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"Qui suis-je pour juger ?"

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On sait combien cette interrogation du pape a été médiatisée. Il y est revenu lors de l'homélie prononcée à Sainte-Marthe le 17 mars (zenit.org):

"Qui suis-je pour juger ?"

« Qui suis-je pour juger ? Qui suis-je pour médire... ? Qui suis-je, moi qui ai fait les mêmes choses ou pire ? » : c'est l'attitude « miséricordieuse » que le pape a recommandée, hier, 17 mars 2014, lors de la messe à Sainte-Marthe.

Le pape a commenté l’Évangile du jour, où Jésus exhorte la foule : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Lc 6,36-38).

La honte est une grâce

« Pour être miséricordieux deux attitudes sont nécessaires » : « La première est la connaissance de soi ». Le chrétien est invité à reconnaître qu'il « a fait beaucoup de choses qui ne sont pas bonnes », qu'il est « pécheur ». Même s'il n'a pas commis « de meurtre », il commet « tant de petites choses, tant de péchés quotidiens, de tous les jours… » et il doit avoir conscience de sa responsabilité : « Peut-être l'autre m'a-t-il aidé, a facilité la route pour le faire, mais c'est moi qui l'ai fait. »

Il s'agit de constater que l'on a un « petit cœur » et d'en « avoir honte devant Dieu » car « cette honte est une grâce ». « C'est simple, mais si difficile de dire: ‘Je suis pécheur, j'ai honte devant Toi et je te demande pardon’ ». Avec « cette attitude de repentir », l'homme est plus à même « d’être miséricordieux », car il sent sur lui « la miséricorde de Dieu » : devant le repentir, « la justice de Dieu se transforme en miséricorde et pardon ».

Savoir élargir son cœur

Le pape a donné une deuxième attitude, qui découle de la première : « élargir son coeur », car « un petit cœur égoïste est incapable de miséricorde ». Le grand cœur au contraire « ne condamne pas mais il pardonne, il oublie », car « Dieu a oublié ses péchés. Dieu a pardonné ses péchés ». Si celui qui est pardonné ne pardonne pas à son tour, il risque d'être « hors jeu ».

« L'homme et la femme miséricordieux ont un coeur large : ils excusent toujours les autres et pensent à leurs péchés. "Tu as vu ce qu'il a fait ?". "Moi j'en ai assez avec ce que j'ai fait, je ne m'en mêle pas !" ». Le maître mot de cette attitude est : « Qui suis-je pour juger ? Qui suis-je pour médire sur cela ? Qui suis-je, moi qui ai fait les mêmes choses ou pire ? »

« Si tous les peuples, les personnes, les familles, les quartiers », laissaient « de la place à la compréhension et à la miséricorde », « que de paix il y aurait dans le monde, que de paix dans les cœurs ! Car la miséricorde porte à la paix. »

En outre, comme le dit le Seigneur : « Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier » : « Plus ton coeur est large, grand, plus tu peux recevoir », a conclu le pape.

Commentaires

  • Voilà une attitude vraiment chrétienne qui devient de plus en plus rare de nos jours, où beaucoup de nos contemporains sont passés maîtres dans l'art de se décharger de leurs responsabilités sur les autres. Or, l'homme, qui veut parfois se prendre lui-même pour Dieu, est par nature imparfait et est donc toujours menacé par le péché. Les plus grandes victoires sont celles qu'on gagne sur soi-même. Souvenons-nous en en ce Carême où nous commémorons la tentation de Jésus par le diable. Et ce dernier est vraiment présent partout dans notre pauvre monde!

  • "La mesure dont nous nous servons pour les autres servira aussi pour nous mêmes" Encore une bonne raison de pratiquer la miséricorde. Mais le Pape François ne nous encourage pas pour autant à ne pas nous corriger de nos fautes!
    Voyons d'abord à enlever la poutre de notre oeil!

  • Il ne faudrait pas non plus tout confondre en simplifiant tout.
    La miséricorde n’exclut pas le jugement. C’est vrai au for externe, sinon il n’y aurait plus ni sacrement de pénitence, ni a fortiori de tribunaux ecclésiastiques (ou autres). Et, comme l’a justement écrit Benoît XVI dans son livre Lumière du Monde , « qu’il faille punir celui qui a péché contre le véritable amour fait aussi partie de la vérité ». Au fond, juger et punir peuvent aussi être des actes d’amour
    Ce qui est vrai au fort externe est a fortiori vrai au for interne. Là c’est toujours Dieu, source de toute justice et de toute miséricorde, qui est le seul juge : celui qui aura le « dernier mot ». Sa grâce n'exclut pas sa justice. Elle ne change pas le tort en droit. Ce n'est pas une éponge qui efface tout, de sorte que tout ce qui s'est fait sur la terre finisse par avoir toujours la même valeur…

  • @ jpsc ... Ne peut-on imager ce que vous dites par l'attitude de parents vis-à-vis de leur enfant ? Dans le fond, les parents qui ne grondent ou ne punissent jamais leur enfant sont des parents qui ne l'aiment pas vraiment. Ils laissent en effet leur enfant faire et dire ce qu'il veut, sans le reprendre. Ils ne se soucient donc pas de lui inculquer que certaines choses sont 'mal', qu'il pèche ainsi contre l'amour charité.
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    En agissant ainsi, peut-être ont-ils simplement peur que leur enfant ne les aime plus, s'ils le grondent ou le punissent ? Vouloir « être aimé » est souvent un piège. Jésus nous demande de vouloir « aimer », pas de vouloir « être aimé ». Vouloir « aimer » est inspiré par Dieu, vouloir « être aimé » serait plutôt inspiré par l'Autre.

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