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Fin du ramadan : la lettre de deux évêques et d'un responsable protestant

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MESSAGE A L’OCCASION DE LA FETE DE FIN DU MOIS DE RAMADAN 2014 

’Id al-Fitr/Ramazan Bairamı, 

Le 28/29ième juillet 2014

Chers frères et sœurs musulmans

A l’occasion des fêtes célébrant la fin du ramadan, nous voulons, comme chaque année, entrer en relation avec vous et votre communauté. Des rencontres amicales et ouvertes diminuent la distance qui sépare les individus et les communautés, notamment les communautés musulmanes et chrétiennes. 

Nous sommes conscients qu’en Belgique vous vous heurtez à beaucoup de difficultés. Vous éprouvez souvent de l’incompréhension, voire de l’intolérance envers la riche diversité de votre foi et de ses pratiques. D’où notre souhait que de bonnes relations entre personnes attirées par Dieu, le Clément, le Miséricordieux, contribuent à améliorer le climat social. Des musulmans et des chrétiens joignent leurs efforts pour améliorer les conditions de vie des nécessiteux. Ils coopèrent ainsi à l’épanouissement de ’ensemble de la société. 

Nous pensons en particulier aux réfugiés et aux migrants, qui cherchent chez nous un abri sûr. Nous avons été profondément choqués lorsque des réfugiés ont disparu tragiquement en mer en cherchant une occasion de mener une vie plus décente. Les raisons et les causes qui provoquent les drames de ce genre sont multiples : par exemple la répartition inégale des richesses, le changement climatique, les problèmes écologiques, la vente d’armes… C’est à ces niveaux-là qu’il faut intervenir. Soyons tous un peu plus accueillants et lançons un appel en faveur d’une approche plus généreuse du problème des réfugiés et des immigrés. Ces expériences sont instructives pour l’apprentissage de l’hospitalité. Elles représentent une opportunité permettant de tendre de plus en plus vers une société chaleureuse et tolérante. 

Abraham, notre père spirituel commun dans la foi, constitue dans ce contexte un modèle d’hospitalité personnelle et collective. L’hospitalité n’est pas acquise une fois pour toutes. Elle est régulièrement mise à l’épreuve et doit être enseignée et transmise de génération en génération. Nos deux communautés sont invitées à réitérer cette démarche, à faire preuve d’empathie face à l’identité des hôtes rencontrés sur notre chemin, à engager une relation et un dialogue avec eux. Nous voudrions parcourir avec vous la route vers une société à horizon universel, une société accueillante basée sur la dignité humaine. Nos dirigeants spirituels et politiques ont la responsabilité de développer une société qui aille dans ce sens. En tant que citoyens croyants, nous pouvons, et devons d’ailleurs, leur demander des comptes. 

À l’occasion de ces fêtes, nous espérons pouvoir unir nos forces aux vôtres et ne pas rester indifférents au moment où l’on fait appel à notre hospitalité. Cette lettre veut exprimer notre espoir de pouvoir vousconsidérer comme nos partenaires grâce à notre foi commune en Dieu, le Miséricordieux. 

Guy Harpigny, Evêque référendaire pour le dialogue interreligieux 

Leon Lemmens, Evêque référendaire pour le dialogue interreligieux 

Steven Fuite, Président du synode de l'Église Protestante Unie de Belgique 

Commentaires

  • Dhimmitude, vous avez dit dhimmitude ?

  • Monseigneur,
    Vous auriez du, par la même occasion, leur demander des nouvelles des chrétiens persécutés en Irak.
    E.M.

