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Les mémoires de Louis Bouyer, un observateur lucide de l'évolution du catholicisme

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D'Etienne de Montety sur Figaro Vox :

L'histoire secrète de l'Eglise au XXème siècle

L'ouvrage inédit d'une théologien de haute volée, Louis Bouyer, aujourd'hui disparu, éclaire d'une lumière nouvelle l'histoire de l'Eglise dans la seconde moitié du XXème siècle, raconte Etienne de Montety, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, rubriques Débats et Opinion, et du Figaro littéraire.

La liturgie est depuis quarante ans un sujet de réflexion et d'inquiétude au sein de l'Église catholique. Le cardinal Ratzinger, avant même qu'il ne soit devenu Benoît XVI, y consacra une part de son ministère: le concile Vatican II, en voulant revenir aux origines du Mystère, n'a-t-il pas laissé les célébrations catholiques s'appauvrir par de malheureuses initiatives de clercs imprudents ou de laïcs mal formés? Cette question est au cœur des Mémoires inédits du théologien Louis Bouyer, mort en 2004, et que viennent de publier les Éditions du Cerf (Louis Bouyer, «Mémoires», 2014, 330 p., 29 €)

Sait-on que cet oratorien né en 1913 venait du protestantisme et que c'est l'amour de la liturgie découverte dans la religion réformée qui le conduisit à l'Église catholique? Il y entre au moment où celle-ci s'apprête à vivre une crise profonde qui culminera dans les années 1970. La puissance intellectuelle de Bouyer, sa force de travail le conduisent, lui le converti, à être associé à diverses commissions préparant le concile Vatican II, notamment celle de la réforme de la liturgie romaine.

Louis Bouyer est au cœur de bien des événements capitaux qu'a vécus l'Église. Il a le don du récit et de la description, sachant qualifier d'un mot, louer les uns pour leur sens pastoral, leur érudition, leur piété, ou au contraire pointer l'impétuosité coupable, voire la médiocrité, des autres.

S'il se réjouit de la redécouverte de textes des premiers temps insérés dans les prières eucharistiques, il est aussi le spectateur affligé de manœuvres menées par Mgr Bugnini, un lazariste napolitain dont il fait un portrait terrible. Celui-ci se prévalait de l'assentiment de Paul VI pour imposer ses vues, tandis que le pape s'étonnait des libertés prises par la commission. Bugnini, rapporte Bouyer, fut finalement écarté et envoyé comme nonce à Téhéran: au moment où y arrivait un autre religieux, l'ayatollah Khomeyni…

Louis Bouyer est au cœur de bien des événements capitaux qu'a vécus l'Église. Il a le don du récit et de la description, sachant qualifier d'un mot, louer les uns pour leur sens pastoral, leur érudition, leur piété, ou au contraire pointer l'impétuosité coupable, voire la médiocrité, des autres. Membre d'une commission théologique, aux côtés de Joseph Ratzinger, il déplore et s'amuse à la fois de l'attitude de certains de ses confrères, «bombycinans in vacuo»: filant la soie dans le vide.

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Commentaires

  • Comme l'a justement fait remarquer Yves Chiron dans l'Homme Nouveau, Mgr Bugnini nétait pas napolitain puisque né en Ombrie.

    Concernant Louis Bouyer, j'ai eu l'occasion de lire "Le métier de théologien". J'aime beaucoup cette phrase de la page 145 (livre paru en 1979!):

    (...) Et cela rend possible la nomination d'évêques de qualité, comme par exemple le cardinal Joseph Ratzinger, ce théologien appelé au siège archépiscopal de Munich."

    Quel dommage que Louis Bouyer, mort en 2004, n'ai pu voir son ami accéder au trône de Pierre...

  • J'aimerais vraiment savoir ce qui justifie les termes d' " Histoire secrète de l'Eglise..." dans le titre de l'article. En effet, je n'ai rien vu dans celui-ci qui y fasse la moindre allusion. Quelqu'un ici aurait-il l'explication de ce paradoxe ?

  • Ce qui serait intéressant, ce serait de lire les deux ou trois lignes qui précèdent la citation de Michel G.
    Pourriez-vous nous donner ces quelques phrases qui précèdent ?
    En effet, on se demande vraiment: qu'est-ce qui peut bien permettre la nomination d'évêques de qualité tels que Joseph Ratzinger ?
    Parce qu'actuellement, franchement, on souffre !

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