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A Caserte aujourd’hui, le pape rencontre un ami, pasteur évangélique

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Commentaire de Radio Vatican :

"Le Pape François est de nouveau à Caserte. Après sa visite pastorale samedi dernier en Campanie, une région située au sud de l’Italie, le pape effectue une visite privée ce lundi, à la rencontre du pasteur évangélique Giovanni Traettino, un de ses amis du temps de Buenos Aires, un homme engagé comme lui dans le dialogue œcuménique. 

Trois cents personnes, essentiellement des pentecôtistes venus d’Argentine des Etats-Unis et d’Italie, participent à la rencontre qui se déroule en ce moment dans l’Eglise pentecôtiste de la Réconciliation, un édifice en construction.

Le pasteur Traettino a participé le premier juin dernier à la rencontre entre le Pape François et le mouvement du Renouveau de l’Esprit, au stade Olympico de Rome. Il travaille depuis des années au dialogue entre les mouvements charismatiques, catholiques et protestants

L'œcuménique est « une voie incontournable de l’évangélisation »

Dans son exhortation apostolique Evangeli Gaudium, le pape rappelle que « l’évangélisation implique aussi un chemin de dialogue » qui pousse l’Eglise à collaborer avec toutes les réalités politiques, sociales, religieuses et culturelles.

L'œcuménisme est « une voie incontournable de l’évangélisation ». On peut en outre s’enrichir les uns les autres et « combien de choses, on peut apprendre des autres !». Le pape rappelle en particulier la nécessité pour l’Eglise d’évangélisateurs qui « s’ouvrent sans peur à l’action du Saint Esprit » qui répandent la force d’annonce la nouveauté de l’Evangile avec audace, à voix haute en tout temps et lieu, et même à contre-courant » conclut la radio du pape.

Ref. A Caserte, le pape rencontre un ami, pasteur évangélique

Avec « audace » et même à « contre-courant », pour « apprendre des autres ».…au point que François avait programmé cette visite aux évangélistes en congrès à Caserte précisément le jour de la fête de sainte Anne, qui est la patronne de la ville ! Se sentant traités en quantités négligeables, les fidèles ont menacé de se soulever. Une bonne semaine a été nécessaire pour convaincre le pape de modifier son programme et de décomposer son voyage en deux étapes : la première  le 26 juillet, de manière publique pour les fidèles de Caserte, et la seconde le lundi 28, de manière privée, pour l'ami évangélique.

D’accord pour dialoguer avec les périphéries mais sans marginaliser le centre : devant le célèbre palais des Rois de Naples, la messe catholique de samedi,  très priante,  a rassemblé  deux cents mille fidèles de  tous âges et conditions ; le caucus protestant de ce lundi, pas plus de trois cents, pape François compris. On gagne toujours à (re)mettre les choses en perspective… et l’église au milieu du village.  JPSC.

Commentaires

  • Il ne faudrait quand même pas que des fils aînés s'offusquent trop que le Pape se réjouisse que des fils prodigues fassent des pas, même timides, vers lui. Ne vaut-il pas mieux se réjouir avec le Pape, puisqu'il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance ?

  • @ Pauvre Job
    Ne sollicitons pas trop ici les paraboles…évangéliques. D’après ce que je lis sur le site de Radio Vatican, c’est le pasteur qui est allé vers ceux qu’il ne qualifierait certainement pas de « brebis perdues » à ramener au bercail, ni a fortiori de « fils prodigues » repentants. Ce serait plutôt l’inverse : le Pape François leur a lui-même demandé pardon, en sa qualité de pasteur des catholiques, pour les persécutions infligées aux pentecôtistes, dans l’Italie fasciste des années 1930. « Je vous demande pardon, a-t-il dit, pour ces frères et sœurs catholiques qui ont été tentés par le diable ».