  • Difficile d'imaginer l'apôtre Paul écrire une telle lettre. Contrairement aux trois signataires de celle-ci, contrairement aussi à des épiscopes du style Mgr Dagens, le but pour lui était de convertir et non de s'aplatir en faisant l'apologie des autres religions. Je m'étonne également d'entendre la successeur de Pierre affirmer qu'il ne veut pas convertir les pentecôtistes. Et les athées, les musulmans et les bouddhistes non plus?...Tout cela révèle à mon sens un relativisme et un syncrétisme qui sont à des années-lumière de ce que le Christ a demandé à ses apôtres. Evidemment, si leur objectif n'est plus le salut éternel des âmes mais seulement l'avènement d'un grand soir sur cette terre, on comprend, mais telle n'était absolument pas le message de ceux qui, fidèles jusqu'au bout, sont morts martyrs pour leur foi. Une chose est sûre: si les premiers chrétiens avaient pratiqué la même politque que celle pratiquée aujourd'hui face aux hérésies, il ne serait rien resté du christianisme. Quand donc ceux qui sont mandatés pour annoncer Celui seul qui est la vérité auront-ils enfin le courage de correspondre à la mission qui leur est confiée plutôt que de semer le doute et de cultiver le souci de plaire? Jean-Pierre Snyers (jpsnyers.blogspot.com)

  • Qu'y a-t-il qui ne soit pas catholique dans cette lettre ? Même si des non catholiques ne souhaitent pas aux catholiques leur fête de Pâques (et donc aussi la fin de leur Carême) pourquoi les catholiques devraient-ils copier leur attitude ? Les premiers chrétiens n'ont pas converti les non chrétiens en se comportant comme eux, mais en se comportant différemment d'eux. En les aimant d'amour charité, en leur voulant du bien, en priant pour eux, même s'ils les persécutaient. Une conversion se fait dans le cœur des gens, et seul Dieu connaît ce cœur et peut y agir. Les catholiques doivent se conformer au Christ, le mieux possible, pour donner aux non catholiques l'envie du Christ. Comme disait Saint Paul, c'est l'amour charité qui peut convertir, pas les grands discours seuls, aussi beaux soient-ils. C'est donc seulement si un discours (ou une lettre) fait ressentir l'amour charité qu'il peut convertir au Christ.

  • Pauvre pauvre Job. Vous êtes plein d'idéal et vous voulez croire à la bonne volonté de tout le monde. Puis-je, sans aucune prétention et pour cause - le texte est de saint Paul (2 Cor 6,14-15)- vous citer ce que la Liturgie des Heures nous donnait à méditer hier: " Ne formez pas avec les infidèles d'attelage disparate. Quel rapport en effet entre le justice et l'impiété? Quelle union entre la lumière et les ténèbres? Quelle entente entre le Christ et Béliar? Quelle association entre le fidèle et l'infidèle? Quel accord entre le temple de Dieu (= l'Eglise,ndlr) et l'infidèle?"

    Cela ne dit pas tout mais contribue au débat. Il y a d'ailleurs mieux à faire que débattre: agir là où nous le pouvons.

  • @ pierre l... Saint Paul n'a surtout jamais dit qu'il ne fallait pas parler aux non chrétiens. Au contraire, il l'a fait toute sa vie. Et le Christ Lui-même a parlé avec tous les hommes et toutes les femmes qu'il rencontrait, sans distinction d'origine, de classe, de croyance ou de comportement. Parler avec quelqu'un n'est pas "former un attelage" avec lui. Lui parler, c'est d'une part l'aimer et le respecter comme un frère, enfant de Dieu, mais c'est aussi la seule façon de se donner une chance de lui révéler le Christ et l'amour de Dieu.
    .
    Quand le Père Damien travaillait avec les lépreux rejetés à Molokaï, il ne leur demandait pas d'abord s'ils étaient de bons catholiques. Il ne leur citait même pas Saint Paul, il prenait exemple sur lui, en imitant comme lui l'amour charité du Christ pour les plus rejetés. Il ne cherchait pas à être un bon "convertisseur", il cherchait à imiter le Christ et son Amour charité.
    .
    Il ne faut pas chercher à convertir les hommes seulement avec des paroles ou des livres, il faut d'abord chercher à aimer les hommes avec son cœur. Tant mieux si certains arrivent à montrer la bonté de leur cœur à travers des paroles ou des livres, mais la plupart des gens le montreront par leurs actes, leurs services, leurs sourires, leurs silences, leurs sacrifices, leurs martyres.

