Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Moralement et ontologiquement complètement faux

IMPRIMER

Du P . Mark A.Pilon, lu ce 12 mai sur le site de France Catholique :

 « Quand deux personnes homosexuelles qui ne sont pas liées par le sang ou la parenté s’aiment mutuellement d’un amour si profond qu’ils désirent se promettre l’un à l’autre fidélité jusqu’à la fin de leur vie, alors cela doit être reconnu, célébré et solennisé. Nous disons tant mieux — les individus, les familles, les communautés et la société en sont améliorés — et Dieu se réjouit dans les cieux. » Ces propos sont du père Adrian Egan, de la Congrégation du Très Saint Rédempteur (* NdB)

« Si il [Bruce Jenner] dit qu’il est une femme, alors il est une femme », déclare le sénateur Rick Santorum.

Ces deux citations sont représentatives des salades que nous lisons trop souvent de nos jours. Il y a seulement quelques années, on aurait pu difficilement imaginer que de telles insanités soient proférées par un prêtre catholique en Irlande ou par un politicien catholique conservateur en Amérique. Nous vivons dans la culture nommée par Jean-Paul II la culture de « l’anti-Verbe ». Il est profondément troublant qu’elle se soit imposée si rapidement, et dans de nombreux endroits inattendus. Je me bornerai à réfuter le propos de Santorum et laisserai ceux du rédemptoriste aux autorités ecclésiastiques idoines.

Il y a encore quelques années, l’histoire de Bruce Jenning « devenant une femme » aurait suscité soit la dérision publique soit un commentaire charitable : cet homme a besoin d’un docteur afin qu’il ne mutile pas son corps pour l’adapter à son esprit déformé et que le médecin l’aide à mettre son esprit en conformité avec son corps. De nos jours, c’est ce genre de commentaire qui serait accueilli avec dérision et avec l’accusation de ne pas être chrétien, accusation venant même de chrétiens proclamés.

Aujourd’hui, dire que Bruce Jenner est un homme malade est devenu inacceptable, parce que le monde est malade, le monde de l’anti-Verbe, le monde qui déclare le bien mal et le mal bien. Ce n’est pas du tout un jugement moral de Bruce Jenner, mais un jugement ontologique d’un monde qui préfère tordre la réalité pour l’adapter à un esprit, même à un esprit malade, plutôt que soigner cet esprit en le ramenant à la réalité.

Jean-Paul II avait anticipé ce problème dans son encyclique Dominum et vivificantem. Il y a parlé de l’anti-Verbe qui émerge comme étant la perversion de la vérité dans notre culture. Cet anti-Verbe, comme l’Antéchrist, est un outil du « père du mensonge ». Il est l’un des nombreux précurseurs historiques de l’Antéchrist qui prépare la voie pour sa venue à la fin des temps.

Le Saint-Père parle d’abord (paragraphe 37) du « père du mensonge » qui conduit l’homme loin de Dieu et de la vérité sur Dieu et l’homme, et par là l’éloigne de toute volonté d’accepter des limites à sa liberté.

Le péché des origines est répété à travers l’histoire dans la tentation de l’homme de déifier la liberté humaine : « car Dieu sait que si vous en mangez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal. » Cela, dit Jean-Paul II, est la grande et constante tentation :

« Nous nous trouvons au centre même de ce qui pourrait être appelé ’l’anti-Verbe’, c’est à dire ’l’anti-vérité’. Car la vérité sur l’homme - ce qu’il est, quelles sont les limites de son être et de sa liberté - est falsifiée. Cette ’anti-vérité’ est possible parce qu’il y a en même temps une falsification complète de la vérité à propos de qui est Dieu. »

Les « limites infranchissables de l’être et de la liberté de l’homme » ne s’appliquent pas seulement à l’ordre moral, mais à l’ordre ontologique (l’ordre des êtres). Donc l’anti-Verbe n’est pas seulement un déni du handicap de la liberté humaine à déterminer le bien et le mal moral, mais également de son handicap à déterminer le bien ontologique.

L’homme se soumet à l’anti-Verbe en détournant sa conscience de la réceptivité vers un pouvoir décisionnel, décidant des normes morales selon ses propres désirs plutôt que de recevoir la norme morale de Dieu Créateur. Mais il adhère plus profondément à l’anti-Verbe à travers ses efforts pour redéfinir et refaçonner la réalité, y compris sa propre nature corporelle. Dans ce désir ultime de faire de la liberté un absolu, l’homme nie la bonté et l’existence même de Dieu.

Le pape explique : « Cette ’anti-vérité’ est possible parce qu’en même temps il y a une falsification complète de la vérité sur la nature de Dieu. Dans l’esprit de la créature, Dieu le Créateur est en état de suspicion, et même d’accusation. »

Dieu seul détermine les limites de la domination de l’homme sur le monde, encadrant sa légitime domination, qui s’oppose à sa tentative d’usurper le rôle du créateur. Vatican II nous met en garde contre cet abus de l’autonomie légitime de l’homme dans des recherches scientifiques et des innovations technologiques (Gaudium et Spes 36). Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de vérité ontologique et cela ne signifie pas que le rôle créateur de Dieu peut être nié ou ignoré, faisant de l’homme le maître absolu de la création.