  • @ tchantchès ... Que le Père coure au devant du Fils prodigue, qui n'ose pas trop avancer, ne me surprend pas d'un Père.
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    Je me demande moi-même ce que le Pape a voulu dire par sa demande de pardon aux Pentecôtistes. Et j'ignorais même que des Pentecôtistes italiens aient pu être persécutés par le régime fasciste de Mussolini. Tout en sachant que ce régime fasciste était condamné par l'Église, et adversaire de l'Église. Je trouve que les médias devraient nous renseigner mieux à ce sujet, et pas seulement relayer ces paroles.
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    Mais les différentes demandes de pardon de la part de l'Église ne me choquent évidemment pas. On pourrait dire que c'est inscrit dans sa tradition et son enseignement. On est plutôt triste de constater que d'autres ne demandent presque jamais pardon aux catholiques pour les persécutions qu'ils leur ont fait subir (*). Peut-être que l'Église veut donc montrer aux autres que le pardon est chose essentielle. Il faut non seulement savoir accorder son pardon, mais aussi savoir le demander. Demander pardon serait peut-être même plus difficile, et donc plus beau, que d'accorder son pardon.
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    (*) Obama a cependant demandé pardon aux catholiques au nom des USA, lors d'un récent discours de commémoration de Martin Luther King. Il a rappelé que les discriminations raciales aux États-Unis ne visaient pas que les populations noires mais aussi les populations catholiques.

  • @Pauvre Job

    Quittons un moment l’exégèse éthérée des paraboles. Plus d’un Européen se demande alors : mais pourquoi donc le pape François court-il ainsi après les « pentecôtistes » ? Dans un article qui date du lendemain de l’élection de Bergoglio, le 13 mars 2013, Vittorio Messori, un vaticaniste réputé, déjà célèbre sous le règne de Jean-Paul II, donne une clé de lecture « géopolitique » de ce comportement. Le texte a été publié sur le site web « Benoît et moi ». J’en extrais ce passage :

    « Il y avait de la place pour un choix géopolitique vraiment urgent, voire très urgent, même si en Europe on ne connaît pas la gravité de l'événement.

    Il arrive, en fait, que l'Église romaine est sur le point de perdre ce qu'elle considérait comme le «continent de l'espérance», le continent catholique par excellence dans l'imaginaire populaire, celui grâce auquel l'espagnol est la langue la plus parlée dans l'Église. L'Amérique du Sud, en effet, abandonne le catholicisme au rythme de milliers d'hommes et de femmes chaque jour.

    Il y a des chiffres qui tourmentent les épiscopats de ces terres: depuis le début des années quatre-vingt jusqu'à l'heure actuelle, l'Amérique latine a perdu près d'un quart des fidèles. Où vont-ils? Ils entrent dans les communautés, les sectes, les petites églises évangéliques, les pentecôtistes, qui, envoyés et soutenus par les grands bailleurs de fonds nord-américains, réalisent le vieux rêve du protestantisme aux États-Unis: en finir, dans ce continent, avec la superstition "papiste". Il faut dire que les grands moyens économiques dont disposent ces missionnaires attirent les nombreux déshérités de ces terres et les induisent à entrer dans des communautés où tous sont soutenus, y compris économiquement. Mais il y a aussi le fait que les théologies politiques des dernières décennies, prêchées par des prêtres et des moines devenus des militants idéologiques, ont éloigné du catholicisme ces foules, désireuses d'une religiosité vivante, colorée, chantée, dansée. Et c'est précisément dans cette optique que le pentecôtisme interprète le christianisme et attire des flux de transfuges du catholicisme. »

    L’évaporation du marxisme-léninisme a entraîné dans son sillage celle de la « théologie » sud-américaine de la libération. Les Russes ont perdu, les Yankees ont gagné, et proposent aux américains du sud une autre libération : celle des « revivals » protestants du Nord : d’un rêve à l’autre, « religieux » toujours. Mais de quelle religion s’agit-il ?

