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En visite au Paraguay, le pape François tance le président

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4680040_6_5605_le-pape-francois-au-deuxieme-jour-de-sa_a9f8a0c0002d7f6dee75d82c8e152883.jpgAu Paraguay, le président ne s’appelle pas Moralès mais Horacio Cartes. Il n’est pas dirigeant syndicaliste ni chef de file du mouvement vers le socialisme mais ingénieur en aéronautique et homme d’affaire, démocratiquement élu. Il a fait les frais de la rencontre avec François. Le journal « Le Monde » commente (JPSC) :

« Avis aux présidents qui seraient tentés de tirer un bénéfice politique de la venue d’un pape très populaire dans leur pays : avec François, l’expérience pourrait au contraire leur en cuire. C’est la mésaventure qui est arrivée, samedi 11 juillet, au président du Paraguay, Horacio Cartes, un conservateur au pouvoir depuis deux ans. Une rencontre publique à laquelle participait le pape argentin a tourné à l’humiliation publique pour le chef de l’Etat, conspué par la salle, morigéné en public par Jorge Mario Bergoglio.

La veille, la visite au Paraguay, troisième et dernière étape de la tournée pontificale en Amérique du sud, avait pourtant bien commencé pour cet ancien élève des jésuites, à l’aéroport puis au palais présidentiel, en compagnie de tout ce que la République paraguayenne compte d’officiels. Mais samedi, au palais des sports Leon Condou, le public était différent. Réunies par le recteur de l’université catholique, Narciso Velazquez, cinq mille personnes représentants différentes associations et acteurs de la société civile attendaient de François un encouragement pour faire face aux multiples maux du pays, de la pauvreté à la marginalisation de populations indigènes en passant par la corruption.

Lire : Le pape au Paraguay, ancienne terre de mission jésuite

« La dictature, c’est fini ! »

Pour faire patienter la salle, chants et danses alternent avec des prises de parole dans une atmosphère fervente et bon-enfant. Mais des sifflets commencent à surgir lorsqu’une économiste vante longuement les succès économiques du pays. Elle doit s’arrêter sous les huées lorsqu’elle affirme que son taux d’endettement est le plus faible de la région. La salle s’échauffe un peu plus encore lorsque des membres du service d’ordre veulent s’emparer d’une banderole rappelant un affrontement entre policiers et paysans sans terre qui a fait 17 morts il y a trois ans. « La dictature, c’est fini », crie la salle. Le calicot passe de main en main et est mis à l’abri au dernier rang, bien visible.

A ce stade, les organisateurs ont renoncé à leur programmation et se contentent de passer de la musique d’ambiance en attendant le pape. La « société civile » en profite pour scander « Edelio », le nom d’un jeune policier retenu en otage par l’Armée du peuple paraguayen, un mouvement de guerilla. Aussi, lorsqu’Horacio Cartes pénètre dans la salle, il est hué, conspué, sifflé. L’assemblée scande longuement « papa Francisco, el pueblo esta contigo » (pape François, le peuple est avec toi). Les évêques déjà présents sur scène ne peuvent que contempler la tournure du spectacle.

« Tsunami de joie »

Mais celui-ci n’est pas fini, car voici François, ovationné dans ce qu’un évêque décrit comme « un tsunami de joie ». Après les témoignages de cinq représentants de la société civile, il prend la parole. Son texte écrit parle de « luttes », « d’injustices »« d’inégalités », de la nécessité de « forger un projet de nation qui inclut tout un chacun », des vertus du « dialogue » et de ce que « les pauvres ont beaucoup à nous enseigner en humanité, en bonté, en sacrifice », et c’est à chaque fois un fracas d’applaudissements et de sifflets de joie. Mais ce n’est pas tout : le pape a été informé de ce qui a précédé son arrivée et il improvise quelques digressions qu’il sait parler à son auditoire. Il dénonce les « mots grandiloquents » mais sans réelle portée des « menteurs », le « dialogue théâtre » qui n’est qu’un faux-semblant, les « idéologies » qui finissent en « dictatures », qui « pensent au peuple mais qui ne laissent pas le peuple penser ».

Lire aussi (abonnés) : En Equateur, le pape François sermonne les dirigeants politiques

Arrivé à la péroraison, il s’adresse « fraternellement » mais très directement au président assis au premier rang, qui ne peut que rentrer la tête dans les épaules tandis que la salle applaudit. Quelqu’un serait séquestré par l’armée, dit-il, sans préciser que cette armée est un groupe de guérilla. « Je ne sais si c’est vrai ou non, mais une des méthodes des idéologies du siècle passé était d’écarter les gens, par l’exil, la prison ou les camps d’extermination. » Puis il demande « des jugements rapides et clairs », allusion au procès toujours en attente des auteurs de la tuerie d’il y a trois ans. Enfin, il dénonce « le chantage » et « la corruption ». Ce dimanche, il devait célébrer la dernière grande messe de son voyage. On ne sait pas si le président y assistera. »

Ref. En visite au Paraguay, le pape François tance le président

Commentaires

  • Bizarre. Je viens de faire une longue recherche sur internet, pour essayer de retrouver le texte de tout ce qui est rapporté comme déclaration du pape lors d’une messe hier au Paraguay.

