Le chroniqueur « religieux » de La Libre ne se sent plus de joie : « On n’en finit pas de noter les changements, certes symboliques pour ne pas dire cosmétiques, du nouveau pape. Et d’aucuns dans les sphères dirigeantes ecclésiales, en ce compris l’archevêque Léonard, de vouloir atténuer un brin les exaltations des fidèles; mais force est de reconnaître que François fait souffler un vent frais sur l’Eglise et cela s’est répercuté sur les célébrations de la Semaine sainte qui ont pris une dimension nouvelle, même pour ceux qui ne sont pas à Rome ces jours-ci. »
Glasnost par-ci : celle d’un pape « fustigeant sans mettre de gants, "une Eglise autoréférentielle", prise dans "un narcissisme théologique" et plaidant pour "des réformes capables de transformer l’Eglise mondaine qui vit en elle-même, d’elle-même et pour elle-même" en Eglise évangélisatrice.
Humilité par-là : d’un François « critiquant « "les prêtres tristes" qui, face à la sécularisation massive, sont devenus "des collectionneurs d’antiquités" sans compter « l’apothéose pascale » où semble se profiler un changement plus radical que les évêques et cardinaux du monde entier ont récemment rappelé avec force.
Avec la panacée des réformes de structures pour conclure : « Et si François parachevait le concile Vatican II en instaurant cette vraie collégialité tant attendue par le "peuple de Dieu" ? Avec, à la clé, une désacralisation du rôle du Pape. Vœu pieux ? Pas sûr. Cette semaine, l’influente revue jésuite "Civiltà Cattolica" a publié un papier sur "le ministère pétrinien" allant vraiment dans ce sens ».
Tout le dithyrambe ici : Le Pape du "peuple de Dieu"
Comme l’a justement remarqué Benoît XVI, voici un mois à peine, le concile virtuel des médias a occulté le concile réel. Un pape virtuel va-t-il maintenant se substituer au pape réel ?
Commentaires
Dans son commentaire de la Prophétie des Papes, en 1969, Raoul Auclair voit dans la devise du 111è souverain pontife (Benoît XVI pour nous), De Gloria Olivae, une allusion aux deux témoins de l'Apocalypse (Apoc.XI, 3-4):"Je ferai prophétiser mes deux témoins, revêtus de sacs, pendant 1260 jours : ce sont les deux oliviers et les deux candélabres dressés devant le Seigneur de la terre." Tout à coup, la formule s'applique à deux papes, qui pourraient bien être Elie et Hénoch, dont les retours sont communément admis puisqu'ils ont été enlevés vivants au ciel, l'un, Hénoch, étant destiné à prêcher la conversion aux NATIONS (Ecclé., XLIV, 16), l'autre, Elie, à ramener vers l'enfant le coeur du père et rétablir les tribus d'Israël (Ecclé., XLVIII, 9-10). Bien sûr, nos regards modernes ont dû mal à comprendre et admettre tout cela, l'hyper-réalisme de la Parole de Dieu, mais quand on lit un tel ouvrage, avec un bon guide, on est "confondu" tant les choses paraissent claires... Pour cet auteur, précisément, c'est parce que notre période est particulièrement troublée et que nous risquons de nous perdre, dans tous les sens du terme, qu'une telle prophétie se justifie et peut servir de phare. Elle peut contribuer à affermir notre foi en un Dieu maître de l'Histoire à travers son Eglise. N'ayons pas peur et réjouissons-nous!
Quand il dit que notre Pape François fait souffler un vent frais sur l'Église, à quoi se réfère-t-il ? S'il se réfère à l'enthousiasme des catholiques, l'on a vu les mêmes foules joyeuses de catholiques avec tous les Papes qui ont précédé François. Chaque Pape nous est donné par l'Esprit Saint et chaque Pape est unique. Quand les catholiques l'acclament, ce n'est pas comme s'ils acclamaient une idole de show business, ils acclament ce que représente et symbolise le Pape pour eux, leur propre unité, leur propre fraternité, leur propre amour charité.
Ne pourrait-il donc plutôt dire que notre Pape François, à contre-courant des interprétations médiatiques et mondaines de Vatican II, fait souffler un vent frais sur le monde, ce triste monde qui en a tant besoin, car il étouffe sous les crises et conflits ? Si M. Laporte est ravi de ce vent frais, c'est sans doute qu'il le sent souffler sur lui-même. Et ce n'est donc pas un vent triste du monde qui entre dans l'Église, comme ce fut trop souvent le cas après Vatican II. Ce vent frais est un vent joyeux, qui souffle depuis l'Église vers le monde, c'est le souffle de l'Esprit saint.
Et l'on peut donc espérer que les lois anticléricales, votées dans beaucoup d'anciens États catholiques, depuis Vatican II jusqu'aujourd'hui, sentiront aussi passer ce vent frais, et surtout que les pauvres victimes de ces lois iniques seront délivrées, et que la tristesse du monde sera balayée et remplacée par la joie de l'Église.
Et espérons donc aussi que les médias belges arrêtent de souffler le vent triste du monde sur la population, mais commencent à ouvrir leurs propres portes et fenêtres au vent joyeux de l'Église. Leurs lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs s'en porteront bien mieux.
« celle d’un pape « fustigeant sans mettre de gants, (...)" »
Ah mais qu'est-ce que j'aimerais voir des prêtres et un Pape s'adresser aux pêcheurs et aux mauvais pasteurs qui font fuir les fidèles plus qu'ils ne les attirent vers l'Eglise, certes avec charité, mais comme s'exprimait Saint Jean Baptiste, dénonçant la relation adultère entre Hérodiade et Hérode, il n'y allait pas avec des gants quand il s'agissait de secouer le pêcheur pour réveiller sa conscience !!
Et comme j'aimerais entendre des prêtres et le Pape s'exprimer aux pharisiens de notre temps, comme Jésus dans Matthieu 23: 13-38 ! On était loin de la pommade que nos prêtres d'aujourd'hui posent en épaisses couches dans leurs homélies qui ne réveilleraient même pas la conscience d'une amibe.
Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, en voilà un des rares qui a bien compris que c'est avec le feu de l'Esprit Saint qu'il faut s'adresser aux fidèles. Je ne saurais donc qu'encourager notre Saint Père à suivre également cette voie, pour le salut de tous les pêcheurs.
Une vraie collégialité. Qu'est-ce que ça signifie ? Vatican I s'étant terminé un peu rapidement, pour des raisons extérieures à l'Eglise... Le soi-disant "esprit de Vatican II" raboterait la prééminence pontificale ?
Au début du Concile Vatican II, on a vécu une fronde de cet ordre-là. Sauf erreur, Jean XXIII a laissé tomber les canevas de sa curie pour donner le feu vert à de longs débats souhaités par les évêques.
Dans l'Eglise de Belgique (et ailleurs ?), nous venons de revivre une situation comparable. Benoît XVI instaure une année de la Foi. Des évêques estiment qu'on ne les a pas assez consultés sur ce projet... Et 80 % (au pif...) du clergé belge regarde sa tasse de café.
On serait en pleine crise de gallicanisme, que ça n'étonnerait personne.
Permettez un pronostic : comme depuis 50 ans, nous aurons du bla-bla, mais pas de résultat.