    Reste la question à mille dollars : pourquoi les foules de latinos qui ont adopté le modèle des « évangelicals » seraient-elles tout à coup séduites par la copie à la sauce François, lequel prétend d’ailleurs ne pas vouloir les convertir. Bizarre, vous avez dit bizarre.

  • @ tchantchès ... Peut-être que tout cela ne s'explique-t-il justement que parce que trop de gens font une lecture géopolitique du monde, c'est-à-dire, une lecture du monde façonné par l'homme, et qu'ils trouvent cette lecture plus importante que celle des paraboles, une lecture du monde créé par Dieu ?
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    Les protestants n'évangélisent pas au nom de Dieu, ils convertissent les gens au culte du dieu Argent. L'argent n'a pas été créé par Dieu mais par l'homme. Et c'est ce dieu Argent qui explique toute la lecture géopolitique du monde. Les hommes qui suivent le dieu Argent n'aiment pas le monde tel que créé par Dieu, ils cherchent simplement à l'exploiter à leur profit, pour amasser toujours plus d'argent, poussés par la vanité.
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    Je crois donc que le Pape François a raison de vouloir évangéliser et non de convertir. De vouloir être témoin de l'Amour charité de Dieu pour le monde, et non de faire des plans géopolitiques de conversion des autres. Laissons à d'autres l'usage de l'argent à des fins de conversion, que ce soit au protestantisme ou à l'Islam. N'utilisons l'argent que pour aider les plus démunis et les plus rejetés, guidés par l'Amour charité de Dieu.

  • @ Pauvre Job

    Je ne sais pas si les protestants sont ce que vous dites. Mais à propos de la conversion réprouvée par le pape François, je pense que c’est, une fois de plus, une querelle de mots.

    La Sainte Ecriture est pleine d’appels à la conversion. Jésus le premier nous y invite: « convertere », se retourner, changer, se transformer. Par elle-même, la conversion n’implique nullement une violence (physique ou psychique) faite aux autres. Je comprends évidemment ce que le pape veut dire : le regard aimant et le respect de la liberté doivent être à la racine de l’acte. Mais faut-il pour autant stigmatiser a priori un concept qui fait partie de notre patrimoine religieux ? A ce compte-là, on pourrait contester aussi l’emploi du mot amour, tellement galvaudé. Et ainsi de suite .

    Par eux-mêmes, les mots sont toujours piégés quelque part. Plutôt que les exclure, comme le fait François, mieux vaut donc définir ou qualifier d’abord ce dont on parle. On évite ainsi les malentendus et d'ajouter encore une équivoque aux équivoques dans l'esprit des gens…

  • Pauvre Job, dans votre dernier message, je retire cette phrase : " Les protestants n'évangélisent pas au nom de Dieu, ils convertissent les gens au culte du dieu Argent."

    Que vous connaissez mal les protestants ! De plus, vous ne crachez sur eux que des propos injustes et insultants.

  • @ jacques d ... C'est en tout cas ce que je pense. En étant inféodés à leurs César, en lisant la Bible comme si c'était la Parole de Dieu et en se justifiant eux-mêmes par la possession de richesses matérielles, je considère que les différentes branches du protestantisme sont autant d'hérésies chrétiennes qui naviguent sans boussole. Ils naviguent, selon les lieux, les époques et les prédicateurs, d'un puritanisme extrême, quasiment talibanesque, à un libéralisme extrême, quasiment paganiste.
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    Quand les protestants américains disent "in God we trust", l'on voit qu'ils font surtout confiance au dieu Dollar et au dieu des Armées. Lorsque les protestants britanniques disent "God save the King (ou the Queen)" ils ne font que célébrer leur théocratie et leur César auto proclamé Pape (ou Papesse). Lorsque les protestants prussiens inscrivent "Gott mit Uns" sur leurs ceinturons, ils mettent la main sur Dieu pour leurs ambitions militaires terrestres.
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    Quelle branche du protestantisme connaissez-vous vraiment et qu'y trouvez-vous de conforme aux Évangiles ?

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