Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Saint Joseph (19 mars)

IMPRIMER

953-06-353-19716.jpgHomélie pour la fête de saint Joseph par le Père Joseph-Marie Verlinde (fsJ) (homelies.fr - Archive 2004)

La liturgie de ce jour couvre Saint Joseph, fils de David, de la gloire d’Abraham, notre père dans la foi. Que nous sommes loin des images désuètes d’un vieillard méditatif penché sur un enfant devant lequel le brave homme semble se demander en quoi cet événement le concerne !
C’est d’un prince de sang royal dont il est question ; prince d’un peuple élu, mis à part dès la fondation du monde, pour accueillir en son sein le Sauveur, celui qui doit réconcilier les hommes avec Dieu au-delà de la fracture du péché. Lorsque le Très-Haut appelle Abraham et l’invite à quitter « son pays, sa parenté, la maison de son père », pour se mettre en route vers « le pays qu’il lui indiquera » (Gn 12, 1), Dieu voit déjà l’avènement de son Fils, l’incarnation de son Verbe dans le sein de la Vierge confiée à la vigilance de Saint Joseph. Oui dès les origines, et à chaque étape de la réalisation concrète du dessein de salut, le nom de Joseph est implicitement présent, car il est inséparable de l’avènement du Sauveur. Bien plus : Dieu n’a établi la royauté temporelle de David et ne s’est engagé par serment envers lui, qu’en vue de la venue de ce Roi éternel qui devait naître de sa descendance. 

Joseph est donc bien plus grand que David, qui ne vit pas de ses yeux le Fils de la promesse. Joseph est le dernier Roi de la lignée davidique, qui va permettre, par son renoncement et son obéissance, l’avènement de celui dont Dieu avait annoncé : « Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils ». En Joseph, la royauté terrestre s’efface devant le Roi de gloire dont elle avait pour mission de préparer la venue ; la généalogie charnelle est prise en relais par un engendrement céleste ; bien avant la venue des mages, Joseph, roi d’Israël, dépose sa couronne au pied du Roi des rois, dont l’astre ne déclinera pas. 
Mais tout cela bien sûr, le grand Patriarche le vit dans la foi, et c’est cette foi qui lui fut « comptée comme justice » (Gn 15, 6). C’est ainsi, par la foi, qu’il est devenu le premier héritier. « C’est un don gratuit, commente saint Paul ; et la promesse demeure valable pour tous ceux qui sont ses descendants parce qu’ils partagent la foi de Joseph, notre père à tous ». Si en effet l’apôtre peut nommer Abraham « notre père dans la foi », à bien plus forte raison pouvons-nous attribuer ce titre à Joseph pour qui s’accomplit la promesse faite au premier Patriarche. Oui, Saint Joseph « est notre père devant Dieu en qui il a cru ». 
Notre père dans la foi, Joseph nous aide à garder vivante la mémoire de la promesse et de son accomplissement en son Fils Jésus Christ ; notre père dans l’espérance, Joseph ouvre nos yeux sur les signes de la présence du Sauveur et de son action dans nos vies, afin que nous « espérions contre toute espérance ». 
« Les dons et l’appel de Dieu sont sans repentance » (Rm 11, 29) : le Seigneur « l’a juré à Joseph son serviteur : sans fin je te garderai mon amour » (Ps 88[89]). La mission qui lui fut confiée subsiste à jamais. A Joseph est revenue la tâche d’éveiller la conscience humaine du Fils de Dieu. Mais loin de s’asservir ce psychisme encore fragile et vulnérable en exerçant sur lui un pouvoir paternel écrasant, il l’a tourné sans plus attendre vers celui « dont procède toute paternité, au ciel et sur la terre », il s’est effacé devant le véritable Père de cet enfant qui lui était confié, si bien que celui-ci, le plus naturellement du monde, a invoqué le Père des cieux par le même vocable dont il appelait son père de la terre. 

Non, la parole de l’adolescent : « C’est chez mon Père que je dois être » n’est pas humiliante pour Joseph ; elle n’est pas de la part de Jésus un rejet hautain d’une paternité humaine dont il n’aurait que faire ; cette Parole est tout au contraire le plus bel éloge que Notre-Seigneur ait fait à Saint Joseph. Elle est le sceau qui confirme le parfait accomplissement de son ministère et la révélation de ce que devrait être toute paternité charnelle : un passage, une mise en route, un accompagnement vers la découverte d’une autre paternité, spirituelle, transcendante, divine, source et fin de toute notre existence et sens de notre vie.
Nul doute que Saint Joseph continue à exercer ce ministère en faveur de ceux qui le lui demandent. Pour en bénéficier, il suffit de « descendre avec lui pour rentrer avec Jésus et Marie à Nazareth, et lui être soumis ». 

Père Joseph-Marie

Les commentaires sont fermés.