    Je n’ai rien trouvé selon le sens repris par Le Monde : “le texte écrit parle de « luttes », « d’injustices », « d’inégalités », de la nécessité de « forger un projet de nation qui inclut tout un chacun », des vertus du « dialogue » et de ce que « les pauvres ont beaucoup à nous enseigner en humanité, en bonté, en sacrifice”.

    Si un autre lecteur retrouve la source originale, je serais ravi de la lire.

    Par contre, on trouve sur internet le texte complet de l’homélie prononcée par le pape hier, samedi 11 juillet, au Paraguay. C’est ainsi qu’on peut découvrir (en réalité ce n’est pas la première fois que le pape tient ce discours) une vierge Marie qui, en fin de compte, a toutes les bonnes (sic) raisons de douter de la parole de Dieu.

    Source:

    https://www.aciprensa.com/noticias/texto-y-video-homilia-del-papa-en-misa-en-santuario-de-la-virgen-de-caacupe-en-paraguay-58891/

    Dans l'Evangile nous venons d'entendre l'annonce de l'ange à Marie qui dit: «Réjouis-toi, pleine de grâce. Le Seigneur est avec toi ". Réjouis-toi, Marie, réjouis-toi. Face à cette salutation, elle restait perplexe et se demandait ce qu'il voulait dire. Elle ne comprenait pas très bien ce qui se passait. Mais elle savait que cela venait de Dieu et elle a dit “oui”. Marie est la mère du “oui”. Oui au rêve de Dieu, oui au projet de Dieu, oui à la volonté de Dieu.
    Un «oui», qui, comme nous le savons, n'a pas été facile à vivre. Un «oui» qui n’a pas été rempli de privilèges ou de différences…

    Suivant la prophétie de Siméon, cela nous fera du bien de reprendre brièvement trois moments difficiles dans la vie de Marie.

    1. En premier lieu: la naissance de Jésus. "Il n’y avait pas de place pour eux» (Lc 2,7). Ils n’avaient pas de maison, pas de chamber pour accueillir leur fils. Il n'y avait pas de place pour qu'elle puisse accoucher. Ni famille proche,. Ils étaient seuls. Le seul endroit disponible était une grotte pour animaux. Dans sa mémoire, certainement, raisonnaient les paroles de l’Ange: “Réjouis-toi Marie, le Seigneur est avec toi”. Et elle a pu se demander: où est-il maintenant ?

    2. Second moment: la Fuite en Egypte. Ils ont dû partir, s’exiler. Non seulement ils n’avaient pas d’endroit, pas de famille, mais en plus même leurs vies étaient en danger. Ils ont dû se rendre en terre étrangère. Ils ont été des migrants persécutés par la cupidité et l'avarice de l'empereur (NDT: ah bon ? c’est nouveau ça ? et voilà comment un pape balaye le motif de persécution du roi Hérode, effrayé de perdre sa royauté au profit d’un autre). Et là elle aurait pu se demander: où se trouve ce que l’ange m’a dit ?

    3. Troisième moment: la mort sur la croix. Il ne doit pas y avoir de situation plus difficile pour une mère que d’accompagner la mort de son fils. Ce sont des moments déchirants. Ici, nous voyons Marie au pied de la croix, comme toute mère, ferme, qui n’abandonne pas, accompagnant son fils jusqu’à l ‘extrémité de la mort sur la croix. Et là aussi elle aurait pu se demander: où se trouve ce que l’ange m’a dit ?

  • @ Philippe

    Le « Monde » passe pour un journal sérieux et la relation de cet incident n’a fait, sauf erreur, l’objet d’aucun démenti. Si je lis bien, il ne s’est pas passé au cours d’une messe mais lors d’une réunion organisée pour cinq mille personnes au palais des sports Condou par le recteur de l’université catholique, Narciso Velazquez. Un incident reste un incident. Il peut être révélateur. Mais cela ne fait pas les manchettes de la presse d’opinion dévouée qui couvre les liturgies rassemblant des foules de l’ordre du million de personnes et plus…

  • @ Tchantchès

    Je me suis peut-être mal exprimé mais je n'ai jamais pensé une seule seconde que Le Monde rapportait des choses fausses. J'ai souvent le réflexe d'aller vérifier dans le texte original... mais votre point de vue est plus que plausible.

    Le passage que j'ai repris en traduction provient bien de l'homélie prononcée par le pape... et je me suis d'ailleurs aperçu qu'il avait été développé par Yves Daoudal.

