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La vie d'un pionnier de l'avortement

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Friday-Fax-Header-French.jpgExports toxiques : Harvey Karman, le Planning familial, et l’exploitation des victimes de viol

NEW YORK, 10 mai (C-FAM) Les efforts des militants pour étendre le droit à l’avortement par l’exploitation des victimes de viol dans les zones de guerre rappellent à notre mémoire une campagne plus ancienne, l’affection dangereuse d’un homme pour les gadgets, et le procès pénal d’un médecin avorteur poursuivi pour meurtre.

Une nouvelle campagne politique, mobilisant la rhétorique de l’aide humanitaire, cherche à venir à bout de l’interdiction américaine de financer l’IVG à l’étranger. Cette campagne ne semble pas se formaliser des conséquences désastreuses d’une campagne du même type, datant des années 1970, et qui exploitait le malheur des femmes enceintes des zones de conflit pour plaider en faveur d’un élargissement du droit à l’avortement. Cette campagne est devenue depuis l’étendard d’un militant zélé de l’avortement, Harvey Karman, qui en profitait pour tester du matériel abortif nouveau et controversé. En 1972, il expérimentait l’usage de ce matériel avec Kermit Gosnell. Leur essai manqué se transformait en ce que l’on nomme depuis le massacre de la fête des mères.

La « passion dévorante » de Karman pour l’avortement n’a eu d’égale que son « autopromotion incessante ».

Pendant la guerre de libération du Bangladesh en 1971, les soldats pakistanais avaient violé des centaines de milliers de femmes. Nombre d’entre elles tombaient enceintes. Alors que les pays musulmans ne permettaient l’avortement que pour préserver la vie de la mère, le gouvernement bengali soulevait l’interdiction pour les femmes qui avaient été violées pendant la guerre.

L’année suivante, un petit groupe d’experts de l’avortement jetaient l’ancre au Bengladesh dans le cadre d’un partenariat entre la Fédération du planning familial international et une organisation américaine. Le planning familial invitait Karman à venir former du personnel médical aux techniques abortives, et ce alors qu’il avait été condamné auparavant pour avoir pratiqué illégalement des avortements, sans autre formation qu’un diplôme en psychologie. Les autorités avaient arrêté Karman à cinq reprises, dont une fois pour avoir tenté de provoquer un avortement en utilisant un casse-noisette, ce qui avait causé la mort de la jeune femme.

Au Bengladesh, Karman avait préféré utiliser la méthode standard pour les avortements précoces, accomplis à l’aide d’un aspirateur manuel qu’il avait inventé. De nombreuses femmes enceintes étaient bien trop avancées pour l’utilisation de ce matériel. Au lieu de cela, Karman avait utilisé une « super bobine », fabriquée à l’aide de bandes de plastiques très aiguisées, et les avaient introduites dans l’utérus des femmes. Il s’était venté de ce que les deux ustensiles pouvaient être fabriqués pour quelques centimes et réutilisés des centaines de fois. Ce faisant, il omettait de parler de la stérilisation des instruments avant réutilisation sur d’autres patientes. Des rapports indiquent que les femmes avaient souffert d’un taux élevé de complications à cause de la super bobine. 

Après son retour aux Etats-Unis, Karman s’était associé à Kermit Gosnell dans un coup de pub de 1972 visant à promouvoir cette super bobine. Merle Goldberg, militante de l’avortement à l’origine de la mission du Planning familial au Bengladesh, avait acheminé en bus des femmes enceintes proches du terme pour qu’elles puissent avorter à la clinique du Dr Gosnell. La campagne avait tourné au désastre : neuf des quinze femmes avaient souffert de sérieuses complications.

Le procureur poursuivait alors Karman pour pratique illégale de la médecine. Son témoignage s’était limité à des questions de techniques. Il admettait avoir inséré la bobine et avoir pu « retirer » du tissu fœtal à l’aide de forceps, mais soulignait qu’il n’était pas allé au delà du canal cervical.  Une autre cour avait plus tard annulé sa condamnation.

Le Centre de contrôle des maladies (Centers for Disease Control) avait rédigé un rapport. Il y alertait les autorités que cette méthode était très risquée. En réponse, Goldberg avait défendu la méthode de la super bobine. Dans une interview avec une newsletter féministe, elle déclarait que la méthode de la super bobine n’était pas comparable aux autres méthodes abortives applicables au second semestre, et que si elle voulait avorter en fin de grossesse, elle choisirait « sans hésitation » la méthode de la super bobine.

Lorsque Karman décédait en 2008, le directeur du Planning familial lui attribuait le mérite d’avoir « fait plus pour l’avortement sans danger autour du globe qu’aucune autre personne au monde ».

L’ancien collègue de Karman, Gosnell, est actuellement dans l’attente de son verdict suivant les poursuites, initiées par les autorités en 2010 pour le meurtre d’une femme et de quelques nouveaux nés dans sa clinique IVG de Philadelphie.

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