Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Quand Shimon Peres propose au pape de créer une ONU des religions

IMPRIMER

On pourrait croire à de la fiction. Mais non, l'ancien président israélien a bel et bien fait cette proposition au Souverain Pontife : créer une super-organisation mondiale des religions qui serait présidée par le pape. L'homme politique israélien imagine donc bien voir le successeur de Pierre présider une assemblée de représentants des religions en vue d'établir une sorte de tranquillité universelle où les religions cohabiteraient harmonieusement sous la tutelle d'un tel organisme. Cette utopie chimérique est-elle vraiment compatible avec le dessein de Dieu sur l'humanité appelée à communier dans la seule vraie foi ? Mais qu'est-ce qui peut bien laisser croire à l'ancien président que le pape pourrait envisager de jouer un tel rôle ?

Shimon Peres propose au Pape la création d'une ONU des religions (Radio Vatican)

(RV) Shimon Peres était au Vatican ce jeudi matin, en visite privée auprès du pape François. Au cours de l’entretien, l’ancien président israélien a proposé au Pape la création d’une Organisations des religions unies, une ONU des religions en somme, souhaitant voir le Pape en prendre la tête.

Une proposition  que le Pape aurait accueillie « avec attention et intérêt », a affirmé le père Federico Lombardi, tout en précisant que le Souverain Pontife n’a pris aucun engagement personnel. « Il y a des dicastères du Saint-Siège dévolus à cette activité, ceux pour le dialogue interreligieux et de Justice et Paix, a déclaré le Pape à Peres. Les cardinaux Tauran et Turkson suivront avec attention cette proposition ».

« Aujourd'hui, les guerres éclatent essentiellement avec comme prétexte, la religion », observe Peres au cours d’un entretien à l'hebdomadaire italien catholique Famiglia Cristiana. « Pour lutter contre cette dérive nous avons l'Organisation des Nations unies, poursuit-il. Mais c'est une institution politique, qui n'a ni les armées dont disposaient les nations ni la conviction qu'engendre la religion ». Pour l’ancien président israélien, l’ONU a donc fait son temps, et devrait être remplacée par une Organisation des religions unies, une ONU des religions. « Ce serait la meilleure manière de s'opposer aux terroristes qui tuent au nom de la foi », souligne-t-il, avant de suggérer que le Pape François, « Le seul leader respecté en tant que tel par les religions les plus diverses » soit à la tête de cette institution.

Rappelons que le 8 juin dernier, le pape François, en un geste historique, avait invité Shimon Peres et Mahmoud Abbas au Vatican, afin de prier pour la paix. Les trois hommes, auxquels s’était adjoint le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée.

(Tratto dall'archivio della Radio Vaticana)

Commentaires

  • Est-ce de la naïveté ou du machiavélisme ? On dirait ceux qui, au temps de Jésus, lui proposaient de devenir leur Roi. Proposer au Pape un tel rôle politique mondial, c'est que Shimon Peres ne comprend rien à la religion catholique.
    .
    Et l'on dirait d'ailleurs qu'il ne comprend rien à la religion, en général. Venir avec l'idée de 'guerres de religion', c'est absurde. Les centaines de conflits qui ont déchiré le monde ces derniers siècles ont eu comme seuls motifs le pouvoir et l'argent qui donne ce pouvoir. Lui, un homme politique, ne saurait pas encore que la politique c'est une question de pouvoir temporel et d'argent qui donne ce pouvoir temporel ? À moins qu'il n'évoquait in petto la 'religion' adoratrice du dieu Argent.
    .
    La vraie 'religion' est facteur de paix entre les hommes, car elle 'relie' les hommes comme frères entre eux et à Dieu leur Père. Ce qui est facteur de guerre, ce sont les théocraties, où le César utilise Dieu pour ses intérêts politiques temporels. Ou alors, les athéocraties, les paganismes, où le César a carrément évacué Dieu pour se faire dieu lui-même. Dieu est unique, ainsi que son projet pour le monde. Mais les César sont multiples et leurs projets s'affrontent.
    .
    Si Peres pensait à l'Islam (sans le citer), celui-ci n'est pas vraiment une religion, c'est avant tout une théocratie. C'est une idéologie politique, visant à établir un pouvoir politique basé sur des lois temporelles, la charia. Son côté religieux est un emballage, copié sur le judéo-christianisme, avec les adaptations nécessaires aux visées politiques de ses fondateurs. Les djihadistes veulent établir leur califat mondial depuis quatorze siècles.
    .
    On pourrait aussi comparer l'Islam au marxisme, qui est une athéocratie. C'est aussi une idéologie politique, visant à établir un pouvoir politique basé sur des lois temporelles, la doctrine marxiste. Son côté irréligieux, athéiste, est autant un emballage que le monothéisme de l'Islam. Ces idéologies politiques légitiment d'ailleurs toutes deux la violence pour prendre le pouvoir ou s'y maintenir. Comme on le sait, les deux grands terrorismes internationaux sont le marxiste et l'islamiste, avec des méthodes similaires et même parfois des alliances entre eux.