    Une réflexion me vient encore à l'esprit en relisant l'homélie.

    Le pape dit que le "oui" de Marie "n’a pas été rempli de privilèges ou de différence". C'est vrai que l'immaculée conception et l'assomption, parmi d'autres grâces, concernent tout un chacun.

    Eh bien voyez-vous, je trouve pitoyable que François en arrive là. Ou bien il est aveuglé par le prisme déformant de son idéologie paupériste et donc matérialiste. Ou bien il est simplement imprudent... en oubliant l'enseignement de l'Église. Ou les deux à la fois.

  • Cher Philippe,,
    je ne comprends pas , ni votre ironie, ni votre etiquette d' "ideologue pauperiste et donc matérialiste " , ni votre analyse au mot à mot du discours du Pape .
    Pour évoquer la Très Sainte Vierge , il y a eu Peguy, Claudel , Francis Jammes, Saint Bernard , Hermann le Perclus .... et tant d'autres . Si on se met à deoir filtrer le moucheron dans chaque texte ....

  • Et pour ce qui ait des privileges : " J'aimais la conversation des humbles . Je ne désirais jouir extérieurement d'aucun privilège tant ce qui touchait à l'humilité me tenait à coeur " . ( in "Révélations de la Sainte Vierge à sainte Brigitte " )

  • Bonsoir chère Thérèse,

    Il ne s'agit évidement pas de faire une analyse au mot à mot; le passage repris en traduction ici reprend 3 moments clés, tirés des 7 douleurs annoncées à Marie. 3 moments clés auxquels le pape associe 3 doutes. Ce n'est pas du mot à mot ici. C'est une tendance lourde.

    Vous citez un passage que je ne connaissais pas:
    "Je ne désirais jouir extérieurement d'aucun privilège tant ce qui touchait à l'humilité me tenait à coeur ". Le "extérieurement" fait toute la différence. c'est une nuance que le pape ne reprend pas. C'est ce qui me conduit à penser que son point de vue par rapport à un privilège, à une différence, n'est que purement matérialiste. La citation que vous reprenez le confirme, si c'était encore nécessaire.

    Je conçois qu'à l'intérieur du peuple de Dieu, nous n'ayons pas tous la même sensibilité, Dieu merci. D'un autre côté, je ne dis pas non plus que le pape ne dit que des choses bizarres (après tout, dire que Marie a douté n'a jamais été écrit dans l'Evangile, ni dans toute la tradition de l'Église... pad plus qu'une autre déclaration que le pape a imaginée de la bouche de Marie: "mensonge, j'ai été trompée"). Je dirais plutôt, et c'est mon impression générale, que ce pontificat est celui de la confusion.

    Une analyse magistrale est, dans ce sens, livrée à notre réflexion ce jour sur le site de Benoît et moi.

    http://benoit-et-moi.fr/2015-II/actualite/le-dogme-de-la-faillibilite-du-pape.html

    Expressions imprudentes qui reposent sans doute sur la meilleure intention du monde. Au final, comme fils de l'Eglise, et je suis certain que vous partagez ce point de vue, je n'attends rien d'autre du pape que ce pourquoi il a été choisi. A savoir: nous confirmer dans la foi.

    Je trouve d'ailleurs qu'il a déjà eu des paroles bien courageuses concernant les chrétiens persécutés.

    Et puis je vous dirai que je prie pour lui.

    Vraiment dans ironie ici... je ne mélange pas les genres.

    Bonne soirée.

  • C'est bien "vraiment pas dans l'ironie"qu'il fallait lire... j'ai tapé trop vite.

  • Cher Philippe,
    Je dirais que Marie est quelqu'un qui ose poser des questions .Mais avec une merveilleuse candeur qui n'appartient qu' à elle ; ( " Comment celà se fera -t-il .......? " Ils n'ont plus de vin ? ......" .) J'imagine aussi sa surprise en devenant la mère de Jean . Et derrière Jean , nous tous .... Quel tableau . ....Nous ne pouvons penser à notre Mère Céleste que d'une manière terrestre . Cela me fait penser au 'cartoon " : On voit Jesus sur son petit nuage, Marie sur son petit nuange en train de tricoter . Quelques anges, Saint Pierre . ....
    Jesus tend le cornet du telephone à Marie en disant " Maman ,c'est encore pour toi " ...;
    Voilà, notre Pape aurait pu l'inventer ...
    Je crois que notre Pape pense tout haut , il n'y a rien derrière.. Mais on sent quand même l' Esprit Saint .
    Je sais , il y des gens qui pensent que l' Esprit Saint ne dispense pas de l'usage du dictionnaire de théologie ....
    Tous les papes que j ' ai connus ont queque chose de providentiel . ET je vois que ça ne vous a pas échappé. Merci . !Bonne et belle journée à tous ...

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