Les normes morales ont leur fondement premier dans la vérité ontologique. Dieu a fait le monde comme ceci ou comme cela. Cette vérité limite la liberté de l’homme en établissant des normes morales qui ne doivent pas être violées. Si l’homme passe outre, il se maltraite lui-même et va même jusqu’à s’autodétruire. « Par conséquent, la conscience n’est pas une capacité autonome et exclusive de décider ce qui est bien ou mal. C’est plutôt, inscrit au plus profond, un principe de docilité vis-à-vis d’ une norme objective. Une conscience droite est d’abord celle qui désigne le bien et le mal par leur nom... »

Comme le Concile nous le rappelle dans sa liste des maux objectifs, voici ce que sont les ’infamies’ : « tout ce qui enfreint l’intégrité de la personne humaine, mutilations, tourments infligé à l’esprit ou au corps, tentative de contraindre la volonté, tout ce qui fait injure à la dignité humaine. » (GS 27). Les opérations transgenres impliquent au moins trois de ces maux.

Je me demande parfois : si la science découvrait un jour le moyen de transplanter une tête humaine sur un chien, les gens pensant comme Santorum diraient-ils d’un homme qui se croit chien : « il croit qu’il est un chien, donc il est un chien, alors laissons-le faire ce qu’il veut » plutôt que « il est malade » ?

________ 

Le père Mark A. Pilon, prêtre du diocèse d’Arlington (Virginie) est docteur en théologie sacrée (de l’université de la Sainte-Croix à Rome). C’est un ancien titulaire de la chaire de théologie du séminaire de Mount St Mary.

Source : http://www.thecatholicthing.org/201...

(*) Note de Belgicatho: dans son genre, si l’on ose dire, l’évêque d’Anvers, Mgr Bonny que l’on cite comme successeur possible (?) de Mgr Léonard à la tête de l’archevêché de Malines-Bruxelles n’est pas mal non plus lorsqu'il déclare au quotidien flamand "De Morgen" : " Je ne veux pas dénier que la particularité d’une relation homme femme est un élément stable de notre tradition chrétienne. Dans un premier temps, nous allons privilégier cette relation homme femme dont la fécondité peut donner vie à un enfant. Cette relation gardera au sein de l’Église son caractère sacramentel et sa liturgie propre.

"Mais cette particularité ne doit pas rester exclusive et n’exclut pas qu’il existe une diversité de relation dont l’Eglise peut reconnaître la qualité fondamentale. Comme il existe dans notre société une diversité de cadres légaux pour les partenaires, il devrait également, au sein de l’Eglise, y avoir une diversité de formes de reconnaissance." (interview parue dans le journal "De Morgen" le 27.12.2014)

 JPSC

Commentaires

  • l'homosexualité est donc soit un choix de l'individu soit une maladie qui l'atteint, selon l'auteur de cette opinion. Au-delà de ces branches de l'alternative, point de salut.

  • L'amour vrai de l'alcoolique implique non de ne pas faire la promotion de l'alcoolisme, mais aussi de le combattre par toutes les voies et le moyens possibles, en tout temps et en tout lieu. Une ambiguïté à ce sujet est enfermer l'alcoolique.
    Mais l'amour vrai de l'alcoolique implique aussi de l’accueillir, même en état d'ivresse, et de l’accompagner pour sortir au mieux de son ébriété et éviter qu'il retombe. Cela implique aussi de ne pas l’accueillir à coup d'insultes et de mépris.

  • Il faut bien accepter qu'il existe des choses "normales" et des choses "anormales". C'est bien l'erreur du prométhéisme que de pratiquer une pensée infantile avec l'illusion de la toute puissance, qui pourtant fin toujours par se heurter à la réalité.

    Il existe bel et bien des "troubles du comportement", comme par exemple la kleptomanie.

  • Il ne faut pas non plus voir comme anormales les choses inhabituelles, plus ou moins rares ou qui ne correspondent pas à notre manière de penser.

  • @ JPSC « note de belgicatho.
    "Mais cette particularité ne doit pas rester exclusive et n’exclut pas qu’il existe une diversité de relation dont l’Eglise peut reconnaître la qualité fondamentale.
    Évidemment que cette « particularité » de la sexualité doit rester exclusive, ce qui ne veut pas dire exclure les hommes qui se sont fourvoyés dans une voie sans issue. Il faut les aide à faire marche arrière avant de repartir dans une marche avant dans la bonne direction. Car dans les voies de Dieu il y a des sens uniques qui sont des autoroutes vers la sanctification et des chemine de traverse où l'on s'embourbe dans les mensonges délirants du malin. Aidons par tous les moyens tous les malheureux fourvoyés.

Les commentaires sont fermés.