  • Oui, pauvre Job mais je doute fort que les apôtres auraient écrit une lettre à des non-chrétiens en leur faisant comprendre qu'ils ont bien raison de rester comme ils sont et en ne les invitant pas à se convertir. Caresser les gens dans le sens du poil n'était pas à mon sens leur manière d'annoncer Celui qui est mort et ressuscité pour nous et leur martyre en est un signe. Je crois que les signataires de cette lettre auraient mieux fait de se préoccuper du sort dramatique des chrétiens d'Irak plutôt que "de se voiler la face" comme doivent le faire au sens propre les femmes dans ce genre de pays. Jean-Pierre Snyers (jpsnyers.blogspot.com)

  • Il me semble que les positions de Pauvre Job et de J.J. Snyers sont plus complémentaires que contradictoires. Mais il me semble aussi que tout est loin d'être dit dans l'article comme dans ses commentaires actuels. Je voudrais donc faire ici deux remarques, qui n'épuisent évidemment pas le sujet.

    Tout d'abord, il n'est fait nulle part allusion à la division croissante qui s'installe au sein du monde musulman. Division qui s'accentue tous les jours au profit de la frange extrémiste qui prône le dhihad , la sharia et l'intégrisme en général. Le drame, c'est que ces fondamentalistes se basent sur quelques versets malheureux du Coran qui existent bel et bien et qui sont difficilement déniables. Ils ont donc beau jeu de culpabiliser les modérés qui n'ont guère d'arguments à leur opposer, pour peu qu'on préfère la lettre à l'esprit général. Il y a à peine 15 ou 20 ans encore, c'est à peine si l'on voyait quelques femmes habillées autrement qu'à l'occidentale sur les plages d'Afrique du nord ou du Proche-Orient. Maintenant , c'est l'inverse obligé par le fait des prédicateurs wahhabites, salafistes et autres Frères Musulmans. La main-mise est désormais évidente et elle discrédite tout le monde musulman, modérés inclus malgré eux.

    Ma deuxième remarque concerne " Les raisons et les causes qui provoquent les drames de ce genre (...) : par exemple la répartition inégale des richesses, le changement climatique, les problèmes écologiques, la vente d’armes… C’est à ces niveaux-là qu’il faut intervenir. "
    Certes, ces exemples sont vrais mais ils ne constituent qu'une partie des symptômes dont la cause première n'est presque jamais identifiée, en particulier par le Vatican. Cette cause, c'est la MONNAIE, et plus particulièrement sa confiscation et sa manipulation par quelques organismes d'importance mondiale, privés ou non. Seuls quelques sites "CONTRARIENS" (en gros, s'opposant aux théories keynésiennes) dénoncent ce monopole international dont découlent toutes les conséquences financières, économiques, sociales et même politiques qui secouent le monde. C'est là qu'il faudrait agir pour être vraiment efficace. Le traitement des symptômes, s'il est hautement souhaitable par défaut, ne résoudra jamais le problème essentiel.

  • @ eleison ... D'accord avec vous. Sauf sur un point, il me semble que le Vatican dénonce régulièrement la tyrannie de l'argent-roi, ainsi que les inégalités et les injustices générées par le fonctionnement de la Finance internationale ? Le Pape François en tout cas est très clair à ce sujet.

  • @ Pauvre Job. La Finance et l'argent-roi ne pourraient avoir d'effet dominant et pervers sans une certaine conception de la MONNAIE. C'est celle-ci qui prime tout et dont on ne parle pratiquement jamais, car elle est la source de tout bien ou de tout mal selon ce qu'on en fait dans les milieux dirigeants.
    Entre les monnaies fiduciaires qui ne reposent sur rien de tangible et les monnaies réelles qui s'appuyent sur du physique, notamment certains métaux précieux, il y a une différence essentielle : les uns sont manipulables à merci, les autres non.
    Lire par exemple :
    E. Mullins. Les secrets de la Réserve Fédérale. 2010.
    A. Fekete. Le retour au standard or. 2011.
    Plus un tas de sites web tels que 24hgold.com, en prenant soin de faire le tri.

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