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Installation de l’évêque de Rome dans sa cathédrale: “noble simplification des rites” confirmée

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Selon l’agence ZENIT.ORG

 Ce dimanche 7 avril, « dimanche de la miséricorde », dans l’octave de Pâques, le pape François présidera la célébration de l’Eucharistie à l’occasion de son installation sur la chaire romaine. Le rite se déroulera dans la « mère de toutes les Églises », la basilique Saint-Jean-du-Latran.

 La célébration de dimanche est le rite ancien de l’ « installation sur la chaire romaine » et non de la « prise de possession », parce qu’on ne prend possession de rien. Alors que les rites de la remise du pallium et de l’anneau du Pêcheur mettaient en évidence la dimension universelle du ministère du pape élu, celui de dimanche met en lumière la racine tout à fait ecclésiologique, plantée par la providence de Dieu dans l’Eglise de Rome, d’où part justement le ministère pétrinien. Il se déroule dans la basilique du Saint-Sauveur (plus connu comme Saint-Jean-du-Latran) parce que l’usage ancien en a fait l’Eglise « mère et tête » de toutes les Eglises de Rome et du monde entier.

Dans un entretien accordé à Zenit, Mgr Luca Brandolini, vicaire capitulaire de Saint-Jean-du-Latran, déclarait ceci:

 “Le Pape est ce que tout évêque doit être, c’est-à-dire, pour reprendre les mots de saint Augustin, Pastor bonus in popolo, le bon pasteur au milieu de son peuple. Pour moi, c’est le premier devoir qu’un évêque ait à accomplir, sans rien enlever à la dimension théologique, doctrinale, qui font également partie de son ministère. Le pape a déjà montré qu’il était un « bon pasteur » en ce sens, avec une grande simplicité, mais aussi avec beaucoup de profondeur et une grande richesse de contenus.”

 Quant à une “simplification des rites”:

 “Nous sommes tout à fait dans la ligne de ce que dit la Constitution conciliaire sur la liturgie, Sacrosanctum conciliuum, c’est-à-dire une « noble simplicité ». Peut-être que, dans les derniers temps, on s’était un peu appesanti sur certains aspects du point de vue extérieur. Je suis donc convaincu que, à travers cette « simplification », le mystère célébré se dévoile et se rend présent de manière plus directe. L’aspect extérieur, en effet, risque d’attirer l’attention davantage sur la dimension esthétique que sur la dimension du mystère, qui nécessite au contraire du silence, un climat de prière et d’écoute essentiels dans l’expérience liturgique.”

Tiens, à qui s’adressent exactement les critiques de ce Monseigneur ? 

Commentaires

  • eh, il n'est pas difficile à savoir. Brandolini se declarait "en deuil" après l'approbation de Summorum Pontificum.

  • Deux choses : une sur la "prise de possession", et l'autre sur la "simplification" en liturgie.
    Il me semble qu'un même principe relie la lecture qui est faite ici de ces 2 domaines : le sentimentalisme idéologique comme nouvelle injonction dans l'Eglise, sentimentalisme érigé en principe théologique et pastoral. Et ceci indépendamment de l'approche propre du Pape François, qui peut très bien agir ou parler naturellement, sachant que, s'il n'est pas l'auteur de ce qu'on en tire, est et sera confronté à ce qu'on en tire.