  • En introduction, Belgicatho pose LA bonne question.

    "Mais qu'est-ce qui peut bien laisser croire à l'ancien président que le pape pourrait envisager de jouer un tel rôle ?"

    On pourrait formuler une variante: pourquoi Simon Peres n'a-t-il pas proposé le même rôle au pape Benoît XVI ?

    Ou bien encore: cette présidence de l'ONU des religions reviendra-t-elle encore au successeur de François lorsque ce dernier sera mort ou aura renoncé au siège de Pierre ?

    Ce type de proposition provient-il d'une extrapolation à partir de différentes informations liées à des comportements ou à des prises de position complètement inimaginables avant l'arrivée de François et / ou dispose-t-il d'une information particulière que nous ne connaissons pas encore ?

    Si cette invitation dépasse un jour le cadre d'un entretien dans un journal pour se concrétiser officiellement auprès du Vatican, il faudra encore voir quelle suite François lui réserve. Il a déjà annoncé anticipativement qu'il refuserait le prix Nobel de la paix... On pourrait donc bien imaginer qu'il confie ce rôle à l'un de ses subordonnés. Ou qu'il refuse, ce que l'enseignement de l'Église lui commanderait de faire.

    C'est quand même très curieux que dans son discours lié au match de foot inter-religieux, il nous parle bien de la loyauté, de la confiance en soi, du partage, d'un geste SYMBOLIQUE qui montre qui'il est possible de bâtir un monde de paix et une culture DU FIALOGUE...Il nous explique que toute discrimination est un mépris d'autrui...

    Il nous explique même que "les religions sont appelées à être des véhicules de paix et non de haine". Qu' "au nom de Dieu, elles ne peuvent qu'être porteuses de paix"... (Il explose donc l'appréciation déjà complètement ahurissante d'Evangelii gaudium en son n. 253... a relire... Il confirme son propos selon lequel Dieu n'est pas catholique ou plutôt il le dépasse formellement en disant que Dieu est le garant de la paix à travers toutes les religions).

    Il nous explique bien tout cela. Mais ce faisant, il nie le rôle salvifique du Christ, prince de la paix dont il ne parle pas. Nulle part. Ce serait donc une présidence fort accommodante !

    C'est particulièrement troublant pour un pape. C'est le genre de discours qui trouve bien sa place dans les temples maçonniques. Mais à St Pierre... ???

  • En relisant attentivement l'article je m'aperçois que nous sommes déjà un round plus loin puisque c'est bien lors d'une rencontre avec le pape que Shimon Peres a fait part de sa proposition. La réponse du pape se passe malheureusement de commentaire.

  • Le communiqué du Vatican nous dit que François a écouté la proposition de l’ancien président d’Israël « avec attention et intérêt ».

    Le pape à la tête du « Masdu » (mouvement d’animation spirituelle de la démocratie universelle ») ? N’est-ce pas la grande tentation du monde post-chrétien, qui a perdu la foi en Jésus-Christ ressuscité, vrai Dieu et vrai homme, unique sauveur des hommes ?

  • @ tchantchès ... Ne faisons pas dire aux mots plus qu'ils ne veulent dire. Tout catholique écoutera « avec attention et intérêt » ce que lui dit même le plus grand pécheur ou le plus anticlérical. À l'image de Jésus, qui écoutait « avec attention et intérêt » même ceux qui cherchaient à le piéger.
    .
    Il faut en effet écouter « avec attention et intérêt » les discours même les plus absurdes ou les plus malveillants, pour pouvoir répondre avec justesse à cette absurdité ou cette malveillance. Mais sans juger la personne qui tient ce discours, qu'elle pense avoir une bonne idée ou qu'elle essaie de vendre une mauvaise idée. Cette personne est notre frère, comme fils de Dieu, aussi loin se soit-elle éloignée de Lui.
    .
    On pourrait même dire qu'il y a plus de sens et d'utilité d'écouter « avec attention et intérêt » ceux qui ne pensent pas comme nous, que ceux qui ont le même avis que nous. Quoi de plus stérile qu'un débat où tout le monde a le même avis sur tout.

  • @ Job

    Vous m’avez mal lu.

    Mon premier se borne à noter la réponse du pape, mon second à énoncer le piège ou la tentation que pourrait celer la proposition de Pérès. Mon tout serait de vous demander de ne pas me faire la morale en interprétant mon observation au-delà de ce qu’elle dit.

  • @ tchantchès ... Je vous demande pardon pour ma mauvaise lecture de votre commentaire. Votre rectification me convient d'autant mieux qu'elle identifie le piège (conscient ou inconscient de la part de Peres ?) que je dénonçais ci-dessus.

Les commentaires sont fermés.