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Le pape répond aux interpellations d'un journaliste athée dans la Repubblica

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Le pape François a entamé un dialogue direct avec ses fidèles en répondant personnellement à certains courriers. Plus surprenant encore : il a répondu par une lettre ouverte publiée sur le quotidien italien La Repubblica à un édito du journaliste et écrivain Eugenio Scalfari qui lui était adressé posant la question de la foi et de la laïcité. Une lettre inédite du "Papa Francesco" qui marque son désir d'ouvrir "un dialogue avec les non croyants".

"Honorable Docteur Scalfari, c'est avec une vive cordialité, même si seulement dans les grande lignes, que je voudrais chercher par la présente à répondre à la lettre…" commence François surnommé le pape "des pauvres".

L'édito d'Eugenio Scalfari intitulé "Les questions d'un non croyant au pape jésuite appelé François" avait été publié le 7 août 2013 dans le quotidien. Mêlée de politique, de foi, de questions d'ordre théologique et sociétale, la lettre était incisive, dans un pays où l'église et l’État marchent main dans la main.

L'argumentation de ce célèbre éditorialiste athée italien est précise, documentée et ouverte à la discussion. La question de fond est posée : l'église est-elle soluble dans la société moderne ?

Le pape a saisi l'opportunité pour ouvrir un dialogue "précieux et dû" répondant que "La culture moderne fondée sur le siècle des lumières" a souvent accusé "l’Eglise et la culture d’inspiration chrétienne" de représenter "l’obscurantisme de la superstition qui s’oppose à la lumière de la raison. Le temps est désormais arrivé (...) pour un dialogue ouvert et sans préjugé qui peut rouvrir la porte à une rencontre sérieuse et féconde".

En ce qui concerne la « vérité révélée » des croyants relevé par Eugenio Scalfari, le pape explique que selon la foi chrétienne, "la vérité n’est pas absolue" mais doit être vue comme "un chemin" qui nécessite "humilité et ouverture" pour pouvoir l'emprunter.

Eugenio Scalfari a jugé cette réponse de "scandaleusement fascinante", preuve de "la capacité et du désir du pape de surmonter les obstacles au dialogue avec tous, pour la recherche de la paix et de l’amour".

Voici la synthèse communiquée par le V.I.S. :

Le Pape François a écrit au fondateur du journal italien La Repubblica pour répondre à quelques-unes des questions que l’ancien directeur du journal lui avait adressé à travers deux articles sur la foi et la laïcité. Dans cette lettre de quatre pages que le quotidien publie aujourd’hui, le Pape François s’adresse à M.Eugenio Scalfari et aux non-croyants à qui, tout en rappelant comment il a personnellement découvert la foi, il rappelle que "sans l’Eglise, il n’aurait pas pu trouver Jésus": "C’est grâce à cette expérience personnelle de la foi vécue en Eglise que je me sens à même d’écouter vos questions et de chercher ainsi, avec vous, des chemins sur lesquels nous pourrons peut-être marcher un peu ensemble". A la question de savoir comment se comporte l’Eglise face à ceux qui ne partagent pas la foi en Jésus, le Pape répond qu’il faut "tenir compte, et c'est fondamental, que la miséricorde de Dieu n’a pas de limite si l’on s’adresse à lui avec un cœur sincère et contrit. La réponse, pour celui qui ne croit pas en Dieu, se trouve dans l’obéissance à sa conscience. Même pour qui n’a pas la foi, le péché est d'aller contre sa conscience. Ecouter et obéir à celle-ci signifie, en effet, se décider face à ce que nous percevons comme bien ou comme mal. C’est sur cette décision que se joue notre bonne ou mauvaise action".

Sur la question de savoir si l’on est dans l’erreur ou le péché de croire qu’il n’existe pas d’absolu, ni de vérité absolue, le Pape répond: "la vérité, selon la foi chrétienne, c’est l’amour de Dieu pour nous en Jésus-Christ, et c’est pourquoi la vérité est une relation, si bien que chacun de nous cueille cette vérité et l’exprime à partir de soi, de son histoire et de sa culture, de la situation dans laquelle il vit". A la dernière question de savoir si "avec la disparition de l’homme sur la terre, disparaîtra aussi la pensée capable de penser Dieu", le Pape répond que "la grandeur de l’homme est dans le pouvoir de penser à Dieu, c’est à dire dans la possibilité de vivre un rapport conscient et responsable avec lui. Mais le rapport est entre deux réalités... Dieu ne dépend donc pas de notre pensée... Du reste, même quand la vie de l’homme sur la terre vient à finir...l’homme ne cesse pas d’exister et, d’une façon que nous ne connaissons pas, également l’univers créé avec lui". Le Saint-Père conclue en rappelant à M.Scalfari que, "l’Eglise, croyez-moi, malgré toutes ses lenteurs, ses infidélités, ses erreurs et les péchés qu’elle peut avoir commis et qu’elle peut encore commettre à travers ceux qui la composent, n’a pas d’autre sens et fin que de vivre et de témoigner de Jésus".

Commentaires

  • Je trouve que c'est un piège de parler de 'athées', comme si ces gens n'avaient aucune divinité ni idole. En fait, aucun être humain ne peut se prétendre 'athée'. Seules les autres espèce vivantes sont complètement et absolument 'athées', sans divinités ni idoles. C'est en devenant des êtres humains, que nous avons quitté ce stade athée pré sapiens, que nous partagions avec toutes les autres espèces vivantes.
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    Selon moi, on devrait plutôt parler de 'païen', au sens où ces gens-là croient en des divinités ou idoles autres que le Dieu du monothéisme. Car ceux qui se disent 'athées' sont en général très polythéistes. Ce n'est pas une divinité qu'ils vénèrent mais plusieurs à la fois : la Raison, la Science, la Nation, l'Argent, Eux-mêmes, un autre Homme, l'Astrologie, le Marxisme, etc...
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    À la limite, l'on pourrait aussi parler de 'athéistes', si l'on comprend par là une opposition radicale de ces gens au monothéisme, et donc au Dieu chrétien.
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    Bref, que l'on appelle cela une religion païenne ou une religion athéiste, ces gens ont bien une religion, une croyance, une conception du monde, ils ont leurs prophètes avec leurs livres fondateurs, ils pratiquent leur prosélytisme. Ils ne peuvent pas essayer de se situer comme des gens sans religion et sans croyance, et surtout ils ne peuvent pas traiter leurs semblables d'obscurantistes et superstitieux simplement parce qu'ils auraient une religion et une croyance.
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    M. Scalfari a donc le choix, il peut s'afficher comme païen ou comme athéiste, selon son humeur. Du moment qu'il ne nous prétende pas qu'il est athée, ce serait se ravaler au niveau de son animal de compagnie préféré. Je ne pense pas qu'il pousse la modestie ou l'humilité jusque-là. Quoique, certains païens ou athéistes nous prétendent quand même mordicus que l'homme n'est qu'un animal comme un autre, et qu'on peut donc le traiter comme tel ou qu'on peut conformer notre comportement à celui des animaux.

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