    La "prise de possession" est le terme consacré par le Code de droit canonique de l'Eglise catholique de rite latin (promulgué par le Pontife Romain Jean-Paul II et entré en vigueur le 27/11/1983). Voir les c.380, 382. Il s'agit ici de la prise de possession canonique par l'Evêque de son office d'évêque diocésain qui suppose la prise de possession canonique de son diocèse. Pour le Pontife Romain, on peut penser que cette prise de possession canonique du diocèse de Rome est déjà accomplie par l'acceptation de son élection liée à son caractère épiscopal c.332§1. La célébration au Latran, outre la dimension liturgique et diocésaine, officialise en quelque sorte ce qui existe depuis l'acceptation par l'évêque de son élection légitime au siège de Rome.
    Quant à la discussion rapportée sur le terme de "prise de possession", on voit très bien qu'on a fait disparaître l'exactitude du droit sous la force idéologique de considérations sentimentales. L'évêque a bien un office propre, et le diocèse est devenu le sien. C'est comme le mariage entre baptisés : la femme qui s'est mariée à l'homme est devenue "sa femme", dans la constitution d'une nouvelle entité humaine, ecclésiale et juridique, le respect et les sentiments d'attachement découlant - et d'abord en bien public - de la constitution valide de cette nouvelle entité, sans oublier la dimension missionnaire du caractère canonique de cette nouvelle fondation. Autrement dit, le sentiment d'appartenance est inséré et mesuré dans son cadre propre, et d'abord dans son cadre juridique. Autrement dit l'amour qui, en propre, possède l'autre et sa charge envers l'autre s'exerce comme responsabilité envers l'autre et envers tous dans un sens missionnaire (à la fois humain et chrétien). C'est ainsi que l'intime parvient à sa forme adulte en prenant sa dimension sociale et publique, et ici, sacramentelle.
    L'évêque est un homme marié avec le diocèse. Je vois ici, outre une imprécision canonique volontaire, une méconnaissance du caractère juridique et sacramentel de l'Eglise et de ses institutions ; et une dérive post-adolescente (certains diront "prépubère") faisant fi du caractère juridique, réaliste et corporel de l'alliance entre les hommes dans l'Eglise et dans la société.

    Quant à la "simplification" en liturgie, il suffit de lire les passages de "Sacrosanctum Concilium" ayant trait à l'art sacré aux n° 122-124.
    Plusieurs principes sont à prendre en compte et à prendre en compte ensemble : la fonction signifiante du beau comme participation de l'activité humaine à la beauté de Dieu ; sa capacité à exprimer la louange ; la nécessaire "utilisation" et transformation de l'art pour la poursuite de sa fin propre en art religieux : la nécessaire prise en compte du génie des peuples dans cette utilisation ; la recherche de la noble beauté et non pas de la somptuosité pour elle-même.
    On pourrait, à ce propos, renverser l'argument, disant que la noble beauté ne consiste pas d'avantage à cultiver l'indigence pour elle-même...
    Que le Pape François ait ses penchants naturels comme tout un chacun, qu'il ait une histoire propre humaine et religieuse, qu'il soit "comme çà", et que cela affecte les débuts de son pontificat, je n'y vois pas matière à procès en sorcellerie.
    Mais que ses choix pratiques en viennent malgré lui à faire école, à reconstituer une forme de droit liturgique parallèle et déconstructeur, à marginaliser violemment ceux qui légitimement et en profondeur tiennent au respect des formes prescrites selon le droit ; que tout ceci fasse apparaître qu'en rayant d'un trait de plume les efforts réfléchis du Pape Benoît XVI (Il faut rendre justice à Jean-Paul II en matière législative plus peut-être qu'en "ars celebrandi"), et l'accueil de ces efforts dans maintes paroisses et quelques cathédrales ; que tout ceci nous ramène violemment et en pire à la crise liturgique des années 1970-1980 soufferte à l'extrême par le Pape Paul VI lui-même (qui, selon le Cardinal Virgilio Noè, avait interprété les fameuses "fumées de Satan" en relation directe avec les abus liturgiques dans l'Eglise) ; que ceci crée encore de nouvelles fractures s'ajoutant à la scission lefebvriste (je pense en particulier à un éloignement moral durable et non pas juridique par rapport à l'actuel Pontife Romain de la part de ceux qui vivent la liturgie de façon très propre en forme "ordinaire"); que tout cela revienne et se produise, l'actuel Pöntife Romain ne pourra l'ignorer dans l'exercice profondément libre de son ministère. Personnellement, je prie pour que cela parvienne à ses oreilles, lui saute aux yeux, pour éviter que cela ne lui explose à la figure. L'élection papale étant terminée, le Pontife Romain n'appartient même plus aux Cardinaux, ni en pire aux programmations en réseaux ayant recouvert l'ensemble du Pontificat de Benoît XVI, mais au Christ et à Son Eglise. C'est ce décalage-là, profondément religieux et sacramentel, auquel je crois et dont j'espère une progressive performance.

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