit entièrement au calice, devrait procéder de même avec les hosties) ?

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